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3,52

sur 1203 notes
Ça devait être la quête des origines d'un homme, sa réconciliation avec sa lignée, et c'est un peu décevant. Tous les passages sur Kotelnitch sont sans doute vrais mais de peu d'intérêt. Ça piétine, ça ennuie. La nouvelle du Monde est le vrai morceau de bravoure, elle a peut-être eu les effets désastreux qu'on y apprend sur sa relation avec Sophie, mais c'est admirablement construit, c'est bluffant. Évidemment, on se demande sur le moment ce que ça vient faire dans l'entreprise Koltenitch, on croit encore à un irrésistible appel de l'ego. Et puis on comprend que ça fait partie du processus de sa vie à cette époque. Courageux et égoïste, exhibitionniste, fascinant.
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Une autobiographie percutante mêlant l'histoire familiale qui englue 3 générations, au présent tourmenté de l'auteur qui cherche à exorciser les fantômes vivants grâce aux secrets bien gardés le tout se déroulant en France et en Russie sur fond d'enquête.
Emmanuel Carrère dresse un portrait sans concession de sa famille, de lui même, de la Russie corrompue ou pas, et d'une histoire d'amour passionnée dont il sera le principal saboteur.
L'écriture est fluide, haletante, troublante mais encore une fois: percutante!
Une belle découverte, un roman à relire.
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Un livre qui m'a dérangé. J'ai immédiatement détesté l'auteur pour sa suffisance. Tout tourne autour de lui, il ne "voit" pas les autres.


Etait-ce le résultat escompté ?
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L'histoire :

Ce livre n'est pas un roman, comme on pourrait le croire, mais un récit autobiographique. Emmanuel Carrère nous livre une période de sa vie pendant laquelle il mène une sorte d'enquête sur un tabou familial : la disparition soudaine, en 1944, de son grand-père maternel, soupçonné d'avoir collaboré avec l'occupant. Ce grand-père, d'origine russe, était un être extrêmement tourmenté.



Pour approcher un peu l'âme de ses ancêtres, il décide d'aller en Russie tourner un reportage sur un sujet qui n'est pas en lien direct avec le grand-père, mais s'en approche. Un hongrois, disparu pour les siens, vient d'être identifié 56 ans après avoir été fait prisonnier par les Russes. Il croupit dans l' hôpital psychiatrique de la ville de Kotelnitch. Cette ville a tout pour déplaire : pauvre, sale, voire glauque. Pourtant Emmanuel éprouvera le besoin d'y retourner, pour y filmer les habitants. le film s'appelle : Retour à Kotelnitch. Un évènement tragique le fera revenir, une troisième fois, à Kotelnitch

Parallèlement à cette quête des origines, Emmanuel Carrère nous fait vivre la relation passionnelle qu'il vit avec une jeune et jolie femme, Sophie.

Il aborde également les relations qu'il entretient avec sa mère, Hélène Carrère D'Encausse, historienne réputée et secrétaire perpétuelle de l'Académie française. Cette dernière lui a demandé avec insistance de ne pas écrire sur ce grand-père avant sa mort.



Mon avis :

Je dois vous dire que ce livre m'a bousculée. J'ai aimé cette lecture tout autant qu'elle m'a dérangée.

Je n'ai pas été choquée par le fait que l'auteur ne respecte pas la demande de sa mère, car il me semble qu'à partir du moment ou ce pseudo-secret pesait sur sa vie au point de l'empêcher d'être heureux, il était en droit de le briser. Après tout, cette histoire est autant la sienne que celle de sa mère.

Je crois que ce qui m'a dérangée le plus, c'est la façon d'être et de penser de l'écrivain, égocentrique et déconnecté de la vraie vie, celle des gens qui se lèvent tôt le matin pour aller travailler. Je l'ai souvent trouvé horripilant, notamment quand il évoque sa vie sexuelle en long, en large et en travers et de façon assez crue.

En dépit de ce que je viens de vous dire, j'éprouve une certaine admiration pour cet homme car il faut du courage pour se mettre ainsi à nu. Il ne cherche aucunement à cacher ses défauts et ses faiblesses et se montre tour à tour dépressif, égoïste, manipulateur…

Je dois dire aussi que j'ai trouvé assez passionnante cette quête des origines ainsi que l'histoire de ce grand-père un peu fou, dont l'ombre plane sur la famille. Les voyages en Russie, qui montent le pays sous un angle inhabituel, m'ont également intéressée.


Pour résumer, c'est une lecture qui m'a plu, même si l'écrivain m'a sérieusement agacée..
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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03/06/07
Un enchevêtrement d'histoires parfois difficiles à démêler, entre quête du grand-père, terribles avatars d'une histoire d'amour de l'auteur, quotidien vaseux à Kotelnitch. Et pourtant, le chemin de l'exorcisme qui passe d'abord par le malheur, et conduit ensuite à la conscience pleine du poids à porter se dessine peu à peu. Ce roman est une révélation sans pudeur des faiblesses et des peurs, des colères intérieures et des folies qui sourdent. La mort et le malheur sont bien là, tout autour. Mais la description des pulsations de l'amour qui rend fou est très percutante.
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Emmanuel Carrère dévoile dans ce qu'il est convenu d'appeler maintenant une « autofiction », plusieurs facettes de sa vie intime et de sa personnalité. Plusieurs thèmes sont traités, façon patchwork : la fabrication d'un reportage, sa relation avec sa célèbre mère, ses obsessions d'écrivain, sa vie de couple. En traitant ce dernier sujet, Emmanuel Carrère prend un gros risque, compte tenu de la teneur de ce qu'il nous livre plutôt crument (à supposer qu'il s'agisse d'un récit sincère, mais rien n'indique le contraire). Nous découvrons en effet une personnalité bien peu sympathique. L'histoire de la nouvelle totalement impudique publiée dans le Monde est consternante, et provoquera la rupture de son couple. On comprend, après un tel fiasco sentimental, qu'il ait eu envie d'écrire ensuite « d'autres vies que la mienne ».
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Dans la série, livre déjà lu que je ne me rappelle plus, il y a celui là. Après 50 pages, je suis allée voir sur Babelio et oui, je l'avais lu en 2016, mais bon, j'ai continué.
Je venais de lire Yoga, j'ai été emballé et il me semblait qu'il me manquait ce roman russe pour parfaire ma connaissance Emmanuel (pas comme un soleil, pas toujours plus belle......).
La quatrième de couverture avec le fantôme du grand-père m'avait appâtée.
Comme d'habitude avec cet auteur, il y a plusieurs histoires imbriquées. Mais là, j'ai l'impression d'avoir lu l'histoire de la chatte de Sophie écrite par la bite d'Emmanuel. Alors, qu'il se regarde la bite, c'est fréquent mais là, je sais pas, il m'a gavé.
D'autres livres suivront, que j'ai beaucoup beaucoup aimé, d'autres vies que la mienne par exemple. Heureusement que j'ai pas lu celui ci avant, j'aurais raté de superbes bouquins.
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Moi qui suis une grande fan d'Emmanuel Carrère, je sors de la lecture de ce livre un peu plus mitigée que d'habitude. Si j'ai aimé la quête par Carrère de ses origines russes et la place qu'a prise, un peu par hasard, la ville de Kotelnitch dans sa vie; je suis plus dubitative sur le récit de son histoire avec Sophie.
Bien-sûr que le lecteur a envie de savoir, de connaître les détails croustillants de cet amour qui se délite; mais je me suis trouvée un peu trop dans la place du voyeur à lire ces passages et je n'ai pas aimé cela. Si Carrère a cette habitude de faire de lui son principal héros, ce livre pousse cette tendance à son paroxysme, jusqu'à parfois dépasser la limite de l'agréable. Dommage.
Il y avait pourtant suffisamment d'autre matière pour faire ce livre! A travers sa famille et sa vie, Carrère illustre de manière extraordinaire les aspects transgénérationnels de certaines souffrances. Quelle famille n'a pas de fantôme dans le placard? Qui peut prétendre ne pas traîner des non-dits, des secrets, des mensonges? de la même façon, la découverte de Kotelnitch et la quête d'on ne sait quoi dans cette ville du fin fond de la Russie est passionnante.
Cela aurait suffit. Pas besoin de nous rendre témoin d'un drame dont nous n'avons pas à être les observateurs.
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Auto-fiction réussie mais par moment particulièrement impudique (impression d'être voyeur dans l'histoire de désamour entre Emmanuel Carrère et "sa" Sophie), l'auteur se montre en effet, macho, égoïste, tellement "auto-centré" que par moment, j'aurai aimé pouvoir le "baffer" pour qu'il arrête de se triturer les méninges, mais (et ça doit être cela le talent), malgré tout quand il évoque son histoire familiale, remplie de non-dits , la magie opère et l'auteur devient terriblement touchant et émouvant.
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Récit de Frontières troubles

Emmanuel Carrère publie Un roman russe en 2007. C'est 9 ans après sa publication, soit en 2016, que je lis cette oeuvre autobiographique, contrairement à ce que son titre pourrait laisser penser. le récit aborde des thématiques très diverses à l'image de tout ce à quoi s'est confronté l'homme qu'il a été pendant un peu plus de deux ans : quête identitaire en Russie, travail documentaire, relation amoureuse. En parallèle, ou plutôt, devrais-je dire, croisée au récit de sa propre histoire, se trouve celle d'un homme enfermé dans un hôpital psychiatrique en Russie pendant plusieurs décennies avant de découvrir qu'il était hongrois et qu'il avait une famille. C'est à partir de ce fait divers que s'est construite la quête d'Emmanuel Carrère dont le grand-père a disparu dans des circonstances incertaines. Cette disparition a marqué l'histoire de sa famille. Ce secret a hanté ses livres où la folie et l'angoisse sont omniprésentes. C'est pour se libérer de cette noirceur que le narrateur, et avec lui l'auteur, va chercher à boucler le récit de ses origines.
Pourtant, tout au long du récit, le lecteur est pris dans cette noirceur sans qu'il ne lui ai laissé une ombre de lumière. Étouffée par cette lecture, mais aussi emprisonnée par le secret, j'ai été liée au récit, accrochée à lui et n'ai pas pu le lâcher, faire une trop longue pause, avant d'en terminer sa lecture avec l'espoir d'être, en même temps qu'allait l'être le narrateur, libérée de cette sombre histoire. Malgré cela, je reste avec un sentiment de lourdeur, de non-terminé.
Et c'est là tout l'art de Carrère. Il a rendu le récit réel pour chaque lecteur à travers une écriture sobre et moderne, réaliste au point d'être réelle. La fiction a dépassé sa frontière !

Lien : http://lecturesplaisirs.unbl..
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