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3,52

sur 1203 notes
Ce livre m'a à la fois touchée, gênée, boulversée et troublée. Emmanuel Carrère y explore plusieurs aspects de son histoire personnelle et familiale et tente de recoller les morceaux de sa vie. A travers ce récit, il entreprend une sorte de thérapie, brise un silence qui a traversé trois générations et ose s'attaquer à un sujet tabou, occulté en particulier par sa mère : la disparition mystérieuse de son grand-père à la fin de la guerre.
Sous prétexte de tourner un film documentaire sur une petite ville de province perdue, Kotelnitch, il effectue une sorte de pélerinage en Russie au cours duquel il tente de pratiquer la langue qu'il a parlé enfant et qu'il a perdu depuis. J'ai particulièrement aimé ces passages où Emmanuel Carrère décrit parfaitement et sans détours ses rencontres, ses impressions et son ressenti.
En revanche, la description de sa relation avec Sophie, sa compagne, m'a par moments dérangée. Il s'y montre sous un jour assez égoïste et machiste, mais il a le mérite de faire preuve d'honnêteté et de sincérité. Comme dans tout récit autobiographique il y a un côté impudique et nombriliste qui peut parfois être agaçant, mais, heureusement, il y a la plume d'Emmanuel Carrère. La lettre adressée à sa mère à la fin du livre m'a émue aux larmes et j'ai du faire une pause avant de la lire jusqu'au bout.
L'auteur de la moustache, L'adversaire et La classe de neige a toujours cette capacité d'aller au fond des choses. Une quête de vérité que l'on trouve déjà dans ses précédents romans, ici, c'est de sa propre vérité dont il s'agit.

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Voici un roman déroutant, qui m'avait attiré l'an dernier car il était auréolé de bonnes critiques, et pour voir le travail d'auteur d'Emmanuel Carrère, dont je n'avais pu apprécié que La moustache, où il a oeuvré en tant que réalisateur et scénariste, et L'adversaire, adapté de son roman par Nicole Garcia.

Un roman russe est un ouvrage autobiographique, dans lequel Emmanuel Carrère livre en parallèle deux passages qui ont transformé sa vie. Tout d'abord, les différents voyages qu'il a fait à Kotelnitch, petite ville du fin fond de la Russie, où il a été amené pour un reportage sur un prisonnier hongrois enfermé dans un hôpital depuis 1945, et qui a enfin pu rentrer dans son pays. Ce voyage a de terribles résonances pour lui, car c'est le pays d'origine de sa mère, et ce retour l'amène à se poser sur son grand père, dont sa mère ne parle jamais.
L'autre aspect constitutif du récit est sa relation amoureuse avec Sophie, et comment cette relation a eu un impact sur sa production littéraire.

La suite ici : http://livres-et-cin.over-blog.com/article-15612734.html
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Le titre m avait plu, la 4 ème de couverture annonçait un "roman russe", l histoire énigmatique de son aïeul, son histoire d amour pour une femme. le début n est pas mal, il raconte son voyage et reportage dans une ville perdue russe. Pour faire un film, mais sans en connaître le sujet ni le déroulement (E. Carrere a la chance de pouvoir prendre son temps, il a une vie aisée, loin de tous ses gens qui doivent vraiment travaillé). Après ce ne sont que des "je", "moi". Je doute que sa mère ait apprécié la dédicace de son livre pour elle, devant le grand déballage de sa vie sentimentale et erotique avec sa compagne Sophie. La fin serait intéressante si il avait développé la triste fin de Ania, assassinée en Russie. Pourquoi ? Qui était elle vraiment ? E. Carrere aura davantage parlé de lui que de ses personnages...
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Et bien moi ça m'a beaucoup plu. Je l'ai lu juste après son dernier, "D'autres vies que la mienne", car les deux sont imbriqués en fait. Effectivement, rien à voir. Autant le dernier est tourné vers les autres et l'on sent l'auteur enfin construit et mature, autant celui-ci est bien tourné vers lui-même et il ne va pas bien du tout. On y apprend sa sexualité, son affectivité, ses doutes et surtout le rapport qu'il a avec son grand-père maternel (très intéressant l'épisode de la moustache...). Je me suis quand même demandée le pourquoi de cette relation malsaine qu'il entretient avec cette Sophie... Mais bon, s'il la b.... bien, après tout. Mais qu'est-ce qu'il souffre ! Et finalement, les voyages en Russie sont relativement intéressants, alors que le pays ne l'est pas du tout ! Un grand écrivain, un des meilleurs de notre époque, à mon humble avis.
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C'est le quatrième livre d'Emmanuel CARRERE que je lis. J'ai beaucoup aimé les trois autres, celui-ci également mais la partie sur sa vie privée et sa sexualité est particulièrement pesante. Il voit peut-être un psychologue trois fois par semaine mais il ne doit pas pour autant nous faire subir son analyse !
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Drôle de cas que cet écrivain. Après quelques romans étranges (La moustache), tristes et beaux (La classe de neige), Emmanuel Carrère a construit une oeuvre moitié autobiographique - moitié enquête sur le réel, dont notamment le magnifique et effrayant l'Adversaire autour de l'affaire Jean-Claude Romand. Il y conte ainsi d'autres vies que la sienne (titre d'un autre de ses livres) mêlées à sa propre histoire.

Lire Emmanuel Carrère revient alors à suivre un récit et, comme une mise en abîme, le récit parallèle de sa fabrication. le sujet joue sur la vie de l'auteur tandis que la vie de l'auteur joue sur le sujet. Un procédé intéressant, un peu exhibitionniste, mais doté d'un véritable sens, permettant de décortiquer un cheminement autant que le sujet lui même.

Ainsi, il n'y a plus de fiction dans les livres de Carrère, il n'y a que la réalité du monde (souvent noire) et comment l'auteur se débrouille avec. Ses livres sont des carnets de bord, des confessions, des journaux, des enquêtes, plus vraiment des romans.

Un roman russe fait partie de cette veine. Paru il y a quelques années, il promet une enquête autour du grand-père du romancier, arrêté à la Libération dans des circonstances étranges et qui n'est jamais revenu. Un poids pour la famille, une terrible énigme, un peu honteuse également car liée à des affaires de collaboration. Mais la promesse n'est pas tenue. Quelques pages suffisent pour évacuer le sujet et là où enquête il devait avoir, il n'y a plus qu'Emmanuel Carrère se décrivant lui même. Ses problèmes de couple, ses errances dans un petit bled en Russie où il est censé faire un documentaire mais n'y arrive pas, son rapport à ce pays de ses origines et à sa langue…

Le récit met finalement assez mal à l'aise. L'auteur s'y dévoile sans pudeur et il y semble particulièrement triste et à la dérive dans sa vie d'homme, de père, de fils, d'amant. Ainsi, s'il a perdu son sujet en route, c'est qu'il se perd lui même dans ses propres problèmes et angoisses. Au lieu d'une enquête, Un roman russe devient le récit d'un homme qui va mal.
On est heureux, en le lisant, de ne pas être un proche de l'auteur. J'ai tremblé à plusieurs reprises pour lui, afin qu'il n'aille pas trop me raconter, à moi, parfait inconnu, des choses sur sa famille, ses amis, sa femme, qui ne me regarde pas et en imaginant les dégâts que cela pourrait causer dans sa vie.
Egalement, le problème de l'exhibitionniste, c'est qu'il transforme l'autre en voyeur. J'ai, à plusieurs reprises, eu la sensation d'être dans cette position un peu minable et ai été mal à l'aise de m'y retrouver.

On peut saluer un telle volonté de vérité ou se sentir gêné d'avoir à la lire, sans le filtre de la fiction. On dit souvent qu'écrire un livre c'est se mettre à nu en portant un masque sur le visage. Là, Emmanuel Carrère n'a pas de masque et c'est nu qu'il se présente, ainsi que ses proches. C'est courageux, suicidaire peut-être (d'ailleurs on s'inquiète réellement pour lui à certains moments du livre), mais aussi assez déstabilisant pour le lecteur et parfois malsain.

Pourtant, le livre marche, c'est à dire qu'il emporte. L'écriture fluide, alerte et sans fioriture de l'auteur est d'une réelle efficacité et sert à merveille la véracité du propos. Un Roman russe se lit à la vitesse grand V, avec un véritable plaisir, malgré son sujet non-romanesque. Cette prouesse est à saluer.

La très belle lettre de l'auteur à sa mère (Hélène Carrère d'Encausse, pour les fameux voyeurs) en conclusion du livre est très émouvante ainsi que l'épilogue autour de sa tentative de reportage en Russie et méritent à eux seuls que l'on se penche sur ce livre.

Une oeuvre nombriliste d'un homme qui a mal à son nombril, mais qui sait le traduire avec un grand talent.

Tom la Patate

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Trois histoires qui s'entrecroisent celle d'un prisonnier de guerre hongrois, celle du grand-père de l'auteur et celle de l'auteur.Très impudique, horripilant fascinant un beau livre mais quand même pas mal d'agacement en final sur l'individu qui pointe sous l'écrivain on n'a pas envie de l'aimer
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Un homme tout en douleurs, une autobiographie bien écrite , mais qui ne m'a pas passionnée.
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ça commence bien on se prend à l'histoire, on en attend beaucoup mais rapidement on se lasse ...surtout du narrateur qui représente tout, ou presque, de ce que l'on peut mépriser chez un homme.
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Une salade porte le même nom… J'avoue être interloquée par le manque de discrétion de cet auteur. L'auto fiction et ses ravages…
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