Le roman est centré sur le personnage de Sammar, une Soudanaise vivant à Aberdeen, travaillant comme traductrice à l'université. Son mari est mort très jeune, son fils est au Soudan chez sa belle mère, et Sammar vit recroquevillé sur elle-même, solitaire. Mais elle va retrouver le goût à la vie grâce à Rae, professeur d'université spécialiste de l'islam, pour qui elle traduit des textes. Une histoire s'ébauche entre eux, mais Sammar ne peut concevoir une relation qu'avec un musulman, et rêve ardemment à la conversion de Rae. Lorsqu'il ne répond pas positivement à sa demande, elle décide de ne pas rentrer d'un voyage au Soudan. Elle y vit chez sa belle-mère, trouve un travail mal payé en enseignant à des adultes analphabètes, en continuant à penser à Rae.
J'ai été d'abord vraiment emballée par ce roman, le personnage de Sammar est rendu de façon très convaincante, les gestes du quotidien, ses pensées, sa nostalgie et sa souffrance. Dans une écriture belle et prenante, sobre et précise. La deuxième partie, à Khartoum, m'a un peu moins séduite. Bien que la vie dans la capitale soudanaise, entre les coupures d'électricité, les pénuries, la chaleur, les contacts entre voisins, soit bien rendue. de même d'ailleurs que les personnages, la belle mère, le frère, les voisines, sont extrêmement vivants et crédibles. Mais j'ai commencé à ressentir un peu d'agacement devant l'attitude de Sammar, très passive, se laissant martyriser par sa belle-mère, comme sans aspirations ni envie de réagir et de construire, juste en attente. Mais à sa façon, le personnage est bien rendu. Mais c'est la fin qui m'a gênée, elle ne m'a pas parue vraisemblable, peut être parce que le personnage de Rae est vue à distance, sans que l'on puisse le comprendre lui et ses motivations. Et sa conversion et son amour pour cette femme qu'il connaît peu et qui a toujours eu un comportement en retrait, ne s'expliquent pas. C'est presque comme si Sommar rêvait, que ce qu'elle voulait se réalise, comme par miracle, sans qu'elle ait besoin d'agir. Et puis cette obsession de vouloir à tout prix que l'homme qu'elle aime se convertisse et l'épouse, l'impossibilité de concevoir une relation avec quelqu'un de différent de soi, m'a parue incompréhensible, d'autant plus qu'il n'y a pas d'explication, cela va de soi.
Mais à part cette fin, c'est un beau portrait de femme, et un livre très prenant, ainsi qu'un tableau intéressant de la vie quotidienne au Soudan. Et je trouve dommage que les livres suivants de l'auteur (en anglais on trouve trois autres titres) n'aient pas été traduits.
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Ce roman est le premier de l'auteur, née au Soudan, ayant vécu son enfance et sa jeunesse à Khartoum, puis venue s'installer à Londres et enfin en Ecosse, il est donc probable qu'il y ait dans ce récit une grande part autobiographique.
Ce roman raconte comment Sammar, veuve et exilée, rencontre Rae, dont elle tombe amoureuse, mais qui va devoir trouver la foi et se convertir à l'Islam.
Un texte lent, bien écrit, mais dans lequel j'ai eu du mal à entrer, car le thème principal en est la quête spirituelle vers l'Islam, et j'avoue que toutes les considérations religieuses, quelles qu'elles soient et quelle que soit la religion dont il s'agit, sont pour moi totalement hermétiques.
Mais, soyons clairs, Sammar pratique la religion de la pureté et de l'accomplissement personnel, la religion comme bienfait spirituel, rien à voir avec un quelconque extrémisme.
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une écriture d'une grande pudeur pour raconter l'histoire d'une rencontre à la fois insolite et naturelle.
Sammar est soudanaise et musulmane. Restée seule avec son petit garçon après la mort de son mari, elle vit désormais en Ecosse, où elle exerce le métier de traductrice de textes arabes pour le compte de l'université d'Aberdeen, et en particulier pour le professeur Rae Isles.
A travers la relation de ces deux personnages, le roman évoque bien sûr le choc des cultures , mais il est surtout une réflexion profonde sur les ressorts intimes d'une attirance.
la lecture de ce livre est une belle découverte et un "coup de coeur".
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