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EAN : 9782881824722
241 pages
Editions Zoé (26/03/2003)
2.92/5   6 notes
Résumé :
Sammar est une jeune veuve soudanaise qui traduit des textes arabes pour Rae, un spécialiste du Moyen-Orient, professeur à l'Université d'Aberdeen. Les brumes écossaises sont maussades pour cette femme du sud, mais un nouvel amour vient redonner du goût à sa vie, et surtout un but : comment faire comprendre à son professeur, un intellectuel un peu cynique et divorcé deux fois, qu'il est en fait un bon musulman qui s'ignore ? Car leur union est au prix de cette conve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le roman est centré sur le personnage de Sammar, une Soudanaise vivant à Aberdeen, travaillant comme traductrice à l'université. Son mari est mort très jeune, son fils est au Soudan chez sa belle mère, et Sammar vit recroquevillé sur elle-même, solitaire. Mais elle va retrouver le goût à la vie grâce à Rae, professeur d'université spécialiste de l'islam, pour qui elle traduit des textes. Une histoire s'ébauche entre eux, mais Sammar ne peut concevoir une relation qu'avec un musulman, et rêve ardemment à la conversion de Rae. Lorsqu'il ne répond pas positivement à sa demande, elle décide de ne pas rentrer d'un voyage au Soudan. Elle y vit chez sa belle-mère, trouve un travail mal payé en enseignant à des adultes analphabètes, en continuant à penser à Rae.

J'ai été d'abord vraiment emballée par ce roman, le personnage de Sammar est rendu de façon très convaincante, les gestes du quotidien, ses pensées, sa nostalgie et sa souffrance. Dans une écriture belle et prenante, sobre et précise. La deuxième partie, à Khartoum, m'a un peu moins séduite. Bien que la vie dans la capitale soudanaise, entre les coupures d'électricité, les pénuries, la chaleur, les contacts entre voisins, soit bien rendue. de même d'ailleurs que les personnages, la belle mère, le frère, les voisines, sont extrêmement vivants et crédibles. Mais j'ai commencé à ressentir un peu d'agacement devant l'attitude de Sammar, très passive, se laissant martyriser par sa belle-mère, comme sans aspirations ni envie de réagir et de construire, juste en attente. Mais à sa façon, le personnage est bien rendu. Mais c'est la fin qui m'a gênée, elle ne m'a pas parue vraisemblable, peut être parce que le personnage de Rae est vue à distance, sans que l'on puisse le comprendre lui et ses motivations. Et sa conversion et son amour pour cette femme qu'il connaît peu et qui a toujours eu un comportement en retrait, ne s'expliquent pas. C'est presque comme si Sommar rêvait, que ce qu'elle voulait se réalise, comme par miracle, sans qu'elle ait besoin d'agir. Et puis cette obsession de vouloir à tout prix que l'homme qu'elle aime se convertisse et l'épouse, l'impossibilité de concevoir une relation avec quelqu'un de différent de soi, m'a parue incompréhensible, d'autant plus qu'il n'y a pas d'explication, cela va de soi.

Mais à part cette fin, c'est un beau portrait de femme, et un livre très prenant, ainsi qu'un tableau intéressant de la vie quotidienne au Soudan. Et je trouve dommage que les livres suivants de l'auteur (en anglais on trouve trois autres titres) n'aient pas été traduits.
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Voici le premier roman de l'auteure soudanaise Leila Aboulela, ayant émigré en Grande Bretagne d'abord et vivant actuellement en Indonésie. Il possède plusieurs caractéristiques des "opus primus" de littérature de la migration, dont la prégnance du témoignage (même dans la fiction) et du thème migratoire au premier degré, comme expérience à expliquer, comme évidence d'un regard comparatif (souvent assorti de jugements de valeur sur les deux cultures et sur les modes de vie dans les deux civilisations), comme rupture traumatisante qu'est la migration avant que ne soit éventuellement possible de recréer son propre pont individuel...
Dans ce roman, l'éventualité du pont passe par l'islam. La narratrice est une jeune veuve très dévote et renfermée dans un exil social et sentimental qui a pour climat l'hiver glacial de l'Écosse. Son isolement est à la mesure de l'incompatibilité entre le milieu où elle évolue et sa foi. Mais elle travaille comme traductrice pour un islamologue, bienveillant à l'égard de sa culture mais la considérant avec la distance qu'un scientifique se réserve vis-à-vis de son objet d'études. La relation amoureuse qui s'instaure entre eux est mise à mal par la demande que la traductrice lui fait de considérer l'islam selon sa perspective à elle, par l'adhésion : l'union requiert la conversion, ne serait-ce que pro forma. le refus du professeur entraîne celui, symétrique, de la narratrice à l'égard de sa migration. Elle retourne donc dans son pays d'origine, essuyant un accueil tiède et plein d'incompréhension. Double exil et, au passage, description de la vie à Khartoum. La chute est un happy end un peu décevant, mais que l'on peut considérer comme une troisième intervention du "personnage" de l'islam. Songeons que "Musulman" veut dire littéralement : "Celui qui accepte la volonté divine"...
La valeur littéraire n'est pas extraordinaire. Mais si l'on s'en tient aux intentions implicites, on en retire des enseignements multiples sur la perception réciproque.
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Ce roman est le premier de l'auteur, née au Soudan, ayant vécu son enfance et sa jeunesse à Khartoum, puis venue s'installer à Londres et enfin en Ecosse, il est donc probable qu'il y ait dans ce récit une grande part autobiographique.

Ce roman raconte comment Sammar, veuve et exilée, rencontre Rae, dont elle tombe amoureuse, mais qui va devoir trouver la foi et se convertir à l'Islam.

Un texte lent, bien écrit, mais dans lequel j'ai eu du mal à entrer, car le thème principal en est la quête spirituelle vers l'Islam, et j'avoue que toutes les considérations religieuses, quelles qu'elles soient et quelle que soit la religion dont il s'agit, sont pour moi totalement hermétiques.

Mais, soyons clairs, Sammar pratique la religion de la pureté et de l'accomplissement personnel, la religion comme bienfait spirituel, rien à voir avec un quelconque extrémisme.
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une écriture d'une grande pudeur pour raconter l'histoire d'une rencontre à la fois insolite et naturelle.
Sammar est soudanaise et musulmane. Restée seule avec son petit garçon après la mort de son mari, elle vit désormais en Ecosse, où elle exerce le métier de traductrice de textes arabes pour le compte de l'université d'Aberdeen, et en particulier pour le professeur Rae Isles.
A travers la relation de ces deux personnages, le roman évoque bien sûr le choc des cultures , mais il est surtout une réflexion profonde sur les ressorts intimes d'une attirance.
la lecture de ce livre est une belle découverte et un "coup de coeur".
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