La Traversée des temps, tome 4 : La Lumière du bonheur

Je l'attendais....

Et voilà, c'est fait, avalé, presque digéré....et je vais attendre le suivant, le cinquième, dont j'ignore encore l'époque qui y sera abordée, je fais des supputations, des paris intérieurs ...

Mon avis est cependant mitigé, un coup chaud, un coup froid. En vérité assez tiède, tiède plutôt chaud, mais limite!

Ce qui m'a un peu agacée c'est la trame de l'histoire, toujours la même depuis le premier, ou plutôt le deuxième tome, la construction de l'histoire étant il le semble strictement identique:
Noam se réveille, il est loin de tout, il rencontre les bonnes personnes, il retrouve, puis reperd, puis re retrouve Noura, il se fâche avec elle, et puis finalement non, il l'aime malgré tout, il échappe à Derek, puis devient un notable, fréquente l'intelligentsia du moment, puis se retire pour mieux s'éteindre en attendant la prochaine saison.

D'accord, c'est le jeu.... cependant j'aurais aimé trouver un peu plus de différence, afin de créer dès le début du roman un peu plus d'intimité avec notre héros.
Ici, j'ai senti une grande distance entre l'histoire et moi durant plusieurs dizaines de pages.

C'est seulement quand Noam arrive à Athènes que j'ai commencé à être prise dans le récit.

Et là, j'avoue, j'ai beaucoup apprécié toute la clique de démocrates, en particulier ce très cher Socrate, cet incomparable Périclès et ce siècle extraordinaire que fut ce cinquième avant JC.
On se promène dans Athènes, au risque de se prendre une porte, on écoute les poètes et on assiste aux tragédies.
Et surtout, on retrouve avec plaisir les bénéfices et les horreurs de la démocratie, les Jeux olympiques, les guerres méditerranéennes, l'art de la philosophie et de la politique.
Autant de passerelles entre cette époque et la nôtre.

Avec Éric Emmanuel Schmitt, on révise ses classiques avec bonheur, et on lui pardonne volontiers les quelques longueurs ou raccourcis historiques .

Voilà donc le 4eme tome de ce formidable voyage dans l'histoire et dans le temps ,accompagné de nos héros Noam, Noura et Derek ( et même Tibor…) signé de EEM.
Direction cette fois ci la Grèce Antique au 5eme siècle avant JC, une époque fertile à tous les niveaux : philosophiques , politiques , scientifique….Nous rencontrons au fil du récit des hommes célèbres tels que Hyppocrate, Socrate ou Platon…
Des temps fertiles certes mais où la violence et la guerre ne sont jamais très loins. J'attendais avec impatience ce nouvel opus. Ce n'est pas mon préféré , on se perd trop souvent dans des alinéas très détaillés , certes enrichissants mais trop nombreux à mon goût…Je ne boude pourtant mon plaisir et attend fébrilement le 5eme

Est-ce la période abordée ici ? la multitude de personnages ? les considérations politiques et les nombreux retournements ? Je ne sais pas ce qui justifie que je me suis moins plu dans ce tome que dans les trois précédents. Ceci dit, même si Noam m'a moins séduite, je n'en ai pas moins appris beaucoup de choses qui m'ont grandement intéressée, notamment en termes de philosophie et de tragédie. le regard lucide porté par Noam sur l'écart existant entre les représentations que l'on a de cette époque et ce qu'il a lui-même vécu donne à réfléchir sur ce qu'est devenu le monde à la lumière des fausses vérités.
Le fait que l'auteur se soit grandement documenté sur cette période lointaine de l'Histoire donne de la valeur à son récit, et même si le parcours de Noam/ Argos m'a paru moins passionnant que dans les épisodes précédents, ce que j'ai trouvé d'enseignements et de connaissances sur la Grèce Antique m'ont motivée à ne pas lâcher la lecture, malgré les moments de découragement. Sans doute ai-je également été frustrée par les intermezzo qui ne m'ont pas donné assez de réponses et qui se suivront sans doute ainsi jusqu'à la fin ultime. Noura m'agace, Derek agace Noam et ici, la présence de Tibor n'apporte rien. On ne va pas se leurrer, c'est aussi pour eux quatre qu'on s'accroche à cette grande saga, et ici, il manque quelque chose, ou plutôt il y a quelque chose de différent.
Mon tempérament optimiste me pousse à croire que l'auteur pose ici des pierres pour la suite, sorte de teasing pour des éléments plus grands, plus graves aux conséquences plus importantes. Je reste sur mes nouvelles connaissances et ce léger passage à vide ne m'empêche pas d'attendre la suite avec impatience !

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