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EAN : 9782246691310
145 pages
Grasset (08/04/2009)
3.87/5   27 notes
Résumé :

Un petit village du nord de la France. Tout le monde se connaît. Tout le monde feint d'ignorer ce qu'il sait des autres. Jean l'orphelin a grandi dans les bois voisins. Devenu adulte, il est l'idiot, qu'on injurie ou qu'on bénit. Il est un peu comme ces encombrants dont on se débarrasse sur le trottoir, une fois par an, le jour des monstres, et dont il meuble sa baraque perchée sur la fourche d'un arbre... au pied duquel, un matin, on ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Une mère morte en couches, un père terrassé par le chagrin, l'histoire de Jean l'orphelin est celle d'un enfant sauvage qui grandit dans le ventre de dame nature. Solitaire, un peu simplet, illettré, Jean vit partout et nulle part. Il chaparde les vêtements qui sèchent sur les fils à linge, il compte les étoiles, le ciel est sa grotte et l'horizon, son livre de chevet.

Dans un petit village où tout le monde se connaît, Jean est la bête curieuse. Puis, il y a la vieille Madame Lemant qui aura fait ce qu'elle put pour ce jeune orphelin ou bien encore la petite Ciara trop belle, trop souriante et naïve pour se jouer des ombres de la forêt.

Un roman aéré et d'une beauté exponentielle, un roman qui chante la nature, les arbres, la pluie, les étoiles. Des mots incandescents, vaporeux pour distiller le drame qui s'opère là-bas dans la solitude d'une vie laissée à l'abandon.

Les encombrants, ce qui gêne, embarrasse, dérange, rebuts de la société dont on ne sait que faire. Alors ça conte ce qui entoure ce poids encombrant. Et autour de Jean fourmille une vie d'ombres et de lumières.

Un très beau roman onirique, métaphorique, poétique, palpable d'un auteur que je ne connaissais pas et dont la plume me rappelle sans hésiter celle de Thomas Vinau.
À découvrir sans hésiter !
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Il habite dans le froid
Il n'a plus ni père ni mère
Il habite dans les bois
Il ne connaît que l'hiver
Il a treize ans aujourd'hui
Il n'a plus un seul ami je crois
Parfois il rêve la nuit
Parfois il coupe son bois
Oui mais il parle aux oiseaux
Au soleil et aux forêts
Oui mais il parle aux ruisseaux parfois
Quand le temps n'est pas trop froid...

Voilà qui pourrait résumer l'histoire de Jean que l'on dit tantôt l'idiot, l'elfe ou l'ogre du village. On l'injurie, on le bénit, parfois même on l'accuse d'être à l'origine de tous les maux des villageois. On pense à l'enfermer bien sûr mais le travail prend le dessus et Jean suit son bonhomme de chemin, s'habille de vieux vêtements suspendus sur les fils à linge et en guise de remerciement, il dépose de l'eau fraîche au seuil des maisons car Il n'a rien d'un mauvais bougre. Si on le fuit, il ne s'en offusque pas habitué qu'il est à ce genre d'attitude de ceux qui croisent sa route. Il a élu domicile dans une cabane au milieu des bois, une paillasse sur laquelle il aime écouter le chant des oiseaux et la nature qui prolifère tout autour de lui, la nuit lorsque les étoiles s'allument.
Mais depuis quelque temps, la jeune et belle Ciara, attise le regard des hommes et celui de Jean n'échappe pas à la règle.
Aussi, lorsqu'elle est trouvée sans vie, violée et assassinée dans la cabane de Jean, nul doute que l'assassin est aussitôt identifié. Il ne peut s'agir que l'idiot, le drôle, seul au monde depuis la mort de sa mère en lui donnant naissance. Commence alors une battue à la recherche de celui qui a volé la vie de Ciara car chacun sait que les encombrants, on finit toujours par s'en débarrasser n'est-ce pas ?

Ce récit est pour moi, une nouvelle pépite. Dominique Sampiero en quelques pages nous plonge avec une certaine poésie dans une tragédie au coeur d'un petit village de campagne.
Tout simplement magnifique !
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Etonnant en fait.
Livre poétique, surprenant avec un début plutôt doux. Mais avec une histoire particulièrement violente. J'ai du mal à associer "poétique" et la violence décrite. Pourtant j'ai beau réfléchir, "poétique" est vraiment l'adjectif qui colle le plus à ce bref roman.
J'ai apprécié ce texte, la plume de l'auteur et la chute finale qui fait mal, si triste....
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Les encombrants avant c'était ce que l'on mettait sur le trottoir une fois par an et que la ville faisait ramasser. Un bric-à-brac innommable que l'on appelait aussi les monstres. Les déchetteries ont supprimé ces encombrants à la vue de tous.
Les encombrants ce sont aussi ceux qui gênent, qui dérangent, qui inquiètent. Les "pas-dans-le moule". Jean fait partie de ceux-ci. Jean qui n'est pas né sous une bonne étoile. Sa naissance a été une tragédie. Un orphelin abandonné de tous, aimé et élevé un temps par une vieille dame esseulée, mais enfant sauvage qui fuit tout le temps. Il est fantasque, rêveur, étrange. Il fait peur. Mais semble si inoffensif.
L'histoire se tisse peu à peu. Jean qui nous ravit, pour qui on tremble et brutalement tout semble sombrer dans le chaos.
Un roman aux phrases si belles qui peu à peu nous prend aux tripes. Non ce n'est pas possible...
Et puis un final inattendu, trop proche de la réalité qui bouleverse.
Un grand roman de 150 pages qui nous entraine dans le folie des hommes. Troublant et fort.
Terrifiant aussi après tant de douceur et de naïveté. Cela aurait pu être doux, c'est juste cruel et injuste.
A lire absolument.
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En moins de 150 pages d'une écriture très poétique et aérée, Dominique Sampiero nous emmène au coeur d'un drame dans un village du Nord.
Les premières pages posent le décor envahi du vert de la campagne. Puis l'auteur présente ses personnages tour à tour ; Jean est l'idiot du village, orphelin élevé par une brave femme, qui vit au gré des saisons au coeur de la nature, Laura est une jeune fille qui rêve d'amour. Enfant désiré, choyé par ses parents, elle est la prunelle des yeux de Marco, son père, un peu rustre !
Il fait chaud, Laura se sent libre, ado rebelle elle veut faire une petite frayeur à son père sur protecteur. Mais voilà elle n'est pas à l'abri des mauvaises rencontres.
La fin est éblouissante, car l'auteur montre que la réalité est souvent très éloignée de ce que la logique aurait voulu !
C'est court, bref, efficace et magnifique !

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Comme la brume et les nuages, Dieu aime le sommet des arbres. Il a créé les troncs et les branches basses, des écorces rugueuses faciles à saisir, et les enfants y grimpent de toutes leurs mains. Il endort ces jeunes ouailles sur la fourche la plus large pour qu’elles apprennent dans leurs rêves à voler. Puis le diable les réveille en sursaut et les incite à cracher sur les gens qui passent. Quand ils visent bien, le diable rit dans son terrier et avale toute une couvée de perdreaux en rotant. Ceux qui ne croient ni en Dieu ni au diable abattent les arbres à la tronçonneuse.
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Jean compte et recompte les étoiles. Les nuages aussi. Les gouttes de rosée sur les brins d'herbes. Il connait par coeur les migrations. Celles des oiseaux, des courants d'air froid ou chaud, celles des moustiques. L'horizon est son livre de chevet et bien plus encore.
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Sa berceuse préférée, il l'entend une oreille collée sur le tronc des arbres. Presque rien. Battement de cils des nuages. Sa baraque est meublée de bricoles ramassées sur les trottoirs " le jour des monstres ". C'est ainsi que les autochtones baptisent l'activité qui consiste, une fois par an, à vider sa maison des encombrants.
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La parole est si forte en lui qu'elle écrase sa langue et la tient serrée contre son palais, attachée à un piquet comme une chèvre. Les hommes et les femmes du village le prennent pour un idiot.
En fait, il est ivre de mots plus grands que son corps. Le son de sa voix le terrorise.
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Cet après-midi là, le ciel se retira du ciel jusqu'à la nuit. Tout le village marcha en silence derrière le corbillard. Le poison de la rumeur noircissait les langues.
( p 90)
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Video de Dominique Sampiero (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Sampiero
Jacques Bonnaffé lit "Lap remière tarte", texte extrait du livre de Dominique Sampiero, Territoire du papillon, à paraître aux Éditions Alphabet de l'espace le 11 janvier 2010, un livre-dvd avec aussi Élodie Guizard.
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