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3,83

sur 375 notes
Comment qualifier ce roman ? Anticipation ? que non , puisqu'il est question de l'Ukraine et de Gaza nous dirons donc présent alternatif… Ce coup d'état fomenté par un agence privée à l'instigation d'un membre des GAFAM ,pour s'assurer un espace où ils pourraient ,sans contraintes, développer leurs projets fous est basé sur des réalités (Rufin l'atteste en postface) . La documentation sur le sultanat de Brunei semble solide . Ce scénario ,un peu effrayant, est raconté avec maîtrise même si les personnages manquent un peu de profondeur . Cela donne un thriller de bon niveau à la lecture prenante.
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D'or et de jungle , Jean Christophe Ruffin, même si j'ai trouvé très sympa la série sur le consul , on retrouve enfin Ruffin dans un roman d'aventure. Un peu de géopolitique, un zeste de manipulation d'informations, des mercenaires à la solde de grands groupes de la tech à la recherche de territoires sans contrainte pour leur développement… de la fiction qui pourrait très bien être la réalité dans un avenir proche.
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Jean-Christophe Rufin nous avait habitués à d'excellents romans historiques, tressés à la Dumas, la précision historique en plus. Ses romans policiers, avec son improbable détective le consul Aurel , reflétaient les mêmes qualités d'humour, de rigueur et de savoir-faire. En abordant le genre de la fiction politique, il se lançait un nouveau défi. On peut affirmer qu'il l'a pleinement relevé en nous offrant un récit bien construit, parsemé de réflexions subtiles sur les dangers présentés par les géants de la Tech.
Un spécialiste des coups tordus en Afrique, Ronald, après certaines déconvenues à Madagascar qui l'ont amené quelque temps en prison, crée une curieuse agence dont l'objet est de proposer aux géants de la tech (en les y associant) de s'emparer du pouvoir dans un petit pays fragile où ils pourront développer leurs activités totalement librement, débarrassés des carcans administratifs, écologiques et éthiques qui entravent, c'est bien connu, leur développement.
Pour mener à bien son projet vendu au créateur du moteur de recherche Golhoo, Marvin, un ami d'enfance, Ronald développe une antenne de coordination à Nice - pour ce faire il embauche un vieux trotskiste spécialiste des coups d'état-, tout en envoyant une équipe action à Brunei ; car il ne s'agit en aucune façon de déclencher une révolution qui serait contreproductive pour Marvin. Il faut seulement déstabiliser le pouvoir en place par des révélations dérangeantes, soupoudrées de fake-news.
Les personnages sont peints avec un humour qui oscille entre la truculence et la froide distance. Dès l'incipit du chapitre un, le ton est donné : « lorsqu'on s'apprête à rencontrer un des hommes les plus riches du monde, il est vivement conseillé de se composer une attitude digne et même conquérante, surtout si on vient de sortir de prison. » Ou plus loin en présentant les héritiers du sultan de Brunei : « le prince Mohamed, l'aîné, l'héritier en titre. Tout le monde le tient pour un incapable. Un genre de prince Charles, mais sans Diana, et avec les oreilles à plat. »
Je ne vais pas vous divulgâcher la fin du récit (j'adore ce terme canadien pour spoiler). Mais je vous assure qu'elle est superbement développée et que le suspense reste entier à vous rendre cacochyme, jusqu'à la dernière ligne.
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Désolé puisque j'aime l'auteur. Mais là c'est mauvais. Ça va à gauche et à droite avec des circonvolutions du style "ah oui il faudrait mettre un peu d'humanisme et là il faudrait un peu d'action "

L'idée c'est qu'on peut acheter un pays. Eh oui! Et cette bande d'aventuriers un peu caricaturés n'est pas crédible.
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Ce livre est une véritable pépite. A la fois roman et récit d'anticipation, Jean Christophe Ruffin nous plonge dans notre monde des GAFAM si puissants et dont les rêves dépassent les simples ambitions économiques. Et si une entreprise puissante du numérique prenait la possession d'un état?
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L'or s'avère plutôt noir et la jungle n'est pas uniquement peuplée d'êtres simiesques ; leurs descendants « Homo erectus » se chargeant d'ériger des compétitions machiavéliques depuis qu'ils sont devenus soi-disant « sapiens ».

La distribution de cette aventure livresque est emmenée par deux personnages principaux : Flora et Ronald. Flora garde en elle une admiration sans faille pour son grand-père mercenaire. Elle suit ses traces, peu importe le danger et les échecs. Sauf que son destin aurait été tout autre si elle n'avait croisé au large des Galàpagos un requin baleine… Sa nouvelle mission sera de participer à un coup d'état nouvelle génération pour offrir un beau produit clef en main au patron d'une entreprise numérique en Californie. le concepteur 2.0 est un certain Ronald qui a pour devise : tous les coups sont permis.

Pour décor, le sultanat de Brunei : petit par la taille, immense par la richesse avec tranquillité politique garantie malgré quelques soubresauts de temps à autre, mais, sans conséquence aucune. le pays idéal selon les analyses du professeur de géopolitique Delachaux qui a pris l'occasion aux cheveux lorsque Ronald lui a proposé une collaboration.

Faisant référence à Malaparte, Jean-Christophe Rufin offre un roman d'anticipation où un coup d'état ne vient plus d'une force armée mais d'un pouvoir technologique ; bienvenue à l'ère 2.0 des Gafam ! Et le lecteur y croit. Tout est minuté, calculé : un talent d'horloger au service des belles lettres, un Dumas du XXI° siècle qui vous emporte dans une aventure avec moult rebondissements tout en décortiquant la géopolitique et les comportements humains. Captivant mais effrayant aussi.

« L'aéroport de Singapour ressemble à ce que pourrait devenir l'humanité, si une catastrophe la contraignait à se réfugier dans un colossal abri souterrain. Tous les types physiques s'y croisent, perdus dans d'immenses couloirs éclairés au néon (…) Des centaines de boutiques hors taxes vendent plus cher qu'ailleurs des produits inutiles. Les différents secteurs de la fourmilière sont reliés par des trains intérieurs. Avec un flegme qui frise le désespoir, des employés chinois renseignent les égarés, sans leur offrir d'autres perspectives que de marcher encore et encore dans des décors toujours semblables ».

L'Académicien est un écrivain double, il se fond dans la palette d'un peintre, il se glisse dans la partition d'un musicien : descriptions colorées, précises qui vous transportent dans d'autres lieux inconnus devenant presque familiers, et , un tempo qui va crescendo en utilisant un rythme sémantique qui va se terminer en un final explosif ! Tant, qu'il pourrait passer devant vous un éléphant en train de danser le fox-trot sur le Thriller de Mikael Jackson que vous vous en ficheriez comme de votre première corde à sauter !

Malgré le sujet grave, la légèreté est de mise et c'est ce petit plus qui caractérise l'oeuvre de Jean-Christophe Rufin en général et de ce roman en particulier. Que de panache, même pour la description d'un bipède : « Ronald avait vécu son enfance parmi les animaux et c'étaient eux qui lui servaient de référence pour juger les humains. Il avait toujours associé Marwin à une espèce d'écureuil, avec son petit visage pincé, son nez perpétuellement frémissant, ses incisives écartées et une grosse touffe de poils d'un brun roux rabattue sur le front ».
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Jean-Christophe Rufin se fait plaisir … Il surfe une nouvelle fois sur son fantastique talent de conteur, pimenté de piques d'humour dans la description des personnages, pour nous livrer un roman d'anticipation (à peine ...) très réaliste.

Naturellement, tous les éléments de cette intrigue sont plausibles … et la mécanique de ce coup d'état vendu clés en mains une affaire bien rodée, jusqu'ici récemment utilisée avec succès dans certains pays à l'état déliquescent facilement subvertis par une puissance ouvertement déstabilisatrice de l'Occident et neocolonisatrice bien connue.

Cependant, malgré tout le savoir-faire de l'auteur et le style « bande dessinée » qui préside à l'enchaînement des chapitres, je n'ai pas adhéré à cette thèse farfelue. C'est le profil du professeur qui m'a fait basculer : une « chimère » où j'ai cru reconnaître tour à tour Michel Serres, Régis Debray et Bob Denard, avec en prime une moumoute instable …

Bien entendu, ce roman délivre un message : comment la manipulation des médias à coup de fake news corrompt une opinion publique totalement ignorante de l'Histoire, comment nos systèmes d'information sont terriblement dépendants de l'informatique et ultra vulnérables, comment jouer des peurs et des haines entre groupes ethniques et/ou religieux, comment la prise de pouvoir par une équipe résolue et bien équipée (et bien financée) est facile - hier en Amérique latine, aujourd'hui en Afrique – plus rapide et bien moins onéreuse qu'une attaque conventionnelle, même baptisée « opération militaire spéciale ». Encore que l'histoire fourmille d'exemples de fiascos spectaculaires.

Et je me demande ce que le sultan de Bruneï – qui est mon contemporain – pense de cette mise en lumière de son micro-état … à moins qu'il n'en espère une manière d'encourager le tourisme.

Cette fois, en tous cas, et malgré son art indéniable de la narration, j'ai été déçue du dernier ouvrage de Jean-Christophe Rufin. Mais après tout, pourquoi se donner du mal puisqu'il a atteint le graal de tout écrivain : l'Académie !
Lien : http://bigmammy.canalblog.co..
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Autant l'idée d'un coup d'état orchestré par les géants du numérique pour acquérir une souveraineté politique est intéressante voire convaincante, autant cette fiction est ennuyeuse.
Trop de descriptions fastidieuses et une intrigue trop évidente. J'ai été déçu par ce roman d'un auteur que j'affectionne beaucoup par ailleurs.
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Il s'agit du dernier roman en date de Jean-Christophe Rufin, un auteur dont je suis étroitement le travail car je l'apprécie beaucoup.

Malheureusement, pour D'or et de jungle, le charme n'a pas opéré et ma déception a été grande, voire très grande. Je ne peux me résoudre à mettre une seule étoile en notation mais c'est comme si et je rejoins les arguments des autres lecteurs déçus par ce roman.

Rien n'a trouvé grâce à mes yeux : ni le sujet, ni les personnages, ni le style de narration poussif au possible. Mais que s'est il passé ?


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Si ce roman n'était signé par un ex candidat a l'Académie, aurait-il été autant commenté dans la presse ? Difficile en effet de déceler une valeur littéraire a ce manuel pour fabriquer un coup d'État avec des hackers, des fausses images, des fausses informations et les réseaux sociaux. Ce qui parait toutefois remarquable dans ce roman, mais cela n' a rien de littéraire, est que l'objectif des barbouses de Rufin est un micro État existant et je me demande ce qu'on en pense la-bas... Scandale diplomatique en vue ? Rufin doit savoir ce qu'il fait puisqu'il est ancien diplomate. Que, par ailleurs, le commanditaire de ce coup d'État fictif soit une multinationale évoquant les GAFAM dont le fondateur souhaite se payer un État pour s'affranchir de contraintes juridiques ou autres est déja moins original dans le monde de la science-fiction. En somme, bien que littérairement inexistant et mettant en scene des personnages plutot caricaturaux, l'histoire se lit d'une traite meme s'il évoque un peu le scénario d'un téléfilm bon marché.
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