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Mais que voilà un roman extraordinaire, qui sort de toutes les cases des romans dits “de genre”. Dystopie, certes. Thriller aussi. Roman noir sociétal et féministe, également.
2224, en Côte d'Opale … ce qu'il subsiste de l'humanité semble s'être adaptée aux conséquences du réchauffement climatique, de la pollution. Des villages se sont organisés, loin de la violence, de la surconsommation, dans un idéal de coopération. Finalement, ça pourrait être pire, n'est-ce pas ? Mais au-delà des apparences, qu'en est-il ?
Que se passe-t-il vraiment, au Domaine des Hautes-Plaines ? Nous allons le découvrir avec Rachel.
Le meurtre, la violence, ont-ils vraiment été éradiqués ? La Gouvernance territoriale est-elle vraiment aussi bienveillante qu'elle ne le paraît ?
Ce qui est vraiment terrifiant, c'est que le monde du futur décrit par Sophie Loubière ne fait pas appel à des technologies inconcevables, non, il est le prolongement très possible de technologies d'aujourd'hui. Et le sort des hommes et des femmes dans ce roman est tellement plausible, tellement angoissant … Les hommes ne sont pas les héros tout puissants, invincibles, trop souvent décrits dans la SF. Les femmes ne sont pas réparties entre les nunuches et les masculinisées, elles ont leur personnalité, forte, singulière. Des personnages fouillés, attachants, une vraie réflexion sur notre société et ses dérives… le tout, fort bien écrit.
En conclusion, lisez vite Obsolète, ce roman est formidable, intelligent, original.
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Quel bouquin étonnant ! J'en sors fasciné, effrayé, admiratif et plein de questions. Les questions que pose Sophie Loubière et auxquelles elle apporte certaines réponses. Si vous vous attendez à un polar ou un thriller, vous faites fausse route. Sophie Loubière sort des sentiers qu'elle connaît bien et nous offre une incroyable dystopie.
2224.. La Terre est difficilement habitable, parfois pas du tout, le climat est bouleversé, les mers ont monté considérablement engloutissant parfois des capitales et la population mondiale s'est effondrée à 900 000 000 d'habitants. le Grand Effondrement a eu lieu et les humains ont un gros problème : la fertilité. Repeupler. Avant que l'espèce humaine ne s'éteigne. Alors, à 50 ans, les femmes sont obsolètes. Elles sont retirées de leurs familles et remplacées par des plus jeunes plus susceptibles d'enfanter. Les Retirées sont envoyées au Domaine des Hautes Plaines où leur est promise une existence sans soucis faite de joie et de liberté. Dans cette société à la fois hyperécologique et connectée, tout est basé sur l'économie des ressources et le recyclage. le Grand Recyclage est la finalité pour toutes ces épouses, mères et grands-mères.
Alors, on pense bien sûr à Soleil Vert, le classique de la SF des années 70. Ici on est plutôt dans l'anticipation. Tout est possible ou existe déjà. Sophie Loubière développe en détail un modèle de société sans violence ni police ni crimes où tous ont leurs émotions régulées par un bracelet connecté qui joue sur leurs hormones, tout est lissé.
Et là, on pense à L'âge de Cristal, autre référence culte des années 70, un monde où l'âge est éliminatoire. Etre réduit à sa fonction reproductrice. le mâle peut vieillir, il est presque toujours apte à féconder. La femme non. Alors dans cette société "idéale" quand Keen et John découvrent les cadavres de trois fillettes, des questions se posent : qui et comment est-ce possible ? Mais non, nous ne sommes toujours pas dans un thriller. le but est ailleurs. Et c'est ce qui fait de ce livre un futur classique.
Que se passe-t-il au moment du Grand Recyclage ? Que deviennent les Retirées ? La réponse est horrible mais pas celle à laquelle vous vous attendez. Horrible et pleine d'espoir. Paradoxal. Une dystopie sombre avec de l'espoir selon les mots mêmes de l'auteure. Un monde où le soleil brûle les peaux, décolore les pommes et où les terres sont polluées, où Paris et d'autres villes sont en ruines, où sur la Côte d'Opale on cultive des palmiers et des cocotiers, où la Gouvernance est présente mais lointaine, où Maya une I.A. omniprésente répond à toutes vos demandes.. sauf à celles que vous vous poserez à la fin. Un monde idéal ? Oui mais.. Une obsolescence programmée des individus ? Oui mais.. Une anarchie bienveillante ou une dictature qui ne dit pas son nom ? Vous verrez !
Un livre marquant, un classique en puissance. J'ai pensé aussi à Ravage (de René Barjavel), le monde est presque détruit qu'en ferons-nous ? Nous fonçons dans le mur, disent certains. Sophie Loubière répond : et que se passe-t-il de l'autre côté du mur ? Changer de planète ? Changer la planète ? Changer l'Humanité ? A quel prix ?
Des héros attachants, Keen l'archéologue à la recherche des traces de la société passée, Rachel sa femme coiffeuse et quinqua en attente de la Collecte des Retirées, leurs enfants, les enseignants, les amis.. Un mode de vie paisible avec des défauts.. On en sort en se demandant : alors Grand Recyclage ou pas ? A titre personnel, je ne sais pas... et vous ?
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"On est d'accord" Expression horrifiante pour conclure une conversation, bien souvent venant d'un supérieur vis-à-vis d'un subordonné; marque d'un mépris et dédain complets.
Et pour ce dernier livre de Sophie Loubière c'est justement le problème. Elle a tellement raison dans les moindres détails de cette anticipation que ce n'est plus une anticipation. Elle a le grand tort d'avoir trop raison, au point d'avoir devancé les déclarations d'intention d'un gouvernement et la propension d'un peuple à trouver irrémédiable l'asservissement au faux dialogue avec une intelligence artificielle.
On est d'accord, Sophie Loubière a tellement bien travaillé le fond et la forme qu'on ne peut qu'approuver et se laisser prendre à la lecture. Pourvu qu'on ne soit pas d'accord pour y trouver les raisons d'une docilité.
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2224, Rachel a bientôt cinquante ans. Dans cette société rétro futuriste, les femmes qui atteignent la cinquantaine sont retirées de la société. Elles vont être recyclées car elles ne sont plus bonnes pour procréer. En effet, l'humanité est en danger et la priorité est de repeupler et faire des enfants. Que va devenir Rachel maintenant qu'elle est obsolète ?
J'ai eu un petit coup de coeur pour ce livre.
Dans la même veine que La servante écarlate de Margaret Atwood, j'ai nettement préféré celui-ci.
La société décrite par Sophie Loubière, à la différence de celle de Margaret Atwood, n'est pas violente ni obscure. Il n'y a pas de violence, puisque chaque adulte est équipé d'un bracelet décelant le moindre mouvement d'humeur et qui délivre de quoi équilibrer la santé mentale. Ainsi tout crime semble complètement impossible. Et pourtant, deux fillettes sont retrouvées mortes...
La société est totalement tolérante sur l'orientation sexuelles de chacun, en revanche quand l'individu est fertile, il se doit de procréer. Les femmes de plus cinquante ans devient obsolète et les hommes doivent choisir une autre femme jeune et fertile.
J'ai aimé la plume de l'auteure pas trop descriptive mais suffisamment pour que l'on se représente très bien cette société. L'univers décrit de prime abord fonctionne très bien mais quand on gratte le vernis, elle n'a rien d'idéal.
Beaucoup de thèmes sont abordés et font réfléchir sur notre système actuel.
Bref c'est un tres belle découverte !
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Les dystopies sont peu représentées dans le choix littéraire, souvent dénigrées par les maisons d'édition et les lecteurs, qui l'assimilent à de la science-fiction. Avec Obsolète et les éditions Belfond, Sophie Loubière donne du sens à ce style littéraire et les retours dithyrambiques témoignent de sa légitimité dans l'offre littéraire. Pour ma part, cette lecture m'a beaucoup plu.

2224, la vie sur terre a changé. Suite aux dérèglements climatiques, à l'épuisement de ressources, l'homme s'est adapté. le recyclage est au coeur de cette nouvelle société, un recyclage qui concerne aussi les femmes de cinquante ans !
A travers les différentes phases du processus, on suit Rachel de ses souvenirs d'enfance jusqu'au fameux domaine des hautes-plaines d'où personne n'est jamais revenu.

Une très belle plume et une idée originale.
Une vision futuriste sur notre société plutôt réaliste et pessimiste avec l'hyperconnexion, la surconsommation et toutes les aberrations de notre ère. Écolo-féministe ce roman n'est pas pour autant militant ni moralisateur. C'est surtout un constat et chacun y voit sa vérité.

A regretter, quelques longueurs.

Ce roman interroge et invite au débat. A lire absolument.
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Après l'effondrement de 2050, les humains survivent et doivent s'adapter aux conditions météorologiques particulières. En 2224, les naissances viables sont difficiles et trop de femmes naissent par rapport aux hommes. Et par conséquent, les femmes, dès qu'elles atteignent l'âge de 50 ans, partent pour le Grand Recyclage dans le domaine des Hautes Plaines. Elles laissent leur place à de jeunes femmes qui pourront donner naissance à de nouveaux enfants.

Dès que j'ai eu connaissance de ce roman et de sa thématique, je n'avais qu'une envie l'acheter car je voulais savoir ce que devenaient ses femmes puisque je m'associe à elles ayant 50 ans et je ne me sens absolument pas obsolète !

Attention, il ne s'agit pas d'un roman policier ni d'un roman noir comme l'autrice a pu en écrire. C'est un roman d'anticipation où nous découvrons le village n°6, comment il est organisé, comment se déroulent les journées pour le bien de la civilisation et comment il est régulé par une intelligence artificielle. Cette découverte se fait au travers de la famille de Rachel, coiffeuse, avec son mari, archéologue, ses enfants, son père, sa belle-mère puisque sa mère a laissé sa place à cette jeune femme après ses 50 ans. Je me suis attachée à cette famille, à leurs émotions même si elles sont régulées (je vous laisse découvrir comment), le vide qu'engendre un départ. Mais ce roman aborde des thématiques qui nous fait réfléchir : notre surconsommation, notre action sur les ressources, l'écologie, notre individualisme. Et c'est surtout un livre féministe : la femme est au coeur de ce roman.

Et j'ai adoré me plonger dans ce récit futuriste, au rythme lent qui pose cet environnement, ces personnages pour lesquels j'ai eu beaucoup d'empathie et c'est avec tristesse que je les ai quittés en refermant la dernière page.
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Mais quel livre !!

L'autrice propose une dystopie intéressante et pertinente, portée par une belle plume comme j'aime, précise, efficace.

Un roman captivant par les thèmes abordés qui sont ici très bien amenés grâce à un énorme travail de recherches.

L'histoire est intrigante, prenante et parfois révoltante.
Qu'est-ce que j'ai aimé suivre ces personnages si bien dessinés.
Le récit est porté principalement par Rachel, que j'ai adorée, elle représente le genre de femmes que j'admire. Elle est déterminée, forte et très humaine.
Mais je crois que ma préférence va à Keen, le mari de Rachel.
Il m'a touché par sa sensibilité, son attachement à son épouse très fort, et sa persévérance.

Dans cette dystopie très dense, riche en informations, l'autrice a réussi à maintenir le rythme jusqu'au bout parsemant même quelques rebondissements.
J'avoue avoir pris certaines claques à certains passages, bien que l'on ne soit pas dans un polar elle a su faire travailler mes méninges et parfois mon palpitant 🤣

C'est un roman dont on ne ressort pas indemne notamment avec les passages en italique expliquant ce qui est arrivé pendant ces deux siècles, ces constats évoqués sans aucune moralisation juste des faits, des chiffres.
Mais ce récit chamboule aussi par ce monde dans lequel la femme devient "obsolète" après 50 ans.
Ça révolte et on est portés par l'interrogation sur ce fameux domaine des Hautes-Plaines dans lequel vont ces femmes dites "retirées".
Sans doute comme d'autres lecteurs je me suis demandé ce dont il s'agissait réellement.
Est-ce que ce monde est-il aussi beau qu'il n'y paraît ?
Car oui l'homme s'est adapté et est revenu à des bases plus saines, moins de surconsommation, de tentations, de criminalité, pour autant on peut se demander si cela n'est pas juste une utopie.

Il y a beaucoup d'originalité dans le récit due à sa construction narrative et aussi au fait que cela change de certaines dystopie que j'ai pu lire.
On n'est pas d'entrée de jeu dans un constat fort négatif avec une dictature par exemple.

Bref c'est un roman que j'ai adoré et dont je pourrai parler pendant des heures tant il est fort et il n'y a pour moi rien à retirer.
Car ce livre est bien plus qu'une dystopie, cela reste un thriller par son aspect suspense mais c'est aussi un roman noir par ses dimensions sociales, sociétales et écologiques.
Beaucoup de choses pertinentes sur notre société actuelle et bien évidemment sur la place de la femme depuis des siècles.

Un régal qui pour moi est une sortie 2024 à ne pas manquer.
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Voici enfin venu le temps de vous parler de ce roman fascinant ! Ce ne sera pas un exercice facile, d'une part parce que beaucoup de choses ont déjà été dites, ensuite parce que j'ai un peu peur d'être fade, de ne pas vous faire ressentir dans ce retour la puissance à laquelle j'ai goûté pendant ma lecture…

Tout commence dans un futur qui nous paraît aussi lointain qu'il est proche… 2224, soit deux cents ans plus tard que ce monde dans lequel nous vivons. On peut espérer qu'en deux siècles, nous (l'humain, mais en particulier les femmes) aurons avancé dans nos combats les plus nobles. Force est pourtant de constater que dans ce futur-là, la femme est plus que jamais une denrée périssable… La Terre a connu un « Grand Effondrement ». Depuis, ce qu'il reste de civilisations vit en petites communautés, selon des règles strictes et nobles : économiser les ressources, s'adapter… et mettre la communauté au centre de tout. On se croirait littéralement dans le joli monde aseptisé du Lieutenant Lenina Huxley, dans le film « Demolition Man », où tout le monde se salue d'un « Paix et félicité ! ». Sur le papier, le monde est idyllique : chacun est à sa place, tout le monde est une petite pierre à apporter à l'édifice d'une vie sereine pour chacun. Et dans cet équilibre parfait, il est acquis qu'à l'âge de cinquante ans, les femmes n'ont plus de rôle à jouer. Elles ne sont plus fertiles, à cet âge, alors elles prennent leur petite valise, mettent un tailleur chic, font de grands signes à tout le monde et disparaissent, emmenée vers un ailleurs merveilleux où elles vont enfin pouvoir se reposer. Elles sont « retirées », tandis que leurs maris sont « réattribués » (entendez : remis sur le marché afin de trouver une nouvelle jeune femme en pleine possession de ses facultés de reproduction pour aider la planète à se repeupler et, accessoirement, reprendre le service de la retirée au sein de la famille). Rien que ça. Vieillir auprès des siens est un luxe qui n'est accordé qu'aux hommes. Mais pour faire passer la pilule, les « retirées » ont droit à la totale : fiesta de départ, cérémonie, messages d'adieux pour les proches… Mais personne ne sait ce qu'il advient des retirées. Voilà pourquoi le lecteur est tellement intéressé par l'histoire de Rachel, pour qui l'heure a sonné… Avec ses amies, elle prépare son départ vers les mythiques Hautes-Plaines, où sont envoyées les retirées… Bien sûr, un petit monde serein et maitrisé, ça passe par une petite astuce technologique : le BMH, pour Bracelet Modérateur d'Humeur… Un truc de dingue, ce gadget ! Installé à l'adolescence, il permet aux humains un contrôle permanent de leurs émotions… Je dois admettre que face à ma charge mentale, je ne serais pas contre une petite dose de zénitude en intraveineuse de temps à autre ! Mais peut-on vraiment vivre dans un monde où même les émotions sont sous contrôle ?

L'auteur nous livre un récit acidulé, coloré comme la couverture, mais où cependant, les nuages menacent. Dans ce monde bien rodé, un événement de taille vient perturber la communauté, mais rien que Maya, l'intelligence artificielle qui régit la vie de ce petit monde, ne puisse expliquer. Maya, elle sait tout, elle est bienveillante, elle joue tous les rôles. On s'adresse à elle comme à une amie. Entre elle et le BMH, que pourrait-il bien arriver de grave ? Il n'y a, dans ce joli monde, plus d'agressivité ni de méchanceté, plus de gaspillage, il ne reste que des gens bien intentionnés au service de la Terre et de l'Humanité !

Avec ce récit, l'auteure nous prouve que la violence peut se cacher dans les plus jolies phrases. Avec ce monde en apparence parfait, elle glace le sang. Dans ce récit dense, elle évoque l'avenir de l'humanité en s'appuyant sur bon nombre de choses déjà existantes, elle pousse les curseurs de la réflexion, réveille les consciences. Tout en proposant un futur crédible, une approche visionnaire du monde qui nous attend, mais qui pousse à hurler au monde qui est le nôtre de cesser de dériver tant qu'il en est encore temps… S'il en est encore temps ?

Je ne me suis jamais senti l'âme d'une féministe. Et pourtant. Pourtant, chaque jour un peu plus, je comprends qu'il est temps de réagir, je comprends que les phrases comme « on n'avait pas le choix » sont des excuses bien rodées. Contre les femmes, contre l'environnement… Si, on l'a, le choix. Celui de décider de s'unir pour faire changer le monde. Malheureusement, je crois qu'espérer cette prise de conscience collective est aussi utopique que cet excellent roman de Sophie Loubière que je vous recommande chaleureusement !

Lien : https://lecturesdudimanche.c..
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J'ai longtemps hésité à écrire cette chronique, parce que j'avais l'impression que quoi que je puisse exprimer, ce ne serait jamais assez face à cette oeuvre remarquable. Et puis, finalement, j'ai craqué.

Je ne connaissais pas Sophie Loubière avant de lire Obsolète, et je dois dire que je suis ravie de cette rencontre ! J'avais vu passer plusieurs fois cette parution dans des listes de recommandations chez les libraires, sur Babelio… Et j'ai fini par l'acheter chez mes libraires. Je suis tombée sous le charme de la 4ème avant de tomber amoureuse du livre dans son ensemble ; je suis tellement satisfaite de l'avoir acheté pour moi plutôt qu'emprunté à la médiathèque ! C'est un livre que je relirai sans aucun doute, ce qui m'arrive pourtant très peu.

Je m'attendais d'abord à un roman un peu façon Sandrine Collette, sombre, avec des réflexions profondes sur la nature humaine ; et en même temps avec pas mal d'action, comme chez Neil Gaiman. Au final, l'histoire n'est pas si sombre même si elle parle beaucoup de nature humaine ; et si on y trouve pas mal d'action, elle a un rythme lent qui permet de construire tout un Monde. Ce dernier est d'une complexité rare. 200 ans dans notre futur, avec quelques milliards de têtes en moins, l'Humanité a dû trouver d'autres manières de vivre. Sophie Loubière interroge absolument TOUS les aspects d'une société : politique, ressources, climat, travail, éducation, relationnel, loisirs, transports, croyances, logement… Moi qui me plains souvent de ne pas trouver assez de détails sur le contexte, ici j'ai pu tout savoir. Et relire, et discuter des solutions envisagées pour telle ou telle contrainte environnementale, et réfléchir, et rechercher. J'ai lu certains passages comme un documentaire, apprenant beaucoup, faisant des allers-retours dans les paragraphes. Je n'ai pas poussé le vice jusqu'à prendre des notes (parce que l'histoire est tout aussi prenante et que je voulais savoir la suite), mais je serais bien capable de m'y mettre à la relecture ! Quel pied…

L'histoire dans cet environnement si riche est fascinante elle aussi. Rachel vient d'avoir cinquante ans et se prépare pour le Grand Recyclage, avec deux de ses amies proches. Elle doit donc quitter son mari, ses deux enfants, son métier, sa maison, son village… tout en n'ayant qu'une version officielle relayée par Maya, l'IA universelle, et en se questionnant sur ce qu'il en est réellement. Il ne faut par contre pas être trop pressé, puisque Rachel ne quittera sa maison qu'à la moitié du roman (530 pages, rappelons-le) ; le récit comprend plusieurs arcs narratifs, dont celui du Grand Recyclage, mais d'autres le rejoignent et sont tout aussi passionnants et engagés.

L'engagement de l'autrice, parlons-en. Sophie Loubière livre un récit profondément féministe et écologiste. de nombreuses réflexions des personnages, notamment de Rachel, invitent à penser le sexisme sous toutes ses coutures : par sa violence systémique (dont le Grand Recyclage) ou isolée. Depuis sa racine jusqu'à ses conséquences concrètes en 2224. Les pistes avancées sont passionnantes, les positionnements des personnages très éclairants. Qu'il s'agisse de la protagoniste, de son mari ou de son ami John, chacun voit les choses à travers son propre prisme, et nous dévoile à tour de rôle sa pensée. La réflexion est donc très riche et m'a grandement passionnée !

Pour ce qui est de l'écologie, c'est surtout le contexte qui l'explicite. le Grand Effondrement semble n'avoir plus laissé le choix. Dans les cours à l'école dont se souvient Rachel, on décrit notre époque actuelle d'une manière qui rebute les élèves, tant nos erreurs et nos égarements sont violents. Par rapport aux animaux (plus de chatons ni d'oiseaux en 2224, plus non plus de régime carné), par rapport à la Nature (on n'occupe plus l'intégralité des Sols), par rapport au Climat… Et les habitants de ce futur font face aux erreurs de leurs ancêtres, construisant des maisons passives, luttant contre les canicules, récupérant l'eau de pluie. Leurs habitudes, leur manière de vivre, leurs emplois, leur agriculture, tout est fonction de leur environnement. Ce programme m'a semblé si utopique, et il est si bien détaillé et expliqué, que j'aurais voté cent fois pour lui.

La question des croyances et des religions est elle aussi abordée et fouillée. Je me dis que si ce roman dérange, ce sera sûrement pour cette dimension-là. Et pourtant, j'ai beaucoup aimé la manière d'amener cette idée, et de l'expliquer.

Les personnages portent tous un bracelet de régulation des émotions, ce qui a permis à l'humanité d'éradiquer la tristesse, la colère, et par là, la criminalité. Entre le bracelet et Maya, qui répond à toutes les questions et administre la vie des humains, ces derniers n'ont plus d'émotions fortes qui pourraient les déstabiliser et mettre la communauté en péril. Si je pense que le bracelet est vraiment du domaine de la science-fiction, l'IA par contre pourrait bien devenir un futur très proche avec les Google Home, les Alexa et compagnie… A la fois rassurante et contrôlante, Maya fait partie intégrante du quotidien des nouveaux humains. Cette dimension-là m'a fascinée aussi.

Je ne vais pas m'éterniser plus je crois, j'ai été complètement hypnotisée par Obsolète. C'est sans conteste un des meilleurs romans d'anticipation que j'ai lus, et je ne saurais que trop le conseiller. Lisez-le, c'est un roman total et bouleversant.
Lien : https://folitteraires.wordpr..
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Je suis tombée par hasard sur ce livre dans la Voix du Nord:
Couverture attirante, résumé attirant : BIM c'est parti.
WHO RUN THE WORLD?! GIRLS!!

2224.
Côte d'Opale.
Après le GRAND EFFONDREMENT DE LA CIVILISATION FOSSILE :
les pandémies, le dérèglement climatique,
l'épuisement des ressources, la fin des religions et autres croyances, la surpopulation féminine et la chute de la fertilité, Il a fallu s'adapter.
Devenir éco-responsable.
Le recyclage est au coeur de cette nouvelle Société.
La récup. le travail solidaire. La communauté avant l'individu....et le recyclable des femmes de 50 ans.
WHAT ?!?!?!
WHO RUN THE WO.....BYE BYE BEYONCE.👋
Oui oui tu as bien lu Minou,  Maman va dans la poubelle jaune maintenant.
A 50 ans, Les femmes sont donc retirées de la circulation, pour se rendre dans le Domaine des Hautes-Plaines.
Soit disant un endroit à la limite du Paradis mais dont on ne sait rien, puisqu'elles n'en reviennent jamais.


Tu vas donc suivre une famille dans le village N°6, dont le personnage principal est RACHEL, qui va bientôt avoir 50 ans.
TIC TAC TIC TAC .....
Rachel est coiffeuse, son mari, Keen est archéologue et ils ont un fils Néo.
Elle sait que dans quelques semaines elle va recevoir son avis de retrait en même temps que d'autres amies à elle.
Sapées comme jamais elles prendront le bus ensemble, laissant mari et enfants.
Les enfants apprendront à vivre sans leur mère.
Quant aux maris ils pourront prendre une nouvelle compagne en passant sur le site "SIMPLY THE BEST"(but ultime: la repopulation).
Depuis toutes ces années, cette date de péremption est devenu la norme.
Il y a même une procédure psy pour ça .
Rachel prépare donc son EVM
son ENTERREMENT DE VIE DE MAMAN.
(j'ai adoré le concept)

La première partie de l'histoire est consacrée à te faire découvrir cette nouvelle vie futuriste.
Un vocabulaire particulier pour un mode de vie particulier
Sophie Loubière a imaginé un monde extrêmement réfléchi.
Elle a fait des recherches et elle décrit quelque chose très réaliste et très détaillé.
J'ai été bluffée.
Les personnages prennent vie sous sa plume et sont très crédibles aussi (je valide +++)

A la maison c'est MAYA l'intelligence artificielle qui répond à toutes tes demandes ou tes questions. (mieux qu'Alexa- coucou Yvanie et Jérôme)
Chaque habitant est équipé d'un BMH.
Un bracelet régulateur d'humeur.
Plus de méchanceté.
Plus d'angoisses.
Plus de stress ni de colère.
Juste une couleur qui change selon ce dont tu as besoin pour être bien.
BIENVENUE DANS LE MEILLEUR DES MONDES, Minou. 
Hum tu crois?!??
SAUF QUE .... quelque chose est parti en couille : Une découverte macabre et choquante.
comment expliquer ça ?!
Ce n'est pas arrivé depuis des centaines d'années.
Comment résoudre une enquête dans un monde où le Mal n'existe plus..?!
Je sais que cette info va te titiller, Minou, mais ce roman n'est pas un Thriller.
Cette découverte sert juste d'élément déclencheur pour remettre en cause cette société, soit disant sans failles.
Donc ne t'attends pas à une enquête policière.

Mais je n'ai pas envie de t'en dire plus pour te laisser découvrir cet univers.

Un Roman qui fait réfléchir.
Une histoire marquante (en tout cas pour moi).
Un récit captivant, soigné et bien écrit.
Un roman féministe. Si.si.
Une couverture vintage pour un roman futuriste.

BONUS : pour chaque livre écrit, l'auteure te file en lien à la fin, un blog qui explique la création de son roman. Quel boulot. EPATANT et super intéressant.
C'est une belle réussite!!
BRAVO SOPHIE.

FONCE LE LIRE, Minou.


    *  A TANTÔT ~ BISOUS LES MINOUS *
               TIC TAC TIC TAC

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