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La côte d'Opale en 2224. Face au déclin de la population suite au Grand Effondrement, la Gouvernance territoriale a décidé le Grand Recyclage des femmes à 50 ans de telle façon que leur mari soit Réattribué à une femme plus jeune qui soit en mesure de lui donner d'autres enfants. On ne sait pas ce que deviennent les Retirées car aucune n'est revenue pour raconter. Afin que la société vive en harmonie, que les émotions ne prennent pas le dessus et conduisent au chaos, chacun porte un BMH (bracelet modérateur d'humeur) qui les régule. Mais dans ce monde hyper-contrôlé, où chacun est fliqué en permanence, trois petites filles de 7-8 ans sont retrouvées mortes étranglées.
Ayant déjà lu trois romans noirs, que j'avais appréciés, de Sophie Loubière, mais n'étant pas friande de dystopie ou d'anticipation, j'ai longuement hésité à me plonger dans "Obsolète" et je ne le regrette absolument pas.
L'auteure innove totalement par rapport à ce qu'elle a déjà écrit avec ce livre qui est à la fois un polar, un roman d'anticipation et un féministe.
Le monde qu'elle décrit n'est pas une dystopie complètement déjantée, sortie d'une imagination très fertile, mais une projection cataclysmique mais vraisemblable de ce que nous vivons actuellement : place de plus en plus importante donnée à l'intelligence artificielle, ressources naturelles insuffisantes, températures extérieures caniculaires, baisse de la fertilité, submersion de territoires entiers..... Cela fait froid dans le dos, car on se dit que ce qu'elle invente comme le bracelet régulateur d'humeur, l'obsolescence d'une partie de la population, Big Brother is watching you...pourraient devenir une réalité.
Dans ce monde de 2224, nous suivons des personnages comme vous et moi dont, entre autres, Rachel, à qui il ne reste que 28 jours avant d'être Retirée. le texte alterne la description de la communauté qu'elle va quitter et son enfance, ses sentiments, ce qu'elle pense de sa vie à la première personne . Ce roman pose bien sûr la question de la place des femmes dans la société du futur mais surtout dans la nôtre, le Grand Recyclage pouvant être vu comme la métaphore de la ménopause qui invisibilise et désocialise les femmes qui ne peuvent plus procréer, partant du postulat, que bien sûr, je rejette, que la procréation est le rôle essentiel qu'inconsciemment on attribue aux femmes et qu'elles-mêmes s'attribuent parfois, se sentant inutiles après 50 ans. Il fictionnalise une réalité dans certains pays où le nombre de filles dépasse celui des garçons, donc on procède à un "tri" sélectif par l'avortement ou par l'élimination à la naissance.
Il chosifie la femme et en fait un objet en fin de vie à recycler comme un vieil aspirateur; ce qui est frappant, dans ce roman, c'est que les femmes ne se posent pas de questions et acceptent leur sort tellement elles ont été conditionnées.
Mais "Obsolète" reste un polar noir avec un double mystère : que deviennent les femmes Retirées? et qui a tué les trois fillettes? qui donne l'occasion à l'auteur de développer sa vision féministe de la place accordée aux femmes.
Ce roman est une vraie surprise car il est totalement différent des précédents. Et c'est une totale réussite, un tour de force qui m'a complètement happée pour son intrigue, pour la description d'un monde à venir, pour l'arrière-plan féministe. Il m'a rappelé "La servante écarlate" de Margaret Atwood pour le corps de la femme, machine à procréer et "Les heures rouges" (2018) de Leni Zumas, dystopie féministe, qui décrit la régression de la liberté des femmes à disposer de leurs corps, là aussi pas si dystopique que cela quand on observe ce qui se passe aux États-Unis.
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2224, après le Grand Effondrement, la Société s'organise autour d'une gouvernance gérée par l'intelligence Artificielle Maya et chaque être humain y est connecté grâce à un bracelet...
Natalité en berne, les femmes ménopausées sont envoyées en retraite dans un sanctuaire et remplacées dans leur foyer par une autre femme plus jeune et surtout fertile et ainsi de suite...
Mais, comme toujours, le moindre petit grain de sable fait enrayer la machine, ici, le meurtre de 3 fillettes va montrer les limites de ce nouveau système...
Sophie Loubière nous dresse un constat qui peut déjà être tristement d'actualité : avènement de l'I.A., dérives écologiques et modèle économique en fin de vie, on y est déjà avec 200 ans d'avance, et le futur n'offre que peu de perspectives positives...
Vivement la suite !!!
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« Obsolète », qui n'est plus en usage, désuet, périmé. Qui est irréparable, inutilisable, irrécupérable, perdu, fini.

« Obsolète » projette le lecteur dans le futur, en 2224 où la notion d'obsolescence programmée s'applique aux femmes de 50 ans. Dans ce monde, à cause de l'inaction des générations précédentes face au réchauffement climatique, la société doit repenser sa façon de vivre pour survivre. Il est question d'un événement appelé le Grand Effondrement, qui a, en quelque sorte, remis les compteurs à zéro et obligé les habitants de la planète Terre à repenser leur façon de vivre et de consommer. En 2224, les citoyens du monde n'ont plus le choix : ils doivent économiser les ressources pour survivre. Les villages sont désormais en autosuffisance énergétique, l'eau est devenue aussi précieuse que l'or et nécessite d'être absolument préservée. Pour cela, « La Gouvernance_territoriale », impose l'économie de ressources, l'autosuffisance énergétique, et la valorisation de l'équilibre écologique. Une « société idyllique » pacifique règne, allant jusqu'à réguler les émotions via des Bracelets Modérateurs d'Humeur (BMH).

Mais, dans « Obsolète », la chute dramatique de la fertilité menace la survie de la population, amenant la Gouvernance à promulguer une règle : le recyclage des femmes de 50 ans, remplacées par des plus jeunes, potentiellement plus fertiles. le récit tourne autour de cette notion de remplacement, explorant les implications pour ces femmes devenues « obsolètes ». Sophie Loubière examine alors comment la société normalise ce processus du « Grand Recyclage » à travers des portraits de plusieurs femmes, dont le personnage central, Rachel. À travers cette loi devenue la norme, elle décortique les usages d'une nouvelle société, comment elle évolue, par quels biais et selon quels modes de pensée.

En premier lieu, je voudrais dire mon admiration pour l'idée brillante qu'a eue Sophie Loubière, en concevant cette idée de l'obsolescence de la femme dans « Obsolète ». Se poser la question de l'avenir de la femme dans 200 ans fait sens, certainement dictée par les problématiques auxquelles font face les femmes de 2024. À l'heure où, aux États-Unis, dans certains États, les femmes n'ont plus le droit de disposer librement de leur corps, et où, en France, on a récemment entendu l'expression de « réarmement démographique », la question n'a jamais été aussi actuelle. Encore faut-il se donner les moyens de ses ambitions… Quelque 500 pages sur le sort des femmes auraient été certes intéressantes, mais à mon sens, insuffisantes.

Or, dans ce roman futuriste, et peut-être visionnaire, Sophie Loubière se donne les moyens de ses ambitions. « Obsolète » est un roman de grande envergure, extrêmement ambitieux, dans lequel l'auteure a fait un véritable travail de réflexions, et de recherches (recherches réellement bluffantes) où elle raconte à quoi ressemble le monde en 2224. Pour coller au plus près de la réalité, faire sentir et ressentir aux lecteurs l'ambiance et le cadre dans lesquels évoluent les humains, il fallait le plonger au coeur de cette nouvelle société. Il fallait l'immerger, lui faire découvrir comment la société s'est organisée pour préserver les ressources, et obtenir la conscience de chacun dans ce processus de recyclage global. En ce sens, « Obsolète » est le roman le plus intelligent et le plus travaillé qu'il m'ait été donné de lire dans le domaine de l'imaginaire. Sophie Loubière a pensé à tout : elle a ouvert tous ses chakras de l'imagination, en s'appuyant sur des techniques ou des objets déjà existants pour construire ce monde futuriste. Quel énorme travail, elle a accompli là !

Le résultat est impressionnant de créativité, d'inventivité, et offre un cadre parfait pour traiter du sort des femmes, qui, dans le roman ne servent plus à grand-chose après 50 ans, puisqu'elles ne peuvent plus donner la vie, et à qui on promet une sorte de retraite dorée dans un endroit décrit comme le paradis sur terre. « Le Grand Recyclage est une étape de la vie. Un passage vers une autre source de joie, un horizon de lumière de tous les possibles. »

Imaginez un peu : vous êtes mariée, vous avez des enfants, un mari que vous aimez, un métier, une vie qui vous satisfait et hop, à 50 ans, vous dégagez et vous laissez votre place à une femme plus jeune, et plus fertile ! Vous devenez « Obsolète » parce que vous ne pouvez plus faire d'enfants, vous êtes ménopausée ! (oh le vilain mot !) Votre existence ne se résumait qu'à cela : repeupler la planète. Quant à votre famille, et vos propres enfants, ils devront composer avec cette nouvelle femme de substitution. Puisqu'on ne parvient pas à « réparer les femmes », il est normal de remplacer les « vieilles » ménopausées par des jeunes dans la fleur de l'âge. « Qu'elles se retrouvent bientôt sur le trottoir tels deux toasteurs mis au rebut était dans l'ordre des choses ». Quid des hommes dans cette affaire ? J'ai aimé le regard percutant sur ces petits rois que l'on éduque en leur faisant croire qu'ils sont essentiels au bon fonctionnement du monde. « Qu'est-ce qu'une femme, au fond, sinon un homme non accompli ? » Je vous laisse le découvrir…

L'une des interrogations centrales d'« Obsolète », qui m'a occupée durant toute ma lecture, concerne l'endroit où sont envoyées « les retirées », le Domaine des Hautes-Plaines. La construction du roman, les apartés en italique avec un personnage en particulier, les inserts liés à la propagande de la Gouvernance, ainsi les titres de parties comprenant un verbe à l'infinitif contribuent significativement à s'interroger sur les desseins planifiés pour ces femmes. Endoctrinement ? Réalité ? Propagande ? Fantasme ? Utopie ? Leurre ? Sophie Loubière pose ici une vraie question éthique et le lecteur est invité à s'interroger sur la nature de cette nouvelle réalité.

Parallèlement, que cache exactement ce nouvel Eden, paradis céleste où tout n'est que calme, ordre, et sincérité ? Où tout le monde accepte le fonctionnement imposé par la Gouvernance et où personne ne semble questionner l'ordre établi ? Sauf peut-être… Rachel qui, bien que sereine, se pose de plus en plus de questions… d'autant qu'un événement étrange va venir bousculer cette belle apathie générale ! L'écrivaine n'oublie pas de tenir son lecteur en haleine en semant les petites graines du doute et en réservant quelques surprises de taille à son lecteur.

À travers « Obsolète », Sophie Loubière compare deux époques : la nôtre, celle de tous les excès « Toujours plus loin, toujours plus vite, toujours plus féroce » et celle de Rachel, débarrassée de tout ce qui est superflu. Ainsi, les enfants dits « les apprenants » apprennent le monde tel qu'il existait avant eux : l'omniprésence du numérique, l'empreinte carbone, l'absence de confidentialité des données, l'ubérisation de la société, la « croissance éternelle, au détriment des ressources de notre planète. » de quoi s'interroger très sérieusement sur notre fonctionnellement actuel…

Alors ? Êtes-vous prêts à découvrir les bio-réfrigérateurs, l'aquaponie, le unwashing, le Bracelet Modérateur d'Humeur, l'art-thérapie, la stimulation visuelle, les cours d'empathie ? Êtes-vous en passe d'être vous aussi « retirée » parce que vous allez avoir 50 ans ou que vous les avez déjà ? L'enterrement de vie de maman, l'euthanasie raisonnée et le centre communal d'humidification vous attendent… Soyons des « Déesses jetables, avec panache. » !

« Obsolète » est une exploration futuriste sur l'obsolescence des femmes, un roman d'anticipation qui dégage un formidable souffle créateur ! Sophie Loubière construit avec brio son histoire autour de cette problématique, interrogeant la société fictive et par extension, notre propre réalité contemporaine. La fiction offre une réflexion percutante sur le devenir de la femme et de la fertilité, mettant en lumière les inégalités de genre et les dérives, s'il y en a, d'une société centrée sur le remplacement des femmes « obsolètes. »

Brillant, subtile, lucide et tout à fait captivant !
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Dans deux siècles, la société a été profondément bouleversé par le Grand Effondrement et les crises qui en ont découlé. L'une des conséquences : à 50 ans, les femmes quittent leur foyer pour être remplacé par une plus jeune. C'est au tour de Rachel et elle sait bien que les promesses du domaine des Hautes-Plaines ne seront certainement pas tenues.
Je pense que ce livre ne m'est clairement pas destiné. Sans être une spécialiste du genre, j'ai quand même lu suffisamment de livres de science-fiction pour trouver que ce roman enchaine les clichés et les idées éculées. L'intrigue peine à se mettre en place. En effet, le récit prend le temps (bien trop) de nous expliquer tout ce que le 21ème siècle a fait de mal et tout ce qui est bien fait maintenant. Et pourtant, l'univers créé manque cruellement d'épaisseur et laisse beaucoup d'éléments de cette société en suspens. Sans parler de l'intrigue qui commence très tard dans le roman et qui laisse les personnages dans une histoire sans réelle conclusion. Car quand l'intrigue commence enfin, plus de la moitié du roman est passé et tout est fini avant quand ai eu de réponse ou les réponses apportées génèrent encore plus de questions.
Je me suis vraiment ennuyée et ai eu beaucoup de peine à terminer le livre (presque deux mois de lecture, contre quelques jours habituellement pour un roman de cette longueur). Je l'ai posé, repris, d'autant que les avis positifs m'ont donné envie de poursuivre.
Une vraie déception.
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Coup de génie ou visionnaire, Sophie Loubière interroge et remue avec son roman Obsolète. En 2224, après le Grand Effondrement, le monde a dû s'adapter. Désormais les femmes de 50 ans doivent partir au Grand Recyclage pour laisser la place à des femmes plus jeunes, et surtout plus fécondes. Est-ce cela qui nous attend donc dans un futur proche ?
Et sur le sujet, les avis sont dithyrambiques. Dans un pays, où le patriarcat règne en maître, laisser présager un avenir de recyclage dès la ménopause, il y a de quoi s'alerter. Pourtant l'histoire fait son effet, car c'est ce qu'on attend de la population : du renouvellement, des naissances en hausse, et des enfants en bonne santé. Pourtant la femme de 50 ans, libérée des archétypes et de la pression sociale, pourrait bien connaitre les meilleurs instants de sa vie.

Une histoire qui pourrait en rappeler tant d'autres avec des univers postapocalyptiques tous plus caricaturaux les uns que les autres. Mais non, détrompez-vous ! Auteure de romans noirs, Sophie Loubière se livre à une expérience de haut vol dans le registre de l'anticipation car c'est bien de cela qu'il s'agit. Non pas à mon sens un roman policier mais bien un univers dystopique basé sur des faits potentiellement probables qui font froid dans le dos. Un monde aseptisé où tout parait sous contrôle, surtout nos émotions. Ici la violence n'existe pas, et la vie communautaire est au centre de tout. Vous regarderez votre mère, votre soeur ou votre tante monter dans un camion du Grand Recyclage sans la moindre larme. de quoi en terroriser plus d'un !!

Quel roman ! Splendide. Un récit engagé pour les femmes mais qui ne bascule par vers le féminisme grandiloquent. Non. Un texte épuré, avec un formidable travail de recherche et d'analyse. C'est brillant. Un roman à recommander ! Une question subsiste : coup de génie ou visionnaire ?
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Je suis à la fois sidérée, effrayée et admirative en refermant ce livre.
Grande admiration pour Sophie Loubière qui a écrit avec brio ce roman d'anticipation et effroi par rapport à son contenu.
Voilà qu'au XXIIIe siècle les femmes sont devenues obsolètes, des sortes de vulgaires machines devenues inutiles puisque la ménopause les rends incapables d'enfanter et donc de perpétuer cette humanité réduite à quelques millions dans le monde.
Au premier abord c'est choquant mais il n'y a pas que cela qui choque. Les humains restants sont devenus de gentils animaux domestiques qui suivent bien les règles et dont les émotions sont régulées en permanence par un bracelet, incrusté dans leur peau, dispensant des régulateurs d'humeur à tour de bras. Toute cette société bien proprette semble couler des jours paisibles, formatée depuis le grand effondrement de l'ancien monde à respecter les règles édictées par la gouvernance.
Nous suivons donc l'évolution d'un petit groupe de personnes, un cercle amical et familial où évoluent Rachel et son mari Keen, John et Hasna, Odette et Maud.Le vieux Charlus, créateur des tenues vestimentaires que portent les « retirées », le jour de leur départ, Neo fils de Rachel et John. Tout ce petit monde va être confronté à des événements auquel ils ne s'attendaient pas, incompréhensibles pour leur univers bien réglé, calme et bienveillant. Un grain de sable va se glisser dans le rouage bien huilé de leur vie simple et soi-disant heureuse.
Et qu'en est-il du domaine des hautes-plaines, ce lieu paradisiaque où se rendent les retirées ? Est-ce vraiment un endroit merveilleux ? Que vont découvrir Rachel
et ses amies en arrivant là-bas?

Que vont mettre à jour John et keen dans leur village secouer par un drame impensable ?
Ce monde qui se veut éco-responsable, exempt de guerres, de colères, de mauvaises pensées, est-il vraiment ce monde idyllique rêvé par une humanité en sursis? Ou bien encore une fois les humains n'ont -ils rien appris et leurs choix auront des conséquences inattendues ?

C'était une lecture passionnante et sidérante de lucidité aussi. Car oui, c'est un futur possible. On le sait les humains sont capables de tout pour assurer leur survie et c'est ça qui fait peur.
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2224.. quelque part en France après le grand effondrement.
La population mondiale est passée sous la barre des dix millions.

La gouvernance territoriale nous observe et contrôle nos sentiments via des bracelets modulateurs d'humeur et Maya qui possède toutes les réponses (hey Google !) est toujours présente près de nous.

Tout va bien dans le meilleur des (nouveaux) mondes ?
Et non.
Non car les femmes sont bien plus nombreuses que les hommes et il est primordial que la natalité progresse.
Coûte que coûte.

Alors à l'aube des 50 ans les femmes sont retirées pour être recyclées et pour laisser leur place à d'autres qui pourront enfanter.
Que deviennent ces femmes pour qui l'heure de l'obsolescence a sonné ?

Sophie Loubière nous propose un roman d'anticipation dystopique de très bonne facture.

Un travail important de recherches a été effectué pour rendre la lecture immersive.
Les personnages sont bien campés, attachants.

Il m'a manqué des détails environnementaux pour me permettre de visualiser les lieux de vie, la ville.
Mais je chipote.

Obsolète c'est aussi un polar avec des enfants retrouvés morts dans ce monde pourtant rendu idyllique.
Des pères vont enquêter..

C'était ma première lecture de cette auteure et ce fut une excellente surprise.
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Un grand merci à @netgalleyfrance et @editionsbelfond pour cette pépite !

Quel merveilleux roman d'anticipation tout en subtilités et en finesse !

Je ne suis pourtant pas une adepte de ce genre. Apocalypse, chute des civilisations, retour à des instincts primitifs, c'est plutôt anxiogène.

Mais vu l'obsolescence des femmes de 50 ans, cela a titillé ma curiosité. Approchant doucement mais sûrement cet âge, quel sort allait me réserver @sophieloubiere ? Me faire manger comme dans Soleil Vert ?

Tout aussi brillant que la Servante écarlate.
Même crédo : éviter l'extinction de l'espèce humaine.
La chute de la natalité, stérilité, malformations génétiques, tout concourt à la fin de l'Homme.

le grand effondrement a eu lieu en 2050, bien sûr lié aux conséquences de notre consumérisme, de la pollution...

200 ans plus tard, la Gouvernance (aidée de Maya, intelligence artificielle) prend toutes les décisions et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ont pensé à tout.
- structure des maisons
- cultures
- contrôle des émotions
- conditionnement de la population
- recyclage : y compris celui des femmes n'étant plus en âge de procréer.

L'auteure expose toutes ces idées avec détails et intelligence. Cette société futuriste (et l'évolution des mentalités) est très crédible.

Pourtant dans la sérénité de cette société, on découvre un triple homicide. Qu'a-t'il pu se passer ? Comment va être géré cet assassinat de trois petites filles ? Une enquête palpitante !

J'ai aimé suivre Rachel et ses amies dans leurs vies, leurs parcours. Ce sont des personnages attachants dont la psychologie est bien ciselée.

J'ai adoré découvrir le mystère sur le grand recyclage.
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Attention chef d'oeuvre ! Livre à mettre entre toutes les mains !! Mais attention aussi, livre qui bouleverse, interpelle, bouscule le coeur profondément. Et j'en suis certaine, restera à jamais au fond de mon coeur et de mes pensées. Oui je sais mes mots sont forts, mais ce livre l'est bien plus encore. Comment vais-je pouvoir vous en parler sans le dénaturer ? Avant toute chose, je tiens à remercier Yvan pour sa chronique sur « Obsolète » qui a retenu toute mon attention et m'a bouleversée. Sans lui, je passais à côté de ce grand roman, car pour être honnête avec vous, la couverture ne m'attirait absolument pas. Grave erreur. Maintenant que j'ai lu « Obsolète », elle me paraît juste adéquate. J'avais déjà lu deux livres de l'autrice que j'avais bien aimés (« Black coffee » et « White coffee ») mais là, Sophie Loubière en sortant de son domaine de prédilection qu'est le polar, le noir et en s'aventurant vers l'anticipation, prend à mon humble avis, une hauteur et une dimension littéraires incroyables ! Cette histoire se déroule en 2224, pile dans deux cents ans, dans la région du Cap Blanc Nez dans le Pas-de-Calais. Enfin ce qu'il en reste car le Grand Effondrement de la civilisation fossile a tout dévasté avec le changement climatique, les ouragans, les crues, les inondations et toutes les crises qui en ont découlées. Beaucoup sont morts et les survivants ont dû s'adapter, repenser leur façon de vivre, leurs rapports à la nature, au vivant. Tout au long du roman, on va découvrir avec Rachel cette nouvelle civilisation, philosophie de vie et tout ce qui fait désormais partie du quotidien des humains. Pour info, 90% des inventions présentes dans le roman existent déjà. Les aliments proposés dans les assiettes aussi. de même que les vêtements, le mobilier, les habitats etc. Et c'est assez fou de le réaliser car cela semble sortir d'un livre de science-fiction. Et ce qui est encore plus fou je trouve c'est que l'on pourrait déjà, dès maintenant, appliquer une façon de vivre qui serait tellement mieux et plus bénéfique pour l'avenir de notre planète et de l'humanité. Ceci n'est que l'un des aspects perturbants de ce récit. L'environnement a été tellement pollué par l'Homme que la fertilité de l'humanité est en baisse. Parmi les survivants, trop de femmes par rapport au nombre d'hommes et une très grande difficulté à engendrer des enfants viables et fertiles. Pour pallier à ce problème crucial, la Gouvernance territoriale préconise pour les femmes de cinquante ans d'être retirées de leur famille, de leur couple, de la société, lors du Grand Recyclage. Les Retirées (que je n'aime pas ce terme !) sont censées aller rejoindre le Domaine des Hautes-Plaines pour y couler des jours heureux sans plus aucune contrainte, si ce n'est de jouir de leur vie. le paradis quoi ! Sauf qu'elles ne verront plus jamais les personnes qu'elles aiment… Dès leur plus tendre enfance, les fillettes sont conditionnées à cette idée de Grand Recyclage. Maya l'Intelligence Artificielle qui répond à toutes les interrogations des humains, qui les cajole et les suit tout au long de leur vie, est là aussi pour manipuler les consciences et les orienter vers les directives voulues par la Gouvernance. Je vous avoue qu'ayant dépassé la cinquantaine, j'ai été particulièrement touchée et perturbée par cette obsolescence programmée des femmes. D'autant que dès le début, cette légende du Domaine des Hautes-Plaines m'a parue suspecte. Mais si les femmes ou les hommes d'ailleurs se posent trop de questions, sont perturbés à l'idée du Grand Recyclage, non seulement Maya est là pour les rassurer mais aussi leur Bracelet Modérateur d'Humeur, BMH de son petit nom. Ce BMH est là pour atténuer les émotions, préserver du stress et du chagrin. Il est posé à chaque enfant au moment de la puberté. du coup, la violence et la criminalité n'existent plus en 2224. Etonnant ! Rachel, une coiffeuse cinquantenaire, est le personnage central du roman. C'est un très beau personnage de femme, intelligente, calme, forte et pleine d'humanité. Elle a aussi des failles qu'elle dissimule à son entourage. Elle est en couple avec un Ecossais, Keen, un archéologue échoué sur les côtes françaises. Ils ont deux enfants, un fils Néo et une fille, Sky. Depuis un an, Rachel et Keen se préparaient à ce Grand Recyclage (un peu comme de nos jours, on fait la préparation à la naissance) mais l'arrivée de la lettre annonçant le retrait de Rachel dans un mois, les atteint profondément, chacun à leur façon suivant leur caractère. Quand Rachel sera partie sans aucun espoir de retour, Keen devra être réatribué pour former une nouvelle famille avec une jeune femme en âge de procréer. La procréation étant l'objectif impératif de tous pour le bien de la communauté, de l'humanité. Rachel va partir avec deux de ses amies proches, Hasna et Odette. Je vais m'arrêter là dans le récit de l'histoire. Je vous laisse le plaisir de découvrir « Obsolète ». Une très belle écriture ciselée, imaginative, instructive, pétrie d'humanité et teintée de féminisme intelligent, la lecture de « Obsolète » a été pour moi un moment intense d'émotions et un énorme coup de coeur. Je remercie vraiment Sophie Loubière pour ce livre en espérant qu'il soit beaucoup lu (mais je n'ai pas de doute là-dessus vu sa qualité) et qu'il fasse bouger les mentalités. Un livre utile.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Nous sommes en 2224, depuis le Grand Effondrement de la Société Fossile, les grandes crises se sont multipliées, les eaux ont monté et ont recouvert les zones côtières. 

La population humaine a été décimée, les habitants regroupés en unités de vie, gros villages ombrés de textiles réfléchissant les rayons brûlants du soleil, et pourvus de capteurs générant l'électricité nécessaire. 

Pour reconstituer une population de taille suffisante et pour pallier à la surpopulation féminine, les femmes ayant atteint leur âge d'obsolescence, 50 ans, sont retirées à leur famille, au fatal 'Jour du Retrait, et embarquent village après village dans des navettes qui les emportent vers "Le domaine des Hautes-Plaines", ce lieu magique, qu'on fait miroiter à tous les enfants depuis leur plus jeune âge. Les hommes sont ensuite invités à convoler rapidement avec une femme plus jeune qui procréera de nouveaux résidents.

La vie est globalement paisible dans les villages, plus de crimes, des bracelets régulateurs d'humeur, et analysant toutes les constantes corporelles sont apposés sur tous les habitants, et les données enregistrées envoyées à des centres de surveillance.

Pas de rébellion, pas d'inquiétudes, parfois une certaine tristesse vite régulée par les injections des bracelets lorsqu'une épouse ou une fille est retirée ...Mais la vie suit son cours paisible.

Nous suivons Rachel et sa famille lorsque à quelques jours du départ, trois fillettes sont retrouvées sans vie dans une grotte ... mais aussi dans la navette qui conduit Rachel et ses amies vers le domaine des Hautes Plaines .... 

Je n'en dirai pas plus si ce n'est que je tiens déjà ce roman pour  l'un des meilleurs lus ces dernières années.

Il amène une réflexion sur notre mode de vie (le recyclage, les économies d'énergie, la durée de vie et la conservation des objets, ...), sur la surprotection des enfants (dont on ne sait jamais quels détours prendront leur imagination et leur compréhension de phénomènes inquiétants).

J'appréciais déjà Sophie Loubière du temps où elle officiait sur France Inter (oh combien de retours du travail en compagnie de sa voix lors des premiers étés de ce siècle ...) , puis en tant qu'auteur de romans policiers .... 

Avec Obsolète elle passe un cran supplémentaire.

Ce roman est extrêmement bien écrit, elle nous plonge sans catastrophisme dans ce monde du futur (qui n'est pas le meilleur des mondes, mais celui qui a été recréé après l'ancien) et les personnages, dans leur diversité de genres, d'origines pratiquent un vivre ensemble réconfortant ! 

Bref, j'ai adoré ! 

Je remercie vivement NetGalley et les Editions Belfond qui m'ont fait parvenir cet ouvrage 

 #SophieLoubière #NetGalleyFrance


Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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