Ôtez nous nos croyances, et nous les réinventerons toutes
Le ciel sur nos têtes n'est qu'un songe lointain. L'homme ne quittera jamais la Terre. Coloniser Mars relève de l'utopie et c'est probablement une très bonne chose.
On peut faire de sa souffrance autre chose que de la douleur.
Nous sommes un peuple de rituels.
Sans eux, nous restons coincés dans l’appréhension, le doute et la peur.
Au début du XXIIe siècle, après le Grand Effondrement de la civilisation fossile, le deuil traumatique des grandes pandémies qui s’ensuivit et la destruction des armes, la fin des croyances religieuses s’était imposée comme une nécessité. N’étaient-elles pas à l’origine des conflits opposant les Hommes aux Hommes depuis le paléolithique ?
Qui pour entendre ce que la Terre murmure, ce qui se dit dans les profondeurs des océans ? Tête baissée sur leur smartphone, à la verticale de leur nombril, beaucoup de gens oubliaient qu'ils pouvaient encore agir. Nos ancêtres pour la plupart, étaient les témoins aveugles de leur propre déchéance.
Ce soir, il n’en finissait pas de tomber.
Une lettre avait suffi. Pris par son boulot, il n’avait pas relevé le courrier ces dernières quarante-huit heures. L’avis de retrait de Rachel attendait dans la boîte.
Il y était préparé. Elle aussi. Ils connaissaient le protocole. La Gouvernance territoriale leur avait fourni une brochure indiquant les étapes indispensables qui permettaient à un couple de vivre sereinement le départ d’une Retirée. Depuis un an, ils se rendaient aux séances collectives de mise en condition, apportaient quelque chose à partager, une bouteille de cidre ou un cake maison. Ils travaillaient sur leurs émotions afin d’associer l’événement à une perspective positive. S’endurcir psychologiquement. La manière dont il convenait d’annoncer le retrait d’une maman à ses enfants était aussi largement abordée.
« Je suis petite et, déjà, un produit sans grand avenir »
Un acquittement n’a de valeur que s’il est assorti d’une réparation. Être jugé innocent ne réhabilite pas votre âme.
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Un bracelet modère nos humeurs, enregistre nos émotions et contrôle nos montées d’adrénaline, une manière de fermer nos yeux, de mettre des œillères. Mais à l’intérieur, nous sommes restés les mêmes. Fragiles, imprévisibles et sots.
« Les rides sont le privilège de la vieillesse, et la vieillesse le privilège des hommes. »