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Une femme a préparé un bon dîner : elle attend un homme qui a promis de venir. Des retraités partent au Japon. Un chirurgien vient de perdre un de ses patients. Dernière nuit d'un vieux couple dont la femme est mourante. Un grand reporter lassé de voyager revient dans la maison de son enfance. Un prêtre traumatisé par la confession qu'il vient d'entendre. Un veilleur de nuit pense à sa famille dont il est séparé par des mers et des continents.
Voilà quelques uns des thèmes qui constituent les petits chapitres de ce livre.
La magie des mots de Gaëlle Josse donne vie à tous ces personnages anonymes, nous fait partager un court moment de leur vie. Je me suis laissée prendre par les ambiances, les émotions, les joies, les drames, les souvenirs si bien suggérés. J'ai souvent été très touchée.
Un livre original à découvrir et à apprécier.
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J'ai aimé guetter les battements de la nuit.
C'est une contrée immense, la nuit, propice au vague à l'âme, au souvenir, à la solitude.
J'ai glissé d'un paysage à l'autre, lesté d'une prose poétique inépuisable, veilleuse de nuit à l'affût de pensées singulières issues de la mémoire de ce qui a été, n'est plus et tarde à naître. Je voyais où cheminer, les lieux décrits précisément : chambre d'hôtel, confessionnal, maison d'enfance...
Ronde de nuit autour de l'attente, du retour, de la rupture, de la déroute, le visage collé sur la vitre.
Nuit murmure, nuit manteau, nuit amère... tant de couleurs au noir piqué de lumières, phares sur le périph', minuterie dans une cage d'escalier.
Nuit de veille, rarement de réveil, toujours à sentir le temps couler, rendu immobile, silencieux.

Quand vient la nuit, où va le jour ?

Plus la peine d'insister avec le sommeil. Elle ou il se lève, contemple un paysage encore incertain, écoute une petite voix méditative, autant de prières muettes.
Enlace-moi. Je te veux. Je voudrais dormir près de toi.
La nuit, berceau d'une écriture si belle que je n'ai pas vu le jour décliner.



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Gaëlle Josse imagine des nuits où, pour diverses raisons, les gens ne dorment pas.
Une succession de nouvelles courtes où l'insomnie s'empare de personnages.
On retrouve l'écriture agréable et bien maîtrisée de l'auteur.
En quelques mots, quelques phrases, quelques pages, elle nous décrit des situations particulières où le sommeil fuit.
C'est très bien vu, très bien écrit.
On les voit, tous ces gens souvent appuyés à une fenêtre noire.
C'est précis, concis, les mots sont bien choisis.
Gaëlle Josse a du talent, de l'imagination et le prouve dans chacun de ses livres.
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À travers ce nouveau roman, Gaëlle Josse nous entrouve les portes de l'intimité de ces personnes que l'insomnie guette, avec fugacité et sensibilité.
"À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit?"
Que deviennent ces ombres derrière les îlots de lumière, lorsque la nuit 🌃 se fait angoisse, attente, désir, solitude ou encore désillusion ?
La nuit tout est décuplé, exacerbé.
Grande inconditionnelle des romans de Gaëlle Josse, j'avoue ne pas avoir ressenti la magie &#xNaNqui jusque-là m'animait à la lecture de ces précédents livres .
Peut être les micro fictions sont-elles trop brèves, sans corrélation de scénario et provoquent une certaine frustration ?
Je reste cela dit toujours réceptive à l'écriture poétique et hypersensible de Gaëlle Josse.
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Insomniacs know better than anyone how it would be to haunt a house
Michael Cunningham

Des petites nouvelles séparées avec élégance par une phrase.
L'élégance. C'est peut-être ce qui distingue ces histoires. de ceux qui regrettent, espèrent, exultent attendent, renoncent. de ce qui les lie plus ou moins tard dans la nuit. L'insomnie ou la promesse du sommeil rare.

Pour le reste on est dans le haïku de la nouvelle. A peine deux pages, quatre parfois. Moi qui râle déjà qu'en nouvelle on n'a pas le temps de s'attacher que c'est déjà terminé mais là... Ça m'a fait penser aux micro histoires sur internet qui promettent de te faire peur en deux phrases max.
De ces amorces d'histoire se dégagent de la mélancolie, de la tristesse mais aussi de la joie.
Voilà c'était donc élégant et précieux. J'ai apprécié cette élégance mais je pense que, si je n'avais pas emprunté l'ouvrage, j'aurais pesté de ce joli rien qui noircit à peine la page qu'il s'efface ou s'effondre d'une pirouette. Et que bientôt en mémoire, il n'en restera rien.
Après tout, nous les enfants de la nuit, méritons d'entendre une plus longue musique.
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À quoi songent-t-ils, ceux que le sommeil fuit permet à Gaëlle Josse de rassembler une série de nouvelles autour de la nuit. Comme des instantanés à un moment donné, l'écrivaine en propose une trentaine pour explorer toute l'amplitude des situations qui illustrent ce temps arrêté souvent de solitude, où le monde s'infiltre par une fenêtre.

La problématique de la nuit est récurrente dans l'oeuvre de Gaëlle Josse au point de la faire figurer dans plusieurs de ses titres. le prologue, précis et poétique, répond à la question posée. On imagine la voix de l'écrivaine la lire à notre oreille.

Sa démarche s'illustre dans cet extrait » Nos nuits éveillées parlent d'étreintes, d'une silhouette évanouie, d'un geste retrouvé, de solitudes accrochées à notre cou, de voix murmurées, de la couleur d'un mur sur une île saturée de lumière, d'une phrase recopiée de carnet en carnet, de l'attente d'un appel, d'un mot qui n'a pas été dit, d'un prénom qui nous hante encore.«

Ses saynètes font le lien avec notre propre mémoire. Toutes ces nuits de solitude où la vie s'est construite autour d'une décision, d'une compréhension, d'une peur à apaiser, de chagrins à étancher, d'un corps à apprivoiser, d'une peau à découvrir et des mots à trouver.

Gaëlle Josse les attrape et les offre en quelques lignes qui viendront toucher notre mémoire et retrouver un souvenir, illuminer notre corps de ce retour d'émotions qui nous avait marqués.

Une trentaine de situations autour de l'obscurité, souvent à l'intérieur de maisons, où la fenêtre symbolise le lien avec le monde. La nuit est le moment où la voix intérieure reprend sa place, où le chuchotement s'impose même dans une boîte de nuit, et où enfin, les masques tombent pour mettre à nu notre soif de vivre, même si la mort rôde.

Quelqu'un quelque part …
Avec beaucoup de poésie et de pudeur, Gaëlle Josse décrit les moments nocturnes où la vie est au coeur de nos préoccupations. Les derniers instants d'amour d'un homme avec sa femme mourante, une femme âgée qui attend les signes de vie dans la rue vide, la première nuit d'un couple dans leur nouvel appartement.

La vérité de nos engagements, même si ce n'est que pour une minute, est plus intense dans l'obscurité du monde. Gaëlle Josse immerge au coeur de la fin de la carrière d'un grand pianiste, au moment où un homme se retrouve de nouveau père, ou à l'instant où une jeune femme remporte la sélection pour un rôle, même secondaire.

Mais, Gaëlle Josse ne contourne pas les peurs, les cassures et les souffrances. Elle imagine un chirurgien commettant une erreur banale ou nous emmène auprès d'un enfant terrifié, blotti au fond du lit.

L'écrivaine se met elle-même en scène, reprenant son stylo, un soir de dédicace dans sa chambre d'hôtel, en confiant son besoin de se recréer un monde, celui des mots. « Peut-être écrit-elle ce lieu, aussi, celui qu'elle habite en rêve, là où les champs de blé viennent caresser la mer. »

Pour conclure
Venue à l'écriture par la poésie, Gaelle Josse apporte sa sensibilité à saisir l'ambiance de nos vies. Étudiés à l'école, ses textes sont devenus presque des classiques et sont traduits dans plusieurs langues.

En quelques lignes, en quelques mots, ses microfictions créent un monde où l'ambiance est posée, l'attention captivée, l'émotion libérée. Comme dans ses romans, l'intensité romanesque est préservée, malgré la concision. de l'exercice littéraire qu'elle s'est imposé, Gaëlle Josse révèle, avec sensibilité, tout son talent.

C'est varié, bien croqué et terriblement réaliste ! Semblables aux stories sur internet, les histoires s'énoncent. Comme un air familier, la phrase poétique les distingue. Elles sont toutes différentes mais captent une situation réaliste, issue de l'expérience de chacun. Et, puis, une autre, encore et encore. On ne peut s'arrêter qu'à la fin. Encore une réussite !

À offrir pour ceux qu'un roman effraie !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Un père songeant à sa fille partie vivre à l'autre bout du monde, un cadre qui se retrouve découragé dans un hôtel banal, un célèbre pianiste arrêtant sa carrière car la mémoire lui fait défaut, un homme repensant à la plus belle fille du lycée. Dans une série de microfictions, Gaelle Josse s'intéresse à des histoires, à des anonymes, à des villes, à des silhouettes, à des situations, de tous âges, de ceux que la nuit fuit..

Voilà pourquoi j'aime tant les livres de Gaelle Josse, grâce à sa plume si délicate, si mélancolique, si lumineuse, si légère, elle arrive à décrire des histoires banales, même de quelques lignes, pour en faire ressortir toute la poésie. Gaelle Josse prête sa plume a ceux que "le sommeil fuit" et que c'est beau !

La sensibilité de Gaelle Josse crée une ambiance réaliste, une poésie magique où on se laisse vite happer par la nuit en frissonnant de plaisir car comme chaque individu, on se raconte tous des histoires la nuit venue. le tout entrecoupé de petites phrases au milieu d'une page immaculée évoquant la nuit. Sublime !
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En lisant ces micro-fictions, reliées entre elles par des monostiches consacrés à la nuit, j'avais en tête ces vers de Paul Eluard

"Nous vivons dans l'oubli de nos métamorphoses
Le jour est paresseux mais la nuit est active
Un bol d'air à midi la nuit le filtre et l'use
La nuit ne laisse pas de poussière sur nous".

Mais chez Gaëlle Josse, pas de répit pour ces insomniaques que la nuit travaille . Il est souvent question ici de solitude et nos moyens de communication modernes ne font semble-t-il que l'exacerber, qu'on attende une sonnerie ou qu'on ait oublié d'enlever le mode silencieux...
Vieillard que l'usure du corps rattrape, enfants qui se croient responsables du départ d'un adulte, mais aussi père qui contemple , sans trop y croire , les reliefs d'un anniversaire témoignant de sa rédemption, tous ils nous émeuvent à leur façon.
Il est souvent question de fenêtres dans ces textes, transition vers l'ailleurs ou ouverture vers l'avenir, leur absence n'en devient que plus criante dans le dernier texte, qui, sans pathos, de manière poétique mais efficace,  dit la dureté d'un monde où l'on s'est habitué à la misère.
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Je suis littéralement tombée sous le charme de la plume de Gaëlle Josse que je découvre avec ce titre.

Dans ce recueil de nouvelles, l'autrice brosse une galerie de portraits de personnes ordinaires, capturant des instants touchants au coeur de la nuit. Sa plume est d'une grande beauté, empreinte d'une grande finesse, à la fois tendre, pudique et poétique. Ses mots sont doux comme des caresses, sa voix se fait murmure. Car c'est dans l'obscurité et le silence nocturne que les pensées, les souvenirs, les regrets et les peurs nous rattrapent. Ces histoires sont empreintes de sensibilité, et m'ont profondément touchée ; certaines ont résonné en moi. Je les ai d'abord savourées lentement et puis, je n'ai pu m'arrêter, les enchaînant en apnée, le coeur battant d'émotions. Que c'est beau !

Je suis impatiente de découvrir les autres récits de l'autrice. J'ai d'ailleurs La nuit des pères dans ma PAL, ce qui me remplie de joie.
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Roman de la nuit, des nuits.
Une multitude de petites saynètes, des microfictions
Beaucoup d'attentes dans ce livre.
Vous y rencontrerez des hommes, des femmes, des enfants qui, dans la nuit, se trouvent, se cherchent, reviennent dans le passé un court instant.
D'ailleurs, c'est bien connu, la nuit est une machine aux souvenirs, c'est dans la nuit que la brûlure du passé est la plus forte.

Par contre, les sujets abordés sont souvent tristes ; des ruptures amoureuses, un suicide, des attentes insupportables, un homme qui ne vient pas, des enfants prisonniers....de quoi ?

J'ai adoré.
Toutes ces rencontres, ces petits morceaux de paradis, cette littérature magique, cette poésie en prose, c'est bien Gaëlle Josse.
J'aime Gaëlle Josse.

Vous y rencontrerez une fille qui attend son père, des femmes amoureuses qui attendent elles aussi, une petite fille qui aime la main de son papy, une première étreinte qui finalement ne débouchera pas sur de l'amour, nous partons au Japon voir les cerisiers en fleurs, un pianiste au bord du précipice, un médecin qui ne peut sauver à tous les coups, de la culpabilité.
Et tant d autres.

Chaque saynètes est séparée par une phrase "de la nuit".
C est très beau.

Voilà, je l'ai terminé.
Et vous savez quoi ?
Je vais le relire de ce pas.

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