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EAN : 9782376220275
480 pages
Tohu-Bohu (02/03/2018)
4.07/5   45 notes
Résumé :
PRIX JULES-RENARD 2019 DU PREMIER ROMAN

"Profond, drôle et divertissant", LE POINT
"Une critique sévère de notre univers médiatique", FRANCE CULTURE
"Absolument passionnant", "formidable roman", SUD RADIO

Ce roman est né d’une révolte et d'une fascination. Révolte contre, fascination pour notre société envahie d’écrans et de marques qui tentent de gouverner nos désirs.
Cette société nous rend-elle heureux ? Non, pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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"Qui n'a jamais rêvé d'être célèbre ? Comment être heureux quand notre désir de reconnaissance est exacerbé par les médias et les réseaux sociaux ?"

Je crois que la plupart d'entre nous se posent les mêmes questions.
J'ai abordé ce livre avec un peu d'appréhension, mais finalement....
Quelques lignes d'une chanson me viennent (encore) à l'esprit :
"They love you when you're on all the covers
When you're not, then they love another
.....we're all stars now, in the dope show....."

...la sagesse provocante de Marilyn Manson, un constat amer, néanmoins vrai - notre vie surmédiatisée est une sorte de "dope show" permanent.
Est-il seulement possible de vivre sans le désir d'être reconnu dans les yeux des autres, sans se laisser influencer (même inconsciemment) par les marques et les campagnes publicitaires ? le roman de Nicolas Gaudemet essaie de proposer une réponse...

le titre du livre est un clin d'oeil à Nietzsche et à son bon vouloir de démasquer nos faux Dieux; mais ici on a carrément une tentative de s'en débarrasser une bonne fois pour toutes .
Paloma, une starlette d'une émission de télé-réalité, n'en peut plus. Son heure de gloire est passée, son monde s'effondre, sa santé avec...
Comment l'aider ? Mais pas seulement Paloma, mais aussi les millions d'autres gens souffrant des mêmes dépendances ? Alors, deux possibilités s'ouvrent.
Les neurosciences, représentées par la charismatique Lyne Paradis qui peut vous guérir en toute simplicité par un ingénieux système de la stimulation cérébrale...les paradis artificiels, en somme. Ou la psychanalyse nouvelle, issue de Freud et Lacan, incarnée ici par le personnage d'un psy au statut de "Maître" adulé, Gerhard Lebenstrie (eh oui, amis freudiens, je vois votre visage s'illuminer...)

Les adversaires sans pitié, défendant chacun leur vérité.
Et la France divisée en deux. (Vous pouvez sourire à la brève apparition de Michel Onfray dans le camp des "Mentaliens", en pensant à son livre "Le crépuscule d'une idole" - prends ça dans ta FACE, Freud !)
Et encore un grand buzz médiatique, les nouvelles émissions, les magouilles dans l'ombre... nos deux "sauveurs", ne sont-ils pas plutôt des manipulateurs ?

La fin est surprenante...et je me pose une dernière question...
Ce "désir de non-désir", cette fin définitive des idoles, est-elle vraiment nécessaire, voire utile ? Depuis toujours, l'humanité connaît ce désir de briller, de se démarquer - bien canalisé, n'est-il pas, en quelque sorte, notre "moteur" pour avancer ? Libre à chacun de nous de s'y adapter, intelligemment ou bêtement...je pense à ce sacré Thoreau, qui a fui la civilisation pour "cultiver la philosophie et les haricots" à Walden, mais on ne peut pas TOUS le faire, n'est-ce pas ?

Merci à l'auteur. Merci à la masse critique.




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J'ai fait la connaissance de Nicolas Gaudemet via les réseaux sociaux avant de discuter IRL (« In Real Life ») avec lui lors du dernier forum Fnac en Septembre dernier. le courant est de suite passé. Il m'a proposé il y a 3 mois de découvrir en avant-première son roman. C'est avec enthousiasme après avoir dévoré la présentation de l'ouvrage que j'ai accepté.

« Vous incarnez la célébrité jetable de l'ère de l'instantanéité. Aussi, je vous propose mon aide. Contactez-moi si votre désarroi devient trop intense. »

Le moins que je puisse dire, c'est que bien m'en a pris. Pourquoi ? Car ce premier opus est une vraie révélation. Je l'ai lu à la vitesse de l'éclair tant il est intéressant et dynamique.

Mi roman, mi récit, ni réel ni fictionnel, psychanalytiques (Lacan) et philosophiques (Freud), La fin des idoles est surtout un portrait, un miroir de la société actuelle avec tous ses travers. L'image, l'égo et leur importance,! Qui n'a jamais rêvé d'être célèbre et reconnu? D'apparence si facile (et tellement trompeur) aujourd'hui avec les réseaux sociaux...

« Attendez, c'est une triple révolution Un, dans l'objectif : le vrai but, ce n'est pas de les rendre célèbres. Au contraire, on montrera qu'ils souffrent de leur désir de célébrité, et on essayera de les en délivrer. Deux, dans la mécanique : c'est le public qui proposera toutes les épreuves, via les réseaux sociaux. Niveau d'interactivité jamais atteint. Trois, dans l'accompagnement psychologique et pédagogique : le coeur du programme, dans la tradition de Psy-Show et ses successeurs, avec une spécialiste des addictions et des obsessions »

Manipulation, influence et autres jeux de rôles afin de se mettre en avant, d'être reconnu, d'être l'idole des idoles… cela fait froid dans le dos mais finalement cela est tellement vrai. A l'heure de la « BFMïsation » des esprits, les analyses de Nicolas Gaudemet sont aussi fouillées, intelligentes que tristes. Si seulement cela pouvait faire réfléchir le lecteur… Les interview dans la presse et la radio interpelleront forcément. Mais qu'en restera t-il à l'arrivée… ?

J'ai énormément aimé le rythme haletant du livre à l'image d'une série tv (pour rester dans le contexte). L'écriture est fluide, agréable à lire. Les mots sont recherchés, les phrases subtilement construites et cerise sur le gâteau on trouve des conjugaisons anciennes. Tout est parfaitement ficelé et maîtrisé.

De plus, « il y en a pour tout le monde ». Cela peut se lire comme une intrigue fictionnelle, comme une analyse psychanalytique, comme une invitation à se renseigner sur les différents thèmes aborder afin de creuser les sujets (ce fut mon cas tant les termes techniques de psychanalytique m'ont intrigué). Je reconnais que certains auront certainement du mal avec cela. C'est surement le côté un peu moins accessible de l'ouvrage. Cependant, c'est loin de « gâcher » l'ensemble. Il n'est pas utile de tout comprendre pour suivre, bien au contraire. Il faudra juste passer en vitesse les paragraphes concernant ces thèmes. Saluons une nouvelle fois Nicolas pour la synthèse de toutes ses recherches (qui ont dû être aussi longues que diverses) sur le sujet.

« Les nuages glissaient dans la nuit comme des barques pour l'autre monde. Alexandre glissait lui aussi dans la chevelure de Lyne, enivrante comme un vin d'or. Les nuages disparurent et la lune brilla de sa clarté impassible, illuminant les circonvolutions du Centre Pompidou »

Le cerveau est la figure centrale du roman : les rues de Paris, le centre Pompidou, … beaucoup d'éléments sont « assimilés » et décrits comme un cerveau. Il en découle les addictions, faille due au cerveau que Lyne Paradis, l'héroïne principale, cherche à réparer coûte que coûte, quels qu'en soient les moyens employés. (et cette fin de phrase n'est pas trop forte vous verrez).

« Grâce à la Fondation Alexandre Valère, l'homme augmenté sera totalement délivré du désir. Ce sera la fin de millénaires d'esclavage ! Une nouvelle ère où chacun maitrisera ses sensations ! Une révolution […] »

De même, le désir est merveilleusement décrit, qu'il soit sexuel ou non. La encore, l'écriture dessert parfaitement la volonté de l'auteur. La plume vive et acérée de ce dernier fait le reste : rien ne peut stopper le désir.

« Car les discours sur le désir, philosophiques ou psychanalytiques, visent tous, pardon de l'évidence, à définir le désir. Etymologiquement, à le délimiter. D'une certaine manière, à le canaliser. Qu'il soit vu comme manque ou moteur, souffrance ou jouissance, qu'il faille le brider ou l'attiser… C'est vrai du calcul des plaisirs d'Epicure. de l'ascétisme des stoïciens, de Descartes…De la spiritualisation des passions de Nietzche, de la sublimation freudienne ou lebenstrienne… Brillant. »

Autre point surprenant : les dialogues. Ils aèrent le récit, il dynamise mais il perturbe aussi dès les premières pages car ils ne sont pas marqués. Ils sont « volontairement » (témoignage de l'auteur) incorporé dans le texte. Il faut s'adapter rapidement.

Enfin, on est vraiment dans la vie réelle puisqu'on retrouve nombre de personnalités avec leur vrais noms (sans exhaustivité, Yann Barthes, Natacha Polony, Alain Finkielkraut, Luc Ferry, ...) ainsi que d'autres sous pseudonymes. Un élément supplémentaire qui corrobore l'ultra-réalisme de la prose.

Profond, impactant et très marquant, La fin des idoles de Nicolas Gaudemet est pour moi une révélation et un très grand livre. Quelle virtuosité! Quel talent!

Je vous le recommande très fortement et m'engage pleinement à le faire découvrir (il sera rapidement à gagner sur le blog).

« A travers les verres fumées de la starlette, on distinguait deux yeux mi-clos, ouvertures insondables vers un cerveau dont les rouages intoxiqués par l'alcool et les anxiolytiques, exténués par la violence du désir, nécessitaient en effet une savante réparation. »

Vraiment n'hésitez pas ! Je suis à votre disposition pour toutes interrogations.

Merci et Bravo Nicolas Gaudemet

5/5
Lien : https://alombredunoyer.com/2..
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Avant de m'attaquer à cette lecture, j'ai regardé un peu sur la toile ce que les lecteurs en disaient. J'avoue avoir un peu craint de ne pas être dans mon élément, tant les analyses sur ce livre semblaient poussées et pointues. Moi qui n'y connaît pas grand chose en psychologie, simple lectrice et bloggeuse…
Mais bon je me suis lancée, et je vais à présent vous parler de mon avis sur ce roman de Nicolas Gaudemet avec mes mots et ma simplicité.
L'univers de la télé-réalité, je me souviens avoir vu débarquer cet OVNI télévisuel en France, sur M6 plus exactement Loft Story. Aujourd'hui ces émissions sont partout, appréciées, décriées, elles font partie du paysage audiovisuel et Nicolas Gaudemet nous en fait une analyse à travers ce livre. Dans un futur proche il nous plante Paloma. Elle est prête à tout pour connaître la célébrité et la reconnaissance, mais malheureusement dans ce milieu, tout cela est très éphémère...
Lien : https://livresque78.wordpres..
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J'ai rencontré Nicolas Gaudemet au Forum Fnac Livres en Septembre dernier, alors qu'il était encore Directeur du Pôle Culture de la Fnac. Il m'avait confié qu'il avait écrit un roman, sur le point d'être édité… j'ai eu le plaisir de pouvoir lire « La Fin des Idoles » en avant-première début Janvier.

Paloma est une jeune bimbo boulimique et avide de célébrité. Dans le cadre d'une émission de télé-réalité, elle rencontre Lyne Paradis, une neuroscientifique. Celle-ci se donne pour mission de la sauver, en utilisant des méthodes non conventionnelles pour réguler son appétit et son désir d'attention et de notoriété. Cela déclenche le courroux de Gerhard Lebenstrie, un psychanalyste très médiatisé qui souhaite lui aussi traiter Paloma, mais avec sa propre méthode d'analyse…

« La fin des idoles » est un roman à la fois dense et accessible. Accessible car il a pour thèmes des problématiques contemporaines auxquelles nous faisons face au quotidien : connexion permanente, omni-présence des marques, des médias et des réseaux sociaux…et insatisfaction chronique. Mais aussi dense, car le traitement de ces sujets est ambitieux, Nicolas Gaudemet convoque neuroscience et psychologie comportementale dans ce roman choral résolument moderne, qui m'a fait par certains côtés penser à « Cortex » d'Ann Scott, une de mes lectures préférées de 2017. le récit est frais, l'écriture est vive et (im)pertinente. C'est une critique acerbe de notre société du paraître, un roman bien ancré dans notre époque, que j'ai vraiment pris plaisir à lire.

Et comme « La fin des idoles » a éveillé ma curiosité et que je souhaitais en savoir plus sur sa genèse, j'ai proposé à Nicolas Gaudemet d'être le cobaye de ma première interview! Il a caché son inquiétude derrière un grand sourire et relevé le défi avec panache…

Nicolas Gaudemet tuvastabimerlesyeux

*Comment es-tu passé de Polytechnique à la télé-réalité?

Même si j'ai suivi des études scientifiques, j'ai toujours été attiré par la littérature, l'art, la création. Je m'intéresse également beaucoup aux médias, aux réseaux sociaux, à l'influence qu'ils ont sur nous. C'est ça que j'ai voulu explorer dans le roman, d'ailleurs les émissions mentionnées dans le livre ne sont pas que de la télé-réalité, il y a du coaching, des talk-show…mais on y parle aussi de Facebook, YouTube, SnapChat…et même Candy Crush!

*Avant d'écrire le livre, tu t'intéressais déjà à la psychanalyse ?

C'est surtout la psychologie qui m'intéressait. Cela fait longtemps que je lis des ouvrages de ce domaine, de toutes les écoles: cognitive, comportementale, évolutionniste, analytique… le marketing est de plus en plus dopé à la psychologie, afin de nous rendre accro à la télévision, aux réseaux sociaux comme Facebook, à certaines marques…Quand on voit le nombre d'heures que l'on passe à regarder la télé, à se mettre en scène sur Facebook, c'est complètement fou, ça fait peur ! D'ailleurs, « addict » est passé dans le vocabulaire courant, mais à la base cela désigne quand même une maladie…Quand on voit que des patrons de la Silicon Valley, même des gens qui travaillent chez Facebook, mettent leurs enfants dans des écoles qui interdisent les écrans, on se pose des questions…

Suite de l'interview sur le blog :
Lien : https://tuvastabimerlesyeux...
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"Profond, drôle et divertissant", Marine de Tilly, le Point
"Une critique sévère qui nous interroge sur [notre] univers médiatique", Arjuna Andrade, France Culture
"Absolument passionnant", "voltairien", "formidable roman", Valérie Expert, Sud Radio
"Entrer en littérature avec un tel aplomb exige bien du recul", Hubert Artus, Lire
"Très drôle", "fin", "la mise en abîme est brillante", Frédérique le Teurnier, France Bleu
"Une réflexion fine sur notre époque", Adeline Fleury, le Parisien
"Sollers et Gaudemet sur le divan", "une véritable déclaration de guerre à la société médiatique", Pascal Louvrier, Causeur
"Un coup de maître", Gérard de Cortanze, Historia
"Un roman qui s'apparente à une série télé haletante dont on ne sort pas indemne", Emmanuelle de Boysson, Putsch Magazine
Retrouvez les premières critiques presse, libraires, blogueurs de la Fin des idoles sur :
Lien : http://www.lafindesidoles.com
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
- Ma cliente est venue montrer qu'elle ne se laisserait pas faire. Elle devait devenir une vedette. La production lui avait promis une émission. Au lieu de quoi elle a été le risée de la France entière, avant d'être abandonnée. Donc acte : Paloma entend obtenir la réparation.
A travers les verres fumée de la starlette, on distinguait deux yeux mi-clos, ouvertures insondables vers un cerveau dont les rouages intoxiqués par l'alcool et les anxiolytiques, exténués par le violence du désir, nécessitaient en effet une savante réparation.
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Ainsi s'opérait la mue imperceptible et pourtant schizophrénique du désir, depuis l'adolescence languide jusqu'au monde du travail : éternellement ciselé par un orfèvre implacable - le regard des autres.
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Les nuages glissaient dans la nuit comme des barques pour l’autre monde. Alexandre glissait lui aussi dans la chevelure de Lyne, enivrante comme un vin d’or. Les nuages disparurent et la lune brilla de sa clarté impassible, illuminant les circonvolutions du Centre Pompidou.
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« Car les discours sur le désir, philosophiques ou psychanalytiques, visent tous, pardon de l’évidence, à définir le désir. Etymologiquement, à le délimiter. D’une certaine manière, à le canaliser. Qu’il soit vu comme manque ou moteur, souffrance ou jouissance, qu’il faille le brider ou l’attiser… C’est vrai du calcul des plaisirs d’Epicure. De l’ascétisme des stoïciens, de Descartes…De la spiritualisation des passions de Nietzche, de la sublimation freudienne ou lebenstrienne… Brillant. »
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Comment osait-elle réduire l'homme, en tant qu'il est sujet libre et désirant, à un circuit neuronal ? Et dénoncer le désir comme un ennemi à soumettre ? Le désir : ce qui anime l'être, et qui, reconnu, et sublimé, devient le moteur de l'Histoire. Le mouvement, la vie....
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Dans Ça balance à Paris sur Paris Première, Éric Naulleau a un coup de cœur pour La Fin des idoles de Nicolas Gaudemet
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