Nous sommes peut-être la dernière génération qui vivra dans l’opulence, la santé et la consommation sans frein. Dans trente ans, le monde n’aura plus rien à voir avec ce que nous voyons aujourd’hui. Année après année, les températures montent, les océans aussi, des milliers d’hectares de terres se transforment en désert et des millions de personnes se préparent à quitter leurs foyers pour migrer. De tout cela, nous sommes responsables. Pour la première fois de son histoire, l’enjeu pour l’humanité va être de se survivre à elle-même. Non plus à des prédateurs, à la faim ou aux maladies, mais à elle-même. Elle n’y est pas préparée. Devant ce défi suprême, elle ne répond que par des incohérences. La preuve : pourquoi, alors que nous sommes dotés d’outils extrêmement précis qui nous informent clairement de la tournure que vont prendre les événements dans quelques décennies, restons-nous impassibles ? Pourquoi, face à la catastrophe, continuons-nous à agir comme par le passé ? Qu’est-ce qui, en nous, est si dysfonctionnel ? Pour répondre à cette question, je me suis penché sur la part la plus intime et la moins visible de ce qui fait notre humanité. Ce qui nous échappe, blotti au fond de notre boîte crânienne, si obscur et si caché, mais qui nous gouverne. Notre cerveau. Ce que j’ai découvert m’a glacé. Ce cerveau, qu’on présente comme l’organe le plus complexe de l’univers et dont on chante les louanges à coups d’émissions de télévision et au fil de rayons entiers de librairie, est en réalité un organe au comportement largement défectueux, porté à la destruction et à la domination, ne poursuivant que son intérêt propre et incapable de voir au-delà de quelques décennies. Nous sommes emportés dans une fuite en avant de surconsommation, de surproduction, de surexploitation, de suralimentation, de surendettement et de surchauffe, parce qu’une partie de notre cerveau nous y pousse de manière automatique, sans que nous ayons actuellement les moyens de le freiner. Tout n’est pas perdu, parce que certaines parties de ce même cerveau ont la capacité de raisonner autrement. Mais elles sont en minorité, et elles ont du mal à se faire entendre. Pour faire gagner cette minorité silencieuse, il faut d’abord connaître la puissance de ces forces qui œuvrent de manière souterraine. J’ai voulu ici détailler le fonctionnement des circuits neuronaux profonds qui nous conduisent à notre perte, pour que toutes celles et ceux qui souhaitent comme moi un autre destin sachent à qui ils s’attaquent. Car il faut connaître son ennemi pour triompher, dit l’adage. Seul problème, il s’agit ici de se connaître soi-même. (p. 9-10)
Pour l'instant, il contemple la beauté du massif à l'oeil nu, sans la protection de ses lunettes d'altitude. Il n'y a que lui et l'immensité du glacier, au-dessus des vallées, au-dessus d'un continent tout entier.
Des expériences ont montré que lorsque l’information devient trop rapide, le cerveau humain tend à la considérer de plus en plus comme vraie, sans se poser la question de sa validité.
Sous nos ailes, je n'aperçois qu'un tapis sombre bleu infini qui vire au noir profond à mesure que le globe terrestre tourne son pôle vers l'infini de l'espace, encore plus loin du Soleil.
Qui sommes-nous, au fond? Comment sommes-nous arrivés là?
D'autres ont disparu avant nous. Nous pouvons être les prochains.
Notre cerveau est configuré pour en demander toujours plus, même quand ses besoins sont satisfaits.
Un jour, peut-être, le nec plus ultra du snobisme sera d'être sobre et respectueux de l'environnement, et non de posséder un 4 x 4 suréquipé. Dans cette hypothèse, dès l'instant où le statut social sera associé aux comportements respectueux de la planète, la partie sera gagnée. Le striatum sera devenu le moteur de la préservation, et non de la destruction.
La nuit commence à tomber sur le Cervin, on croirait une carte postale. Voilà plus d'un siècle que les touristes viennent admirer la silhouette élancée de ce mont légendaire.
certains mécanismes cérébraux nous prédisposent à ressentir des émotions positives face à des stimulations de ce genre, et tout média qui...
...........Cette situation est symptomatique d'une évolution de l'information ; il s'agit de vendre de l'émotion, indépendamment de la qualité de l'analyse.