AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 138 notes
Dans les années 80, un village de Normandie comme tant d'autres entre mer et campagne avec ses fermes, son église, son bar sur la place et son lotissement. Il y a les habitants de toujours, les taiseux qui vivent entre non-dits et secrets qu'on préfère enfouir à tout jamais et ceux du lotissement, les anciens citadins qui ne seront jamais des campagnards. Et il y a Julia la nouvelle vétérinaire et la Grande Stéphane, la maréchale ferrante, toutes les deux tolérées pour leurs métiers. Mais des crapauds tombent du ciel, des animaux sont retrouvés atrocement mutilés, sans compter sur le gosse bizarre qu'on raconte qu'il est un enfant-fée comme le p'tit Jojo qui est mort quand il avait 10 ans. Dans ces terres pleines de mystère aux croyances ancestrales, la Vielle, la rebouteuse du village en est persuadée le Varou est revenu, les secrets seront déterrés.

Dès les premières pages, on entre dans une atmosphère tendue entre réalité prenante et mystères angoissants. Avec une écriture précise, tenue, sublimée par les légendes normandes, Adeline Fleury envoute entre conte onirique et thriller rural.
Avec des personnages très précis et très réalistes mais à l'appellation très générique (« la vieille », « les jumeaux blonds », « la jeune fille du lotissement 13 »..), un suspense inquiétant s'ancre tout le long de l'histoire où le poids de secrets se fait de plus en plus lourd jusqu'aux révélations chocs.
Adeline Fleury crée une intrigue magnétique dans laquelle la nature a une place des plus importantes dans des descriptions aussi brutes que poétiques.
Un conte noir sur fond de polar à l'écriture ensorcelante, un véritable coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          50
La Normandie, un petit village, un paysage sombre et peu accueillant, un environnement de contes glaçants et de légendes angoissantes… Un lieu hors du temps, et pourtant c'est maintenant, dans le Cotentin… Un endroit reculé qui baigne dans le passé, dans la défiance, dans le surnaturel… Une terre de légendes peuplée de fées - des fées-filles et des fées garçons - de Gobelins, de lutins et où le mal est associé au diable, ici connu comme le « varou » et qui est associé aux géants , au muron (salamandre terrestre) etoù tout est affaire de superstitions et de chape de silence, de mystère.
Des personnages hors du monde… comme "La Vieille", une rebouteuse qui vit dans la crasse mais qui fait des miracles et son vieux, "le petit blond" de la ferme aux vaches, qui est toujours présent quand il y a un événement qui sort du commun et bien d'autres...
Une bourgade divisée en trois si l'on se fie au type d'habitants.
- ceux du lotissement, un microcosme fermé…
- les nouveaux arrivants, deux filles qui viennent de la ville, Julia la vétérinaire et Stéphane la maréchale-ferrante
- les villageois, qui vivent écrasés par la chape du passé, et qui se protègent de l'extérieur, qui refusent les étrangers mais ne les chassent pas pour autant.
Et puis il y a les enfants-fées … "La Vieille" avait enfanté d'un enfant-fée, Jojo, mais il a été tué alors qu'il n'avait que dix ans… mais ce n'est pas le seul de la région ... il y a le petit blond...
Le malaise vient en apparence des gens qui se mélangent et de ses trois mondes qui se côtoient.. Une petite fille du lotissement - celle du pavillon 13 - qui s'aventure à l'extérieur, le petit blond qui s'approche d'elle, les deux étrangères qui vivent au milieu du village et qu'ils doivent fréquenter car ce sont elles qui soignent leurs bêtes.., et les enfants qui avaient découvert un mystère dans le sous-sol de la maison de l'institutrice et de sa soeur, maintenant habitée par la maréchale-ferrante, cette géante qui aime les filles... 
Et enfin, le drame s'abat sur la communauté avec les bêtes (poules - chevaux - vaches - béliers…) que l'on retrouve mutilées dans les fermes … Qui peut bien commettre de pareilles atrocités ?
Et petit petit, le voile va se déchirer et la malédiction du passé va faire surface…
Un livre magnifique qui a pour thèmes la peur de l'inconnu et de la différence, les secrets enfouis, les légendes qui expliquent l'inexplicable, le silence pour se voiler la face et refuser de regarder la vérité en face… mais attention quand ce que l'on croyait bien enfoui refait surface… le tout dans une ambiance bien oppressante…
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
Commenter  J’apprécie          50
Un village du Cotentin, embourbé dans ses croyances. Un lotissement identique à tous les lotissements de France, à la lisière de tout. Deux femmes qui cassent les codes, une vétérinaire et une maréchale-ferrante. Et aussi une pluie de grenouilles, des animaux mutilés.

Très vite les soupçons se portent sur un enfant différent, un fêtet peut-être, un solitaire évidemment. La plume onirique d'Adeline Fleury nous fait naviguer entre un monde où naît la neo-ruralité si fréquente aujourd'hui, et la magie des anciens. Que cache la vieille maison qu'a repris la Grande Stéphane ? Et les inimités entre femmes du village ?

Inspirée par les mutilations de chevaux des années 2020, l'autrice nous propose un voyage qu'il ne faut pas lire au pied de la lettre, au risque d'être déçu. Moi, je ne l'ai pas lâché.
Commenter  J’apprécie          50
Oubliez le petit village plein d'amis et les filles aux joues rouges qui donnent aux hommes de l'amour made in Normandie. Oubliez la joyeuse et lumineuse Normandie chantée par Stone et Charden, parce qu'ici, dans le Cotentin d'Adeline Fleury, il fait plutôt sombre et ça fleure l'iode et le fumier. La boue made in Normandie, quoi. À ces puissantes odeurs paysannes, ajoutez tout un tas de petites bestioles qui grouillent, grimpent et glissent un peu partout et vous voilà dans le décor du petit village normand qui sert de cadre au "Ciel en sa fureur".
Un village dans lequel deux des protagonistes viennent d'arriver : l'une est vétérinaire, l'autre est maréchale-ferrante. Deux femmes qui se lient d'amitié mais qui surtout font face à des événements morbides qui secouent la tranquillité du village. Des bêtes sont retrouvées massacrées et ce n'est vraisemblablement pas l'oeuvre d'animaux sauvages. Contexte idéal pour faire naître rumeurs, fantasmes et suspicions qu'alimentent les légendes, croyances et autres superstitions locales sur le fameux varou (loup-garou local), les enfants-fées et autres monstres du folklore normand.
Réalisme magique façon La Vouivre de M. Aymé, merveilleux des contes de fées, fantastique à la Frankenstein, roman de terroir, on peut bien essayer de coller une étiquette au roman, il s'avère plutôt "gender fluide". S'y rencontrent la modernité apportée par les deux femmes ou "ceux du lotissement" et l'archaïsme des us et coutumes, le présent assoifé de transparence et le passé recéleur de secrets... Forcément, en ciel normand, ce chaud et froid, ça électrise l'ambiance et rend l'atmosphère orageuse.
L'écriture d'Adeline Fleury, riche et fluide, maîtrise parfaitement le jonglage avec tous ces éléments et on lit avec avidité et plaisir ces pages où la sauvagerie des hommes surpasse - mais ce n'est pas une surprise - celle des bêtes, et où les monstres ne sont pas ceux qu'on croit (comment ne pas penser aux George et Lennie de Steinbeck dans les dernières scènes).
Un très bon (et presque trop rapide) moment de lecture !
Commenter  J’apprécie          50
La frontière entre le réel et l'imaginaire ne tient parfois qu'à un fil. Des histoires chuchotées dans le creux des chaumières pour faire taire les enfants. Mythe ancestral, croyance, les enfants fées, les ogres, les « goubelins » sont partout dans ce récit. Ils courent entre les pages, peuplent les forêts, et galopent dans nos greniers.

Un petit village perdu dans la basse campagne avec ses habitants qui se connaissent tous. Baigné depuis l'enfance dans leur légende, ils vivotent tous ne laissant que très peu de place à l'inconnu. Méfiants, rustres, pour eux, le changement est synonyme de mise à mort de leur tranquillité. Alors l'arrivée de deux femmes de la Grande Ville faisant des métiers d'hommes, ça n'est pas très bien vu au village. Et puis, il y a Sylvie, avec ses idées d'hybridation, "c'est écologique" scandera-t-elle, mais les villageois n'en ont que faire de l'écologie, c'est comme ça depuis des millénaires et ils ne veulent en aucun cas troubler leur fausse quiétude. Pourtant, là, n'est pas la question, ce sont plutôt tous ses animaux mutilés qu'on retrouve tous les jours. Et puis ses étranges événements, pluie de grenouille, animaux affolés, comme si une menace allait fondre sur ce village reculé.

Commenter  J’apprécie          50
Je viens de terminer péniblement et à contre coeur ce roman et je sais que je vais aller à l'encontre de toutes les critiques dithyrambiques.
Dès les premières pages, j'ai eu un ressenti négatif et j'ai vite compris que je m'étais fourvoyée par ce choix de lecture, mais j'ai tenu malgré tout à terminer le roman.
Je n'ai guère apprécié ce style d'écriture avec ce phrasé particulier et souvent répétitif, très différent et trop éloigné de ce que que j'ai l'habitude et surtout envie de lire.
Pas d'action ici, pas de peur, à peine un soupçon de suspens et encore.
Les paysages sont certes bien décrits ainsi que l'atmosphère glauque du village et de ses habitants : les nouveaux du lotissement et les autres...
Mais impossible de réussir à m'imprégner de toutes ces légendes oubliées avec ces mystères et superstitions, ces monstres et varous et enfants-fées, ou bien le géant, la pluie de grenouilles, asticots, araignées etc.. bref toutes ces croyances ne m'ont procurée aucun effet et j'ai trouvé cela lassant et ennuyeux.
Ce n'est que mon ressenti bien entendu, mais tout était trop soporifique pour que ma lecture devienne addictive ou passionnante et encore moins envoûtante.
Jusqu'aux personnages, qui m'ont laissée tout autant indifférente, mis à part la Vieille.
Néanmoins, la fin est bien réfléchie et a su retenir un peu mon attention, avec l'éternelle prédominance de la lâcheté humaine qui englobe finalement tout le récit.

Commenter  J’apprécie          51
Le ciel est sombre dans cette campagne un peu oubliée de la civilisation. Même si un lotissement a poussé, les vieilles histoires ont la dent dure et les souvenirs du temps d'avant sont tenaces. Toutes sortes de créatures survivent dans l'imaginaire local : les fées, les fêtets, les morons… et chaque endroit est un peu possédé par ces esprits.

Quand le diable reparaît et mutile des bêtes, quand les événements étranges se succèdent, comment savoir ce qui tient du réel et ce qui tient du rêve?
« La lune est énorme. Elle habille de blanc les marécages brumeux. Elle les enveloppe d'un voile laiteux. »

Dans cette ambiance fantasmagorique, deux jeunes femmes de la ville vont devoir confronter leur objectivité au folklore local et oublier leurs aprioris.
Une atmosphère lourde, poisseuse, même, nous enveloppe pendant la lecture. L'histoire des habitants de ce village est liée à ses légendes, ils ne peuvent vivre les uns sans les autres.

Ce roman est un peu magique. Il nous fait oublier que nous ne sommes que des lecteurs. Nous finissons prisonniers de ce folklore et de ses mystères qui nous fascinent, tout en nous inquiétant un peu. On distingue la présence du prédateur à travers ses pensées, distillées par endroit. le rationnel n'est pas loin et pourtant, nos peurs enfantines ressurgissent et nous font frissonner. C'est délicieux et envoûtant. Et puis c'est magnifiquement écrit. Une poésie un peu sombre sert les très belles descriptions de paysages. La campagne est cruelle, mais bon sang qu'elle est belle!

Ce livre est un voyage entre légendes oubliées et peurs originelles, où le merveilleux n'est pas oublié quand même. Bref, un moment hors du temps.

« La lune enfle et vire rouge.
Ce soir, la lune de sang emplit les ténèbres. »

Vous voilà prévenus 🖤
Commenter  J’apprécie          50
Le ciel en sa fureur
 
Dans ce village normand anonyme cohabitent sans se mélanger des paysans implantés depuis des générations et « ceux du lotissement », des citadins venus prendre possession de cubes de béton sans cachet et sans âme. Comme une greffe mal prise, où flotte un sentiment de rejet et de mépris réciproque. Un village entre mer et champs, lourd d'une ruralité rugueuse, où tout est gris, sans charme, et où le ciel et l'océan sont pareillement chargés de menaces. Et dans ce décor austère, des animaux sont mutilés, des enfants disparaissent, évènements aussi violents qu'inexpliqués, donnant au quotidien un sentiment d'irréalité. Et puis ressortent des légendes anciennes inquiétantes qui baignent les villageois dans une ambiance lourde et chargée de mystères, et plonge dans la perplexité Julia et  Stéphane, les nouvelles venues.
De l'histoire, je n'ai pas envie de vous en dire plus pour vous laisser tout entiers à la découverte de cet univers entre drame et tragédie, entre conte et roman noir. Mais ce que je veux vous dire c'est combien j'ai aimé ce roman.
J'ai aimé son ambiance sombre et angoissante, ces paysages aux émanations âpres et fétides, son ciel poisseux et bas, son crachin qui décolore le village dans toutes les nuances de gris. Pendant tout le récit on oscille entre curiosité et cauchemar, entre magie noire et légendes ancestrales et on sent planer l'ombre de la vengeance. On y croise des « enfants-fées », des « varous », et pourtant l'intrigue se déroule de nos jours, près de chez nous.
J'ai aimé aussi ces portraits de femmes fortes et courageuses. Des paysannes robustes que rien ne semble pouvoir abattre ; des épouses courageuses face à des maris pleutres ou absents ; des gamines impertinentes et un peu têtes à claques. Et au milieu d'elles, deux jeunes femmes, citadines, venues s'éloigner du fracas de la ville, venues se reconstruire et panser des plaies à l'âme encore béantes. Des femmes avec des métiers d'homme et du courage à revendre mais réussiront-elles à faire prendre la greffe et à se faire madopter?
J'ai aimé enfin l'écriture d'Adeline Fleury, romanesque et mystérieuse, poétique et imagée. En quelques lignes elle nous transporte dans un univers incroyable, nous immerge dans ce conte noir, dans un récit inclassable où l'on est irrémédiablement englué, et dont on ne ressort jamais vraiment, même la dernière page tournée.
C'est magnétique et c'est envoutant et c'est surtout une vraie belle révélation. Première lecture et premier gros coup de coeur. Puisse-t-il donner le ton de cette année littéraire
 
Commenter  J’apprécie          50
Etonnant et pas très réjouissant ce récit qui se passe dans la campagne française. Plein de mystère, il évoque la vie d'un village assez reculé où se passe des choses bizarres ! On découvre des animaux blessés probablement par des hommes, des enfants mal aimés, des serpents, des vers, des grenouilles qui se glissent partout. J'ai eu de la peine à entrer dans ce texte et à comprendre ce que l'autrice à volu montrer dans ce récit. G
Commenter  J’apprécie          40
J'ai beaucoup aimé ce roman, qui prend des allures fantastiques quand les vieilles légendes et histoires du Cotentin prennent vie dans un village où des événements bizarres ont lieu.
Adeline Fleury donnent vie à ces croyances des campagnes à travers ses personnages. Les jeunes femmes citadines, qui essaient de trouver leur place dans un lieu fermé à ceux de la ville et qui ne peuvent pas comprendre, la Vieille, rebouteuse du village, ceux du lotissement, qui ne sont pas ceux du village, etc.
Un roman qui nous entraine au plus profond de la France rurale, qui nous donne un aperçu des croyances locales et des méfiances des habitants envers ceux de l'extérieur.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (399) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2886 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}