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3,79

sur 128 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si vous avez des douleurs ou tout autre chose, rendez-vous dans le Cotentin chez la Vieille, la porte est toujours ouverte, pas besoin de sonner ni de frapper. Elle est toujours là. Un peu rebouteuse, magnétiseuse, sorcière, à la sortie on se sent mieux. On ne la trouve pas dans l'annuaire, le bouche à oreilles fonctionne très bien. Elle est devenue légende. Elle possède un fluide, elle coupe le feu, remet les os en place, dénoue les muscles, juste en approchant les mains. Un don qui se transmet dans la famille. Il ne fallait surtout pas craindre les mouches, les odeurs de chien mouillé, les fientes de poules. Elle soigne les jeunes, les vieux, les cas désespérés, les hypocondriaques, les âmes tourmentées, les peines de coeur, ça défile.

On nous parle aussi de deux institutrices aimées par leurs élèves, mais si vous veniez emprunter un livre ou jouer derrière la maison, vous entendiez de drôles de bruits, personne ne savait ce que c'était, personne ne voulait savoir, ceux qui entendaient devaient se taire.

Quand Julia et Stéphane viennent s'installer en tant que vétérinaire et maréchale-ferrante, on se méfie d'elles, elles viennent de la ville, elles pratiquent des métiers d'hommes.

Ces deux jeunes femmes feront connaissance avec un village où règne une ambiance lourde, empreint de légendes, de superstitions, où la présence de Goubelins, d'enfants-fées, de varous, d'un géant qui hante la forêt, les marécages, les falaises. Un malaise s'installe, s'insinue dans les moindres recoins, des ombres planent, on regarde derrière soi. Les cauchemars sont faits d'araignées, de serpents, de limaces et pour clore ce tableau déjà très obscur, une pluie de crapauds s'abat sur "ceux du lotissement", c'est certain quelque chose de terrible va arriver.

Derrière, le Ciel en sa fureur de Adeline Fleury, il y a de la souffrance, des secrets qu'on n'accepte pas et qu'on veut cacher. Un conte bien noir, une lecture qui ne m'a pas déplut puisque je voulais connaitre la fin.

Merci à Kirzy, qui m'emmène vers des livres que je n'aurais peut-être pas ouverts. de beaux avis, comme ceux de HordeDuContrevent, Kittiwake et d'autres m'ont poussé à la curiosité et je les en remercie.

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Un village dans le Cotentin, entre terre et mer avec des agriculteurs taiseux. Un lotissement nouvellement construit avec des habitants pas vraiment intégrés au village. Deux jeunes femmes qui viennent de Paris et exercent des métiers d'homme : maréchale ferrante et vétérinaire. Des évènements étranges,comme une pluie de crapauds. Des secrets, des traditions, une rebouteuse, des mutilations d'animaux. Voilà le décor de ce roman original, inclassable.
J'ai aimé cet atmosphère étrange et le dénouement du roman qui explique tout.
C'est noir mais parfois poétique.
J'ai aimé !
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Comme un écho à l'une de mes dernières lectures,  il est ici aussi question de rebouteux. 

« La Vieille porte le monde dans les yeux, les catastrophes, les grandes découvertes, les guerres, les passions dévorantes. La succession des saisons, les migrations des oiseaux, l'éclosion des fleurs, la crue des rivières, les tempêtes et les grandes marées d'équinoxe. Cette femme-là n'est pas simplement humaine, elle est animale, végétale, minérale, elle est la vie. »

Le fond est assez noir également et la balade normande dans cette contrée de légendes, balayée par les vents marins est loin d'être banale ; elle est toute autant envoûtante qu'inquiétante. 

Elle m'a plu cette escapade, même beaucoup plu. L'écriture est hypnotique, Adeline Fleury nous embarque facilement dans cette histoire d'enfants fées, intelligemment construite, elle maintient le suspense dans une valse maîtrisée entre passé et présent. 

Parmi cette belle palette de personnages proposée, je garderai  en mémoire, longtemps, ce colosse aux pieds d'argile,  un titan d'émotions et de sensibilité.

Lecture émouvante, intrigante, passionnante. 

« Les histoires de fées, ça permet d'enrober de merveilleux les vérités que l'on ne veut pas affronter. »

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Il y a déjà cette couverture sublime. Puis le titre et le résumé de l'éditeur. Il y a cette atmosphère que l'on ressent dès les premières pages : une ligne entre la boue et le ciel gris sur laquelle s'entortille les fils d'une intrigue à dénouer. Les silences accompagnent les regards, les langues taisent les légendes mais l'on sait quand revient le Varou. L'air charrie l'odeur du sang des bêtes abîmées, des pleurs dans la cave, des ombres que l'on devine. Ce livre ne sera décidément pas ordinaire.

La Normandie souffle ses secrets dans cette petite ville du bord de mer où les fées échangent encore les enfants, où l'on danse près des fontaines cachées dans des grottes, où la Vieille barre les mauvais maux. La lecture prend aux trippes, bouscule ne s'embarrassant d'aucun tact : un mot est un mot, la mort y est vraie, les peurs et les plaies réelles.

Roman sans concession, sombre et fascinant, « le ciel en sa fureur » ne peut laisser indifférent.
Il enveloppe jusqu'à la dernière page.


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Un conte fantastique qui s'appuie sur une réalité solide à la campagne avec des personnages bien campés qui sont confrontés à des légendes normandes, convoquant le Varou, les goubelins et les enfants-fées, qui alimentent le récit. Un roman envoûtant, magnétique et haletant par sa construction et son intrigue en forme de polar.
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La couverture a retenu mon attention, cette ferme isolée donne un aperçu de l'atmosphère du roman particulièrement juste.
La quatrième de couverture m'a convaincue ainsi que plusieurs bonnes critiques.
Il y avait quand même cette histoire d'événements qualifiés d'extraordinaires qui me faisait sortir de ma zone de confort et qui aurait pu me retenir...

Heureusement que je n'ai pas écouté mes craintes !
Un roman qui tient ses promesses tant sur le fond que sur la forme.
Je me suis laissée embarquée par cette histoire où le quotidien d'une bourgade de campagne côtoie le fantastique sans que le récit perde en crédibilité.

Une belle lecture qui m'a apporté tout ce que je recherche, à savoir m'évader du quotidien.
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Un village du Cotentin, embourbé dans ses croyances. Un lotissement identique à tous les lotissements de France, à la lisière de tout. Deux femmes qui cassent les codes, une vétérinaire et une maréchale-ferrante. Et aussi une pluie de grenouilles, des animaux mutilés.

Très vite les soupçons se portent sur un enfant différent, un fêtet peut-être, un solitaire évidemment. La plume onirique d'Adeline Fleury nous fait naviguer entre un monde où naît la neo-ruralité si fréquente aujourd'hui, et la magie des anciens. Que cache la vieille maison qu'a repris la Grande Stéphane ? Et les inimités entre femmes du village ?

Inspirée par les mutilations de chevaux des années 2020, l'autrice nous propose un voyage qu'il ne faut pas lire au pied de la lettre, au risque d'être déçu. Moi, je ne l'ai pas lâché.
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Oubliez le petit village plein d'amis et les filles aux joues rouges qui donnent aux hommes de l'amour made in Normandie. Oubliez la joyeuse et lumineuse Normandie chantée par Stone et Charden, parce qu'ici, dans le Cotentin d'Adeline Fleury, il fait plutôt sombre et ça fleure l'iode et le fumier. La boue made in Normandie, quoi. À ces puissantes odeurs paysannes, ajoutez tout un tas de petites bestioles qui grouillent, grimpent et glissent un peu partout et vous voilà dans le décor du petit village normand qui sert de cadre au "Ciel en sa fureur".
Un village dans lequel deux des protagonistes viennent d'arriver : l'une est vétérinaire, l'autre est maréchale-ferrante. Deux femmes qui se lient d'amitié mais qui surtout font face à des événements morbides qui secouent la tranquillité du village. Des bêtes sont retrouvées massacrées et ce n'est vraisemblablement pas l'oeuvre d'animaux sauvages. Contexte idéal pour faire naître rumeurs, fantasmes et suspicions qu'alimentent les légendes, croyances et autres superstitions locales sur le fameux varou (loup-garou local), les enfants-fées et autres monstres du folklore normand.
Réalisme magique façon La Vouivre de M. Aymé, merveilleux des contes de fées, fantastique à la Frankenstein, roman de terroir, on peut bien essayer de coller une étiquette au roman, il s'avère plutôt "gender fluide". S'y rencontrent la modernité apportée par les deux femmes ou "ceux du lotissement" et l'archaïsme des us et coutumes, le présent assoifé de transparence et le passé recéleur de secrets... Forcément, en ciel normand, ce chaud et froid, ça électrise l'ambiance et rend l'atmosphère orageuse.
L'écriture d'Adeline Fleury, riche et fluide, maîtrise parfaitement le jonglage avec tous ces éléments et on lit avec avidité et plaisir ces pages où la sauvagerie des hommes surpasse - mais ce n'est pas une surprise - celle des bêtes, et où les monstres ne sont pas ceux qu'on croit (comment ne pas penser aux George et Lennie de Steinbeck dans les dernières scènes).
Un très bon (et presque trop rapide) moment de lecture !
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La frontière entre le réel et l'imaginaire ne tient parfois qu'à un fil. Des histoires chuchotées dans le creux des chaumières pour faire taire les enfants. Mythe ancestral, croyance, les enfants fées, les ogres, les « goubelins » sont partout dans ce récit. Ils courent entre les pages, peuplent les forêts, et galopent dans nos greniers.

Un petit village perdu dans la basse campagne avec ses habitants qui se connaissent tous. Baigné depuis l'enfance dans leur légende, ils vivotent tous ne laissant que très peu de place à l'inconnu. Méfiants, rustres, pour eux, le changement est synonyme de mise à mort de leur tranquillité. Alors l'arrivée de deux femmes de la Grande Ville faisant des métiers d'hommes, ça n'est pas très bien vu au village. Et puis, il y a Sylvie, avec ses idées d'hybridation, "c'est écologique" scandera-t-elle, mais les villageois n'en ont que faire de l'écologie, c'est comme ça depuis des millénaires et ils ne veulent en aucun cas troubler leur fausse quiétude. Pourtant, là, n'est pas la question, ce sont plutôt tous ses animaux mutilés qu'on retrouve tous les jours. Et puis ses étranges événements, pluie de grenouille, animaux affolés, comme si une menace allait fondre sur ce village reculé.

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Très contente d'avoir lu ce roman qui correspond parfaitement à mes goûts littéraires.
Je trouve l'ambiance très réussie, mystérieuse et nuageuse, à la limite du polar français et du fantastique (ou plutôt surnaturel). Grande fan de Franck Bouysse, j'y ai retrouvé une atmosphère quelque peu similaire, dans la description des paysages mais aussi des personnages, tous ayant une part sombre qu'ils tentent de dissimuler ou oublier. Un + pour l'histoire qui se déroule en Normandie, environnement de mon enfance qui a amené une nouvelle proximité dans ma lecture.
Le style est original et intéressant, et on s'attache aux protagonistes en s'immergeant dans leur quotidien dans une province reculée où la nature reprend ses droits.
Hâte de lire le prochain !
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