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3,78

sur 138 notes
Très contente d'avoir lu ce roman qui correspond parfaitement à mes goûts littéraires.
Je trouve l'ambiance très réussie, mystérieuse et nuageuse, à la limite du polar français et du fantastique (ou plutôt surnaturel). Grande fan de Franck Bouysse, j'y ai retrouvé une atmosphère quelque peu similaire, dans la description des paysages mais aussi des personnages, tous ayant une part sombre qu'ils tentent de dissimuler ou oublier. Un + pour l'histoire qui se déroule en Normandie, environnement de mon enfance qui a amené une nouvelle proximité dans ma lecture.
Le style est original et intéressant, et on s'attache aux protagonistes en s'immergeant dans leur quotidien dans une province reculée où la nature reprend ses droits.
Hâte de lire le prochain !
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Adeline Fleury ! Souvenez-vous de ce nom.
Parce que c'est une des plumes qui éclaire cette rentrée d'hiver... par sa noirceur (pourtant).

Nous sommes dans une histoire qui ne se place dans aucun temps et ça ne nous dérange pas plus que ça. Parce que rapidement, on a le sentiment qu'une légende nous est contée, que l'autrice nous livre un secret, on sent presque un chuchotement, un souffle froid au coin de la nuque. C'est loin d'être rassurant, ça fait même peur mais la qualité de la prose parvient à tout envelopper pour en faire quelque chose de beau. Un sacré exercice et une sacrée expérience !

Nous sommes à la campagne, là où ça pue, là où les chaussures ne sont jamais propres, là on ça travaille dur et où les gens le sont aussi. On ne s'intègre pas facilement, il faut le vouloir. Pourtant elles sont plusieurs à tenter le coup. Stéphane tout d'abord, cette grande femme au nom d'homme écorchée par la vie à la ville. Elle tente de se relever d'une blessure qui n'a d'autre remède que le temps. Elle s'attache à Julia qui va succéder aux Vieux, soigner les animaux, prendre soin de bêtes. C'est la ruralité à son maximum.

On parcourt les fermes, l'intimité des habitants qui sont bien souvent désignés par leurs caractéristiques que par leur nom. Et ça prend ! Parce qu'on aurait pas appelé autrement la gamine du lot 13, le couple de vieux, le géant, le gamin blond. Je le sais parce que la campagne, c'est mon enfance (en moins glauque perso). C'est comme ça qu'on parle.

Ce livre, il faut le lire pour comprendre. Il mélange les mondes, il a ce côté fantastique que je n'étais pas certaine d'aimer, mais il nous embarque. Il est puissant, il installe une tension qui monte, qui monte...
Il nous présente des portraits de femmes qui se débrouillent, qui n'ont pas besoin d'homme dans un environnement où tout le monde en a un. Ce livre détient un mystère, des secrets qu'on croyaient enterrés.

Et voilà que je termine ma chronique complétement fouillis, incompréhensible. C'est pas grave, parce que je vous l'ai dit, vous n'avez qu'un seul nom à retenir ici : Adeline Fleury.
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Tout comme Julia, la jeune vétérinaire, et la grande Stéphane, maréchale-ferrante en deuil d'un amour, on se retrouve immergé au fin fond du Cotentin au milieu de croyances ancestrales. Toutes deux ont fui les démons de la ville pour tenter de se reconstruire sans imaginer qu'il leur faudrait affronter ceux de la campagne. Elles ignoraient qu'elles se retrouveraient au coeur de ”ce qui se trame dans ce village où tout leur est hostile, de plus en plus hostile, dans cette campagne où les fées maléfiques rendent les gens fous”. Un village de campagne proche de lotissements où se passent des phénomènes étranges, on y côtoie entre autres des enfants-fées, découvre des dépouilles d'animaux et aperçoit un géant qui rôde.
Tous les ingrédients pour captiver sont là mais le récit est décousu et confus. On se perd souvent dans les méandres de l'histoire qui se situe à deux époques différentes qui se superposent. On poursuit malgré tout la lecture, partagé entre l'envie de percer le mystère ou de laisser tomber.
Au final un roman décevant malgré l'intérêt que l'on peut y trouver pour les personnages et le contexte.

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Le Ciel en sa fureur, comme les autres romans d'Adeline Fleury, se distingue par son écriture remarquable et sa profondeur. L'histoire se déroule dans un petit village de campagne normande, où deux Parisiennes s'installent pour se reconstruire, des jeunes différents des autres enfants sont malmenés et craints, et un jeune homme est marqué par une enfance terrible qui aura des conséquences dramatiques...

Les pluies de crapauds annoncent l'Apocalypse. Certains ont lu ça dans la Bible. La pluie de grenouilles figure en second sur la liste des dix plaies d'Egypte qui, selon l'Exode, ont été infligées par Dieu à l'Egypte pour libérer son peuple prisonnier.
Cette terre normande est parcourue d'ondes étranges, d'énergies contradictoires qui secouent les habitants et fragilisent les nouveaux arrivants.

Cependant, au-delà de ces histoires individuelles, Adeline Fleury met en lumière l'un des fléaux de notre société, encore plus prégnant de nos jours : la solitude, source de diverses dérives. Les éléments tels que les fées, les monstres et les contes en général s'entremêlent dans ce roman qui célèbre la nature, l'ouverture à autrui, la bienveillance et la simplicité.

Ils ont supprimé le géant, mais n'en ont tiré aucune leçon. Ils produiront d'autres solitudes, d'autres varous ou créatures monstrueuses et ce jusqu'à la fin des temps. Ils n'auront aucun répit.
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« […] elle pense que son petit est un « fêtet ». Julia ignore ce dont il s'agit. « Un enfant-fée », ça arrive parfois. Julia esquisse un rire nerveux. Dans le coin, on croit encore aux fées, aux gobelins, ici appelés goubelins, aux lutins malicieux, Julia sait que des légendes se transmettent de génération en génération dans toute la Normandie et dans cette partie du Cotentin en particulier »

Le ciel en sa fureur, Adeline Fleury @adelafleury @editionsdelobservatoire #rentreelitteraire

J'ai été totalement happée par ce merveilleux roman de la rentrée littéraire, quelque peu fantasmagorique et énigmatique!

Le récit s'ouvre sur une scène apocalyptique qui semble tout droit sortie d'un conte horrifique: il pleut des grenouilles sur les enfants du lotissement, les autres, ceux qui sont venus s'installer aux frontières de la campagne mais qui n'en font pas partie… de l'autre côté, il y a la campagne normande, ses contes et légendes, sa nature belle et sauvage… et ses fêtets!

Dans cette ruralité profonde, la nature est ensorcelante! L'autrice nous la dépeint avec talent et ce soupçon d'envoûtement qui se marie si bien avec le récit…

« Tous les matins, elle ouvrait ses volets, prenait un grand bol d'air frais, et s'émerveillait devant le tableau qui s'offrait à elle : des moutons dans le ciel et sur la terre, des brebis à perte de vue sur un tapis vert argent. le bocage, la dune et le marais lui procuraient une sensation d'immense liberté. »

… un récit comme un conte noir et magnétique, où le mystère plane en même temps que la violence, la vengeance, la mort… des bêtes sont mutilées, des événements étranges se produisent… pour les deux citadines arrivées il y a peu dans ce village de bout du monde, Julia et Stéphane, il est difficile de rester rationnelles!

La plume de l'autrice nous ensorcelle à travers les images, les impressions olfactives ou visuelles, le rythme du récit en lui-même, émaillé d'intermèdes qui viennent séduire et subjuguer tout à la fois!

Cette lecture est en quelque sorte une expérience immersive dans la campagne normande, pleine de charmes et d'envoûtements, de créatures d'un autre monde qui côtoient pourtant le nôtre… de mystères et d'horreurs, de beauté et de noirceur… un conte que l'on entend chuchoté derrière les portes le soir, et que l'on oublie dès que le matin s'en vient… un voile que l'on n'ose pas déchirer, un brouillard étrange qui nous enveloppe et nous égare… le long des côtes, dans une ruralité profonde et déroutante!

Une fable sombre et mystérieuse qui m'a totalement envoûtée et enchantée, tout à la fois!
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Le ciel en sa fureur



» la vieille porte le monde dans les yeux, les catastrophes. Les grandes découvertes, les guerres, les passions dévorantes, la succession des saisons, la migration des oiseaux, l'éclosion des fleurs, la boue des rivières, les tempêtes et les grandes marées d'équinoxe. Cette femme là n'est pas seulement humaine, elle est animale, végétale, minérale. Elle est la vie.«

Une bourgade entre mer et champs avec son église, ses fermes, ses habitants rugueux et taciturnes

Deux femmes de la ville venues ici pour se reconstruire .

Une plume poétique et romanesque qui nous raconte une terre marécageuse balayée par les vents et les légendes ancestrales et les secrets d'un village français. Adeline Fleury a écrit un roman envoûtant noir et vénéneux où les grenouilles parfois tombent du ciel.

Un roman d'une rugosité barbare, des secrets qui n'appartiennent qu'au village, un village de taiseux, silencieux qui n'accepte pas l'étranger, ceux qui n'appartiennent pas à la terre, à la sueur et le sang qui coulent sur les sillons. La méfiance est permanente.

Julia et Stephane vont devoir faire face, s'unir, se soutenir pour affronter ce village rural. Deux citadines qui ont fui la ville pour se retrancher et fuir leur vie d'avant.

« Une chose est certaine, ce bout de terre entre campagne rude et mer menaçante appartient à un seul petit groupe dont elle ne fera jamais partie, les tempêtes et les champs humides, venteux et boueux ne se laissent pas apprivoiser facilement. Les nouveaux venus devront toujours éternellement, impérativement sans échappatoire payer une taxe à ceux qui y son nés. »

Elles font front face à l'adversité et se trouvent au coeur des légendes et des contes, à la folie meurtrière qui a mutilé le cheval des jumeaux Belley. le premier meurtre atroce sur des animaux, d'autres carcasses seront retrouvées.

Les villageois hurlent au retour du Varou, revenu se venger. Et « l'enfant-fée » qui se trouve toujours à proximité. Une osmose s'installe entre l'enfant et la terre, entre l'enfant et l'inexplicable

On découvre la noirceur des hommes qui savaient mais se sont tus.

Des croyances réelles dans leur irrealité, la peur et les tensions s'installent, l'horrible découverte du passé étreint, on pleure, des larmes de sang et de fureur courrent sur les joues, la pitié s'installe, le gâchis nous tenaille. Et cette terre qui nous prend, fustige , délivre sa colère, sa vengeance sur les villageois. La nature et le ciel s'abattent, se déchaînent, parce que les hommes ont fermé les yeux, un entre-soi bien gardé.

« Ils répondent à la vengeance par la violence , ils avancent poings et armes dressés, leurs cris rageurs emplissent le ciel de colère, le croassement des corneilles les accompagnent, ils ne pourront pas l'anéantir, il est déjà mort plusieurs fois…il incarne la monstruosité derrière le masque fragile de l'humanité «

Il y a une fulgurance dans les mots de l'auteure, une poésie dans l'horreur. Des êtres attachants, fascinants qui nous donnent la main et nous font parcourir cette terre où le mysticisme rejoint l'abonimation, le surnaturel amène l'épouvante.

Un livre intense et émouvant . Court et fluide. Une écriture sans concession efficace. Une plume magnétique. Une puissance dans l'écrit.

En 250 pages Adèle Fleury nous a gravé au coeur l'histoire du Varou et de l'enfant fée.

Mon premier coup de coeur de cette rentrée 2024.

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Dans les terres normandes, dans les landes du Cotentin, le paysage est séparé en deux territoires bien distincts : les habitants du lotissement et les paysans. Depuis quelques temps, des phénomènes étranges surviennent à commencer par une pluie de crapauds, semant l'inquiétude et menaçant la paix au sein du village. Ces phénomènes survenant de nulle part, si ce n'est de l'oeuvre de la nature, ravivent les tensions entre les villageois. Ceux-ci se multiplient, venant semer la terreur des habitants, persuadés qu'il s'agit de signes prémonitoires annonçant une menace, un drame. le ciel a changé de couleur. du jour au lendemain, des cadavres d'animaux sont retrouvés mutilés, les animaux sont affolés. Certaines croyances provenant du passé semblent laisser penser au retour du varou, le diable en personne, qui semble vouloir tout détruire sur son passage. Des évènements inattendus et des mystères planent au sein du village. Des corbeaux s'agitent au-dessus du village, prêts à dévorer une proie, sont-ils comme on les appelle des oiseaux de mauvais augure ? L'arrivée de deux jeunes femmes venant de la Grande Ville nommées Julia et Stéphane est perçue d'un mauvais oeil. Julia est vétérinaire et la Grande Stéphane à la carrure d'homme, est maréchale-ferrante. Viennent-elles ici avec de bonnes intentions ? Il y'a aussi la Vieille, la rebouteuse qui soigne les douleurs grâce à son magnétisme, une magie innée et inexpliquée. Elle est assimilée à une sorcière. Peut-être est-ce un de ses mauvais sorts ? ou alors le P'tit Jojo, le fils du Vieux et de la Vieille, qui est décédé jeune, qui vient se venger ? ou l'abbé Barbey et l'abbé Grimaud qui malgré leur apparence parfaite, sont loin d'être irréprochables ? ou le gosse blond qui traîne avec la fille du pavillon n°13 et met son nez partout ?
Ça faisait longtemps qu'un roman ne m'avait pas fait autant vibrer ! L'incipit commence très fort avec la pluie de grenouilles qui intrigue les habitants, cela promet une tension qui monte crescendo. Avec son écriture percutante et ses mots tranchants, Adeline Fleury nous dresse la complexité des rapports humains et aborde des problématiques sociales : le déterminisme social qui conditionne les individus, les fractures sociales qui divisent paysans et nouveaux arrivants venant de la ville et les difficultés pour les nouveaux arrivants de s'intégrer et de se faire une place à la campagne. du début jusqu'à la fin, l'atmosphère asphyxiante et haletante nous frappe en plein coeur par sa beauté cruelle. Les descriptions sont extrêmement bien aiguisées. L'auteure joue entre les infimes frontières entre monde réel et monde fantastique, entre conte noir et légendes ancestrales. L'un des garçons m'a fait penser au gamin du roman Garçon au coq noir de Stefanie vor Schulte qui était un garçon craint de tous, suspecté de répandre le mal autour de lui. Outre les descriptions répugnantes et écoeurantes, l'histoire est tellement envoutante par ses mystères à résoudre qu'elle nous tient en haleine jusqu'à la dernière page.
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Lisez ce formidable roman à la fois envoûtant, ténébreux, rugueux qui vous emmène en campagne. Laissez-vous porter par les mythes qui submerge un village et ses habitants. Les personnages, tous, sont incroyables et inoubliables ! La grande Stéphane qui a un coup de coeur pour Julia, la lumineuse, essaient toutes deux de se faire une place au coeur de cette bourgade dans laquelle les animaux ont des comportements étranges, où les enfants sont des fées bizarres... A travers une enquête, parce qu'il ne peut s'agir d'un monstre sorti d'une grotte, mais bel et bien d'un homme qui commet toutes ses atrocités, le livre aborde des sujets sociétaux, universels, pointe la différence et le silence meurtrier. L'écriture d'Adeline Fleury est à la fois poétique et grave. Elle enchante les marécages...
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Un village français perdu entre la mer et les champs, où les légendes alimentent les chaumières, où la brume et la pluie rendent les journées nébuleuses, où le sang des animaux coulent. Est-ce le crime causés par d'autres animaux ? Par un quidam? Ou par un esprit vengeur ?

La Grande Stéphane, maréchale-ferrante et Julie, vétérinaire, sont fraîchement arrivées au village. Leur métier dit « d'homme » surprend les villageois, ils les perçoivent d'un oeil interrogateur depuis leur comptoir du Trou Normand. le quotidien des jeunes femmes étant au plus près des animaux, elles vont mener l'enquête sur ces crimes abominables qui terrassent les animaux, les chevaux des jumeaux Belley, les poules du Vieux et de la Vieille. Ces derniers ont déjà perdu leur fils, le P'tit Jojo, retrouvé mort au bord d'une route il y a 15 ans.

Les phénomènes étranges se multiplient de jour en jour, les corbeaux encerclent le village et les crapauds coassent toujours plus fort. le ciel s'assombrit comme les esprits des villageois. Aux meurtres s'ajoute une forme de frontière invisible entre les gens du lotissement et ceux de la campagne, le village bouillonne, s'époumone.

Adeline Fleury a créé une histoire angoissante, où le ciel prend une ampleur grandissante au fil des pages, la noirceur s'éparpille entre les lignes. Avec ses deux personnages féminins elle instaure un regard féministe, elle impose deux personnages solides en quête d'identité et envieuse de se reconnecter à la Terre pour s'épanouir intérieurement. À la lisière des légendes, le ciel en sa fureur se vit et se ressent.
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Deux ex-citadines (une vétérinaire et une maréchale-ferrante), un journaliste qui croit aux goubelins, un veau albinos, une institutrice très secrète, une villageoise qui a tout d'une sorcière, des enfants-fées, un géant, des animaux mutilés, une maison hantée, un curé qui séquestre des bambins... Il faut bien un début d'inventaire à la Prévert pour donner une idée de ce – presque trop – foisonnant roman d'Adeline Fleury.

À la croisée du polar, du roman rural et du récit fantastique, "Le ciel en sa fureur" raconte ainsi l'enquête menée par deux jeunes femmes pour comprendre les étranges phénomènes qui se multiplient dans le village où elles se sont installées.

Un récit inspiré par des légendes et superstitions normandes, plein d'imagination et non dénué d'humour, qui m'aurait davantage séduite s'il avait été un chouïa plus dépouillé !
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