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EAN : 9782226474186
208 pages
Albin Michel (05/04/2023)
4.13/5   54 notes
Résumé :
Lorsqu'il débarque en Espagne, où son père est censé avoir refait sa vie, Gontran découvre un veuf esseulé, écrasé par le poids des souvenirs et du chagrin. Le fils décide d’aider le père. Mais comment le soutenir et combler le vide laissé par la femme qui rendait à l’un et à l’autre la vie si extraordinaire ?
Que lire après Les Jours heureux ne s'oublient pasVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Étonnamment surprise par ce roman, j'ai aimé les questions soulevées ici à travers l'héritage familial, le deuil, les non-dits et la pudeur d'un père qui n'a jamais su dire je t'aime. La touche d'humour a été la bienvenue car elle illumine agréablement ce roman plutôt grave.

Gontran, trente-neuf ans (appelé ainsi car Mickey et Donald furent refusés à l'administration ;-) reçoit un appel de Victoire sa belle-mère: son père ne va bien. Il prend dès lors le premier vol direction l'Espagne et arrivé sur place découvre son père plus seul que jamais. Victoire est partie. La maison est sens dessus de tout. Cerise sur le gâteau, il fait connaissance avec le chien de son père, appelé Gontran car le père voulait se racheter, autant donc l'appeler comme son fils d'autant plus qu'il pète, rote et lèche comme Gontran bébé. Sourire :-).

Durant son séjour, le père et le fils vont se parler comme jamais jusqu'à lors. Et dissiper les nuages de leurs vies. Gontran (le fils, pas le chien) se rend compte que son père n'a jamais oublié sa mère, décédée six ans plus tôt d'un cancer. Il aimait sa femme, peut-être plus qu'il ne fut aimé par elle qui voulait faire un enfant toute seule.

De jolies citations parsèment ce roman:
"Le décès d'un proche rend égoïste. Même six ans après. On ne peut pas partager sa douleur. Encore moins l'expliquer. Ce sont des mots, des sons, des odeurs qui nous ramènent à l'être aimé. Qui nous glissent dans une bulle, et nous écartent des vivants. L'amour rend con, mais la mort renforce."

Tout du long, il y aura des explications, des déclarations, des excuses, des maladresses, un robinet que l'on ouvre après des années de sécheresse.

Les souvenirs qui ne s'oublient pas ont ce pesant d'or pour colorer un peu les tristes mines. On s'accroche à ce qui fut bon et beau. Car comme l'a écrit Camus, il ne faut pas dire : il n'est plus mais il fut. Se rappeler la quintessence de souvenirs heureux permet à l'âme de survivre. Quand tout est noir, le labyrinthe qui mène la mémoire vers ces coins de bonheur est laborieux mais possible.

Merci Gavin' s Clement Ruiz de m'avoir fait rire, sourire et émue en compagnie de Gontran et son père maladroit. Vous donnez envie d'aimer les imparfaits.

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Gontran, 39 ans, est marié à une femme formidable avec qui il a un adolescent de 15 ans. Sa mère est décédé quelques années auparavant, laissant son père, veuf, seul et éploré. Ce dernier a rapidement refait sa vie avec Victoire, avec qui il est parti vivre en Espagne, décision motivée par le fait de tourner rapidement la page d'une grande partie de sa vie. Mais Victoire s'inquiète de l'état de santé physique et moral de son compagnon et appelle son fils à la rescousse. Gontran prend l'avion pour rejoindre son père et le découvre affaiblit, voire carrément dépressif. Il se rend compte que ce dernier n'a pas fait le deuil de sa femme et qu'il est en proie aux souvenirs incessants, aux remords et chagrins continuels.

Gavin's Clemente Ruiz ne vire pas dans le pathos, puisqu'il n'écrit pas un récit larmoyant pour faire pleurer dans les chaumières. Bien au contraire, Les jours heureux ne s'oublient pas est lumineux, tendre, plein d'espoir et de moments de bonheur, avec des scènes remplies d'humour.

La relation qui lie Gontran à son père est particulière ; certains peuvent s'y identifier, au contraire d'autres personnes. Tous les deux sont assez pudiques vis-à-vis de leurs sentiments : ils n'ouvrent pas leurs coeurs, mais se contentent de faits et gestes plutôt que de paroles directes. C'est assez touchant de voir ces deux hommes, qui se sont séparés avec les années et l'éloignement géographique, se retrouver ensemble, puis se redécouvrir. Gontran apprend à connaître des facettes de son père qu'il ignorait jusqu'alors et dont il n'aurait jamais soupçonné l'existence. Ils se montrent plus attentionnés l'un envers l'autre, jusqu'à débloquer le canal des souvenirs et des secrets inavoués. Gontran va alors découvrir tout un pan de l'histoire d'amour de ses parents qu'il ignorait totalement, partagé entre incrédulité et stupeur. C'est à partir de cet instant qu'il va comprendre qu'il ne connaissait ses parents qu'à travers ce qu'ils lui donnaient à voir et pas réellement tels qu'ils étaient. C'est souvent le fait des connaissances que nous côtoyons dans notre quotidien, que nous pensons connaître, sans pour autant soupçonner un seul instant la partie de l'iceberg immergée, bien enfouie et camouflée derrière des couches épaisses de non-dits.

C'est un livre sur la famille, sur les secrets et les non-dits, mais aussi sur l'amour familial, les sentiments, la mort, le deuil et les souvenirs qui nous restent. le plus dur étant de continuer à vivre après la perte d'un être cher, de poursuivre sa vie alors que chaque minute du quotidien est hanté par les souvenirs des moments heureux passés avec cette personne. Une terrible épreuve que vit le père de Gontran depuis plusieurs années, qui n'arrive pas à se départir des souvenirs de sa femme ni à se séparer des biens matériels qui la relie à elle. S'en séparer reviendrait à tirer un trait définitif sur son existence puis à l'effacer progressivement de sa mémoire, d'où la difficulté à passer à l'acte. Mais vivre continuellement dans le passé n'aide pas non plus pour avancer dans l'avenir et se reconstruire. Un dilemme titanesque, qu'il faut pouvoir combattre par soi-même.

La présence de Gontran va aider son père à tourner définitivement la page de sa vie passée pour en écrire de nouvelles, toujours aussi belles. A 39 ans, Gontran se rend compte que les rôles sont maintenant inversés, puisque c'est à son tour de prendre soin de son père, comme son père a pris soin de lui quand il était enfant. Une relation parent-enfant que questionne l'auteur avec sensibilité et humanité.

Un roman attendrissant qui exploite la relation père-fils et les difficultés qui émanent de cet amour familial. Une lecture qui fait du bien, qui traite d'un sujet triste, le deuil, avec un mélange de douceur, d'émotions et d'humour.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Gontran reçoit un appel affolé de Victoire, l'amie de son père. Celui-ci, veuf depuis six ans, va mal, son état requiert la présence de son fils à ses côtés.
Mais son père habite en Espagne. Gontran organise ce voyage en un éclair pour partir au chevet de celui qui pourtant n'a jamais été très présent dans sa vie.
Depuis la mort de sa mère la relation ne s'est pas vraiment améliorée. Il faut dire que mère et fils avaient une relation fusionnelle, laissant peu de place à celui qui s'est avéré plus un géniteur qu'un père attentif et tendre.

À son arrivée, la surprise est grande. Son père est seul dans une maison encombrée de tant d'objets, cartons, souvenirs que la vie semble figée dans une solitude morne et triste.
Seul, avec sa vieille camionnette et son chien Gontran, le père est figé dans le passé et son amour pour la défunte.

Ces quelques jours ensemble sont une occasion unique pour les deux hommes de se rapprocher, s'écouter, se parler. Et miracle, Gontran décide de faire venir aussi son fils pour que pères et fils se retrouvent enfin.

Comment faire son deuil, comment parler avec son enfant lorsque l'on s'est tu toute sa vie, comment avancer quand tout autour de vous vous rappelle sans cesse le passé qui ne reviendra plus, et comment lâcher prise alors que l'on est tellement occupé à vouloir tout gérer, organiser, diriger dans sa vie et celle de ceux qui nous entourent.

Un roman tendre et positif sur le deuil, la relation parents enfants, les questions et les mots que l'on n'ose pas s'avouer, l'amour que l'on donne à ses enfants ou que l'on retient sans comprendre les conséquences de cette attitude, le couple et l'amour parfois à sens unique.
Et quel plaisir d'avoir découvert ce roman en Espagne autour d'un bon chocolate y churros et d'une paella Valenciana, ça ne pouvait pas être plus adapté !
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Gontran reçoit un appel de Victoire, la femme avec laquelle son père a « refait sa vie » après le décès de son épouse, la mère de Gontran. Victoire lui demande de venir car Manuel « ne va pas bien ».
Gontran s'envole donc pour l'Espagne, et découvre un homme que finalement il connaît peu : son père.

Au départ, l'incompréhension préside à ces retrouvailles. La maison de Manuel est encombrée de vieilleries, son esprit de souvenirs. le veuf semble englué dans une existence qui anesthésie sa volonté.

Peu à peu Gontran lève le voile sur le passé de ses parents, le dialogue devient possible. La complicité. L'amour.

Le roman a une jolie couverture bleue.
Le bleu du ciel, des nuages qui se dispersent.
Un garçon sur les épaules de son père.
Gontran sur les épaules de Manuel ?
Ou bien peut-être l'enfant est-il Léo, le fils de Gontran ?

D'une certaine façon l'histoire se répète. Les parents élèvent leurs enfants, qui grandissent et deviennent à leur tour parents. Leurs propres parents vieillissent, et ils se retrouvent à s'en occuper… comme s'il s'agissait d'enfants.

La plume de Gavin's Clemente Ruiz est tendre, parfois drôle, et toute en nuances, comme la vie
« La vie de mon père n'est jamais noire ou blanche, sa vie est noire ET blanche. »

Des thématiques essentielles sont abordées :

- le mariage « Pour le meilleur et pour le pire. Ce n'est pas une alternative. L'un ne va pas sans l'autre. »
- le deuil « On ne sait pas pourquoi on aime les gens. Quand ils sont là, on agit, on fait, on vit. Ce n'est qu'après - - leur départ qu'on sait. »
- la paternité
- la transmission
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Gontran à 39ans, une femme géniale à l'activité professionnelle intense, un fils accro aux jeux vidéo et à son ordinateur, un père complètement à la ramasse qui vit en Espagne et une mère décédée il y a six ans dont la famille n'a toujours pas fait le deuil. le décor est planté !

Lorsque Gontran débarque du jour au lendemain chez son père en Espagne pour voir comment il a refait sa vie, il tombe dans une maison-décharge, avec un père qu'il ne reconnait plus, un père écrasé par le poids des souvenirs, avec des remords en veux-tu en voilà, et un visage rempli de chagrin et de tristesse.

Cette arrivée en Espagne pour quelques jours est l'occasion unique pour Gontran et son père de se rapprocher, de se parler, de s'écouter et de tourner une page du passé laissé trop longtemps ouverte ! Mais avant d'y arriver, quelques règlements de comptes doivent éclater.

Un roman court, tendre, sensible, où les personnages sont extrêmement attachants. Gavin's arrive à nous faire rire et avoir la larme à l'oeil en même temps, et nous montrer qu'il est possible de vivre sans renoncer aux souvenirs, à apprendre à s'aimer comme on est, à chérir les moments importants comme les souvenirs précieux et bien évidemment à saisir le bonheur comme il vient !

Malgré des sujets difficiles (le deuil, les souvenirs, les addictions, la douleur..), Gavin's ne fait pas dans le pathos, ce roman est lumineux, très solaire, rempli d'humour. Une vraie ode à la vie, au bonheur, et le fait qu'on a qu'une seule vie, qu'il faut en profiter au maximum avec les personnes qu'on aime.

Un roman intergénérationnel, qui fait du bien, où la sincérité de la plume met en avant une grande humanité mêlée à la nostalgie !
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Mon père est aussi hypocondriaque. J’ai trente-neuf ans. Il a déjà dû mourir trente-neuf fois depuis ma naissance. Et ressusciter autant de fois. Des crises cardiaques, des cancer du colon, du poumon, des attaques cérébrales, j’en passe et des meilleures. Quand le cancer de ma mère–un vrai–s’est déclenché, il était presque déçu que cela ne tombe pas sur lui, depuis le temps qu’il s’y préparait.
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Avec le départ de ma mère, j’ai surtout compris la force du couple. Comment un être peut contenir l’autre. Comment une femme, un homme, peuvent aider l’autre à s’améliorer. J’ai compris à la mort de ma mère qu’elle l’avait aidé à grandir. Sans elle, il redevient la plante sans tuteur. Aujourd’hui, toutes ses branches partent dans tous les sens. Un chien fou a qui l’on a enlevé son collier. Il ne sait pas où il va.
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Vous savez, je dis la même chose à tous mes patients et à ceux qui restent. Je l'ai dit à votre maman. Et je lui ai promis de vous le dire. La vie n'est qu'un bouquet de fleurs. Des roses, des rouges, des vertes, des mauves.
On resplendit. Et puis certaines fanent. Plus vite que d'autres. Parfois, c'est le bouquet tout entier. Et impossible de faire deux fois le même bouquet, vous êtes d'ac-cord? Eh bien, c'est comme la vie. Votre maman était un très beau bouquet. Vous êtes un très beau bouquet.
Parfois, il faut rajouter quelques fleurs pour toujours composer le plus beau des bouquets. Alors, voilà. Avec votre maman, vous formiez sans doute le plus beau des bouquets. Ses fleurs ont fané. Vous restez toutefois un très beau bouquet. À vous de faire en sorte qu'il reste aussi coloré que possible.
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Les morts nous laissent bien plus que du vide.
Des questions.
Des doutes.
Des frissons.
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Le décès d’un proche rend égoïste. Même six ans après. On ne peut pas partager sa douleur. Encore moins l’expliquer. Ce sont des mots, des sons, des odeurs qui nous ramènent à l’être aimé. Qui nous glissent dans une bulle, et nous écartent des vivants. La mort rend con, mais la mort renforce,
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Vidéo de Gavin's Clemente-Ruiz
Retrouvez notre émission "Studio Huyghens" ! Mélissa Da Costa, Anne-Gaëlle Huon, Sophie Tal Men, Gavin's Ruiz, François Roux, Eric Fouassier et Alexandre Jardin vous présentent leur roman paru ou à paraître au mois de mai. Vous découvrirez aussi la bande-annonce des "Lions de Sicile", premier tome de la saga des Florio de Stefania Auci .
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