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EAN : 9782919547487
140 pages
Editions Rue Fromentin (14/04/2016)
3.73/5   37 notes
Résumé :
Alice, treize ans, part en vacances en famille sur la côte méditerranéenne.
Durant cet été, elle observe sa sœur aînée, Marie et son comportement face aux hommes. Les trois ans qui les séparent lui semblent être désormais un fossé infranchissable.
Elle porte aussi un regard lucide sur sa mère fragile psychologiquement et son père qui surjoue la normalité pour rassurer ses filles.

A treize ans, on est parfois plus réaliste que les autres.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Le roman s'ouvre sur Alice. La jeune femme se recueille sur une tombe, et comme toujours elle se souvient de cet été-là... l'été de ses treize ans. Une quinzaine d'années se sont écoulées depuis le drame, et y penser lui fait si mal. C'est sans relâche. La douleur sera perpétuelle, elle le sait.
C'était une habitude, durant les vacances estivales, la famille - ses parents et sa soeur Marie de trois ans son ainée - descendait dans le sud de la France, au bord de la méditerranée. Rapidement, un climat lourd s'était installé malgré le soleil, la plage et le ciel azur. Alice supportait de moins en moins cette soeur solaire aux longs cheveux blonds, au corps de femme, au sourire irrésistible, au charme naturel qui émanait de toute sa personne. Une exaspération de chaque instant. Une souffrance, presque... parce qu'à treize ans on est rarement bien dans sa peau, l'esprit ballotté entre l'enfance et le seuil de l'adolescence. Un monde si désirable, angoissant et troublant à la fois. Ce mal-être, elle le traîne et l'intériorise. Alice n'en parle pas. Son père est trop occupé et puis il ne comprendrait pas, lui qui la voit encore comme sa petite fille. Sa mère est fragile psychologiquement, tantôt euphorique tantôt dépressive. Quant à Marie, entre elles-deux il y avait un rempart : « Insidueusement, il me semblait qu'entre ma soeur et moi un mur – ou plutôt une vitre opaque – se dressait de plus en plus souvent, quelque chose d'en apparence léger et facile à briser mais qui se révélait finalement infranchissable. » Alors quand l'ami de son père, Paul, entre en scène dans la vie d'Alice, une confusion de sentiments naît dans son coeur et dans sa tête. Des émotions qui la submergent. Un bouleversement qui la dépasse. C'est le compte à rebours vers la tragédie annoncée. Une atmosphère tendue est entretenue au fil des pages. le suspense est haletant jusqu'au dénouement, forcément terrible.
Un roman que j'ai lu très vite, happée par le personnage d'Alice et le drame qui se dessinait peu à peu sous mes yeux. Une plongée dans les affres d'une adolescence passée, et à la surface l'émotion du présent qui affleure. Un premier roman prenant, pertinent et émouvant.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Alice a treize ans. Elle pâme d'admiration devant sa soeur de presque seize ans.
Cet été, comme d'habitude, la famille part en vacances dans le sud. La présence d'un collègue et ami de son père va bouleverser la vie de toute la famille.
C'est un roman sur l'adolescence et les transformations qu'elle engendre.
Alice est une enfant intelligente, d'une grande maturité, très intériorisée. Elle porte un regard lucide sur ses parents, sur les adultes en général.
C'est la transformation du corps, les premiers émois. Ce sont les interrogations, les incompréhensions, les doutes et les complexes, le mal-être.
Un portrait fin et juste de l'adolescence, avec du suspens jusqu'au bout pour découvrir en toute fin le drame de cet été-là.
L'ambiance familiale est parfaitement rendue : la tendresse bienveillante du père, la désinvolture de la soeur, les névroses de la mère.
L'écriture est agréable et le roman se lit bien, même si on a parfois un peu l'impression de tourner en rond.
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Ce roman fait partie de la sélection des 68 premières fois.

Il y a des lectures qui se suivent et qui se ressemblent. Regardez les couvertures, étranges, non ? Toutes les 2 de bleu vêtues, un titre à l'encre blanche, la mer comme écrin pour une jeune fille à la longue chevelure brune…

Et bien, ce ne sont pas là les seules ressemblances !

Nous sommes toujours en vacances, c'est l'été ! Partons pour la côte méditerranéenne en compagnie d'Alice, la narratrice, Marie, sa soeur aînée, et leurs parents.

Ces vacances estivales, le père, enseignant, en rêve. Depuis plusieurs mois, il ne cesse d'en parler aux filles. Il faut dire que chaque année, la famille prend la route du sud de la France pour aller se ressourcer dans la villa familiale, celle achetée par les grands-parents dans les années 1970. Chaque année, Alice retrouve sa chambre, la chambre bleue. Marie a la rouge et les parents la verte. La blanche est réservée aux invités. Mais comme chaque année, la mère d'Alice et Marie est « fébrile ». Elle redoute les départs, elle n'aime pas faire les valises, elle craint les imprévus, les choses qui ne vont pas comme elle veut. Personne ne sait encore que cette année sera la dernière !

Cette histoire, elle commence avec une affaire de tombe. La narratrice se recueille, elle témoigne de ses états d'âme, ses sensations, ses émotions. Elle se pose une question : « Comment un simple souvenir peut-il faire si mal ? »

Avec ce roman, et à travers les yeux d'Alice, nous allons vivre l'été du drame.

Alice et Marie sont alors deux jeunes filles de 13 et 15 ans. Les vacances d'été, à la mer, dans le sud, c'est la voie de la liberté. A ces âges-là, quand on est une fille, on aspire à des aventures. L'amour est au coeur de toutes les discussions et suscite les premières émotions chez des adolescentes en quête de la 1ère fois. le jeu, c'est de séduire les garçons. Les filles se font belles, se maquillent, s'habillent de robes légères… C'est là, qu'entre soeurs, va fomenter une pointe de jalousie et de rivalité.


Ma soeur était mon modèle et ma pire ennemie. P. 17


La bataille est rude quand on est 2ème, que l'aînée a une longueur d'avance et vous traite avec dédain. A chacun ses armes, Alice va user de subterfuge pour attirer l'attention d'un homme, d'âge mûr celui-ci. Mais il y a un monde entre les adultes et les adolescents, c'est ce que va apprendre Alice.

Dans ces moments-là, on aurait bien besoin de pouvoir se reposer sur sa mère, mais pour Alice, ce n'est pas possible. Sa mère est bipolaire, tellement instable dans ses humeurs, tellement colérique parfois, qu'elle n'ose pas se confier à cet être fragile qu'un petit rien peut suffire à déstabiliser.


Tous habitués que nous étions, c'était toujours comme un mini tsunami, quelque chose qui arrivait sans que nous comprenions ce qui l'avait déclenché et auquel nous ne pouvions qu'assister, impuissants. P. 29


La relation mère-fille est totalement parasitée par la présence de la maladie. Toute la famille vit au rythme des crises de cette femme que les vacances ne suffisent pas à rassurer. On apprend assez vite le pourquoi de ses maux mais je vous laisse le découvrir au gré de la lecture.

Et puis un jour, ce qui devait arriver arriva, un drame. Là, on ne parle plus d'impuissance mais de culpabilité. La dimension des sentiments est décuplée à l'image de ce que peut éprouver Alice, torturée :


La culpabilité est pernicieuse et ne se laisse pas vraiment apprivoiser : elle ne devient jamais plus légère. Elle est toujours ce tiraillement interne, ce trou béant creusé dans le coeur, ces pensées sans fond s'entremêlant dans le cerveau. P. 61


Comment vivre avec le poids de cette tragédie ? Comment se construire soi-même ? Comment transmettre aux générations suivantes ce patrimoine familial si lourd à porter ?

C'est notamment la question que se pose Alice quand elle porte le regard sur sa propre fille. Doit-elle lui cacher ce passé si douloureux ? Pour la protéger bien sûr !


Lorsqu'elle parle, ensuite, me détaillant sa journée, comment elle a gagné contre les autres filles à la corde à sauter et pourquoi Pablo n'est plus son amoureux, je me dis qu'il y a bien un jour où il faudra que je lui explique.

Qu'elle a le droit d'être au courant, que cela fait partie de son histoire.P. 35


La lecture de « L'heure bleue » puis de « Treize » me laissent sous le choc des effets de la maladie mentale d'une mère sur ses filles, adolescentes. Comment surmonter une jeunesse bafouée et affronter sereinement sa vie d'adulte?

Je suis profondément troublée par le parcours de vie de ces jeunes filles, par ce conflit permanent entre la légèreté de l'adolescence et la violence des effets de la maladie.

Entre Alice de « Treize » et Zoé de « L'heure bleue », il y a tout l'alphabet (je viens de m'en rendre compte !) et pourtant, il semble bien que leur vie tourne autour du M, M comme Maman, M comme Maladie, M comme mentale. Un univers réduit à trois fois rien, une toute petite bulle !

2 romans très émouvants !
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1992. Alice passe ses vacances avec ses parents et sa grande soeur Marie au bord de la méditerranée. C'est l'été de ses 13 ans, un été de tous les bouleversements.Alice observe celles et ceux qui l'entourent. Marie, qui compte bien perdre sa virginité avant de retourner au lycée et avec laquelle elle est de moins en moins complice. Ses parents dont le couple bat de l'aile en grande partie à cause de la fragilité psychologique de sa mère. Paul, l'ami de son père qui la trouble au plus au point. Et elle même, son corps qui change, ses premières règles, son incapacité à communiquer avec des ados de son âge. Des bouleversements qui, elle l'ignore encore, vont la marquer à jamais.

Un premier roman que je qualifierais de « timide ». Trop psychologique pour moi mais aussi un peu trop sage. Aucune surprise dans la construction du drame à venir, annoncé assez lourdement d'ailleurs à plusieurs reprises avant la fin, au cas où le lecteur pas très futé ne serait pas en mesure de comprendre ce qui va se passer. Tout est logique dans l'enchaînement des événements et dans les comportements des protagonistes. Les réactions des uns et des autres sont attendues, elles s'enchaînent avec une évidence qui donne malheureusement des airs de déjà vu.

Après, l'écriture est maîtrisée, l'ambiance pesante bien rendue, les émois et les questionnements propres à l'adolescence sonnent juste et le personnage de la mère, difficile à cerner, apporte un vrai plus. Dommage que le sujet ait déjà été abordé mille fois, notamment le regard d'une soeur cadette sur son aînée s'approchant du monde des adultes et s'éloignant irrémédiablement de la complicité qui les unissait depuis l'enfance. Pas un texte désagréable à lire, loin de là même, mais bien trop convenu pour susciter mon enthousiasme.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Treize ans, l'âge des premières fois et, cet été-là qu'elle passe au bord de la grande bleue avec sa soeur Marie, tellement belle, son père, et sa mère fragile, très fragile, Alice va les connaître : premières règles, premiers désirs, premier amour…
Entre présent et passé, Aurore Bègue nous raconte une tranche de vie particulièrement bouleversante. Elle maîtrise parfaitement l'art du suspense, distillant à coup de gouttelettes les éléments d'un drame annoncé. Elle décrit à merveille les affres de l'adolescence, les jalousies sororales, cet âge de toutes les découvertes, de toutes les souffrances. A l'aide d'une écriture toute en fluidité faite de légèreté et de profondeur mêlées, elle décortique l'âme, les douleurs, les souvenirs et l'impact de l'enfance sur la vie de l'adulte. Elle réalise ainsi une étude extrêmement pertinente de cet âge que l'on qualifie d'ingrat.
Treize est véritablement un très joli moment de lecture, triste et lumineux à la fois, qui ramène à sa propre expérience. L'auteur emplie d'empathie pour ses personnages a su la transmettre au point de me donner l'envie de serrer Alice dans mes bras, de la consoler de ses chagrins de petite fille puis de mère.
C'est sombre et pesant, ensorcelant et touchant, bouleversant, captivant. En un mot, c'est un merveilleux premier roman que je pense garder longtemps en moi.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Nous étions, ma sœur et moi, pressées que ces vacances arrivent enfin. Mais Marie paraissait encore plus impatiente et enthousiaste à cette idée, comme si elles allaient lui apporter quelque chose d’inédit, de nouveau et d’excitant, là où je ne voyais qu’un été parmi les autres, rempli de baignades, de glaces à l’eau, et de longs dîners avec nos parents et leurs amis parfois ivres.
Ce printemps-là, donc, assise en tailleur sur mon lit, Marie adorait me parler des histoires d’amour naissantes qu’elle avait vécues et vivrait, en vernissant ses ongles qu’elle transformait en de petits coquillages rosés ou dorés. Elle ressemblait à une caricature de grande sœur, un cliché, si jolie mais si agaçante, celle qui en sait toujours plus que vous, celle qui est toujours un petit peu plus que vous, ou bien vous, mais en mieux.
Elle tenait ses mains et ses doigts précautionneusement écartés devant elle pour ne pas abîmer le vernis couleur rose bonbon qu’elle venait d’y poser et elle souriait de cette nouvelle manière si mystérieuse de grande sœur, la tête légèrement penchée sur la droite :
–Je vais y revoir Céline… et surtout Aurélien… Tu te rappelles de lui, Alice ?
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« J'éprouve toujours un sentiment étrange lorsque je suis là, debout, plantée devant l'entrée de l'école élémentaire, la main devant les yeux, scrutant le soleil de fin d'après-midi qui pointe tout en haut du toit, à guetter l'heure de la sortie des classes. Une seconde il me semble avoir encore treize ans, comme si le temps tout autour et moi-même nous étions arrêtés depuis cet été-là. Comment est-il possible, alors, que j'attende ma fille de sept ans – corps fin et souple, cheveux blonds tressés – sorte de cet endroit, s'exclame d'un joyeux « Maman! » et vienne se lover dans mes bras ? Par quel étrange magie ai-je pu créer un être si parfait ? J'ai appris à vivre avec ce décalage permanent. Quoi que je fasse, où que je sois : je suis celle qui n'ai jamais au bon endroit. Écrasée par la lassitude, par la culpabilité d'être seulement là, jaugeant mes jambes trop maigres dans ce pantalon froissé, regardant les autres mères, celles qui ont l'air à leur place, celles qui sont habillées avec goût, qui ont un corps féminin, celles pour qui vivre paraît facile. Je souris, maladroitement au début, et puis mes yeux croisent ceux de ma fille, alors je suis enfin dans l'instant, je la serre contre moi, je respire son odeur, je goûte la douceur de ses joues, et je me sens comblée mais oh ! Ça ne dure jamais bien longtemps, à peine le temps de m'en repaître, doucement, que déjà la plénitude disparaît comme elle est venue. »
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Il y avait les fleurs bleues, jaunes et blanches du papier peint, et son motif répété à l’infini, si familier !
Ce lit qui s’affaissait légèrement quand je m’allongeais dessus, les sandales de plage de l’année passée, trop petites et aux semelles élimées laissées en dessous à l’abandon. Dans le jardin, l’immense saule pleureur là pour nous protéger du soleil parfois trop violent, sous lequel j’aimais m’installer pour lire. Ses branches retombaient si bas qu’elles touchaient presque l’herbe, et il fallait les relever pour entrer dans l’espace ainsi créé, comme le rideau de porte en bambou qui menait à la cuisine. Les vélos dans un renfoncement de l’entrée, de différentes tailles, certains rouillés par endroits et aux pneus dégonflés, que l’on retrouvait année après année. Un monde particulier, à moi, à ma famille.
Tout aurait pu être comme d’habitude.
Nous serions rentrés le dernier jour d’août, deux adultes et deux enfants déjà nostalgiques mais le teint doré, et nous aurions repris le cours de notre vie, comme toutes les fins d’été précédentes, car ce n’était pas censé se passer comme cela, de manière aussi absurde, aussi insensée, n’est-ce pas ?
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La culpabilité est pernicieuse et ne se laisse pas vraiment apprivoiser : elle ne devient jamais plus légère. Elle est toujours ce tiraillement interne, ce trou béant creusé dans le coeur, ces pensées sans fond s'entremêlant dans le cerveau.
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Tout aurait pu être comme d'habitude.

Nous serions rentrés le dernier jour d'août, deux adultes, deux enfants déjà nostalgiques mais le teint doré, et nous aurions repris le cours de notre vie, comme toutes les fins d'été précédentes, car ce n'était pas censé se passer comme cela, de manière aussi absurde, aussi insensée, n'est-ce pas ?
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