Citations de S. A. Cosby (198)
Le premier golgoth était doté d'une moustache noire si épaisse qu'on aurait dit qu'un chat avait élu domicile sur sa lèvre. Quant au second, il avait un strabisme qui devait lui permettre de vérifier les priorités à droite sans tourner la tête.
Fais gaffe, à force de regarder le monde de haut, tu vas finir bossu !
Après tout, un homme afro-américain avait été abattu par deux adjoints blancs. L’heure était désormais aux questions graves et, en tant que shérif, il était de son devoir d’y répondre – sa couleur de peau ne lui servirait pas d’excuse.
Peut-être c’est pour ça qu’on est encore vivants. Pour finir cette mission.
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DEBUT(S) DE LA COLERE
" Ike se mit à crier. Un cri qui n’enfla pas dans sa poitrine avant de jaillir de sa bouche, mais qui sortit sans prévenir sous la forme d’un long hurlement sauvage. Le sac de frappe se retrouva secoué de spasmes : Ike avait abandonné la technique pour un instinct purement animal. Ses phalanges en sang laissaient sur le cuir des taches écarlates qui faisaient penser à un test de Rorschach. Des gouttes de sueur dégoulinaient de son front pour tomber dans ses yeux, et des larmes dégoulinaient de ses yeux pour rouler sur ses joues. Des larmes pour son fils. Pour sa femme. Pour cette petite fille qu’ils allaient devoir élever. Pour ce qu’ils étaient et pour ce qu’ils avaient perdu. Et chaque larme lui faisait l’effet d’une lame de rasoir lui lacérant le visage. "
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Dès l'instant ou un animal perçoit que vous avez peur, il perd tout respect pour vous. Et s'il ne vous respecte plus, plus rien ne le retient de vous ouvrir le ventre pour vous montrer à quoi ressemblent vos intestins. Or l'homme est le plus cruel de tous les animaux. Surtout quand il sait qu'il a l'avantage du nombre.
Violence et chaos, sang et larmes, amour et haine… Autant de pierres sur lesquelles s’étaient bâti le Sud, autant de fondations sur lesquelles se dressaient désormais le comté de Charon.
Il avait aussi appris à contrôler ses nerfs. En prison, la communication non violente était un concept totalement inconnu : il fallait frapper le premier, et frapper fort. À défaut, on se retrouvait à laver les sous-vêtements souillés de son compagnon de cellule. La première fois que quelqu’un lui avait grillé la priorité après sa libération, ça n’avait pas été facile. Il avait dû faire preuve d’un sang-froid inimaginable pour ne pas rattraper l’imprudent, le traîner hors de sa voiture et lui fracasser la tête contre le bord du trottoir.
Buddy Lee n’avait rien compris. Ike n’avait pas peur de se salir les mains, ni de faire couler le sang. Sa seule crainte, c’était de ne pas réussir à s’arrêter.
Sauf que les secrets sont corrosifs. Ils vous rongent de l’intérieur et, au bout d’un moment, vous finissez par être prêt à tout pour que la douleur s’arrête.
On a tendance à voir la vengeance comme quelque chose de noble, de légitime, mais en vérité, c'est juste de la haine déguisée. (P.354)
En vérité, on ne se range jamais pour de bon : quand on a un passé criminel, on passe toute sa vie à regarder par-dessus son épaule. On n’enterre pas ses armes sous une chape de béton, on les garde à portée de main, car c’est le seul moyen de s’autoriser à se détendre.
Titus constata que quatre de ses cinq tirs avaient atteint la tête. Ce serait un enterrement avec cercueil fermé.
– Révérend, si vous aviez vu tout ce j'ai vu, vous sauriez que le diable n'est que le nom qu'on donne aux choses horribles qu'on se fait les uns aux autres.
Maynard était l'entreprise de pompes funèbres que choisissaient la majorité des habitants blancs du comté, alors que les Noirs avaient tendance à privilégier Spencer & Sons. Titus songea qu'avec les églises, les salons funéraires constituaient les derniers bastions des vieilles conventions sociales du Sud où l'on continuait à pratiquer la ségrégation volontaire. ( p 73 )
Quand on était noir au pays de la liberté, la moindre interaction avec un représentant des forces de l’ordre avait quelque chose de terrifiant. On avait l’impression de marcher en permanence le long d’un dangereux précipice. Et si en plus on avait le malheur d’avoir un casier judiciaire, c’était comme si ce précipice était bordé de peaux de banane
" (…) Ils cherchaient un ami à eux. Je te laisse trois essais pour deviner qui était l'ami en question et les deux premiers ne comptent pas.
- La vache, marmonna Buddy Lee après avoir lâché un long sifflement. Le gamin qu'on a transformé en compost…
- Bingo." (P.157)
"Je suis pas raciste, bredouilla Buddy Lee. Je connais pas beaucoup de Noirs, C'est tout" (P.61)
Tu la croirais aussi si elle te disait
qu'elle pissait de la limonade au miel.
Denver empestait tellement l'alcool qu'on aurait pu croire qu'il avait fait des longueurs dans un tonneau de whisky.
Tu sais, ajouta -t-il, quand tu es un homme noir aux États- unis, tu dois porter tous les jours sur tes épaules le poids des préjugés des autres. Et crois -moi, c'est un poids qui peut peser très lourd. Il faut voir ça comme une course où tu pars après tout le monde , avec , en plus un boulet au pied. ( p 124 )