Citations de Pétronille Rostagnat (194)
Son cœur saignait par sa faute, il le payerait au centuple.
La nuit était un enfermement dans l'enfermement : le temps des angoisses, de la solitude et de la détresse.
A son étage, l’heure de la « ronde d’écoute » venait de sonner. La surveillant avançait à pas feutrés, l’oreille collée à la porte de chaque geôle. Il guettait les appels à la prière, mais aussi les discussions au téléphone. Il consignerait tout dans un rapport mais, sauf urgence, il n’y avait pas d’intervention avant le lendemain. Seul le gradé de nuit avait les clés des cellules.
D’un côté, elle serait elle-même amenée à témoigner dans cette affaire, et était avant tout, et surtout à cet instant, femme de l’avocat touché par cette histoire, plus que commandant à la brigade criminelle de Paris.
Je me suis dit que les flics ne me croiraient pas et me condamneraient à peine la porte franchie. Une seule possibilité s’offrait à moi : effacer ce qui venait de se passer. Je devais d’abord faire disparaître le corps. Il y avait un tapis par terre. Je l’ai enroulé dedans, j’ai tiré de toutes mes forces et je l’ai sorti de la pièce. Je me suis retrouvée dans l’entrée
Elle errait dans son appartement comme un loup dans une cage. Elle était heureuse et terrifiée à la fois. Marc n’était plus, Marc était mort… Finis les coups, fini la peur, finis les humiliations, finis les larmes, fini l’emprise de ce monstre sur sa vie, finis les mensonges… Elle allait pouvoir revivre, voir grandir ses filles sans la crainte qu’elles soient frappées à leur tour. Elle ne savait pas si elle devait pleurer ou rire. Elle avait tant espéré ce jour tout en le craignant à la fois. Elle était débarrassée de son bourreau, elle ne pouvait s’empêcher de sourire. Elle avait dû jouer la comédie toute la journée devant cette meute de policiers. Elle ne voulait pas parler de sa situation de femme battue. A quoi cela aurait-il servi, à part à leur donner un mobile sur un plateau d’argent. Et puis, autant éviter un scandale, maintenant que sa vie allait être exposée aux yeux de tous dans les journaux du lendema
Emma rêvait d’une famille heureuse et épanouie. Elle fantasmait sur sa future famille idéale : un mari doux et aimant comme son père, trois enfants minimum qui seraient complices et rapprochés. Elle désirait une fratrie unie. Ils partageraient tout ensemble, ils seraient inséparables.
Sa petite fille était dotée d'une grande sensibilité, et ce depuis la naissance. Elle semblait percevoir des choses qui la dépassaient, elle ainsi que son entourage.
PROLOGUE.
Les derniers rayons du soleil peinaient à transpercer le feuillage des châtaigniers.jean accélera le pas.Il n'était pas question de traîner s'ils voulaient arriver à temps.La forêt domaniale de Montmorency était cernée de toute part ,par un urbanisme galopant.( Page 11).
Il regrettait parfois le temps de l'enfance, où les soucis se limitaient aux devoirs à faire pour le lendemain.
Elle allait y laisser des plumes, elle le savait. Elle n’avait pas l’attention d’abandonner pour autant. Elle irait jusqu’à la résolution de cette affaire, même si l’horreur l’attendait au bout du tunnel.
Avoir froid, c'était encore être vivant.
Romane raccrocha. Elle serra son portable contre sa poitrine, soulagée de savoir que son amie était rentrée chez elle hier soir. Sage décision ! Pourquoi n'arrivait-elle pas à être raisonnable , comme Lou ? Pourquoi jouait-elle sans cesse avec le feu ? Par besoin d'adrénaline ? De se différencier de sa mère ? Une revanche sur la vie après son année difficile au collège ? Romane n'avait pas la réponse. Sa seule certitude était sa soif de liberté. Être perçue comme une femme indépendante, forte, belle, désirable était devenue sa came. Boire, fumer, danser, s'amuser passaient avant ses contraintes de lycéenne.
Elle ne prêta pas plus attention aux arbres parés de feuilles aux tons orangés qui jalonnaient son trajet, ni aux odeurs de marrons chauds et de mais grillé qui embaumaient le trottoir de leurs arômes.
Je contemple la monture de tes lunettes se tordre sous les flammes. Je jubile. Un dernier petit bout de toi qui s'envole...
J’aimerais m’enfuir, partir loin d’ici, mais mon corps ne répond plus. Dans mon esprit, les images défilent. Tu avais la gorge tranchée, ton cœur ne battait plus, tu étais mort… Je t’ai traîné sur plusieurs mètres, j’ai vu ton visage disparaître à chaque pelletée de terre…
On ne se venge généralement qu’en se salissant
Elle sortait de taule, n’avait pas de travail et désirait se réinsérer dans la société. Elle avait commis une erreur de jeunesse, en avait payé le prix et voulait reprendre sa vie en main. J’ai aimé sa franchise et son courage de se présenter ainsi, seule face à moi, avec son passé. Je l’ai prise à l’essai pour un mois. Elle a commencé le jour même. Je n’ai pas regretté ma décision.
Et une fois sortis du déni, rien ne s'arrange pour eux : comment se faire entendre ? A qui demander de l'aide ? Où s'adresser ?
Gabrielle venait de sortir du cabinet, un rendez-vous noté pour la semaine suivante dans son agenda et une ordonnance à la main. Le psychiatre lui recommandait, en plus de la thérapie qu'ils allaient mener ensemble, de ne pas hésiter à suivre un traitement de fond composé d'antidépresseurs et de somnifères plus forts afin qu'elle puisse retrouver un sommeil réparateur. Ils feraient un point sur les médicaments prescrits lors de leur prochaine entrevue, les doses pouvant être revues à la hausse ou à la baisse selon son ressenti. Elle se sentait plus légère, heureuse d'avoir été entendue, même si son interlocuteur lui était un parfait inconnu et que le principe même de son métier était de l'écouter. Le fait de mettre des mots sur ses angoisses et de les exprimer à voix haute lui donnait l'impression de diminuer leur impact.