Citations de Pétronille Rostagnat (194)
« Je sais l’être humain très complexe ; j’aime simplement en explorer les limites, précise-t-elle. Et je constate qu’il n’y en a quasiment pas. Et puis, prendre la défense de personnes que la société juge bien souvent monstrueuses représente une forme de défi. » Mais défendre, à ses yeux, ce n’est pas toujours faire acquitter…
Geoffroy n’était pas là pour lui faire l’amour, mais pour soulager ses besoins, sans se soucier de son consentement. Le prince charmant longtemps fantasmé lui violait la bouche.
Il la traitait comme une enfant alors que, depuis des jours, elle encaissait des épreuves qui auraient anéanti plus d’un adulte.
Michetonner, ce n’était pas de l’argent facile, mais rapide. La nuance avait son importance. Rien n’était plus pénible que de se dénuder et d’offrir son corps au premier mec venu. L’alcool et le shit étaient devenus ses alliés pour supporter les difficultés du métier.
Je n'ai pas eu mal. J'étais dans la forêt, je marchais et, d'un coup, du noir. Quand je me suis réveillée, j'avais une nouvelle
maman.
p.255.
Le visage de Marion ne cessait de la hanter depuis son incarcération. Elle lui devait la vérité. Cette femme était innocente de tous les chefs d'accusation qui pesaient sur ses épaules. Son seul tort avait été d'engendrer un monstre.
p.254-5.
Elle voulait aider son ex-compagnon à ouvrir les yeux, lui faire prendre conscience de la perfidie de sa petite princesse. C'est pour toutes ces raisons qu'elle n'avait pas encore claqué la porte de cette maison condamnée au malheur.
On ne se venge généralement qu'en se salissant.
Mais il y avait une sacrée différence entre mourir et se laisser mourir.
La nuit était un enfermement dans l'enfermement : le temps des angoisses, de la solitude et de la détresse.
Jonathan Pigeon était un incurable célibataire et un séducteur invétéré. Pourquoi n'aimer qu'une seule femme quand on pouvait en goûter plusieurs ?
Elle était fascinée par la nonchalance de sa fille. Comment arrivait-elle à conserver un tel sang-froid et à manifester autant d’assurance ? N’avait-elle pas de conscience ? Marion n’osa pas s’aventurer à chercher une réponse à cette question.
Pauline avait souhaité défendre les femmes victimes de violences conjugales, mais elle n’inspirait pas confiance étant donné qu’elle avait toujours défendu la partie adverse. Après quelques mois d’essais infructueux, elle avait dû accepter des affaires plus déplaisantes, mais qui avaient l’avantage d’être lucratives.
Sa plus grande crainte était de divulguer ses terribles secrets en pleine phase de sommeil. Si Xavier découvrait son passé meurtrier, il n’aurait d’autre option que de la dénoncer… Les conséquences seraient dramatiques.
Elle était devenue avocate pour une raison bien spécifique. Défendre les bourreaux pour mieux les abattre, quelle meilleure couverture ? Qui soupçonnerait un as du barreau toujours prêt à représenter l’indéfendable devant une cour de justice ? Trois de ses clients avaient perdu la vie dans des conditions dramatiques et mystérieuses. Pour Pauline, la prison aurait été une retraite trop douce pour ces monstres.
Pauline était une écorchée. Un père alcoolique, une mère battue à mort, une enfance ballotée de foyer en foyer… C’est seule qu’elle avait dû faire face à son destin, sans un adulte à ses côtés pour la conseiller, la guider, la soutenir… ou simplement l’aimer.
Romane restait discrète sur ses relations. Elle cultivait son jardin secret, Marion ne pouvait lui en vouloir. Son regard s’arrêta sur une photo en particulier. Un visage avait été effacé au feutre noir. Marion devina le corps d’un garçon encadré par sa fille et une autre lycéenne. Ils devaient être proches, les bras du jeune homme enveloppant la taille de Romane.
Elle se sentait fébrile. Cela faisait seize ans que ses poumons avaient été préservés de nicotine. C’était le premier paquet acheté depuis des lustres et, déjà, la moitié était partie en fumée. Marion ne culpabilisait pas. Elle avait de bonnes raisons d’enchaîner les clopes.
Les antidépresseurs n’étaient pas efficaces face à certaines épreuves. Elle fit quelques pas le long du trottoir. Le vent soufflait en rafale, glaçant sa gorge et son cou. Elle s’en moquait, plus rien n’avait d’importance dorénavant. Dire qu’elle pensait pouvoir remonter la pente. Peine perdue ! Marion poussa la porte du premier bureau de tabac qu’elle croisa et s’offrit un paquet de cigarettes, geste qu’elle n’avait pas fait depuis la naissance de Romane.
Elle n’arriverait pas à lui cacher son trouble. Laurent lisait en elle comme dans un livre ouvert. Anxieuse, elle entra dans la première pharmacie qu’elle trouva sur son chemin et se procura une boîte de valium.