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Critiques de Claire Berest (854)
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L'épaisseur d'un cheveu

Encore un roman sur un féminicide me direz vous ! Oui mais celui-là est très différent des autres.

Très vite nous savons qu'Etienne a tué sa femme Vive. Ce sont les trois jours qui précèdent le drame qui nous sont racontés.

Trois jours où Étienne va basculer dans la folie meurtrière.

Etienne est un homme psychorigide, mais alors très, très psychorigide !

Il vit avec Vive depuis dix ans.

Au début "elle riait de tout chez lui, elle trouvait tout drôle et original. Ses agacements, son attention minutieuse aux détails,son incapacité à lâcher prise, ses extrapolations permanentes, sa difficulté à vivre son époque, mais aussi sa délicatesse, elle l'avait rendu beau."

Très vite ils avaient emménagé dans l'appartement hérité de la mère d'Étienne.

Etienne est correcteur dans la maison d'édition "l'Instant fou"(!). Il a fait des études littéraires pas vraiment abouties. . Elle était photographe et travaillait dans une association d'artistes. Si lui est très "coincé" elle était plutôt fêtarde. Elle aimait les expos, les rencontres avec les artistes,elle aimait rire et boire à l'occasion...

Etienne répétait intérieurement " Ça va bien avec Vive, nous sommes un couple solide". Il y a trois ans Vive est partie, il avait accepté une thérapie de couple, avait encaissé les mots qui lui "brûlaient l'estomac". " Il n'était pas encourageant. Il n'était pas surprenant. Il n'était pas marrant. Il était radin, grincheux, fragile, froid. Psychorigide !"

Etienne corrigeait ses livres avec une maniaquerie maladive.

Etienne avait été l'enfant unique d'une mère célibataire, fière de lui elle disait "Il a lu très tôt. Ce gamin, il lirait même le cul dans l'eau". Il s'était enfoncé dans la littérature au point d'être obsédé par la moindre faute de syntaxe, d'orthographe, au point de juger les auteurs qu'il corrigeait jusqu'à parfois ré-écrire des phrases complètes.

Depuis dix ans il achetait un abonnement à des concerts de musique classique. Le mardi était le jour sacré de la musique.

Mais un jour Vive lui dit "Etienne , je ne pourrai pas venir ce soir" il s'énerve " Tu es désolée ?! C'est Mahler ce soir! C'est tout ce que tu trouves à dire!". Comment ose-t-elle changer de programme au dernier moment ? C'est insupportable, irrespectueux...et à partir de là, à partir de ce petit écart de Vive, aussi fin que " l'épaisseur d'un cheveu" , la descente au enfer va commencer.

Alors oui c'est la triste histoire d'un féminicide, mais c'est surtout l'analyse minutieuse du chemin que suit un esprit "dérangé" qui va conduire inexorablement à l'irréparable.

Un lecture terrifiante, dans un style fluide , incisif, efficace.

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Rien n'est noir

Lire « Rien n’est noir », c’est accepter d’être ébranlé en se fondant dans la douleur et les déchirements de Frida khalo. Le corps fracassé , la verve haute et colorée comme ses peintures et ses tenues, Frida est devenue une icône. Le personnage pittoresque aurait-il évincé l’œuvre de l’artiste? Ses tableaux sont pourtant le reflet torturé de son âme dévorée par la passion et la mélancolie. Qui mieux qu’elle peut décrire la violence d’un corps broyé, corseté qui refuse d’enfanter et la perte sanguinolente de l’espoir? Regarder une de ses peintures, c’est entrer dans une intimité brutale et douloureuse. En palettes de couleurs, Claire Berest a admirablement réussi à retranscrire sa vie et ses tourments et à nous ouvrir les yeux sur une femme imparfaite, touchante et fabuleuse. Non vraiment, rien n’est noir. On l’a rêve juste debout, libre, dansant et en couleurs pour une mort joyeuse telle qu’elle la souhaitait.
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Rien n'est noir

Pour nous faire découvrir la vibrante et légendaire Frida Kahlo, Claire Berest choisit la couleur et un sens aigu de l'esthétique.

Bleu du ciel, bleu tendresse

Rouge sang, rouge passion

Jaune folie, jaune soleil

Noir rebelle, noir des yeux de Frida

Et, gris...orage et cendres.



Un roman au style vif et enlevé, sans fard ni pudeur.

Fresques et frasques en couleurs.

Amor de mis amores.



Un roman puissant, éclatant de lumière et de sensualité.



Dans cette histoire, l'ambiance est à l'amour brûlant, le désir vivifiant, la passion dévorante.

Peintures, fêtes, exubérance.



Mexico 1928. L'atmosphère s'installe en bleu cobalt.

Frida Kahlo, jeune fille intrépide, insolente, difficile à impressionner, décide de conquérir le fameux grand peintre révolutionnaire mexicain, l'artiste muraliste Diego Rivera.

"Le Lénine du Mexique" a la réputation d'un insatiable et fatal séducteur.



Une histoire d'amour et d'art, au tempo presto agitato, et haute en couleurs.

Frida et Diego le duo sulfureux.

"Comment deux peintres si absolument différents s'aiment-ils avec une telle rage ?"



Frida Kahlo arbore ses origines indiennes comme un étendard, une parure colorée magnifique, une fierté, une distinction reflétant la culture mexicaine chère à son coeur. Couleurs, bijoux, fleurs, à profusion.

Décrite comme une jeune femme bouillonnante, le corps et l'esprit en effervescence.



Une maîtresse femme, fantasque et libre de ses choix, malgré la prison de ses souffrances suite au grave accident dont elle fut victime à dix-huit ans.

"Elle peint parce que son père lui a dit, un jour, qu'il fallait apprendre à regarder, et, par-delà, à voir, elle peint parce que c'est tout ce qui lui reste".



Le corps fracassé, elle se relève, plus déterminée encore, et elle passera son existence à dévorer la vie sans limite, se jouant de tous les excès.

Elle, "elle peint pour s'abriter".

Mais la douleur est bien là, tout en elle.



Une femme de caractère, imprévisible, aux blessures inscrites dans la chair, brisée et meurtrie ; une femme s'offrant d'être scandaleuse, comme une revanche sur une existence semée d'embûches.



Ses tableaux crient l'expression de ses joies et les douleurs de son corps, de son esprit, des larmes transformées en gouttes de peinture.

"Elle peint une nécessité intérieure.

La vérité du désarroi".

*

Ayant apprécié lire il y a quelques années "Gabriële" de Claire et Anne Berest après avoir vu l'expo Picasso-Picabia, j'ai préféré ce roman "Rien n'est noir" à "Artifices", toujours sensible au thème de l'art qui ouvre des portes sur un imaginaire infini.

Je connaissais très peu l'histoire de cette artiste et j'ai beaucoup aimé en découvrir une partie avec ce roman.

*
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Bellevue

Le récit de ce roman pour moi représente tout à fait une bouffée delirante , ou une entrée dans une pathologie psychiatrique qui s'apparente à la psychose Manico dépressive ..... Avec Almac l'héroïne en pleine crise hypomaniaque qui ne dort pas qui est dans un délire tres productif puisque Thomas B n'est que l'objet de son délire et l'alimente .

Évidemment l'élément declencheur est son âge , ses trente ans ... On peut imaginer qu'elle était fragile avant à tendance dépressive et le jour de ses trente en elle décompensé sur le plan psychologique.

Les chapitres alternent les fruits du délire sa construction , ses crises de paniques et d'angoisse .

Elle n'évoque que des hommes Paul son mari procureur qu'elle dépeint comme quelqu'un d'assez distant ...

Il y a Egalement un rapport aux sexe , des termes employés qui sont assez crus ... Elle est desinhibée.

On a la description parfaite du dédoublement de personalité avec des descriptions d'elle vu de l'extérieur ...

Son esprit est complètement envahi , elle a une fuite des idées , c'est comme si sa pensée ne pouvait pas ralentir .

Elle est incontrôlable, il y a une abolition totale du discernement , son esprit est en pleine exaltation.

Elle est écrivain et Thomas B écrivain et éditeur ..

Toute l'histoire tourne autour d'une rencontre avec ce dernier pour une publication d'un livre.

Elle s'invente des jours avec lui des relations intimes qui sont très convainquantes ...

Les signes d'angoisses sont omniprésents et la paranoïa avec l'interprétation de certaines choses laisse à évoquer que cette femme est dans une souffrance extrême .

Les chapitre ou sont évoqués les urgences psy , sont assez classiques ... Cependant avec la médication et le cadre du lieu elle se rend compte du mal a ordonner sa pensée .

Elle fait souvent référence a la beauté , la dévalorisation de l'estime de soi à 30 ans .

On peux se demander ... Mais qu'à vecu cette personne pour perdre la raison et etre dans un tel état d'hypomanie .....???

Sa pensée est envahie et elle déambule dans les rues , elle est auto mutilée ... Signe d'une souffrance psychologique extrême.... L'automutilation calme l'anxiété car la douleur prend le dessus.

Ce livre qui se lit rapidement n'écessite à mon avis un peu de connaissance sur la psychiatrie et le mécanisme du délire , la souffrance mentale , les crises de paniques , l'exaltation ... Car il y a un panel d'éléments cliniques assez intéressant . Sinon il y aura des détails qui seront occultés. Ce qui serait dommage , quant on est soignant en prêchait rie on peut etre rencontré a ce genre de personnalités .... Et qui apres une mise sous traitement redeviennent normaux.... Merci babelio ,Merci les éditions Stocks !!!!

Peux être n'est ce simplement une dépression reactionnelle a son âge 30 ans qui l'angoisse tellement qu'elle n'a plus les facultés a se recentrer sur elle même .

Roman très intéressant et tres bien écrit avec une bonne connaissance de la pathologie mentale décrite
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Rien n'est noir

Un chapitre, une couleur…

En nous déclinant ainsi toute une palette de couleur, Claire Berest nous raconte Frida Khalo. Sa Frida Khalo.



Le bleu de la « Casa Azul », la maison de Frida, la source originelle et d’inspiration, de création.

Le rouge de la passion, de celle qui la lie à Diego, mais aussi de la douleur, et du sang.

Le jaune enfin, solaire et chaud, mais si fragile...



Rien n’est noir est une biographie romancée donc, au plus intime de Frida, dans une vision très personnelle de l’auteur. C’est ainsi que la magie de la peintre opère : elle ne peut laisser quiconque indifférent et fait naître chez chacun des sentiments multiples et, à chaque fois, très personnels.

Là où l’auteure décrit la femme amoureuse, passionnée, j’ai aussi retenu la féministe, la femme indépendante. Dans la description de la femme blessée, dans sa chair et dans son désir de maternité, au-delà de son courage indéniable, j’ai aussi vu la femme-enfant, perdue. Derrière la femme-peintre œuvrant à l’instinct, j’ai décelé une culture certaine et des convictions ancrées. J’aurais d’ailleurs aimé rencontrer dans ce livre la militante, la femme politique, et politisée…



Mais Frida reste insaisissable. Et cette belle biographie, enflammée et dithyrambique, m’a au final (et étrangement) plus interrogé sur l’auteure, cette dernière déclarant par rapport à son processus d’écriture :

« Je suis dans le corps, la bouche, les bras, les sens, les douleurs et les joies de chacun de mes personnages, et ici tout particulièrement, je suis Frida. ».

Pour qui connaît bien la vie et l’œuvre de Frida, il est intéressant d’analyser ce qui a été ici retenu, et plus encore, omis…

Ma curiosité est piquée, je reviendrai vers Claire Berest, assurément.
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Gabriële

Anne et Claire Berest réhabilitent la mémoire de leur arrière grand-mère : Gabriëlle Buffet-Picabia qui a traversé les années 1908/1930 avec tous les artistes qui ont réinventé la beauté et la société !

Gaby à 17 ans est une jeune femme intrépide, indépendante et compte le rester : elle va s'inscrire à la Schola Cantorum car le Conservatoire national de Paris a refusé son admission en classe de composition musicale au motif que les femmes ne sont pas admises ! Elle va avoir Gabriel Fauré et Vincent d'Indy comme maîtres, et ce dernier va la pousser à partir s'installer à Berlin ( 1906).

Mais, elle va rencontrer l'homme de sa vie : Francis Picabia qui la séduit par son talent de peintre impressionniste, sa créativité, sa richesse, son originalité et, elle va s'effacer devant cet artiste excessif, opiomane, dingue d'automobiles, de femmes !

Elle va lui servir de " manager " ( terme qui n'existait pas à l'époque ! ) pour l'aider à vendre ses toiles, valoriser son art et, c'est avec lui qu' elle va rencontrer, fréquenter tous les peintres de l'époque et des musiciens tout aussi célèbres : Edgard Varese, Debussy, Busoni, Ysaÿe, Vieuxtemps ! Elle sera aimée par Marcel Duchamp, Stravinsky, deviendra la tendre amie et complice de Guillaume Apollinaire, elle habitera à Paris, à New-York, Berlin, Zurich, Barcelone, Eteval ( Jura ), Saint Tropez et Cassis...et entretemps : elle aura 4 enfants qu'elle néglige car elle est trop occupée à " accoucher" et à guider les précurseurs de l'Art abstrait, les futuristes, les " Dada ", et les novateurs du Cubisme ! Elle accepte les infidélités, les tocades de son génial mari " pas de jalousie, pas de rancune..avec l'art comme unique urgence ", elle a compris que Francis veut une mère, une épouse parfois, une amante, une pute ! Même la guerre de 14/18 ne touchera pas son mari car il a trouvé une astuce pour partir soi-disant à Cuba : la patrie familiale et, il est resté éloigné 2 ans 1/2 pour finalement ouvrir sa galerie à Paris !

Elle a rencontré tous ceux qui ont compté dans le domaine artistique, musical et mondain. Picabia lui présentera la femme avec qui il veut se marier et quand il mourra en 1953 : elle retournera à New-York vivre avec Duchamp, mais elle aidera son amie : Elsa Schiaparelli à devenir styliste à Paris, elle cachera sa bru pour éviter la déportation. Bref : ce fut une femme intelligente et passionnée qui mourut de vieillesse à 104 ans !

Une biographique romancée, documentée de 467 pages, ou les noms prestigieux des artistes de cette époque l'emportent sur les émotions attendues !

L.C thématique de juillet 2022 : un prénom dans le titre.

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Rien n'est noir

Frida, à la fois belle et cabossée. Libre et tellement amoureuse. Forte mais tellement fragile. Frida la provocante, fantasque.

Je me suis plongée toute entière dans les amours volcaniques, à la fois sincère et destructeur. (J'ai souvent eu envie de fracasser la tête de Diego Rivera).

Dans une explosion de couleurs, Claire Berest nous offre un livre époustouflant. L'écriture, sublime, sublime encore plus cette artiste fascinante.
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Artifices

Premier audiolib : 7 heures d'écoute, on peut caresser son chat, sans s'interrompre, pour tourner la page!



le 14 juillet 2000 le feu d'artifice couvre le bruit d'une tuerie ...7 morts.



Artifices c'est tout un univers.

Des histoires passionnantes qui vous happent et se percutent malgré leurs horizons très différents.

Des personnages attachants.

Un récit multidirectionnel qui exploite différentes pistes .



Une belle richesse dans les thèmes qui se croisent, le cri de Munch, les orchidées , les performances d'Abramovic, le syndrome de Munchausen par procuration..l'art en général, la difficulté de vivre de certains en particulier...



L'écriture est magnifique, leste, dramatique et drôle..un régal..juste un peu trop long.





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Artifices



Merci à audiolib et à la plateforme netgalley !



Ce roman de Claire Berest est très original et (d)étonnant ! On flirte avec le polar, le personnage principal Abel Bac étant un flic, sauf qu'il est pour le moment suspendu de ses fonctions pour de mystérieuses raisons...



Abel Bac est un homme taciturne et angoissé, entouré d'une grande collection d'orchidées dont il prend grand soin. C'est un policier exemplaire et consciencieux et sa collègue Camille, très cash, se demande bien pourquoi il est suspendu et cherche à comprendre.



Abel fait la rencontre de sa voisine Elsa, alors qu'elle a bu et qu'elle se trompe de porte, pensant rentrer chez elle. C'est une femme très bavarde, extravagante, spécialiste de l'art contemporain. Ça tombe bien car Bac est secoué par plusieurs installations artistiques qui ont lieu dans trois musées parisiens, orchestrée par la célèbre mais anonyme Mila. Il a le sentiment qu'il est la cible directe de ces happenings...



L'univers de l'art contemporain est parfaitement bien décrit et rarement abordé dans la fiction. Ce roman est subtilement truffé de références artistiques de Munch à Marina Abramovic en passant par La Fontaine.



Les personnages, bien que tous un peu tarés, sont très attachants. Les dialogues sont vifs, l'écriture métaphorique et contemporaine, presque jeun's, mais toujours dans le bon ton. Je me suis régalée.



Une lecture haletante. On veut vraiment savoir le lien entre tous ces personnages et on ne lâche pas le livre. Légère déception malgré tout concernant la fin, que j'espérais plus explosive et surprenante, mais c'est un super roman, à l'image de sa couverture !













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Rien n'est noir

Rien n'est noir Pour Frida, quelque soit le drame, le chagrin auquel elle est confronté !



C'est un modèle de combativité, de vie et d'amour.



Claire Berest retrace sa vie, à travers les couleurs qui la caractérise. La vie haute en couleurs, à l'image de ses peintures est romancée pour nous parler de Frida, la femme avant la peintre.

Son amour pour Rivera, son accident traumatisant, ses fausses couches, ses amants, les tromperies de son mari.



Frida est vivante, même si elle est toute cassée à l'intérieur. On bouillonne de vie en lisant le livre de Claire Berest.

Un vrai régal pour les yeux et l'âme.
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Rien n'est noir

Depuis que j’ai découvert Frida Kalho dans une très belle exposition à Gênes il y a quelques années et ressenti un gros coup de cœur, tous mes amis m’offrent romans, livres d’art ou autres objets à son effigie assez régulièrement.

C’est ainsi que j’ai découvert le très beau roman de Claire Berest. Il est assez rare – et d’autant plus précieux - que le style soit en si parfaite harmonie avec le récit. La vie et l’œuvre de Frida Khalo sont flamboyantes. Pour quiconque a déjà vu un autoportrait, on ne peut qu’être touché par l’explosion de couleurs, le regard franc et scrutateur, la barre de sourcils fournie, la chevelure transformée en œuvre d’art avec sa profusion de fleurs et rubans colorés. Impossible d’oublier ce regard quand on l’a croisé.

L’auteur narre l’accident dont a été victime la jeune mexicaine, la laissant lourdement handicapée, puis la rencontre avec Diego Rivera, la folle passion qui les unira jusqu’au bout, les voyages aux Etats Unis, la reconnaissance de leur talent, les expositions, le parti communiste, les fêtes, l’alcool, la musique, le sexe, les trahisons…

Frida est un personnage digne de roman : nul besoin d’enjoliver, d’inventer des épisodes. Sa personnalité éruptive, sa soif d’amour, son talent, sa créativité – mais aussi ses souffrances, celles du corps qui jamais ne la laissera en paix, sa jalousie, son désir d’exclusivité impossible à assouvir avec un mari comme Diego - sont extrêmement bien restitués. On sourit, on s’attendrit, on est surpris par tant de liberté, d’indépendance, de volonté – elle force la rencontre avec Diego qu’elle convoite en secret - chez une jeune femme qui a vécu dans les années 30.

On succombe aussi à Diego, peintre aux fresques murales gigantesques, pas vraiment beau mais que toutes désirent, jouisseur sans relâche de toutes les chairs – et jusqu’à la dernière minute totalement éprise de Frida.

Magnifique roman 😊.

Challenge ABC 2021-2022

Challenge MULTI-DEFIS 2021

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L'épaisseur d'un cheveu

Pourquoi?

Comment?



Anne Berest nous convie à creuser ce qu'il y a derrière ces interrogations.



Un homme, une femme, des autres (silhouettes floues), « l'épaisseur d'un cheveu », des vies qui basculent, du sang, des destructions.



Au scalpel, l'auteure fouille l'homme coupable.

Au plus profond de son mal être, elle décortique ce qui le constitue, ce qui l'abime, ce qu'il recherche en vain.



Il y a chez cet être un souci de la perfection, une recherche de reconnaissance telle qu'elle en devient pathologique et ni sa femme, ni ses collègues, ni ceux qui l'entourent ne peuvent les satisfaire.

Enroulé sur lui-même, lové dans ses doutes sans justification, auto-destructeur qui détruit ce qui l'entoure et va jusqu'au crime.



Dès le départ du livre, nous le savons coupable et pénétrons dans le labyrinthe qui le constitue.

Parfois nous le plaignons, nous avons envie de le bousculer, de le ramener à la réalité.

Souvent nous nous sentons dépassés par l'esprit qui se noie, qui regarde les autres.

Ils sont comme des ennemis à combattre, à abattre. Particulièrement sa femme, sa chose, qu'il étouffe de sa jalousie, de ses exigences et qu'il veut sienne sans considérer ce qu'elle peut être, lui impose sans accepter de recevoir, bref un être qui se débat et crée une ambiance démoniaque que nul ne comprend ou ne peut comprendre.



Nous en suivons la descente en enfer jusqu'à l'irréparable.

La folie dérange, la folie rend mal à l'aise.

Un livre réussi qui tient en haleine et soulève des questionnements.

L'homme est ici à un moment particulier de sa vie, presqu'une conclusion à ce qu'il fut et est. On ne peut que s'interroger…
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Rien n'est noir

Virevoltante et révoltée. Chatoyante et colorée. Telle est Frida Kahlo.



Un portrait haut en couleurs à l'instar de l'artiste, de ses robes et bijoux, de sa vie. Meurtrie. Obnubilée par Diego, son amour pour toujours. Une relation tonitruante, obsessionnelle, passionnée. Faite de deuils, de compromis, d'absolu, de fêtes, d'alcool, de voyages et de peinture, qui la mènera de New York à Paris. Elle finira son existence dans son pays natal, le Mexique, reconnue telle la grande dame qu'elle a été.



Un très beau roman, bien écrit, au style rapide et saccadé tel un essoufflement, une respiration en apnée, celle de vivre plus que jamais.
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Rien n'est noir

Frida, 



Je te connais depuis plusieurs années maintenant. Je t’ai découverte au lycée dans le film qui porte ton nom ; où tu étais magnifiquement mise en valeur par Salma Hayek.  



Mais alors ce roman… Que peut-on écrire après un tel coup de cœur ? 



Claire Berest a romancé ta vie comme tu le mérites, Frida. Avec un vocabulaire soutenu aussi riche en poésie que ta vie l’a été en malheurs. 



A chaque nouveau chapitre, une nouvelle couleur. Comme tu es parvenue à reproduire les douleurs de ton corps et de ton esprit en peinture. 



Sourcils effrontés, fleurs dans tes cheveux tressés, bagues aux doigts et boucles d’oreille luxuriantes. Communiste engagée, sexualité débridée, multiples partenaires. Tu étais comme ça Frida. 



Femme amoureuse d’un grand peintre mexicain. Couple indissociable et mythique qui s’est aimé dans la rage. L’éléphant et la colombe. El elefante qui de sa trompe t’a trompé un nombre incalculable de fois. Cet amour toxique qui a guidé ta vie et empoisonné tes ambitions. 



Malgré ton désir puissant d’enfanter, tu n’auras jamais pu avoir de descendance. La faute à l’Accident qui t’aura laissé handicapée à vie. 



« C’est comme si elle était une incarnation du tragique qui haïrait toute tragédie. » 



C’est ça Frida. C’est excellement bien retranscrit par Claire Berest. Une plume sublime pour une vie haute en couleurs. 



Tu étais une « fucking wonder » comme tu le criais à New York avec tes amies. Une « badass » aux milles carnations. 



Frida, tu n’as jamais laissé l’obscurité t’atteindre. Rien n’est noir dans ta vie. Tu étais un authentique tourbillon pittoresque. 



Je referme le livre la gorge nouée d’avoir eu la chance de parcourir ta vie avec justesse. 



Ton portrait trône sur mon bureau. Je te connaissais bien avant mais aujourd’hui, en achevant ce roman biographique, je peux affirmer que tu resteras longtemps à cette place. 
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Artifices

Abel Bac est un flic mis à pied pour une raison qu'il ignore.

Solitaire, il vit mal cette situation.

D'étranges faits en rapport avec son passé sont publiés dans la presse.

Mila, une artiste très en vogue mais complètement anonyme est en train d’exécuter un étrange plan.

Abel commence à presque perdre la raison.

Quelle imagination !

De la pure fiction qui part assez loin dans tous les sens.

J'avoue que même le livre terminé, certains faits m'ont échappé.

Une écriture aisée qui entraîne et donne envie de démêler tous ces nœuds.

Les chapitres alternés sur Abel et sur Mila, assez longs au départ, deviennent de plus en plus courts quand le lien entre les deux se resserre.

J'ai plutôt apprécié cette lecture et cette histoire, me demandant souvent où l'auteure allait chercher tout ça.
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L'épaisseur d'un cheveu

Claire BEREST. L’épaisseur d’un cheveu.



Dés les premières pages de ce roman, nous en connaissons l’épilogue. Nous sommes face à un banal féminicide ! Étienne Lechatellier, correcteur pour une maison d’édition, tue son épouse, Violette, dite Vive, photographe. Et pourtant, lorsqu’il parle de son couple, Étienne n’a que ces mots pour le décrire : « Ça va bien avec Vive, nous sommes un couple solide ».



Avec talent, Anne BEREST, décortique les relations conjugales. Étienne et Vive sont mariés depuis huit années. Ils ont la quarantaine, vivent à Paris, sont propriétaires de leur appartement, héritage venant de la mère d’Étienne. Le récit de leur quotidien et en particulier des trois jours précédant le meurtre sont sidérants. L’usure du couple est flagrante. Chacun veut vivre sa vie. Étienne n’a t-il pas été trop dirigiste dans son couple. Un emploi du temps minuté, des sorties quasi imposées, un rituel immuable pour les vacances …. Il souffre d’un complexe d’infériorité, de persécution, depuis son enfance. C’est un homme torturé par ses échecs, incompris dans son travail, n’acceptant nulles remontrances. Un véritable macho. Cependant cela n’excuse pas le geste fatidique exercé sur sa femme. Vive a besoin de respirer, d'assumer son autonomie.



L‘analyse des trois journées précédant le drame est éloquente. Chaque moment est décrit au centimètre près. Le comportement des deux personnages nous inclus dans cet univers rempli de silences, de non-dits, de secrets. Il y a trois ans, le couple, au bord de la rupture a consulté un conseiller conjugal… Étienne ne veut pas vivre seul...Et il refuse de perdre Vive…. Quel est le cheminement de sa pensée. Pourquoi a-t-il mis fin aux jours de son épouse ?



Autant la plume de Anne m’avait séduite avec son roman « Rien n’est noir », décrivant la vie de Frida KAHLO, autant je me suis senti perdue dans les méandres de la vie de Étienne et Vive. Un fait divers banal, classique, triste reflet d’une relation amoureuse qui se distend. Heureusement que toutes ces relations imparfaites, « ratées », ne s’achèvent pas de la sorte. Il y a des moyens classiques pour rompre un mariage, une longue relation sans attenter à la vie de sa conjointe et vice versa. Je préfère le livre de Patrick BESSON : « Ceci n’est pas un fait divers ». Un roman de qualité moyenne.

(21/09/2023).


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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L'épaisseur d'un cheveu

Claire Berest décortique de façon presque chirurgicale dans son nouveau roman L’épaisseur d’un cheveu le délitement d’un couple jusqu’à la violence imprévisible du féminicide.



Brins d’histoire

Étienne Lechevallier est correcteur pour les éditions de l’Instant fou. Seulement, il ne se limite pas à corriger les fautes, retoucher de-ci de-là des tournures de phrases et remettre une virgule pour laisser circuler la lecture. Non, Étienne peut réécrire presque complètement les ouvrages qui tombent entre ses doigts. Il ne supporte aucune déviance, aucune familiarité et aucun contresens.

Vive, sa femme, est photographe au carnet d’adresses très fourni. Elle travaille quelques après-midi à l’association Nid des Arts.



Étienne et Vive partagent leur vie depuis dix ans. Il est plus juste de dire qu’il partage le même appartement, tant leurs relations se sont délitées. Le concert du mardi soir reste le seul moment de partage de leur vie commune.



Le lundi, Vive organise un vernissage auquel Étienne est convié. Vincent de Gazeau, son ami de toujours, est aussi présent. A partir de cet événement, l’inévitable va se produire trois jours plus tard !



À chaque fois, Étienne rate “à un cheveu” tout ce qu’il touche : par exemple, la mention “Très bien” sur sa thèse par rapport à un malentendu ou le concours des Chartristes.



C’est aussi à un cheveu de sa vie que celle de sa compagne va basculer dans l’horreur.



Féminicide désossé

Avec ce récit qui aurait pu s’appeler chronique d’un féminicide annoncé, Claire Berest démontre lentement l’évolution d’une personnalité masculine au bord du précipice qui va plonger dans l’irrationnel. Elle montre le moment de basculement où la folie prend le pas sur la raison. L’analyse fine et précise ne peut que déboucher sur l’impensable.



L’écriture comme d’habitude est maîtrisée mais elle s’étire, s’étire longuement frisant l’ennui, comme le peu de nouveauté dans la vie d’Étienne, notre narrateur.



La personnalité d’Étienne est l’objet de cet ennui. Il est engoncé dans sa rigidité maladive avec ses conduites habituelles qui obligatoirement débouchent sur la colère dévastatrice. En tout cas, chaque ligne ajoute à la certitude que l’explosion de la violence est irrémédiable. C’est insupportable. Le malaise grandit au fil des pages. Il devient étouffant.



Claire Berest montre l’engrenage intellectuel dans lequel s’enferme son héros jusqu’à faire douter le lecteur sur la responsabilité de sa femme dans ce féminicide. Car, Vive appuie, de manière trop forte, sur les difficultés qu’il rencontre. Elle sait son manque de confiance et l’abus des rituels qu’ils utilisent pour continuer à pouvoir vivre. Et, pourtant, la crise est pour elle un point vers l’évolution de son couple.



Seulement, est-ce qu’une crise pour une prise d’autonomie doit déboucher sur un féminicide ? Et, là, on est au cœur de la problématique posée par Claire Berest. Car, on est tous un peu un Étienne et on est aussi tous un peu une Vive. Brillant !



Ce roman n’est pas facile à lire. Le malaise s’y répand jusqu’à l’inévitable. Car, nous, lecteur, on reste voyeur, comme souvent dans la vie réelle. Et, ça de la savoir, c’est insupportable !



Alors, votre avis ?
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Artifices

Un polar atypique avec un flic plein de tocs qui sort de l'ordinaire. Grâce à son alternance de trois points de vue, cette enquête captive rapidement le lecteur et intrigue. Certes, j'avais deviné certaines ficelles toutefois, la fin m'a surprise. L'humour, l'ambiance art contemporain et le caractère du flic font la force de ce titre qui mérite son prix littéraire (prix du Livre à Metz).
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Rien n'est noir

Dans la nuit du 13 juillet 1954, Frida Kahlo meurt d'une grave pneumonie à cinquante quatre ans.

Ce sera la version officielle.



Elle était physiquement et psychologiquement « détruite » par toutes les séquelles qui lui avaient brisé son corps suite à un accident, et cela malgré les dizaines d'opérations qu'elle avait subies dans sa courte vie, dont l'amputation de sa jambe l'année précédente.

« Détruite » aussi par les fausses-couches et les avortements qu'elle a dû supporter.

« Détruite » aussi par toutes les infidélités de « son éléphant » de mari, le peintre Diego Rivera, qui avait même eu une aventure sexuelle avec Cristina, la propre soeur de Frida.

*



Cette artiste au tempérament de feu, à la vie hors du commun et trépidante aura eu un destin d'exception. Frida va devenir en quelques décennies, par ses engagements politiques, le symbole du Mexique et du féminisme.

Beaucoup de Lobby aujourd'hui se sont emparé de l'image de cette métisse, première femme peintre reconnue internationalement, de cette boiteuse et handicapée, communiste et aux tendances bisexuelles.



Pire, l'image de Frida la mexicaine, dont ses origines ne sont pas de ce pays, n'a jamais été aussi « tendance » et elle est aussi « broyée » aujourd'hui par le consumérisme d'une société capitaliste.



Si Frida Kahlo revenait sur terre, elle serait d'une grande colère et déception et chasserait inévitablement tous ces marchands du Temple.



Le visage de Frida avec ses célèbres sourcils en aile de corbeaux fait vendre, l'icône qu'elle représente est devenue malheureusement un vecteur marketing. Des poupées Barbie, des Tee-shirt, du vernis à ongle, une ligne de Make-up, des posters peints et édulcorés par d'autres artistes, des valises, etc., sont vendus à travers le monde à son effigie.

*



Il n'est pas facile de se repérer parmi les innombrables biographies et les livres écrits sur cette artiste unique qu'était Frida Kahlo. Bien que je connaisse déjà beaucoup de choses sur cette peintre, mon choix s'est porté sur « Rien n'est noir » de Claire Berest, car j'avais été séduit par la biographie de son arrière-grand-mère « Gabriële », écrite à quatre mains, avec sa soeur Anne Berest.





J'ai beaucoup aimé la plume incandescente de Claire Berest, car c'est avec une grande sensualité, qu'elle a parlé de la vie de Frida. L'auteure nous remémore souvent par son style, que l'artiste a vécu un long et indescriptible calvaire avec son corps meurtri de femme.



Une artiste qui fut cependant une des très rares femmes à s'être fait connaitre en tant que peintre au cours du siècle dernier, malgré qu'elle ait vécu vingt-neuf ans avec de grandes douleurs.

D'ailleurs Frida Kahlo, dans un courage exemplaire, peignait souvent alitée.

Sa souffrance était sa seule source créatrice et il n'a qu'à voir les tableaux qu'elle peignait pour s'en rendre compte.

A l'écrivain André Breton, qui n'avait décidément rien compris à son art, Frida aurait écrit :

-« Ils pensaient que j'étais une surréaliste, mais je ne l'étais pas.

Je n'ai jamais peint de rêves, mais ma propre réalité. »

*



Pour beaucoup comme pour moi, le style de Frida Kahlo se classe entre le naïf, le fantastique et le surréaliste et est bien-sûr anticonformiste. Son premier autoportrait de 1926 a même l'esthétisme d'un Modigliani.

Frida Kahlo peindra plus de 150 tableaux.

Mais l'artiste est plus célèbre encore pour ses plus de 55 autoportraits qu'elle a peints tout au long de sa vie.

Des toiles souvent émouvantes, bouleversantes, parfois dérangeantes. Elles semblent être comme un journal intime et visuel où l'artiste raconte par la peinture, sa souffrance, ses maux, sa famille et des évènements de sa vie.

Ce qui est révélateur, c'est aussi la noirceur de certains tableaux qui s'inscrivent dans la période où la santé et le moral de Frida se dégradent.





La première exposition de Frida Kahlo aura lieu en 1953 au Mexique.

La petite Frida, maigre à l'os et sans âge reçut des médecins l'interdiction formelle de quitter son lit.

C'est donc sur son lit d'hôpital qu'elle fut transportée jusqu'à sa galerie.

Une foule immense se pressait pour admirer les toiles au style inimitable, de l'artiste.

*



« Les visiteurs, écrit Claire Berest, touchaient son lit, sa jupe, ses mains baguées comme on effleure une sainte aux pouvoirs thaumaturges, comme on vole un morceau d'invisible, Diego se souvient. »

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Rien n'est noir

Quand Frida Kalho a eu son terrible accident qui l'a complètement cassée, sa carrière de médecin s'est aussitôt achevée . A son grand désarroi, elle est obligée de rester allongée de nombreux mois. Pour passer le temps, elle demande à son père de lui acheter de la peinture et des toiles.

Un jour, elle rencontre celui qu'elle admire par dessus-tout, Diego Rivera qui va devenir très rapidement son époux malgré leur différence d'âge.

C'est l'amour fou entre eux, un amour tellement fort que Frida accepte les incartades nombreuses de son mari.

Merci à NetGalley et aux éditions Stock pour leur confiance.



Claire Berest a écrit un roman couleur. En effet, chaque chapitre porte une couleur différente suivant la ville où se trouvait Frida mais aussi suivant ses humeurs. Ainsi le bleu pour Mexico, décliné dans tous ses tons, rouge pour les Etats-Unis, pays qu'elle déteste, retour à Mexico en jaune, gris cendre pour le tout dernier chapitre. Rien n'est noir en effet. Les peintres savent bien que le noir n'est pas une couleur.

Frida est une femme indépendante, qui sait ce qu'elle veut. Elle dessine pour oublier ses terribles douleurs mais aussi par plaisir. Ses peintures reflètent son humeur la plupart du temps. Ainsi quand Diego décide de divorcer, elle va peindre "les deux Frida" qui représente La Frida colorée aimée par Diego et celle avec la robe de mariée qu'elle s'était refusée à porter, la Frida que Diego n'aime plus armée d'une paire de ciseau prête à couper une veine de ce coeur.



Frida n'est pas intéressée par la célébrité, elle peint quand elle en a envie. Ce qu'elle désire le plus, c'est l'amour exclusif de l'homme de sa vie, Diego.



Reconnaissable entre toutes avec ses sourcils très fournis et sa moustache qu'elle assumait complètement, elle a séduit de nombreux hommes dont Trosky.



J'ai donc été passionnée par ce roman. La vie de Frida est une vie tumultueuse, passionnée comme l'était cette femme. Un caractère entier, une femme indépendante.



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