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Critiques de Claire Berest (854)
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Gabriële

Un livre où l'on croise Picasso, Duchamp, Apollinaire, Picabia, etc. ne pouvait être qu'intéressant. Et pourtant, je suis déçue.

On apprends des choses, quelques évènements historiques sont intéressants ; c'est indéniable.

Mais malgré une période riche en mouvement artistique, une 1er guerre mondiale traversée, des séjours à New-York, des personnages illustres, on ne rentre pas dans le récit, on devient un spectateur un peu désabusé.

Le style est poussif et répétitif. Il y a peu de rythme, de dynamisme et cette lecture fut laborieuse.

C'est dommage.

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Rien n'est noir

Quel récit flamboyant ! En quatre partie aux couleurs primaires, bleu rouge et jaune et noir pour la fin,Claire Berest peint le portrait d'un couple d'artistes mythiques du 20è siècle : Frida Khlalo et Diego Rivera que tout oppose physiquement et graphiquement. Frida et Diego, c'est un amour inconditionnel. D'un côté, Frida, écorchée vive dans sa chair et dans son âme, victime de la polio à 6 ans et d'un terrible accident de tram en 1925 qui la laisse horriblement mutilée; de l'autre, Diego tout dévoué à ses fresques murales - un Giotto des temps modernes - , volage, grandiose, exubérant, essaimant une progéniture reconnue ou non à gauche et à droite. Deux styles de peinture très différents : Frida autodidacte qui peint par refuge de petits tableaux où elle expie sa souffrance, Diego, peinture de fresque murales à caractère social.

Enfin, une chose magistrale dans le chef de Diego : il n'est pas jaloux de la reconnaissance de sa femme et la pousse à exposer. Suffisamment rare dans le monde de l'art pour être souligné. Un récit court, intense, coloré, sensuel. A recommander
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Gabriële

Ce beau roman est d’abord une histoire de famille. D’abord l’histoire de deux sœurs, Anne et Claire Berest, qui jusque-là suivaient des trajectoires individuelles. Après avoir chacune publié des romans, elles se sont retrouvées autour de ce projet. Ensuite l’histoire d’une mère qui ne «parlait jamais de son père, ni de ses grands-parents», laissant la part belle à sa mère qui a échappé aux camps de la mort, contrairement à sa famille. C’est enfin l’histoire d’une arrière-grand-mère morte de vieillesse en 1985, à l’âge de 104 ans.

«Nous ne sommes pas allées à l’enterrement de cette femme, pour la simple et bonne raison que nous ne connaissions pas son existence» expliquent les deux sœurs dans leur avant-propos, avant d’ajouter que de longues années se sont écoulées avant qu’elles ne s’attaquent à ce pan de leur généalogie : « Nous nous sommes alors lancées dans la reconstitution de la vie de Gabriële Buffet, théoricienne de l’art visionnaire, femme de Francis Picabia, maîtresse de Marcel Duchamp, amie intime d’Apollinaire. Nous avons écrit ce livre à quatre mains, en espérant qu’il y aurait du beau dans ce bizarre. Nous avons tenté une expérience d’écriture en tressant nos mots les uns avec les autres, pour qu’il n’existe plus qu’une seule voix entre nous. » Le résultat est plutôt réussi, car les romancières ont pu puiser dans une abondante documentation et confronter leur ressenti à des lettres, témoignages, écrits et œuvres qui sont autant d’indices, autant d’histoires habilement mises en scène, à commencer par la rencontre entre cette jeune femme au caractère bien trempé et cet artiste insouciant, passionné de belles voitures. Autour de la table familiale, elle jouera l’indifférente et niera même l’intérêt qu’elle porte à ce «rastaquouère» invité par son frère, avant de céder à la belle énergie et à l’enthousiasme de Picabia.

Au lieu de retourner à Berlin où l’attend son maître de musique qui a entrevu dans ses premières compositions le potentiel de son élève, elle choisit la vie de bohème, les voyages-surprise et les fêtes de Francis. C’est que, derrière ces enfantillages, elle a repéré le potentiel révolutionnaire de ses œuvres. Un potentiel qu’elle veut faire éclater, qu’elle entend aussi expliquer. Théoricienne de cet avant-garde, elle va endosser sa mission corps et âme. Pourtant « jamais Gabriële ne parlera d’amour. Jamais elle ne dira: je l’aimais et il m’aimait. Ce qui se passe entre eux est un face-à-face d’où jaillissent la pensée et la création, c’est le début d’une infinie conversation, au sens étymologique du terme, aller et venir sur une même rivière, dans un même pays. »

Leur mariage est avant tout une association au service de l’art qu’il vont partager et défendre, lui avec sa folie, elle avec sa raison. Mais l’exclusivité de cet engagement aura son prix. Ainsi, les enfants qui vont naître les uns après les autres sont plutôt considérés comme des obstacles qu’il faut écarter et mettre en pension en Suisse. Si Gabriële ira de temps en temps leur rendre visite, Francis préférera la compagnie de ses amis et maîtresses. Des écarts qu’il avouera à celle qui lui est indispensable et qui donnera lui à quelques scènes d’anthologie comme cette convocation de Germaine Everling afin qu’elle vienne loger chez eux, peut-être aussi pour qu’elle puisse la surveiller ou encore cet autre écart avec Charlotte Gregori dans un grand hôtel qui entraînera une poursuite menée par le mari cocu arme à la main.

À vrai dire, Gabriële n’est pas en reste. Elle entraînera Marcel Duchamp dans leur maison de famille d’Étival dans le Jura, retrouvera Apollinaire au retour de la Guerre et cherchera à mettre tous ces artistes en avant en créant sa propre galerie d’art. Quelquefois les deux romancières viendront interrompre leur narration pour souligner un point litigieux, s’interroger sur la réalité d’un épisode et nous faisant par la même occasion partager leur travail de rédaction.

Seul bémol, ce beau portrait s’achève un peu brutalement, comme si la mort de Picabia en 1953 avait tari l’inspiration des romancières. On aurait pourtant aimé en savoir plus sur ses relations avec Elsa Schiaparelli, Calder, Arp, Brancusi. Sur sa tranche de vie partagée avec Igor Stravinsky, sur son rôle aux côtés de Samuel Beckett durant la résistance.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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L'épaisseur d'un cheveu

Avant même d'ouvrir le livre nous savons qu'Etienne va tuer sa femme.

Le tour de force de l'auteure réside donc dans la construction du récit.

Un récit qui ressemble bougrement à la vraie vie.

Au début les deux moitiés d'un couple font des concessions, encore dans le déni qui va de paire avec l'exaltation de la découverte ou plutôt la construction d'un personnage qui est l'autre,mais l'autre à travers votre regard oh combien subjectif puisque passionné.

Donc Étienne aime passionnément Vive qui est tout feu tout flamme, toujours dans la découverte et Vive aime Étienne, sérieux, fiable, organisé.

Étape deux: Etienne est un peu énervé par Vive qui aime bien le ver le coude et fumer en public, qui se maquille à la truelle,empeste le Shalimar et manie aussi bien le langage très bobo que le vocabulaire d'un charretier.

Étape 3 : les mots connasse et salope semblent résumer qui Vive est aux yeux de son mari.

Nous noterons d'ici et de là qu'Etienne se la pète un peu et juge que sa femme lui est globalement inférieure.

Étape 4: vous la connaissez depuis que vous avez retourné le livre et lu la 4 ème de couv'.

Au fur et à mesure que sa femme semble ne plus adhérer à ses choix à lui, Étienne se sent absolument abandonné,donc trahi,son estime de soi au 36 ème dessous, lui qui a besoin de repères inamovibles n'en a plus aucun et c'est la chute psychique.

Terrible et violente.

Pendant 10 ans il a vécu avec elle comme si elle lui appartenait,était son double fusionnel,une sorte de marionnette acquiesçant à tous ses choix. Pour lui l'amour chosifie l'autre,qui devient une extension de soi .

Malheur à Vive quand elle prendra conscience de son enfermement et voudra faire entendre ses choix et sa façon de voir.

Et Claire Berest nous montre, à travers une écriture linéaire, comment un homme passe de l'amour fou au meurtre violent,parce que la réalité ne colle plus à l'univers lisse qu'il s'etait forgé.

Un livre,oui,encore un,sur l'histoire d'un feminicide,mais rédigé de main de maître.



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L'épaisseur d'un cheveu

Avec précision et minutie Claire Berest nous entraîne dans une spirale de faits minuscules qui vont amener Etienne, correcteur de la maison d'édition "l'instant fou" à tuer sa femme Violette, dite Vive, photographe.



Dès la première page nous savons ce qui nous attend: "Trois jours plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, Etienne tuerait sa femme." C'est précis, clinique sans état d'âme.



Pour mieux nous embarquer dans son histoire, l'auteure déconstruit le récit, brouille les temporalités, alterne les moments. Mais pour mieux nous perdre elle donne la parole à Etienne qui va au fil des pages nous plonger dans sa logique, ses souvenirs, sa version des faits. Et puis il y le regard objectif, distancié et factuel des enquêteurs qui interrogent Etienne au commissariat.



Nous faisons connaissance avec le couple, sa rencontre, la complémentarité du début de leur vie commune, l'amour qu'il porte à Vive. Cette vie parisienne dans les milieux culturels, concerts du mardi, repas chez les amis, soirées professionnelles, vacances en Italie tout est parfaitement organisé, ritualisé.



Pourtant cet homme, au demeurant fort peu sympathique à mes yeux, est égocentrique et psychorigide. Dans son travail de correcteur il ne rentre pas dans l'écriture de l'autre mais applique sa vision de la langue, du récit. Dans sa vie personnelle il ne s'interresse pas à la vie, aux passions, aux désirs de son épouse. Elle semble sous emprise, a d'autres désirs qu'elle n'exprime que très peu.



Et puis petit à petit les choses se dégradent. A cause de petits riens, la vie d' Etienne bascule et le conduit inexorablement vers la folie et le drame.



Je ne suis pas vraiment rentrée dans cette histoire. J'ai détesté cet homme et je n'ai pas vraiment apprécié cette femme. Je suis restée à distance de cette relation toxique. Pourtant c'est très bien fait. Les choses se gripent, dérapent entraînant ce couple vers la déchirure et l'effroyable drame d'un féminicide.

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Rien n'est noir

J’avais acheté ce petit poche au bleu lumineux l’année dernière, chez Durance, une librairie de Nantes, lors d’une sortie amicale… tentée par vos avis enthousiastes et par ce prix des lectrices de ELLE, toujours très intrigant ! Et je n’ai pas été déçue effectivement par l’écriture extrêmement poétique et visuelle de Claire Berest. Cette lecture a été l’occasion de passer du temps en compagnie de Frida Kahlo, cette femme unique, impétueuse, amoureuse, pleine de talent et de sensualité, mais également percluse de douleurs. Ayant vu le film Frida, sorti en 2002, je n’ai pas appris grand chose sur sa biographie, mais l’intérêt du livre est ailleurs, plutôt dans l’évocation de ce qui a pu être le moteur de la vie de cette artiste pas comme les autres, avant tout épouse du grand peintre Diego Riveira, et devenue peintre elle-même, comme par défaut… Frida Kahlo est née en 1907 à Mexico. Son père, photographe, est d’origine allemande et sa mère mexicaine. Petite, une maladie la fait boiter, puis à 18 ans arrive l’Accident, celui qui va tout changer, son bus est percuté par un tramway. Sa colonne vertébrale est brisée, son corps fracturé, son vagin transpercé. Elle qui menait de brillantes études et voulait devenir médecin, doit passer de longs mois allongée. C’est alors qu’elle commence à peindre… Claire Berest excelle d’ailleurs à décrire les tableaux qui vont sortir de ses pinceaux, principalement des autoportraits. En 1928, elle rencontre Diego Riveira, célèbre pour ses fresques murales, et ses frasques. Une vie tumultueuse attend Frida, faite de fêtes, de succès, de voyages et de rencontres, mais aussi de douleurs… Chaque chapitre a pour titre une couleur et c’est la tête pleine d’images et de carnations que l’on referme ce livre, où Claire Berest évoque aussi au passage son ancêtre Francis Picabia et Marcel Duchamp créant ainsi un lien avec ce récit à quatre mains réussi, Gabriële, écrit avec sa soeur Anne.




Lien : https://leslecturesdantigone..
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Gabriële

Pour certains êtres, l’art dévore, consume, isole du monde dit « normal ».



Il pénètre au plus profond de celles et ceux qui se débattent entre traditions, éclosion d’un monde nouveau en cette fin du XIXème siècle et début XXème.



Une jeune musicienne Gabriële, un peintre : Picabia déjà célèbre, au sang bouillonnant, se rencontrent.



Elle est hors de la norme des jeunes filles de l’époque, intelligente et intellectuelle, libre et anti-conventions, musicienne.

Théoricienne d’un art d’avant-garde, elle insuffle chez le peintre impressionniste une réflexion qui corrobore ce qu’il ressent, perçoit et l’amènera à bouleverser sa peinture.

Elle abandonnera musique et composition pour « porter » l’homme sujet à la bipolarité et propulser l’artiste au faîte d’une créativité mouvante selon ses états, son vécu et les courants de l’époque.

Un couple où les idées sont le ciment de leur relation.



Fantasque, provocant, opiomane, aux nombreuses infidélités, dépensier, amoureux des voitures, coutumier de brusques départs, souffrant de ne pas être reconnu à Paris, en rivalité avec Picasso, Picabia s’appuiera sur cette femme nécessaire à son équilibre.



Des amitiés, des banquets, des sorties nocturnes.

L’argent coule à flot, un peu trop au regard des autres.

Une amitié belle et trouble avec Marcel Duchamp à qui elle cédera.

Une amitié pure avec Guillaume Apollinaire dont nous comprenons mieux certains poèmes (comme Zone) comme nous comprenons mieux l’histoire de certaines oeuvres de Picabia et Duchamp grâce à ce livre.



Tout un monde en effervescence, en retraite volontaire pour se ressourcer, en caprices aussi, une ébullition créative et créatrice, une période qui changera la face de l’art pictural.



Un monde parmi lequel vivent des enfants qui représentent peu, petits poids encombrants pour ceux qui ne vivent que pour l’Art, leur art et n’ont que faire d’une vie familiale dans un intérieur bourgeois avec des idées dites bien-pensantes.

Quelques lignes bouleversantes sur ces enfants qui n’ont rien demandé, sur Vicente (grand-père des deux auteures) et son auto-destruction et l’absence de relations qui en découlèrent sont révélatrices.



La 1ère guerre qui deviendra mondiale, New-York, Barcelone où l’on ne peut que penser aux malheurs qui se profilent et se subissent pendant que ce groupe iconoclaste « s’éclate » sur une plage.

Gabriële est présentée comme la seule véritablement consciente de l’horreur vécue sur le front… (elle pense à Apollinaire qui s’est engagé).

Bref, on ne peut qu’être choqués par l’ « anti-militarisme » désinvolte … de ces artistes échappés aux tourments et déconnectés de la réalité.



Dada se profile et Picabia écrit, provocations, obscénités, dépression, ruptures …



Un livre rédigé à deux voix qui se confondent.

Les arrière-petites filles du peintre ont remonté le temps et regardé dans les yeux cette arrière grand-mère discrète volontairement, lucide et dure, à qui elles rendent ainsi la véritable place qu’elle occupa dans le milieu artistique.

Un retour à un passé qui bouleversa des destins, en annula d’autres.

Des légendes qui se construisirent, les anecdotes valorisant la folie qui les anime, les enfants broyés par l’absence, une inexistence qui heurte.



Ces pages, après bien des recherches, des recoupements, racontent quelques moments de l’histoire de l’art et de la vie d’une femme consacrée à l’homme qui fut son « tout », une femme certes libre, dans tous les sens possibles que contient ce mot, au regard acéré, à la perception artistique lucide mais une femme que l’on devine impitoyable…



« Éclairer la nuit » du passé et du silence, voilà ce qui clôture le livre avec des paroles émouvantes et pudiques offertes à leur mère « Lélia » (la nuit en hébreu), paroles de filles aimantes et respectueuses.



Plume alerte, extraits, dialogues, description de lieux et d’une époque, un portrait sans concessions de deux êtres (et d’autres) qui vivèrent au gré de leurs foucades, de leurs démons intérieurs : démesure anormale.



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Rien n'est noir

Rien n'est noir est un roman qui raconte l'histoire d'amour entre deux figures emblématiques du XXe siècle., Frida Kahlo et Diego Rivera. Deux artistes aux personnalités farfelues et à l'esprit ouvert et créatif. L'histoire intense et troublée entre ces deux icônes de l'art est parmi les plus connues et les plus discutées au monde, un lien qui ne cesse de fasciner et d'intriguer.



Frida, petite grande femme, immense artiste. Qui ne la connaît pas ? Ce roman est l'histoire de sa vie, de ses douleurs, de ses amours. C'est l'histoire honnête, directe, parfois inconfortable d'un personnage qui fut très humain avant de devenir mythique. L'artiste ne serait jamais satisfaite d'un amour ordinaire. Elle aspirait à un amour fou , peut-être même un peu déraisonnable , qui l'épaterait, l'accablerait, un amour universel, impossible à classer. Elle choisit Diego, alors qu'elle n'avait que quinze ans et elle a décidé que ce géant serait le sien, que ce géant lui appartenait. Ils se retrouvent en 1928 lors d'une soirée chez la photographe italienne Tina Modotti. Frida avait vingt et un an et lui quarante-deux, et il était le peintre le plus célèbre du Mexique. Diego était charismatique, provocateur, intelligent. Frida, une femme de talent, de charme, à forte personnalité, ironique, mais aussi une créature brisée.

Elle a été victime d'un très grave accident en 1925 : elle était à bord d'un bus avec son petit ami de l'époque, lorsqu'un tramway percuta le véhicule, et qu'une barre métallique, détachée du tramway, avait transpercé Frida, d'un côté à l'autre. Depuis, il y a eu deux Fridas : celle avant l'accident et celle après l'accident.



Avec Diego a commencé une histoire d'amour intense et tumultueuse, c'est peu dire ! Je dirais que l'accident du tramway l'a initiée à la souffrance physique, "l'accident" Diego, à celle de l'âme, car au fil du temps, être avec Diego devient difficile, tolérer sa conception de l'amour si éloignée de la sienne épuise Frida.

"À force de vouloir m’abriter en toi, j’ai perdu de vue que c’était toi, l’orage. Que c’est de toi que j’aurais dû vouloir m’abriter. Mais qui a envie de vivre abrité des orages ? Et tout ça n’est pas triste, mi amor, parce que rien n’est noir, absolument rien."



Frida a une vie à couper le souffle, pleine de passion et de contradictions, saturée de douleur physique et psychologique mais pleine de magie. Rien n'est noir dans l'esprit de Frida. Ses peintures parlent pour elle à travers les formes et les couleurs, crient, choquent, fixent ses tourments sur la toile pour toujours.



Ce roman reconstitue fidèlement cet amour légendaire, un amour hors des sentiers battus, traversant tous les moments de la relation entre les deux artistes mais pas seulement, il raconte aussi la vie de Frida depuis la rencontre avec Diego jusqu'à sa mort.

C'est une lecture si intense que je me sentais détachée de tout le reste, elle est passionnante, inclusive, expressive, avec une fin émouvante qui m'a fait ressentir une tendresse sincère. Les yeux brillants, je ne voulais pas tourner cette dernière page, je ne voulais pas saluer Fridita , mais continuer à découvrir encore d'autres détails de sa vie, parce que je ne me lasse jamais de cette petite révolutionnaire extravagante qu'était Frida Kahlo, une icône aujourd'hui et pour toujours.
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Artifices

C'est assez étonnant de lire Claire Berest dans cet exercice qui sort de ce qu'elle écrit d'habitude. Mais je reconnais que l'ensemble est plutôt addictif et qu'il est agréable de se laisser guider et surtout perdre dans les méandres de la mémoire d'Abel Bac, personnage de flic torturé parfaitement dessiné, au fil des parcours et happening conceptuels de la mystérieuse Mila, artiste adulée et ultra cotée. Le suspense est bien mené, le premier tiers est vraiment prenant tandis que monte la paranoïa dans l'esprit d'Abel Bac, pris dans une toile dont il ne maîtrise pas tous les tenants mais devine qu'elle a un rapport avec un événement dramatique survenu alors qu'il n'était qu'un adolescent. Claire Berest mêle les ingrédients avec un certain savoir-faire même si, et je pense que je ne serai pas la seule dans ce cas, la solution se pressent assez tôt (en tout cas pour ceux qui ont déjà beaucoup lu et sont à même de flairer les ficelles d'une construction et les rapports entre les personnages traités en parallèle). Reste une plongée intéressante dans le monde de l'art contemporain, une exploration de l'influence des traumatismes sur les victimes indirectes et un roman façon polar intelligent qui se lit avec un réel plaisir même s'il sera tout aussi vite oublié (mais on ne peut pas lire que des romans marquants et le bon divertissement est tout aussi important).
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Rien n'est noir

Un petit livre sur la vie de Frida Khalo tout en nuances de couleurs qui dépeignent les humeurs de la peintre.

Une vie d'exces en tout genre : amour, passion, douleurs physiques, désespoir et joie immense. Rien n'est pastel dans la vie de Frida et de son mari Diego Rivera et c'est ce que rend très bien ce roman.

C'est une biographie qui regorge de sentiments, ça déborde comme le génie de ses personnages.

Une lecture de soleil, de chaleur et de fête malgré ses côtés sombres.
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Rien n'est noir

Si elle était une couleur, elle serait celle du feu.

Je connaissais assez peu son histoire, j'ai découvert une magnifique artiste, la fougueuse et magnétique Frida, assoiffée de vivre, qui tente de faire taire ses souffrances par tous les excès et toutes les folies.

L'écriture est fiévreuse et pleine d'énergie, donnant toute son intensité à l'histoire d'amour entre ces deux êtres hors normes. Un amour passionnel, dévastateur, insupportable, déséquilibré entre elle si dépendante et lui si égoïste.

Cette lecture m'a captivée et m'a donné envie de découvrir les lettres écrites par Frida.
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Rien n'est noir

Biographie romancée de la célèbre Frida Kahlo et de son mari Diego Rivera.

C'est tout en subtilité et sensualité que Claire Berest nous peint la vie, les déboires, les déceptions et toute la soif d'amour et de liberté de cette grande peintre, activiste et feministe mexicaine.

Grâce à une succession de couleurs pour les différentes parties du roman et une panoplie de nuances pour chaque chapitre la plongée en milieu artistique est pétillante, cette déclinaisons de couleurs jusqu'au noire accompagne les états d'âmes, les joies et les peines de cette icône.

Lecture très instructive. Pour ma part j'ai adoré découvrir la vie trépidante de kahlo et en parallèle son oeuvre et ses peintures fabuleuses en surfant sur le net.

Un bon roman que je conseille vivement.
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Rien n'est noir

Quelle écriture fougueuse, vibrante, pleine de rage et de douleurs, de vie et de désirs, une plume qui mord dans la vie à 100% sans s’économiser à l’image de l’héroïne du livre Frida Kahlo ! Est ce que Claire Berest écrit toujours ainsi ou s’est telle fondue à ce point dans ses deux personnages principaux qu’elle a traduit cela en un tableau flamboyant qui m’a porté de bout en bout dans Rien n’est noir ?



Sentir l’odeur c’est déjà manger le souvenir« .



« Qu’elle est cruelle la conscience de ce qui a été perdu et dont on ignorait la simple jouissance. »



Et l’histoire dans tout ça ? Il y a déjà eu tant de posts sur ce livre, parlant souvent d’histoire d’amour passionnée. J’y ai vu surtout celle d’une jeune femme brisée très jeune par un terrible accident (quelle scène, j’avais l’impression d’y être !), qui souffre toute sa vie physiquement et moralement et cherche un amour jamais comblé pour remplir le vide abyssal qu’elle ressent.

J’ai vu aussi une femme incroyablement libre (quand elle n’est pas asservie à Diego), qui se moque des conventions, qui rit des riches américains pour qui elle est une distraction rafraîchissante mais aussi des surréalistes français autocentrés, provocante, volcanique, battante.



Et eux deux dans tout cela, se sont-ils vraiment rencontrés ? S’il fallait décrire leur amour, il faudrait passer par mille couleurs et mille nuances mais la fin balaie tout pour moi.



Rien n’est noir et rien n’est tiède. Ça brûle, ça pique et cela donne envie de vivre intensément !



Vous avez lu ce livre ? un autre signé Claire Berest ?



(je ne regarderai plus les tableaux de Frida Kahlo de la même façon après avoir lu ce roman ! )
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Rien n'est noir

Le moins possible de noir pour ce roman qui pourtant parle de Frida Khalo, peintre mexicaine blessée et souffrant de tout son corps et de son coeur aussi. Elle mord dans la vie et peint avec sa souffrance et sa passion pour Diego, qui lui est souvent infidèle, mais dont elle fait un héros.

Dans cet ouvrage, Claire Berest nous confie le couple, avec son puissant talent, ses frasques sexuelles, son parler franc. Chaque chapitre est peint d'une couleur, bleu, rouge, jaune, et si l'on n'a pas encore contemplé les tableaux de Frida et les fresques de Diego, on se hâte de le faire après avoir lu le livre.
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Gabriële

Une biographie qui nous fait découvrir un portrait de femme très intéressant et très en avance pour son époque. Un grand respect pour Gabriële qui a mis certes entre parenthèses sa carrière de musicienne pour se consacrer corps et âme à son mari et l'art en général. Picabia serait peut être pas ce qu'il fut sans Gabriële.

Au-delà de cette histoire familiale retracée, c'est un beau panorama du début du XXème siècle, de la naissance du cubisme et de l'art nouveau.

Une rencontre avec Apollinaire, Duchamps, principalement, deux amitiés fortes qui font partie intégrante du couple Picabia.



Une belle biographie, très bien documentée et contée, où on y apprend plus qu'on pourrait l'imaginer.



Si Francis Picabia ne m'est pas sympathique, Gabriële m'a impressionnée et enchantée.

Dommage pour ses deux arrières petites filles ne pas avoir pu connaitre, ni même approcher cette dame impressionnante. Elles ont su avec brio, combler ce manque en lui rendant un bel hommage et une lumière qu'elle a fui pour mieux faire briller l'art et l'oeuvre de son mari et amis.

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L'épaisseur d'un cheveu

Bonjour les babeliophiles aujourd'hui petit retour sur ma dernière lecture de 156 pages sur ma liseuse.

Alors avant tout chose et en aucun cas je cautionne le geste d´Étienne envers Vive sa femme. Ce que j'ai aimé dans ce livre c'est que rien ne va psychologiquement pour Étienne,le boulot alors qu'il se croyait indispensable,Vive qui en a ras le bol ,Vive qui ne veut pas aller a un concert de musique classique plus rien ne va dans le train train quotidien d´Etienne jusqu'à commettre l'irréparable. Une enquête trop courte à mon avis. Mais tout était écrit donc ...

Mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel
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Rien n'est noir

Je ne suis pas exactement sensible à la peinture de Frida Kalho je reconnais l’exactitude des visages l’impasse figée des yeux. Sa vie enivre donne des ailes et déchire pourtant. Cette liberté conquise dans ce corps si douloureux émeut. L’amour explosif d’avec Diego l’absence d’abandon de désir malgré le corps loque le corps poids instille la puissance.

Frida est une femme debout malgré les drames. Elle se moque de l’œil de tous les autres du moment que celui de Diego reste en main. Elle jouit et déchire elle est une évidence d’éducation décalé qui la pousse à l’émancipation elle est un destin fascinant et parfois triste la vie à l’étonnement vibrant.

Je ne suis pas sensible à la peinture de Frida mais sa vie quémande attention et Claire Berest a su transcrire en fiction le récit craquelé de la femme, l’amante, la peintre. J’avais déjà bcp aimé Gabriële des sœurs Berest, la langue est précise, poétique, elle réaffirme la beauté des souffles. J’aime beaucoup cette autrice pour ce qu’elle sait rendre de lumineux aux vies de femmes artistes, comme une évidence qui coule en mots.

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Rien n'est noir

La vie tumultueuse et tourmentée de la formidable artiste mexicaine Frida Kahlo et de son « ogre de mari » , Diego Rivera, grand peintre muraliste, sous la plume lyrique et exaltée (un peu trop, à mon goût) de Claire Berest.



Biographie romancée, visiblement très inspirée des lettres de Frida, qui permet de découvrir la personnalité exceptionnelle de cette femme. Une première partie haute en couleurs puis l’histoire s’essouffle un peu dans le tourbillon répétitif des relations tourmentées des deux époux pour clore un peu trop rapidement les dernières années de la vie de Frida. J’aurais aussi aimé que le livre, essentiellement centré sur le couple volcanique qu’elle forma avec Rivera, aborde davantage les autres facettes de sa personnalité.

Reste qu’il donne envie de plonger dans l’œuvre de cette artiste hors-norme et de lire d’autres ouvrages sur sa vie.

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Rien n'est noir

L'histoire incroyable de Frida Kahlo, artiste peinte mexicaine. Elle devait être médecin mais un grave accident l'a empêchée, elle se réfugia dans la peinture. Elle rencontra l'artiste déjà reconnu Diego Rivera de 20 ans son ainé. Elle a vécu une vie riche en émotion, en souffrance physique ,en souffrance psychologique. Claire Berest sait très bien retranscrire toutes ces émotions douloureuses , les moments de joie, de liberté mais surtout cette rage envers Diego Rivera . .C'est je t'aime moi non plus. Elle a une vie très compliquée : l'accident de bus, ses multiples interventions, la rencontre avec Diégo : un amour passionné, volcanique, ses fausses couches, la tristesse de ne pas avoir d'enfants, la trahison de sa sœur, le divorce.

Je ne connaissais pas l'artiste , ce fut aussi l'occasion pour moi d'apprécier son œuvre ainsi que celui de son mari.

Magnifique
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Rien n'est noir

Du bleu cobalt au gris cendre en passant par toutes les nuances de jaunes et de rouges, la vie de Frida Kalho s’étale, se raconte, s’égrène au fil des chapitres comme les touches de gouache sur une palette de couleurs. Ces couleurs sont autant d’états d’âme, de cris, de douleurs physiques, psychologiques et amoureuses de la pintera mexicaine que de folies, de fêtes et d’émotions démesurées. Frida est un caractère, à la fois une forte femme déterminée et un corps diminué atrophié, souvent empêché… Elle est aussi une femme, amante boulimique mais attachée, chevillée à son homme Diego Riviera. Claire Berest nous livre avec talent leurs vies qui s’articulent autour de hiatus : amour et désamour, révolution et confort bourgeois, peindre pour soi ou pour les autres. Des vies tumultueuses, enivrées, hautes en couleurs, romancées avec beaucoup de fougues, dans un style tranchant, cru et sensible.
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