Claire Berest

Art, créativité et découverte



En lisant ce livre, j'ai été impressionnée par la personnalité et la vie de Gabriële Buffet-Picabia. Quelle modèle de femme : son intelligence, sa vision, sa modernité. Elle est à l'origine de la création de nombreuses oeuvres artistiques : peintures, musiques et écritsde ses contemporains : Picabia, Duchamp, Appolinaire, Arp ...



Ce livre ardu et foisonnant m'a fait découvrir les cubistes et leurs incroyables tableaux. Je ne connaissais pas Francis Picabia et tout juste l'oeuvre la fontaine de Marcel Duchamp. J'avais entendu parler du mouvement Dada sans être capable de citer une oeuvre ou un écrit.



J'ai lu ce livre avec mon téléphone à portée de main. A chaque description de tableau, je me suis précipitée dans Google Images pour voir et mieux me laisser surprendre. Je retiens surtout Nu descendant l'escalier de Marcel Duchamp, éblouie par la technique, le mouvement de ce tableau.



Enfin, j'ai découvert Apollinaire. Je connaissais quelques uns de ces poèmes comme le Pont Mirabeau. Les auteures font un très beau portrait de lui dans le livre : le gaillard gentil, attentionné et courageux. J'ai envie de lire son oeuvre.



Ce livre m'a ouvert les portes de la création du début du XXème siècle. J'en ressors intéressée par l'art abstrait. Gabriële essaime encore. Cette question me taraude : qu'est-ce-que je créé ?



Je recommande la lecture de ce livre.
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Est-ce une biographie aux allures de roman, ou plutôt un roman très bien documenté ? Peu importe, finalement, que le genre de cet ouvrage, puisqu’il a atteint son but : dépeindre avec brio le monde bouillonnant de l’art du début XXe. Les sœurs Berest ressuscitent le fantasque Francis Picabia, l'attachant Apollinaire, le beau Duchamp, et en font de véritables personnages romanesques. Que c'est grisant de mettre une âme, une personnalité, des défauts sur ces noms illustres dont on connaît l’œuvre, mais pas la vie. Qu’il est plaisant de revivre la genèse d’œuvres devenues célèbres !



Mais je m’égare, car ni Francis Picabia, ni Pablo Picasso ni Guillaume Apollinaire ne sont les héros de cette histoire. Ils sont déjà dans la lumière, depuis plus d’un siècle. Le roman vise à découvrir la femme de l’ombre, l’indispensable Gabriële, musicienne et génie visionnaire. Son génie, c’est de reconnaître les génies. Elle est l’accoucheuse des œuvres des autres. Femme de Francis, amante de Marcel, confidente de Guillaume, autour d’elle s’organise une petite société de talents, harmonieuse dans sa diversité, prolixe. Elle est le liant, le poids qui stabilise la balance. Elle n’a pas peur de la modernité, et entraîne toute cette joyeuse bande, toujours dans l'ombre. Elle est une femme forte, fascinante.



Sa vie intime étonne. Elle partage sans émotion son mari avec des danseuses. Elle plonge dans l’interdit en tombant amoureuse de Duchamp, l'ami fusionnel de son mari. Elle est mère, mais sa vie semble une longue fuite de la maternité. Elle est si forte, si moderne, si froide. Elle est irréelle, au dessus des mortels. Elle est insaisissable. Et le roman s’arrête quand meurt Picabia, ne disant rien sur ce que fut cette femme sur toute la deuxième moitié de sa vie.



Le livre, donc, dresse le portrait un peu flou d’une femme extraordinaire. C’est une biographie partielle, où les auteurs paraissent s’arrêter quand la fiction pourrait commencer. Anne et Claire Berest, arrière-petites-filles de Gabriële Picabia, laissent à l’arrière grand-mère qui n’a jamais souhaité les rencontrer sa part d’intime. Gabriële est un hommage singulier, passionnant et mérité à une femme qui a marqué l’histoire de l’Art.

Tout commence par un hasard, une rencontre, deux êtres mis en présence que tout semble opposer et qui vont s'aimer, avoir 4 enfants et partager plus de 10 ans de vie commune.

C'est le destin de Gabrielle Buffet, madame Picabia, amie d'Apollinaire et de Duchamp et de tant d'autres, que nous croisons au fil de cette biographie écrite par ses arrières petites filles.

Evidemment, cette personnalité à la fois forte et discrète, inspiratrice mais s'effaçant devant le créateur est intéressante. Elle choisit de privilégier son époux, ou d'autres, car elle ne sent pas en elle le génie qui la propulserait aux sommets qu'elle vise pour les autres et qu'elle aide à atteindre.

Gabrielle , n'a que des qualités et même dans les situations les plus improbables, même scabreuses, elle fait face. Ce qui crée un sentiment de répétition un peu lourd. Sans parler des incursions personnelles, toi, moi, nous, cette biographie étant écrite à 4 mains qui ne sont pas toujours à propos mais dont on sent la fraîche psy-analyse....

On redécouvre néanmoins Picabia, supplanté comme dans ses pires cauchemars par Picasso, et on a envie de se replonger dans l'oeuvre de Duchamp et d'Apollinaire dont ce tourbillon artistique nous a laissé entrevoir l'importance.


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Une biographie qui se lit comme un roman tellement le récit est fluide et agréable. Une destinée hors du commun qui nous rappelle que les femmes ont elles aussi marquées L Histoire.
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Un superbe roman qui nous plonge dans le milieu de l'art et de la peinture en particulier au début du 20ème siècle, porté par le tempérament fougueux de Gabriële Buffet-Picabia

Gabriële, je l’ai déjà croisée par-ci, par-là, au cours de mes études d’Histoire de l’Art ou au fil de mes lectures. Elle a même été ma voisine à 100 ans près. Mais pourtant, je ne la connaissais pas. Rien d’étonnant à cela, Gabriële a certes existé, mais c’était une femme de l’ombre.

Une femme hors normes

Au début du XXe siècle, Gabriële Buffet est féministe avant l’heure, indépendante et musicienne. À 27 ans, elle rencontre Francis Picabia, son futur mari et l’”oeuvre” de sa vie. Le livre de Claire et Anne Berest conte l’histoire de cette femme qui a envoûté et inspiré les plus grands artistes comme Marcel Duchamp ou Guillaume Apollinaire avec une vision révolutionnaire et avant-gardiste de l’Art.



Une histoire de famille

Gabriële a la particularité d’avoir été écrit à quatre mains par des soeurs. Les deux jeunes autrices ne sont autre que les arrières petites-filles de leurs héros : Gabriële Buffet et Francis Picabia. Bien que descendantes du célèbre peintre, elles n’ont pris conscience que tardivement de leur lien de parenté avec celui-ci. Lors d’un apéritif littéraire organisé par les éditions Stock, j’ai eu la chance de les entendre raconter avec passion leur découverte et leur envie d’enquêter sur l’histoire de cette étonnante arrière-grand-mère, malgré les réticences de leur famille.



Cet étrange lien donne à ce récit romancé une dimension particulière et offre un regard original sur le personne de Gabriële, cette aïeule à la fois inspirante, envoûtante et dérangeante.
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Anne et Claire ne découvrent l’existence de cette femme, Gabriële, leur arrière-grand-mère que des années après son enterrement. Gabriële a pourtant vécu 104 longues années et est décédée en 1985, dans la plus grande désuétude. Les sœurs l’expliquent dans la préface : leur grand-père maternel, Vicente Picabia a mis fin à ses jours à l’âge de 27 ans. En décédant, il a enterré toute sa famille avec lui. Lélia, sa fille, va élever ses trois filles sans jamais leur parler des Picabia. Elles grandissent avec la famille maternelle de Lélia, des émigrées russophones, déportées dans les camps. Le sujet est suffisamment grave, que les jeunes femmes ne ressentent pas le besoin d’aller voir qui se cache derrière le nom « Picabia ».



Elles sont pourtant présentes lors du vernissage d’une exposition consacré à l’époux de Gabriële, le célèbre artiste français (d’origine espagnole puis cubaine), Francis Picabia. Mais à l’époque, adolescentes, elles sont perdues dans ce tout Paris, jeunes adolescentes provinciales, loin des mondanités et du monde l’art. Gabriële est une Buffet, et du côté de sa mère, une Jussieu – une lignée célèbre également. Mais elle a sombré dans l’oubli.



Lorsqu’elles décident de découvrir qui était cette femme fantasque, volontaire, déterminée – elles le font discrètement, pour ne pas heurter leur mère, Lélia. Celle-ci leur avoue être allée à son enterrement, même si elle détestait cette femme, qui aura, toute sa vie, fait passer l’art avant la famille.



Née à la fin du 19ème S. en 1881, dans une famille de militaires, la jeune femme choisit son quatrième prénom, Gabriële, comme marque d’indépendance. Son frère ainé va devenir peintre, et elle décide de devenir un compositeur. Impossible à l’époque, les femmes se voient refuser l’accès aux écoles d’art, ou scientifiques. Au conservatoire, même combat. On y a accepté une femme dans la section « pianiste » mais Gabriële veut la section « compositeur » – or si on admet qu’une femme puisse savoir jouer du piano, il est impensable qu’une femme puisse créer de la musique ! La chance lui sourit lorsqu’un musicien décide de créer sa propre école (afin d’y jouer des compositeurs contemporains, un scandale à l’époque) et qu’il accepte de prendre la jeune femme sous son aile.



Gabriële est douée, et elle obtient son diplôme haut la main. La voici en Allemagne, elle maîtrise la langue de Goeth depuis son enfance. La jeune femme est un esprit libre, elle a 27 ans et n’a aucune intention de se marier, et encore moins d’avoir des enfants.

Mais une rencontre va chambouler sa vie : Francis Picabia, artiste peintre célèbre du moment – ses toiles impressionnistes ont enflammé Paris. Pourtant, l’homme rêve de bousculer à nouveau les conventions, c’est l’époque des Picasso, Kandisky ou autres artistes, qui chacun de leur côté, ne veulent plus peindre des paysages ou des scènes de la vie quotidienne. Ils veulent révolutionner l’art. La photographie est arrivée, ils n’ont plus à reproduire la vie. Leur coup de foudre est fulgurant, pourtant Gabriële n’est pas intéressée par les choses du sexe, elle est d’ailleurs encore vierge. C’est un coup de foudre intellectuel et sensuel, et artistique.



Gabriële sera la muse de Francis, et pour lui, elle décide de ne pas retourner à Berlin et ainsi mettre un terme à sa carrière de compositeur (avortée dans l’œuf). Nous sommes en 1909 et pendant dix années, elle va suivre son mari dans sa folle épopée, avec comme compagnons (de l’art et de l’amour), Marcel Duchamp et Guillaume Apollinaire. Entre les salons à Paris, les vacances à Cassis ou dans la maison familiale du Jura, puis Gstaad où les enfants seront scolarisés, et surtout New York, où tout semble furieusement possible.



Dix ans de virevolte, de créations artistiques, le mouvement dadaïste, le mouvement cubiste et puis aussi la première guerre mondiale. Gabriële sera souvent l’unique visage féminin aux multiples talents : agent, galériste, critique d’art, journaliste, traductrice (en anglais et allemand), la jeune femme endosse toutes ces étiquettes avec une facilité déconcertante.

(suite sur mon blog)


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Anne et Claire Berest consacrent un ouvrage inégal à leur arrière-grand-mère, personnalité discrète du mouvement dada.
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Gabriële Buffet-Picabia, femme et guide artistique de Francis Picabia, est ici racontée par ses arrière-petites-filles, Anne et Claire Berest. On comprend tout de suite que la vie de leur aïeule leur a toujours été cachée, on est ici au cœur d’une histoire familiale enfouie, taboue et complètement inconnue des deux sœurs. C’est pour cela qu’au gré de leurs recherches, elle découvre la vie extraordinaire de leur arrière-grand-mère et nous la font partager au travers de ce document passionnant. La biographie de Gabriële alterna avec les coulisses de leur collaboration littéraire et de leur écriture à quatre mains.

Le récit commence au début du vingtième siècle peu avant son mariage avec Francis Picabia, peintre impressionniste à cette époque. J’ai découvert une femme indépendante qui tente de sortir du carcan de la condition féminine en voulant devenir compositrice mais en devenant Madame Picabia, elle va s’effacer et devenir une source d’inspiration et une véritable inspiratrice dans le renouveau artistique de son mari. Cette transformation en bonne épouse et mère m’a surprise au début mais il s’avère qu’elle gardera ce caractère indépendant toute sa vie et sa relation avec ses enfants était très distante. Cela ne m’a pas rendu le personnage très sympathique en vérité, je l’ai trouvé froide et inaccessible. Elle ne m’a pas touchée ou émue mais j’ai trouvé sa personnalité très intéressante à exploiter. Plus que Gabriële, ce sont les personnages secondaires qui m’ont fascinée ainsi que le milieu dans lequel elle évoluait, les Dada, les précurseurs de l’art moderne. Marcel Duchamp et Guillaume Apollinaire, ses voyages entre New York, Barcelone, Zurich, le contexte historique du début du siècle m’ont passionnée et j’ai appris beaucoup de choses sur la peinture et la poésie de cette période.

C’est bien écrit et malgré la longueur du document, il se lit très bien et est parsemé de photographies bienvenues pour illustrer le propos. Un petit regret toutefois : les auteures s’arrêtent en 1919 avec la séparation de Gabriële et de Francis Picabia et j’aurai aimé connaître sa vie au-delà.

bio pas écrite

Portait d'une femme fascinante et de son époque, arrière-grand-mère des auteures, qui a été artiste, féministe avant l'heure, et qui a côtoyé et influencé des artistes comme Duchamp et Apollinaire.
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Livre avec un vocabulaire assez perplexe dure à lire

Tous les ingrédients étaient réunis pour dévorer ce livre. Trentenaire parisienne en manque d inspiration. À trente ans, une femme se sent encore le choix et la possibilité de devenir mère ou aventurière. Ce court roman présenté de manière ante chronologique m'a beaucoup plu. Peut être Parceque je me suis retrouvée dans les questionnements existentielles de cette femme. L accent n est pas vraiment mis sur l internement psychiatrique de la narratrice mais plus sur les affres du quotidien qui l entourent. Je le conseille vivement

Un livre magnifique sur la crise des 30 ans, qui pourrait être n'importe qu'elle crise de n'importe qu'elle décennie.

Une crise violente et qui arrache tout sur son passage menée par une plume brillante
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