AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Claire Berest (854)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'épaisseur d'un cheveu

Dans leur appartement parisien, un homme Etienne, couvert de sang, celui de sa femme Vive, gisant morte à ses côtés.



L’autrice dépeint de façon pertinente et ciselée, du point de vue d’Etienne, les circonstances, sa perception d’éléments qui l’amènent à dérailler et à commettre l’irréparable – il va tuer sa femme – l’autrice dissèque les pensées d’Etienne durant les quelques jours précédant le drame.

Et j’ai trouvé intéressant le processus utilisé dans la construction, sa stratégie à remonter le fil de l’histoire en décrivant l’escalade du mépris, la tension crescendo qui s’insinue, la colère, la rage, la folie d’une ampleur insupportable pour Etienne, et qui creuse la brèche irréversible à l’issue fatale pour Vive.

J’y ai vu l’image d’une partition funeste confite de dissonances, de fausses notes, une mélodie tragique qui déraille avec en point d’orgue un homme qui tue sa femme.



De même, le soin apporté à peaufiner la vitrine lisse et parfaite du couple uni, le milieu social fréquenté, un certain sens en sous-texte, et sous le vernis ce sont des craquelures que l’on découvre peu à peu.







Enfin dans le titre, j’ai vu l’infime et le détail qui révèlent la folie ravageuse.



J’ai apprécié le choix de l’autrice dans le vocabulaire imagé, souvent musical et artistique.

J’aime beaucoup ces décors de roman avec une immersion dans le monde de l’art en général, c’est souvent le cas avec les romans de l’autrice que j’ai lus jusqu’à présent.

Un clin d’œil à la rencontre littéraire l’an dernier avec l’autrice à propos de son roman – drame à l’histoire bien menée.



Commenter  J’apprécie          190
L'épaisseur d'un cheveu

Obsessionnel, voilà l’adjectif que l’on pourrait allouer à ce curieux individu Etienne.

Etienne, le monsieur propret, classique et sage de sa silhouette.

Etienne, correcteur dans une maison d’édition, l’un des derniers à avoir ce poste maintenu, dans cette tourmente où divers métiers de ces lieux sont voués à disparaître.

Disparaître, oui, mais pas Etienne, lui il efface petit à petit l’ennui de ses tocs, de sa vie bien rangée, bien calibrée. Il est exigeant dans tout ce qu’il entreprend. Ne laisse aucune coquille ou texte mal rédigé. Soirée désastreuse au Musée des arts Forains, l’événement annuel de la maison d’édition, alcool et vertige des attractions.

Etienne qui adore aller au concert classique tous les mardis soirs, mange sans appétence, parcourir diverses expositions branchées de Paris, des invitations que reçoit sa femme « Vive » (abréviation de Violette), artiste photographe.

Vive, étonnamment, nous avons peu d’informations sur ces ressentis, normales dès le début du roman, nous savons qu’elle ne fait plus partie de ce monde. Assassinée, oui.



C’est en doublon, dans les chapitres, par le questionnement des enquêteurs de police et les sentiments presque avoués d’Etienne. Le dégoût de cet homme qu’à de sa femme ou pourtant aux apparences trompeuses, la vie ensemble leur collait si bien.

L’art ne sera pas de côté, les couleurs, les musiques, les divers artistes peintres mentionnés feront corps au rythme étonnant de ce livre.

Comme il est bon de se laisser happer par cette écriture pointue, méticuleuse. Claire Berest reste maître de cette tragédie suffocante aux relents de vengeance. Jusqu’à la dernière page, on reste pantois par les descriptions et les déboires de son personnage Etienne.

Vive, qui pourtant, a changé de coiffure, a refusé un concert, a continué de danser, à se laisser bercer par le trop plein de l’alcool mondain.



«  Il paraît que même si on ne peut pas les entendre, quand on les coupe ou les arrache, les fleurs aussi crient, vous le saviez ? 

-  C’est le moment, maintenant, de nous raconter, Étienne. »
Commenter  J’apprécie          190
L'épaisseur d'un cheveu

Bonjour aujourd'hui je vous parle de l'épaisseur d'un cheveu de Claire Berest.

D'après la quatrième de couverture de cette histoire, on peut déjà anticiper une fin dramatique.

Etienne et Vive forment un couple assez différent car lui est plutôt amer tandis qu'elle brille de mille feux dans sa galerie d'artistes avec tous ses tableaux.

Ce livre a réussi à me transporter dans l'esprit d'Étienne, qui se retrouve complètement paranoïaque à cause de sa peur de perdre la femme de sa vie.

Lorsqu'un couple traverse une crise qui peut mener à la rupture, certaines personnes se retrouvent bouleversées car elles ne peuvent pas posséder un être humain.

L'éditrice le recadre car ses corrections ne sont plus des corrections de manuscrits mais des réécritures, cela le met très en colère car on ne peut rien lui dire.

Dans ce roman psychologique et dramatique, l'auteur décrit comment un individu peut rapidement perdre le contrôle et commettre des actes dramatiques.

"Il n'y a qu'un pas de l'amour à la haine."

Étienne est un personnage plutôt agaçant car il est égocentrique et dissimulateur.

Il va tout détruire dans sa vie professionnelle et personnelle, mais il refuse de reconnaître que ce sont ses pensées sombres qui le rendent complètement fou.

J'ai énormément souffert pour cette vie qui ne valait vraiment pas d'être achevée de cette façon, Vive était un personnage attachant.

Un acte d'une cruauté inouïe qui ne peut être exécuté que par un individu monstrueux.

"Landru a dit: J'ai un mot a dire: le tribunal s'est trompé. Je n'ai jamais été un assassin."

C'est avec satisfaction que j'ai terminé ma lecture le jour où Claire Berset est venue nous en parler à la librairie Hisler.

C'était une rencontre littéraire très enrichissante et passionnante.
Lien : https://sabineremy.blogspot...
Commenter  J’apprécie          192
L'épaisseur d'un cheveu



On le sait dès le départ, Étienne va tuer son épouse Vive.

Si ce roman est construit comme un thriller, la question n’est pas de savoir comment ça se termine mais plutôt comment on arrive à cette conclusion dramatique.

La dénonciation du féminicide en tant que phénomène de société est très habile. Le couple évolue dans un milieu intellectuel, modeste certes, mais on est loin des clichés de cités de banlieue.

Tout est focalisé sur Étienne, homme d’une quarantaine d’années qui exerce la profession de correcteur dans l’édition, élevé par une femme seule à qui il tient beaucoup de rancune. De tous les qualificatifs qui lui sont attribués, « psychorigide » est celui qui lui convient le mieux.

Si ses réactions prêtent parfois au sourire voire au rire, le déroulé de cette histoire montre bien qu’il faut être attentif et prudent face à la puissance de la frustration.

Vive est une artiste, un peu bohème, sociable, a priori respectueuse de son mari. Son prénom est en fait le surnom de Violette et s’inscrit comme une occurrence du champ lexical de la vie. Bien trouvé.

Comme le lecteur ne la connaît qu’à travers le regard et surtout le ressenti d’Étienne, son portrait est donc incomplet. Une belle façon de montrer son absence de responsabilité dans le déchaînement qui va agiter son mari. Qui qu’elle soit, quoi qu’elle ait fait, le problème, ce n’est pas elle.

Loin d’une obscure étude psychologique, l’autrice délivre un roman qui s’articule sur les arcanes de la vie conjugale pour mieux mettre en exergue une personnalité délétère.

C’est un roman coup de poing dont la légèreté apparente n’est que le miroir inverse d’une haine sauvage.



Commenter  J’apprécie          192
Rien n'est noir

De Frida Kahlo, je ne connais rien ou si peu, et je dois admettre que ses peintures m’inspirent un certain malaise. Mais n’empêche que la femme qu’elle a été et l’empreinte qu’elle a laissé dans l’Histoire m’intrigue, c’est pourquoi cette petite biographie romancée a attiré mon attention.



Tout d’abord, le style particulier de l’autrice m’a déconcerté. Une plume à la fois crue et poétique, imagée et sans fard. Claire Berest nous dresse le portrait d’une femme passionnée, fougueuse, entière et sans retenue. Une femme forte et pourtant marquée par la douleur, aux nombreuses failures dissimulées avec plus ou moins de tact. La vie de Frida Kahlo est ainsi loin d’avoir été un long fleuve tranquille avec son lot de drames et de déconvenues. C’est plutôt un kaléidoscope, une palette de couleurs aux variances subtiles et infinies.



J’ai apprécié que chaque partie emprunte le nom d’une couleur primaire divisée elle-même en plusieurs nuances formant les chapitres. Ainsi, rien n’est vraiment noir. Pourtant, dès son plus jeune âge, Frida est frappée par le mauvais sort et à 18 ans, après un horrible accident de bus, elle est brisée de l’intérieur.



Claire Berest s’intéresse énormément au couple incongru et déstabilisant que formaient Frida Kahlo et le peintre Diego Rivera. Elle retrace leur rencontre et leurs tumultes, leur “mode de vie” au sein d’un couple libre où Frida tente de ronger sa jalousie et de laisser, elle aussi, courir sa fantaisie, ses envies d’ailleurs. Un amour torturé mais que l’on espère malgré tout authentique.



Frida avait des idées, des envies, des passions qu’elle exprimait haut et fort, sans les masquer. Pour ce qui était des douleurs profondes, au-delà des mots, c’est la peinture qui lui faisait office d’exutoire. Elle peignait comme elle respirait, par nécessité, sans y songer, laissant son âme s’exprimer à travers ses doigts agiles. On dit d’ailleurs que les yeux sont les reflets de l’âme, pour Frida ses peintures étaient la porte ouverte sur son cœur. Ses autoportraits sont ainsi le reflet de celle qu’elle était à un moment donné.



Bref, j’ai trouvé cette biographie romancée instructive lorsque, à mon instar, on ne connaît rien ou si peu, de Frida Kahlo. Un récit tout en couleurs qui retrace sa vie dans les grandes lignes et qui donne envie d’en savoir davantage. Qui donne l’envie de plonger dans l’Univers particulier et mirobolant de Frida Kahlo.



Challenge Multi-Défis 2023

Challenge ABC 2022-2023
Commenter  J’apprécie          190
Rien n'est noir



Biographie romancée de Frida Kahlo.

L’autrice adopte un style par lequel le dynamisme et le comportement iconoclaste de l’artiste mexicaine éclatent à chaque mot, se répandent dans chaque scène.

Le texte s’articule autour des couleurs donnant aux étapes de cette vie mouvementée un éclat des plus vifs.

Le Surréalisme n’est toujours pas mon type de peinture mais je salue Frida Kahlo (qui se défendait du reste d’appartenir à un quelconque courant) pour son avant-gardisme et son attachement à être elle-même, pour son féminisme qui ne renonçait pas à l’amour d'un homme.

Elle a été malheureuse, elle a beaucoup souffert dans sa chair mais ce roman irradie de vie.

Une très belle lecture

Commenter  J’apprécie          190
Artifices

Abel Bac est un flic qui vient tout juste de se faire virer. Pour arrêter ses angoisses, il coupe tout moyen de communication. Camille, une collègue, amoureuse d'Abel cherche à le joindre, à le retrouver, mais celui-ci à la tête ailleurs, la tête dans un passé tumultueux après l'apparition de mystérieuses oeuvres d'arts.



En parallèle, on rencontre Elsa, la voisine d'Abel, qui un soir de cuite se trompe d'étage et tombe nez à nez avec cet étrange voisin. Puis, enfin, Mila, cette artiste contemporaine invisible que tout le monde voudrait connaitre au gré des performances artistiques jusqu'au jour où un cheval blanc est retrouvé en plein milieu d'une salle de Beaubourg.



Oubliez totalement le coloré et joyeux "Rien n'est noir", dans "Artifices" Claire Berest nous entraine dans un roman noir autour d'étranges happenings dans des lieux stratégiques de Paris. Claire continue toujours à explorer le monde de l'art, tout en composant avec les traumatismes du passé.



L'écriture est toujours aussi fluide, affutée et habile, qui rend l'histoire et la lecture comme addictive. Claire Berest renvoie ses personnages dans leurs passés, à travers d'éléments marquants qui marquent encore le présent.



Un roman comme un musée, où chaque pièce se dévoile et forme un véritable puzzle. "Artifices" est un tableau aux mille couleurs, tel un kaléidoscope, qui ramène où tout a débuté : l'enfance. Une enfance qui construit la base de chaque personnalité et de la vie.



Une grande réussite, où Claire Berest mène son lecteur par la main à travers une enquête et une quête que vous ne pourrez oublier !
Commenter  J’apprécie          190
Rien n'est noir

Bien que cette "biographie amoureuse" soit courte (230 pages, où la vie de Frida Kahlo est décrite par le prisme de sa relation à l'amour de sa vie le muraliste Diego Riviera ) , je l'ai trouvé dense, grâce au style de l'auteure. Beaucoup d'adjectifs, d'énumérations, des hyperboles à n'en plus finir... qui retranscrivent plutôt bien le caractère extravagant, outrancier et provocateur de la célèbre artiste mexicaine. En ce sens, le texte m'a donné le même plaisir que le film avec Salma Hayek, sorti dans les années 2000. On lit les couleurs, la musique, l'alcool et le désir dans le texte et, pour ma part, l'explosion des couleurs à bien eu lieu dans mon esprit au fur et mesure de ma lecture.
Commenter  J’apprécie          190
Rien n'est noir

Des biographies sur Frida Kahlo, il en existe de nombreuses, tant sa vie est riche de mille expériences, plus ou moins positives. J'avais donc déjà lu l'une d'entre elles il y a une quinzaine d'années, mais "Rien n'est noir" de Claire Berest m'a été offert à Noël et j'ai eu grand plaisir à replonger dans l'univers de cette femme, artiste et dans une partie de sa vie, exceptionnelle et tragique, c'est à dire de son accident jusqu'à sa mort.

Le livre, bien que court (230 pages) est ponctué de nombreux courts chapitres, chacun portant le nom d'une nuance d'une couleur primaire ou de noir et correspondant à un événement ou un moment de sa vie.

L'écriture de Claire Berest est superbe, rythmée, colorée, ce qui va si bien avec la thématique.

Ce fut un très bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          193
Rien n'est noir

En premier lieu, c'est la couverture très colorée de ce roman qui m'avait attirée. J'ai hésité avant de l'acquérir et c'est un libraire, à qui je demandais conseil, qui m'a demandé si je connaissais bien la vie de Frida Kahlo. Je lui ai répondu que mis à part son visage, sa moustache et qu'elle était peintre, je savais seulement qu'elle était mexicaine. Il m'a alors dit que ce livre était pour moi et que l'écriture de Claire Berest, en prime, était une merveille. Et je dois dire qu'il avait raison.



Sincèrement, le genre biographie, même biographie romancée, ce n'est pas spécialement mon truc. Néanmoins, de temps en temps, je prends plaisir à lire ce genre d'ouvrage. Ce fut le cas ici comme ce fut le cas pour Mrs Hemingway que j'avais beaucoup aimé. Et le plaisir que j'ai pris ici a à voir, forcément, avec la personnalité de Frida Kahlo, mais aussi et surtout avec la superbe plume de l'auteure. Je ne sais pas ce qui relève réellement de la réalité et de la fiction mais, au final, peu importe. L'écriture de Claire Berest m'a emmenée loin, très loin, très très loin, sur les pas de Frida, et en cette période difficile, c'est exactement ce qu'il me fallait.



En résumé, un livre flamboyant qui vaut la peine d'être lu.



Commenter  J’apprécie          190
Rien n'est noir

La vie de Frida Kalho romancée par Claire Berest autour de trois couleurs essentielles : bleu, rouge, jaune, déclinées en une multitude de nuances au fil des chapitres de ce livre très intéressant.



Claire Berest a choisi le temps présent pour immerger ses lecteurs dans la vie de Frida pourtant terminée depuis plus de soixante ans et c'est une très bonne option qui conduit au plus près de cette jeune femme, blessée de la vie, de l'amour, développant malgré tant d'adversité un superbe talent de peintre.



Le livre est imprégné à la fois de violence, celle de l'accident, celle des sentiments, celle de l'amour, celle de la colère, mais aussi d'une certaine paix que Frida parvient à trouver, particulièrement au Mexique dans sa ville natale.



Les nombreuses rencontres qu'ont faites Frida et Diego, aux Etats-Unis, en Europe, à Paris ou au Mexique sont très naturellement présentées, quelquefois avec humour, celui de Frida, caustique ou noir, même si effectivement rien ne l'est ainsi que le dit le titre. J'ai bien aimé la relation avec Trotski ou l'humour grinçant de Frida avec Rockfeller.



C'est la peinture qui illumine ce récit avec la richesse de la palette de Frida, aux couleurs chatoyantes, même pour peindre son corps meurtri, surtout son visage douloureusement beau.



Et puis, il y a Diego, l'amour de la vie de Frida, le tumulte de leur relation, leurs échanges sur leurs oeuvres, des amants terribles, inséparables finalement mais tellement aux antipodes l'un de l'autre.



Ce livre m'a donné envie d'aller à Coyoacàn pour visiter son musée et admirer in situ sa magnifique peinture.
Commenter  J’apprécie          191
Gabriële

Cet ouvrage est le défi que se sont lancé les soeurs Berest afin de lever le voile sur cette arrière grand-mère maternelle dont elles ignoraient l'existence.

Mais qui est Gabriële? (1) Pourquoi cet omerta de la part de leur mère ?

Elles la définissent comme «  femme de Picabia, maîtresse de Duchamp, amie intime d'Apollinaire. » Une photo d'elle est insérée page 19.



Si certains auteurs choisissent pour titre de chapitres des titres de chansons, Anne et Claire ont opté pour des «  titres des tableaux de Francis Picabia ».



Le récit débute en 1908, au moment où Gabriële se prépare à regagner Berlin pour poursuivre ses études musicales. Son parcours irrigué par la musique est sidérant, car cette jeune fille ne vit que pour elle. Sa rencontre avec Picabia, par l'entremise de son frère est déterminante.

Sa vie bascule. On assiste à son renoncement à sa passion pour celui qui a réussi à la séduire, qui va devoir à présent l'apprivoiser.Un mariage et de multiples voyages où Picabia puise son inspiration. Quelle métamorphose au contact de Picabia !

Gabriëlle fait montre d'une liberté sans tabou qui peut désarçonner.

Les naissances se succèdent mais semblent un fardeau pour le couple, on ne sent pas la fibre maternelle, parentale. Des enfants laissés tour à tour aux nounous, chez la mère de Gaby, en pension en Suisse, pendant que le couple atypique renoue avec la vie de bohème.

Et pour Picabia l'addiction à l'opium. Les romancières le comparent à un Serge Gainsbourg.



Lors des rencontres de Puteaux , ils feront plus ample connaissance avec Marcel Duchamp.Très vite s'installe une «  utopie amoureuse » à trois. « Une attraction pulvérisante » pour Gaby.

La découverte de la bipolarité de Picabia permet de mieux comprendre leur vie chaotique, faite de fusion, d'éloignements, de rabibochages. Des relations à la “ Jules et Jim”.

La poésie s'invite dans leur vie lors de leur rencontre avec Apollinaire, “son inconscient, son ange gardien”. .Picabia , à son tour, écrit et publie des oeuvres poétiques, sous la houlette de Gaby, animée par “ l'urgence de transmettre”.

Cette biographie romancée à quatre mains est ponctuée d'apartés où les voix des deuxécrivaines dialoguent, font le point sur ce qu'elles découvrent ou ne savent toujours pas.



Anne et Claire Berest se sont faites Sherlock Holmes et livrent le résultat de leur enquête, mettant en exergue cette femme hors cadre, incroyable, «  le cerveau érotique »,polyglotte, anticonformiste, ultramoderne, qui a révolutionné l'art par son influence sur Picabia.

Cette femme de l'ombre, les soeurs Berest ont voulu la réhabiliter, la considérant comme «  un messie », « un médium ».

Leurs recherches a eu de bénéfique de leur faire découvrir le havre de paix d'Etival dans le Jura, de pénétrer dans cette maison qui une âme avec tous ces portraits d'aïeux. Et de faire la connaissance de cousins.

Elles ont éludé le mystère qui entourait ce grand-père maternel, Vicente,( enfant non désiré, suicidé à 27 ans, laissant une enfant de 4 ans) . Comment ne pas être choquée de sa décision de Gabriële d 'exhumer le corps de son fils Vicente, « Nié » ,pour mettre celui de son époux.

Elles reconnaissent que cela a pu être douloureux pour leur mère de les voir fouiller dans son passé afin d'établir la filiation avec le peintre Picabia. « La relation des Picabia à leurs enfants est un mystère » : des parents démissionnaires, indifférents à leur petite fille, Lélia.

On note que Gaby exprima ses regrets d'avoir failli au rôle de mère.



Un travail de mémoire familiale, étayé par une documentation foisonnante, qui nous immerge dans les mouvements artistiques de l'époque : du cubisme, la naissance de l'art abstrait jusqu'au dadaïsme et qui met en lumière Gabriële, « cette éminence grise, rayonnante », cette femme hallucinante ainsi que toute une constellation d'artistes, d'intellectuels qui gravite autour d'eux.

Une lecture fluide, passionnante à accompagner de tableaux de Picabia.

PS :

Une mention supplémentaire pour la présence d'une table des matières et de photos.

Par contre un arbre généalogique aurait été le bienvenu.

(1) Gabriële est décliné sous des orthographes différentes : Gabrielle, Gabrièle.







Commenter  J’apprécie          192
Gabriële

Au début de ma lecture, j'ai été enchantée de faire la connaissance de Gabriële. Un personnage hors du commun et tellement avant-gardiste. Je l'admirais profondément. Et puis, elle rencontre Francis Picabia, et là à mon avis, tout s'écroule : Elle laisse tomber la musique dans laquelle elle excelle pour se consacrer à son mari et à son art à lui. Quelle déception pour moi... J'attendais tellement plus de cette femme exceptionnelle.

Par contre, j'ai trouvé l'écriture plate et répétitive. Les évènements se succèdent et se ressemblent tous. A force, c'est lassant et on ne fait que survoler les pages.

Bref, pas un grand moment de lecture pour moi mais je suis sincèrement heureuse d'avoir rencontrée Gabriële.
Commenter  J’apprécie          180
L'épaisseur d'un cheveu

Beaucoup de romans traitent de féminicides ces derniers temps.

Un roman très court, qui se passe sur une durée de trois jours dans un couple. Vive et Étienne sont mariés depuis 10 ans. Elle est photographe, lui correcteur dans une maison d'édition. Ils habitent Paris et mènent une existence plutôt agréable. Etienne aime les routines, aller aux concerts classiques tous les mardis, partir en Italie chaque été.... Mais cela pèse à Vive, plus spontanée et elle étouffe un peu dans cette relation car Etienne est possessif et décide de tout. D'ailleurs elle a déjà voulu le quitter. Elle avoue à son meilleur ami qu'Etienne lui fait peur. Etienne ne va pas très bien, il aimerait être valorisé pour son travail.

Le roman raconte la tension qui monte entre ces deux personnages jusqu'au drame final.

Un roman très efficace et qui fait froid dans le dos.
Commenter  J’apprécie          180
L'épaisseur d'un cheveu

Les racines du mal…

De suspense sur l'issue de la relation entre Etienne et son épouse Vive, il n'est nullement question puisque, dès la première page, la sentence tombe : “Il était alors impossible que trois jours plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, Etienne tuerait sa femme”. A travers ce livre, Claire Berest a cherché à restituer ce qui peut pousser un homme, sans antécédent de violence, à assassiner la personne qu'il aime, qu'il a choisie pour la vie, son épouse. Quel grain de folie a pu enrayer le cerveau de cet homme sans histoire?



Etienne Lechevallier est correcteur dans une maison d'édition ; Vive, passionnée de photographie, travaille pour un centre culturel. Ils se connaissent depuis l'enfance, se sont perdus de vue puis se sont retrouvés il y a huit ans par la magie des réseaux sociaux. Vive sortait d'une rupture amoureuse, ils étaient tous les deux célibataires ; très différents l'un de l'autre, leur singularité les a émus. Etienne considère qu'ils forment un couple solide cimenté par des rituels qui leur est propre : le concert hebdomadaire du mardi, le voyage annuel en Italie sur les traces De Stendhal…sauf que Vive étouffe, elle n'a plus de place pour s'exprimer, ne se sent pas écoutée, valorisée. Elle a déjà essayé de lui faire comprendre en partant, une première fois il y a trois ans, 27 jours. Il a tout fait pour la récupérer, lui a tout promis, mais il n'a rien compris…



Alors, un jour ça a craqué et il n'a pas supporté.



Claire Berest nous plonge dans les failles psychologiques de cet homme psychorigide qui s' est créé un univers hermétique, totalement autocentré, qui bascule un jour dans la folie. A travers une analyse assez fine de ces deux personnages, nous voyons cet univers basculé parce qu'il se sent “tellement trahi…”.

Il s'en faut alors d'une épaisseur de cheveu pour qu'il commette l'irréparable.



Pour remonter aux racines du mal, d'autres écrivains se sont plongés dans la tête de bourreaux et d'assassins. Je pense évidemment à Jonathan Littell avec Les Bienveillantes, ou encore Robert Merle avec La mort est mon métier. Ils avaient fait le choix d'un récit à la première personne du pluriel. D'autres, plus récemment comme Neige Sinno avec Triste Tigre, n'ont pas choisi la forme romanesque et pose la question de savoir si nous sommes tous faits de la même glaise : l'inhumanité est-elle aussi une part de l'humanité.



Claire Berest fait le choix d'une narration à la troisième personne qui permet de donner un caractère plus littéraire à son oeuvre ; à mon goût, inutilement boursouflé par l'emploi de l'imparfait du subjonctif affirmé dès l'incipit “quand Etienne Lechevallier s'indigna à part lui que le serveur du Petit Brazil reluquât encore une fois d'un drôle d'air”. Elle fait aussi le choix d'incarner un couple qu'elle imagine être des Monsieur et Madame Tout-le-monde par des parisiens sans enfant travaillant dans le domaine culturel et propriétaire de leur appartement (maybe il faudrait lui dire que ces gens sont plus une exception que la norme).



Ces choix réduisent considérablement la portée du roman, dont la lecture est agréable, mais qui n'est pas à la hauteur de son ambition.

Commenter  J’apprécie          180
L'épaisseur d'un cheveu

Correcteur dans l'édition, rigoureux et taciturne, Etienne forme un couple solide et uni avec Vive, son épouse à la personnalité bohême et extravertie. Cependant, une suite d'événements inattendus le conduit à une nuit funeste où tout bascule. Dès les premières pages qui s’ouvrent sur un lundi, nous savons qu’Etienne tuera son épouse dans la nuit du jeudi au vendredi.



Le suspens ne se joue pas sur la survenance ou non du drame, car il s’agit bien de la chronique d’un homicide conjugal annoncé. Le suspens se cache ailleurs, dans les petits détails, comme autant de petits cailloux qui viennent gripper la machine huilée de la vie d’Etienne et qui le mène face au point de rupture et de non-retour.



Aucun antécédent de violence, une vie sociale et culturelle développée. Etienne a quelques manies, mais rien d’inquiétant. Il semble aimer sa femme et revient sur sa rencontre avec elle puis passe son couple au peigne fin, pour comprendre sa récente froideur. On creuse au fin fond de son âme, jusqu'au gouffre. Etienne, avec ses qualités et ses nombreux défauts, pourrait être n’importe lequel d’entre nous.



Comment passe-t-on d’une vie quotidienne routinière à trente-sept coups de couteau ? De «l’amour» à l’anéantissement de l’autre ?



J’ai trouvé ce roman passionnant et haletant. Le récit resserré sur trois jours et entrecoupé des séances d’interrogatoires de la police, est rythmé et dynamique. Les références artistiques et musicales apportent de la matière au texte et une réflexion intéressante sur l’art, l’artefact et le geste de création.



Un texte que l’on a envie de relire, pour retrouver les petits indices glissés de-ci de-là comme autant de clefs de compréhension… Si tant est que l’on puisse expliquer une telle horreur.
Commenter  J’apprécie          180
Rien n'est noir

J'avais peur que ce livre soit gnangnan, qu'il ne parle que des amours de Frida Khalo mais, pas du tout. Il est certes question de sa passion pour son ogre de mari, Diego Rivera, mais également de sa peinture, de sa vie, de sa conception de l'art et de la vie, de ses frasques, de ses souffrances, de ses manies. Il est beaucoup question de Diego Rivera aussi, ce mec gras et répugnant qui attirait pourtant les femmes comme des mouches, ce communiste d'opérette se vendant à Henri Ford et à Rockfeller.

Frieda n'y est pas forcément très aimable. Diego encore moins mais c'est émouvant, intéressant et ultra bien écrit.

Après avoir adoré La Carte postale de l'autre sœur Berest, je découvre que ces deux femmes sont bourrées de talent littéraire.
Commenter  J’apprécie          180
Gabriële

Anne et Claire BEREST. Gabriële.



A quatre mains, Anne et Claire BEREST nous présente leur arrière-grand-mère, Gabriële BUFFET. Cette femme a connu un destin hors du commun. Elle est issue de la bourgeoisie. Elle fait de brillantes études dans le domaine musical, quitte le foyer familial a 25 ans pour parfaire ses études et s’installe à Berlin. Sa carrière musicale s’achève en 1908, alors que la jeune femme a 27 ans. Elle rencontre le peintre Francis PICABIA. IL l’épouse et cet être, lui aussi doté d’une intelligence hors norme, très riche, indépendant va cependant asservir la jeune femme. Tout en étant l’épouse de ce grand peintre, elle est la maîtresse de Marcel DUCHAMP, n autre peintre et une très bonne amie du poète Guillaume APPOLINAIRE.



Les deux sœurs, armées jusqu’aux dents de documents d’archives, soient familiales, soient publiques , ont suivi à la trace le parcours de tous ces peintres, idéalistes, réformistes, usant de nouvelles théories et méthodes dans l’art de la peinture, toujours à l’avant-garde, précurseurs de l’art abstrait. C’est ainsi qu’en compagnie de tous ces célèbres peintres et romanciers du début du XXème siècle, nous parcourons l’Europe, traversons l’Atlantique, revenons en Europe, en Espagne, en Suisse, en France, du nord au sud, de Saint-Tropez en Bretagne, séjournant dans le Jura, à Paris avec nos héros.



Gabriële est une maîtresse femme, libérée, avant-gardiste, à la solde de son époux. Elle est très intelligente ; c’est une intellectuelle qui entraîne dans son sillage de nombreux lettrés. Par contre ce n’est pas une mère très aimante. Heureusement que sa mère est là pour combler l’absence lors des nombreux voyages qu’accomplissent Gabriële et Francis, soit pour le plaisir soit pour les nombreuses expositions des toiles du maître dans les salons du monde entier. C’est un bel hommage que Claire et Anne rendent à leur aïeule. Et c’est avec grand plaisir que j’ai lu cette biographie. Dans ce récit les dessous entre les divers courants tant pictural, artistique que littéraire de ce début de siècle nous sont bien présentés, bien expliqués. Elles ont fait ici une belle œuvre et les notices explicatives sont complètes. Je déplore de les retrouver en fin de volume. Pour la fluidité du texte j’apprécie de les retrouver en bas de page. Ce n’est pas très grave, j’ai lu avec attention et une certaine complicité s’opère entre le lecteur et l’héroïne. Le texte est limpide, les actions rapides, mais nous avons des personnages qui vivent à 100 à l’heure, il faut donc emboîter le pas et chausser des bottes de sept lieux afin de les suivre. Le fil rouge de la passionnante vie de Gabriële m’a permis de lier connaissance avec Francis PICABIA, Marcel DUCHAMP, PICASSO, etc.... Des peintres hors normes, précurseurs de l’art abstrait. Un domaine que je ne connaissais pas. Merci aux deux jeunes femmes. Je me permets de vous recommander, non seulement de vous pencher sur cette biographie mais de lire l’étude faite par Anne BEREST « Rien n’est noir » où elle nous présente la vie de Frida KHALO. Et Claire vient de nous offrir un magnifique roman « La carte postale », dans lequel elle fait vivre, revivre la famille de sa mère dans la tragédie de la déportation. Un grand merci aux deux sœurs et toutes mes félicitations. ( 19/01/2022)


Lien : https://lucette.dutour@orang..
Commenter  J’apprécie          180
Artifices

Avec Artifices, Claire Berest éclaire de tout son talent littéraire l’imbrication de performances d’art contemporain et des souvenirs traumatiques enfouis dans le passé. En abandonnant les personnages féminins aussi très proches du monde de l’art, ce roman plonge son lecteur dans une intrigue particulièrement bien menée sur fond de mal être et d’happening.

Abel Bac fait un cauchemar et entend trifouiller dans la serrure de sa porte d’entrée. C’est la voisine du dessus, complétement ivre, qui s’est trompée d’étage. Gentiment, il décide de l’aider à rejoindre son appartement et l’allonge en dégageant bien sa bouche pour qu’elle ne s’étouffe pas dans son vomi ! Ne pouvant se rendormir, il sort et se fatigue en marchant dans la nuit de Paris. Suspendu depuis une semaine, il a la terrible sensation que son monde s’écroule, lui le flic intègre, méticuleux mais taciturne. Dans quelques jours, l’IGPN le convoque pour donner explications de cette mise à pied sous dénonciation téléphonique anonyme. .

Jérôme Masson, avocat qui la suit depuis le début de sa carrière, téléphone à Mila chaque jour y compris le dimanche. Personne ne connait la véritable identité de Mila bien qu’elle fasse des performances dans le monde entier depuis vingt-ans, un peu comme un Banski en happening. Ses œuvres se vendent des millions chez Chritie’s et Sotheby’s. Sa carrière a commencé en accrochant des poupées grandeur nature à l’ effigie de personnes connues sur des lieux emblématiques comme celle de Jean Moulin sur les pales du Moulin Rouge !

Mais, aujourd’hui, à trente-neuf ans, son anonymat lui pèse. « Mila qui ne s’appelait pas encore Mila » était une jeune fille sérieuse et brillante reçue au bac en 2000 au lycée Paul Bert d’une petite ville du Loiret. C’est d’ailleurs là qu’elle a connu Jérôme.

Abel Bac s’est construit des digues pour domestiquer l’angoisse qui généralement arrive dès qu’une nouveauté pénètre sa vie. Alors, lorsque Elsa, la voisine étudiante en thèse d’histoire de l’art, décide de s’excuser et de lier conversation, Abel fuit. Rien dans sa vie n’est laissé au hasard quitte à développer des tocs en pagaille, des malaises et des cauchemars récurrents. Le seul espace qui le ressource reste son appartement avec toutes ses orchidées, quatre-vint quatorze précisément !

Camille Pierrat, sa jeune collègue, s’inquiète car Abel ne répond plus au téléphone. Et lorsqu’elle se présente à sa porte, il la renvoie sans égard. Elle aimerait qu’il prenne un avocat? qu’il se batte, vraiment ! Mais, une image de cheval que Abel retrouve sur les murs de la capitale l’accapare trop intensément. Abel se met en chasse …

Claire Berest abandonne ses derniers personnages inspirés de femmes solaires au charisme reconnu. Avec Artifices, l’auteure s’attache à décrire un homme, rigoureux, taciturne et profondément tourmenté même si c’est un professionnel reconnu. Il faut attendre la fin du roman pour comprendre la toile d’araignée que le passé à tisser autour d’Abel Bac. Glaçant, en fait, mais tout s’enchaîne et s’éclaire à la fin !

Personnage à part entière, l’art contemporain est présent tout au long du roman. Marina Abramovic, l’artiste plasticienne, donne les limites à la créativité de l’artiste de fiction Mila qui crée des installations dans les différents musées de la capitale. Celles-ci rivalisent d’inventivité et d’ingéniosité. L’écriture de Claire Berest nous régale : des installations très symboliques semblent prendre vie sous ses mots. Aussi, Elsa, l’étudiante en histoire de l’art, explique à Aba Marcel Duchamp, Mauricio Cattelan sans oublier Tracey Emin et tant d’autres.

Néanmoins, le roman se situe aussi au cœur d’un passé de jeunesse qui a déterminé la vie de chacun dans un a peu près difficile qui ressort la quarantaine arrivant. Des explications seront nécessaires pour que s’allège le poids des souvenirs ! Le vers de La Fontaine sert de leitmotiv, comme un mantra à la compréhension de l’intrigue » Que tout inconnu le sage se méfie « .

Parfaitement réussi, le roman Artifices éclate par sa qualité créatrice et littéraire. Généreuse, Claire Berest emmène son lecteur par la main où Abel Bac, mais pas que lui, retrouve le goût de la nouveauté et de la curiosité. Un très bon moment de lecture !

Chroniques avec photos ici

https://vagabondageautourdesoi.com/2021/08/27/claire-berest/
Lien : https://vagabondageautourdes..
Commenter  J’apprécie          180
Gabriële

Deux soeurs écrivains se mettent ensemble pour raconter leur arrière-grand-mère qu'elles n'ont pas rencontrée et qui pourtant a eu un destin hors du commun.



Ce roman-biographie d'une partie de la vie de Gabriele Buffet met en scène la vie de cette femme qui a été au contact de grands artistes du début du XXème siècle.



Nous la croisons d'abord dans l'univers de la musique puis dans celui du peintre Francis Picabia, mais aussi dans celui des auteurs - poètes - critiques.



Elle semble unanimement décrite pour une femme d'un grand charisme, mais surtout d'une intelligence hors du commun.



Dire que j'ai aimé le roman ne correspondrait pas à la réalité. Je dirais plus que j'ai été intéressée voire fascinée par ce monde que je ne connaissais pas et par l'apparent "n'importe quoi" de ce couple hors de toute règle.



Récit d'une période de création dans tous les sens comme me semblent le vivre Picabia et ses amis, mais aussi d'une révolution artistique, comme si le besoin de révolution de Gabriele était sociétal.



Très intéressant et bien écrit, à découvrir pour entrer dans une atmosphère hors du temps!
Commenter  J’apprécie          182




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Claire Berest Voir plus

Quiz Voir plus

fairy tail

qui est lucy ?

une mage
une sorcière
une constelassionniste
chai pas

32 questions
213 lecteurs ont répondu
Thèmes : fairy tail , quizz , mangaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}