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Critiques de Claire Berest (854)
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Rien n'est noir

Bonjour, bonjour ! Aujourd’hui nous allons faire une petite virée dans l’univers de Frida Kahlo…



Il s’agit d’une biographie de cette peintre, qui s’attache plus à sa vie privée qu’à sa peinture, et plus particulièrement sa passion pour Diego Rivera.



Claire BEREST nous entraîne dans le monde de Frida, son enfance, son accident et son mariage avec Diego ; c’est raconté de façon très vivante, on a l’impression d’y être.



Alors, je vais me faire quelques ennemi(e)s, mais je n’aime pas beaucoup le personnage (je ne parle pas de ses peintures), elle est décrite comme une femme libre, certes, qui est devenue une véritable icône, mais aussi comme une femme assez vulgaire, qui parlait trop fort, s’exprimait comme un charretier, buvait comme un trou (une vraie pochtronne)…



Cette femme décrite comme une femme libre, l’était-elle vraiment ? Son attachement à Diego, semble prouver le contraire ; elle lui a tout pardonné et était prête à n’importe quoi pour le conquérir et le garder. Est-ce vraiment être libre que de tout accepter d’un homme et de dépendre à ce point de lui ? Je n’en suis pas certaine.



Sinon, ce livre se lit rapidement, un peu comme un roman dans lequel nous croisons de nombreux personnages célèbres.



Bref, une petite biographie sur la vie conjugale de Frida Kahlo et Diego Rivera…



À lire dans une galerie de peintures, ou près d’un chevalet, en grignotant des Coyotas accompagnés de Tequila (avec modération). Bonne lecture !



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Artifices

Abel en proie à un cauchemar récurrent est réveillé en sursaut par des bruits provenant de la serrure. Lorsqu’il ouvre la porte, sa voisine passablement avinée, lui tombe dans les bras.

Pas facile de retrouver le sommeil, pour un insomniaque, angoissé.

Comme souvent, il sort, déambule dans les rues de Paris, s’arrête à la pharmacie, achète une lotion anti-poux pour lui et du Doliprane pour ses fleurs préférées.

En proie à de terribles démangeaisons du cuir chevelu, depuis qu’il a été radié de la police, suite à une dénonciation anonyme à l’IGPN, Abel vit en solitaire avec ses 93 orchidées auxquelles il prodigue les meilleurs soins.

Bizarre mais bosseur perfectionniste, ce flic ne s’est jamais contenté du « Qui ? », il a toujours voulu savoir « Pourquoi ? ». Pourquoi a-t-il été mis sur la touche ? par qui ? Autant de questions qui le hantent.

Léa, la voisine se réveille avec la gueule de bois et le vague souvenir d’Abel : « Elle le revoit par instantanés, lui et son corps glacé, son inaccessible. »

Mila dont nous faisons la connaissance quelques chapitres plus loin est une artiste aussi mystérieuse que controversée pour la brutalité de ses œuvres. Seul son avocat connaît sa véritable identité la gardant secrète depuis 20 ans.

Reine invisible de l’art contemporain, ses œuvres se monnaient des millions d’euros chez Sotheby’s ou Christie’s.

Ajoutez à ces personnages, un mystérieux cheval entré de nuit à Beaubourg, pourquoi ? Qui l’y a conduit ?

Voilà bien des questions qui font de ce roman un thriller haletant.

Je n’ai pu le lâcher avant d’avoir le fin mot de l’histoire. Dans la première moitié du roman, impossible de savoir où l’auteure a l’intention de nous emmener.

On passe d’un personnage à l’autre, ce qui donne du nerf au récit tandis que le mystère s’épaissit.

L’auteure s’attarde sur l’art contemporain et nous en propose une analyse intéressante.

J’ai été surprise de découvrir Claire Berest dans un registre totalement différent de celui auquel elle m’avait habituée avec notamment « Rien n’est noir » ou « Gabrielle » écrit à quatre mains avec sa sœur Anne.

L’écriture est comme toujours parfaite de simplicité, addictive et imagée.

Je remercie très vivement NetGalley et les Editions Stock pour cette lecture coup de cœur.

#Artifices #NetGalleyFrance !







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Rien n'est noir

Ce roman magnifique, nous raconte l'histoire de Diego Rivera et Frida Kahlo qui ne pouvaient vivre l'un sans l'autre. Claire Berest nous fait vivre les amours tumultueuses de deux êtres passionnés. Elle nous peint avec précision de 1928 à 1954 cet univers d'artistes où toutes les occasions sont bonnes à faire la fête, où les classes en lutte se réconcilient le temps d'une cuite.



Chaque titre de chapitre est une nuance de bleu, de rouge, de jaune et de noir. Toute une vie qui s'étale sur une palette. Jusqu'au dernier chapitre émouvant intitulé gris cendre, comme les cendres de Frida.



Deux êtres que tout oppose, le physique d'abord, Diego est éléphantesque, il est laid Diego, d'une laideur gustative qui ouvre l'appétit. Frida toute frêle, avec ses seins et sa moustache, sa tête de terre cuite et ses sourcils épais, ses tenues extraordinaires, les gens pensent qu'elle s'est échappée d'un cirque, elle jure comme un charretier. Leur univers d'artistes sont aux antipodes, la peinture de Diego atteint de gigantisme, la peinture de Frida est souffrance et solitude. Mais on dit que les contraires s'attirent. Elle ne voit que lui, sans même à avoir à le regarder. Diego Rivera, à son contact les grains de beauté brillent. le peintre le plus connu du Mexique, elle une métisse qui a vingt ans de moins et une colonne brisée en sus.

« Quand tu es choisie par Diego, tu as l'impression de respirer plus haut que les autres. »



Diego la demande en mariage comme une blague. Elle est sa compagne, sa confidente, ses yeux, l'enfant de son âme. Diego ne dissimule pas ses aventures, toutes ces femmes qui sont comme des friandises dans sa poche. Frida aussi couche ailleurs, surtout avec des femmes.

« Frida est explicite : il n'y a rien de sale dans le sexe, Lucita, c'est le regard posé dessus qui est sale, parfois. »

Mais ce récit est surtout une vie souffrance.

« Elle gèle ses douleurs avec l'alcool pour donner à son corps l'illusion et l'élan d'être neuf. »



Le tramway qui entre littéralement dans le bus et la ferraille qui entre dans le corps de Frida. Frida, insatiable, téméraire, audacieuse qui ne jouait qu'aux jeux des garçons depuis l'enfance, à quinze ans elle avait des fourmillements dans les mains, dans la tête, des idées d'insurrection, des images d'extases à venir, un corps insolent. Aujourd'hui, elle est enfermée dans un corset. Frida la fille qui boite, Frida jambe-de-bois. Sa journée se résume aux besoins vitaux du nourrisson : manger, dormir, déféquer. Son dos, son cou, un pied, une jambe, son sexe. Tout a mal. On la sort une fois par jour, comme un petit animal. On la visite, telle une plante verte qu'on arrose. Elle se rêvait médecin, elle se rêvait valide aussi.

Une rechute brutale, retour à la case départ, position ligne droite, absence de mouvement. Son lit devenu sa maison, sa prison. Alors elle commande à son père, des pinceaux, des couleurs, un chevalet et de la toile. On installe un grand miroir au-dessus du lit, de sorte qu'elle puisse voir son corps figé et elle se met à peindre la réalité. Elle peint parce que c'est tout ce qui lui reste. Des autoportraits, des tableaux sombres, déroutants, torturés, mais sublimes.

À la suite de Diego et Frida, Claire Berest nous fait pénétrer dans le milieu artistique bouillonnant des États-Unis qui est une opportunité en or pour Diego. Les puissants Henry Ford et Rockefeller sont excités par l'insolence de Frida.



Diego veut rester aux États-Unis, Frida veut rentrer au Mexique. Les papiers du divorce, elle tourne à une bouteille de cognac par jour ou deux.

« - Je bois pour noyer ma peine, ma belle Lucita, mais cette garce apprend très vite à nager. »



Nous voici à Paris, Montmartre, André Breton et les surréalistes « un ramassis de bavards pédants qui dissertent dans le vide du matin au soir. » Frida sème sa légende et sa mauvaise réputation. Mais elle ne peut oublier Diego un homme qu'elle aime plus que sa peau

« — Tu sais pourquoi je pleure ? Parce que j'ai été victime de deux horribles accidents dans ma vie. Diego, le premier, c'est le tramway. L'autre c'est quand je t'ai rencontré. »



L'auteure analyse les tableaux de Frida, les décortique « elle peint juste ce qu'elle voit, une peinture de couleurs explosives, de fluides, elle aime le détail. »

Un roman d'une grande sensibilité, porté par une écriture sensuelle qui fait ressortir à merveille cette passion destructrice entre deux monstres sacrés où tout est excès, l'amour comme la souffrance. Un roman coloré comme sont les tableaux et les tenues de Frida, un hymne à la vie, à l'amour.



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Gabriële

Comme une remontée à ciel ouvert d'une oeuvre d'art que l'on croyait perdue, Anne et Claire Berest, exhume des chefs d'oeuvres oubliés, un passé explosif profondément enfouis, et grimpent à la rencontre de deux fantômes de notre histoire, deux figures des grandes révolutions picturales du XX ème siècle, effacées de nos références, une sorte de malédiction cachée mise à nue dans ce long témoignage à deux voix, "Gabriëlle".





Une mise à l'index familial, a soustrait Anne et Claire, à la personnalité de leurs grands parents, à la connaissance de leur filiation, celle-ci devant rester secrète, être la petite fille d'un grand père qui se suicide, et découvrir que son arrière grand père a été une grande figure de la peinture et des arts, n'est pas une généalogie ordinaire. le fils de Picabia, Vincente est aussi le fils qui a toujours été délaissé par sa mère, Gabriëlle. qui ne s'est jamais intéressé à ses 4 enfants.





Elles ont éludé le mystère qui entourait ce grand-père maternel, Vincente, l'enfant non désiré, meurt à 27 ans d'une overdose, laissant une enfant de 4 ans. Puis en remontant vers Picabia, relever que lui aussi s'est retrouvé orphelin à l'age de 7 ans, une blessure que l'absence de mère va profondément perturber.





Mais c'est l'itinéraire assez diabolique de Gabriële que les deux sœurs vont investir, pour la mettre à nue, et partager sa vie jusqu'à sa mort dans un dénouement insensé, pour celle qui bradera 17 toiles de Picasso. Sa fidélité à Picabia avec lequel elle se marie ira jusqu'à écarter Vincente de la tombe familiale en1953, pour y déposer le prince de ses rêves, alors qu'elle en est séparé depuis de si longues années.





Puisqu'il Il faut parler peinture, c'est la fusion de l'énergie de Picabia et de l'imagination de Gabriëlle qui va donner vie à leurs passions artistiques du moins pour la période allant de 1908 à 1930. C'est en 1909 que Picabia signe le premier tableau abstrait "Caoutchouc". C'est Picabia qui va lancer à New York les peintres français de l'art nouveau. Picabia, multiplie les trouvailles, les innovations, les chef d’œuvres.





Devenant le chef de file du mouvement surréaliste, puis du Dadaïsme, il multiple les œuvres les plus originales, ou singulières. C'est Marcel Duchamp qui le suit. La première œuvre de Marcel,"Nu descendant un escalier", refusé à Paris fait un triomphe à New York, pendant des semaines les passionnés se bousculent.

Avec Guillaume Apollinaire ils vont dresser devant eux un boulevard, une rétrospective, un enthousiasme, une doctrine derrière lesquels tant d'artistes puiseront.





Mais par quelle magie cette éclosion s'est-elle mise à flamber ?



C'est Gabriëlle l'inspiratrice, la musicienne qui veut un art au dessus de tous les arts, une démarche libérée de toutes les contraintes. Gabriëlle qui va dicter à Picabia ce qu'il faut peindre, à Marcel Duchamp toutes les folies et toutes les audaces. Marcel qui apprend vite, livre un bidet à un concours d'art moderne, déclenchant un immense scandale et l'hilarité générale. Des scandales qui avec Gabriëlle, devenaient possible et qui bientôt s'organiseront.



Dans leur sillage tant de maîtres sont apparus, Miro derrière Picabia, Magritte et Andy Warol derrière Marcel Duchamp.



Maîtrisant les langues utiles à la promotion des peintres, Gabriêlle dessine une des figures féminines, les plus extravagantes des années d'après guerre, car rien ne l'arrête, rien pour elle ne peut être sacrifié à la liberté pas même ses propres enfants. Elle fut l'Égérie de Picabia, mais aussi de Marcel Duchamp, de Igor Stravinsky...



Avec Apollinaire ils perdent un ami mais plus encore un défenseur. Son absence va peser durablement sur la notoriété du trio, Gabriëlle Buffet aux bras de ses hommes. C'est une sorte de malédiction qui va ternir l'image  de Picabia. Lui qui a peint près de 100 toiles impressionnistes, n'est pas dans les livres sur les impressionniste, Picasso y figure. Aujourd'hui sa place est floue, il est souvent absent des rétrospectives sur la peinture moderne, on cite Miro ou Chirico pas Picabia. Aucun membre de sa famille ne s'est impliqué dans la promotion de Picabia, idem pour authentifier l'étendue de son œuvre.





Il faudra un jour penser à réunir, enfin Duchamp et Picabia dans un unique hommage, une grande Expo au grand palais et par ricochet convoquer Gabriëlle pour redessiner ces deux géants de la peinture, sous le charme de leur muse Gabriëlle Buffet.



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Gabriële

« Derrière chaque grand homme se cache une femme, mais pourquoi ne pas dire une grande femme ? Après tout, si l’homme est grand c’est en partie grâce à elle. La femme doit être là pour épauler son homme et le propulser au sommet pour qu'il soit GRAND. » En faisant quelques recherches, je suis tombée sur cette citation d’un certain Fabien Sullivan Grandfils. Je n’ai pas réussi à savoir qui est-ce, ni s’il existe réellement (si un(e) Babéliote cultivé(e) passe par là…), mais, à part la formulation des deux dernières phrases (avec lesquelles on sera d’accord ou pas en fonction de son degré féministe), je trouve qu’elle s’applique bien à « Gabriële », d’Anne et Claire Berest.



Car Gabriële, c’est une sacrée femme ! Iconoclaste, rebelle, anti-conformiste, mais surtout d’une intelligence brillante et redoutable, les mots forts et impactants ne manquent pas pour la décrire. Née à la fin du XIXe siècle, cette femme eut une vie hors norme et plurielle : décidée à échapper au mariage et à vivre de sa musique, Gabriële fut l’une des premières femmes à intégrer la section composition d’une école de musique parisienne, avant de partir vivre (seule, au tout début des années 1900 !) en Allemagne pour parfaire son art. Cette trajectoire prometteuse se termina brusquement avec la rencontre de Francis Picabia, et contre toute attente, avec leur mariage, à partir duquel Gabriële disparut (« s’effaça » volontairement, selon les autrices) derrière l’artiste pour l’accompagner, depuis les coulisses, dans la révolution qu’il voulait apporter à la peinture d’alors, régie par l’impressionnisme. Manager, gouvernante, muse, femme, mère, Gabriële sut être multiple pour le fantasque, l’inconstant, l’infidèle, le dépressif Francis Picabia, ce qui n’était pas de tout repos. Mais elle sut, ce qui est remarquable à cette époque, rester toujours libre. Dans cette vie à mille à l’heure que retranscrivent avec brio Anne et Claire Berest, on rencontre tout le gratin des arts de l’époque : Marcel Duchamp, Guillaume Apollinaire, Picasso…



Mais Gabriële était aussi l’arrière-grand-mère maternelle d’Anne et Claire Berest, ce qu’elles ont découvert assez tardivement, leur mère n’ayant pas de liens avec la famille Picabia (Gabriële n’était pas spécialement maternelle – c’est le moins qu’on puisse dire - ni préoccupée de sa descendance). Ainsi, c’est à un exercice à l’envers que les sœurs Berest se sont employées : raconter son histoire à leur mère, alors qu’habituellement, c’est plutôt l’inverse…



Le tout forme un roman littéraire (Anne et Claire Berest ont comblé les trous, nombreux, dans l’histoire de Gabriële par des événements imaginés, bien qu’inspirés par leur compréhension de ces personnages familiaux qu’elles se sont peu à peu appropriées) très érudit : l’exercice biographique (sans jamais être hagiographique, ni revanchard) leur permet en filigrane de raconter l’évolution de la peinture française moderne et d’avant-garde (notamment la naissance du cubisme, du mouvement dada et les balbutiements du surréalisme). Il redonne également vie à des personnages historiques (je pense à Guillaume Apollinaire, ce grand homme – à tous les sens du terme – attachant), Gabriële ayant connu à peu près tous les artistes français d’alors (son intelligence la rendait magnétique). Quelques paragraphes plus personnels placés en fin de chapitres par les autrices viennent donner une autre dimension à cette biographie de leurs aïeux, et rappeler que ce roman est avant tout une recherche de leurs origines. Cela donne un roman très personnel, tout en restant dans la pudeur (je n’ai pas eu l’impression qu’elles tirent une fierté particulière de cette famille qui leur reste malgré tout inconnue, et qui a provoqué beaucoup de souffrance chez leur mère). Une pudeur face à une douleur familiale sourde qui a peut-être provoqué chez moi une mise à distance avec les personnages du roman, que je n’ai pas trouvés particulièrement attachants ni très sympathiques… (mais doit-on aimer les personnages des romans que l'on lit ?)



Mais « Gabriële » n’en reste pas moins un très beau roman que je vous conseille vivement !

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Rien n'est noir

Il y a deux jours, j'ai terminé "Rien n'est noir". En lisant les dernières pages, j'ai pleuré et pas qu'un peu...

Frida, une femme incroyable. Elle est passée par des évènements qui auraient pu la briser, notamment cet accident de tramway, alors qu'elle était une jeune fille. Mais Frida s'est construite, elle est devenue une peintre géniale, avec une sensibilité extraordinaire.

L'auteure décrit aussi la passion de Frida pour Diego Rivera. C'est un amour presque trop grand qui la consume, Diego étant, par ailleurs, souvent infidèle.

Et puis finalement, l'auteur dépeint les dernières années de la vie de Frida et sa mort de manière bouleversante.

Cette lecture a vraiment été inspirante pour moi. Frida était unique et fascinante.

J'aimerais aussi remercier tous ceux qui m'ont donné envie de lire ce livre, ceux qui ont déposé une critique sur Babelio!
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Gabriële

Enquête familiale, artistique, historique sur les pas d'une arrière-grand-mère oubliée.



Voici le défi que se sont lancées les soeurs Berest, concrétisé par cette biographie littéraire à quatre mains pour redonner vie à une femme d'une liberté et d'une indépendance hors des normes pour son époque.



Musicienne accomplie, épouse du peintre Picabia, inspiratrice des artistes de son temps, Gabriële vit par son mariage dans un tourbillon de rencontres dans les mouvements artistiques novateurs. Sa personnalité fascine, son anti conformisme en attire certains au plus près de la ligne rouge de la fidélité (au même titre que son mari d'ailleurs!). Une modernité aux parfums de scandales, qui exclut le sentiment maternel et qui explique la fracture familiale avec les descendants.

Ses jeunes biographes ont alors toute légitimité à creuser le silence qui l'entoure.



Pour qui serait intéressé voire passionné par les courants artistiques de la première partie du 20e, il trouvera ici de quoi s'immerger. Au-delà du portrait d'une femme originale, le livre est un beau travail de recherches et de documentations et, sans aucun doute, un touchant coup de coeur de deux jeunes femmes pour leur aïeule.



Rentrée Littéraire 2017

Sélection pour le Grand Prix des Lectrices de ELLE 2018

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Artifices

14 Juillet, fête nationale, bleu, blanc, rouge, Feu … ! Feu d’artifice, fleurs virtuelles, orchidées somptueuses et flamboyantes…

Un livre étrange, pas vraiment un polar, pas de cadavre à trouver, mais une enquête sur l’identité véritable des deux protagonistes du roman ; une célébrité de l’art contemporain, une femme répondant au pseudonyme de Mila, et un flic insomniaque, répondant au nom d’Abel Bac, récemment suspendu de ses fonctions à la suite d’une dénonciation anonyme.

Un puzzle dont le lecteur va assembler les pièces au fil de sa lecture. Intelligemment construit, Claire Berest tire les ficelles et nous emmène dans le monde de l’art contemporain.

J’ai aimé l’intrigue assez simple, le faible nombre de personnages et découvrir leurs tourments. Même si on devine très rapidement qui se cache derrière Mila, cela n’enlève rien au plaisir de lecture, car d’autres surprises nous attendent au fil du récit. Toutes les questions n’auront pas de réponses, et c’est parfait comme ça.

Sans être un grand roman, il faut partie de ces livres addictifs dont on se remémorera ensuite l’atmosphère oppressante. J’aime les auteurs qui s’aventurent sur des terrains nouveaux, et après « Rien n’est noir », je trouve cette incursion dans le roman noir très réussie pour l’auteure.

Bravo pour la couverte très réussie d’Aline Zalko, un véritable appel à plonger dans un univers onirique et cauchemardesque …

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Rien n'est noir

A supposer que notre vie ne soit qu’un immense arc-en-ciel, teinté d’une multitude de couleurs, rouge, bleu, jaune, il nous faudrait alors sans doute la décrire au travers de différentes teintes, d’un rouge agrume au bleu roi, pour comprendre que tout mérite d’être vécu, comme un ensemble d’évènements liés entre eux par les pigments.



A supposer qu’on suive notre existence comme celle de Frida Kahlo, artiste mexicaine aussi complexe qu’irréductible, elle parle fort comme un homme, elle avec son corps décharné qui a tant souffert, elle boit, elle baise, rien n’est noir, rien n’est gris, tout n’est qu’en nuance.



A supposer que comme elle, on choisisse la liberté de vivre, d’aller et de venir dans les pays qui composent le monde, du Mexique aux États-Unis, en passant par la France, de n’être qu’une particule dans l’immensité du monde, comme un grain de poussière voltigeant dans les tornades de l’existence, car la vie est une tornade où laisser les pieds au sol, coupe le souffle.



A supposer que rien n’est noir, car la vie est un ensemble de couleurs, partagé avec un être cher, comme Diego Rivera, il est le saint des saints, le fatal séducteur, l’insatiable ogre qui peint les murs partout, il est le cœur de Frida, celui qui vit tandis qu’elle souffre, celui qui peint pendant qu’elle regarde, les traits tirés, le regard plein.



A supposer que les couleurs représentent la vie, il faudrait composer sur la toile un enchevêtrement impossible de combinaisons pour décrire l’aventure que représente Frida et Diego, il faudrait une toile plus grande que l’univers observable, et revenir dans le temps, pour observer, cerner et comprendre, comment l’amour nait dans la souffrance, dans la joie, dans la tristesse et le manque, comment l’amour nécessite des précisions, des nuances plus précises encore que le simple noir, car il n’est jamais noir.
Lien : https://thesaurex.fr/2021/08..
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L'épaisseur d'un cheveu

« L’épaisseur d’un cheveu » de Claire Berest raconte les turpitudes de Etienne Lechevallier, l’homme le plus rigide que la terre ait jamais porté. Etienne est marié à une madone, Vive, photographe de métier et passionnée d’art. Ils partagent ? Un agenda culturel… et c’est à peu près tout. Etienne est correcteur et prend son métier tellement à cœur qu’il réécrit les romans qu’il reçoit à sa sauce. Il est l’un des derniers salariés de sa maison d’édition, « l’Instant fou ». Étienne a une particularité (outre sa rigidité maladive), il souffre de synesthésie (perception anormale d’une autre sensation que celle perçue normalement, dans une autre région du corps ou appartenant à un autre sens). Pour lui, les mots ont une couleur. Au grand nombre de ses qualités, il faut ajouter qu’il déteste l’art (le métier de sa femme), et il déteste aussi le mauvais emploi qu’elle fait de la langue française. Il est irritable, irritant et constamment irrité.





La quatrième de couverture l’annonce : dans 3 jours, Étienne va tuer sa femme. « L’épaisseur d’un cheveu » est donc un roman sur un féminicide, sujet qui, certes, ne peut laisser indifférent. Pour expliquer les raisons d’un tel acte, Claire Berest axe principalement son récit sur la personnalité d’Étienne, un homme détestable à tout point de vue, austère dans sa vie quotidienne et étroit d’esprit dans ses jugements. Sa femme, Vive n’apparaît que lors de rares scènes de rébellions qui servent exclusivement à décupler la rage intérieure de cet homme. Face à un tel sujet, il est toujours un peu ardu d’expliquer pourquoi on n’a pas aimé un livre, comme si la thématique se suffisait elle-même. Il est plus aisé d’affirmer que c’est un bon livre, comme si tous les textes traitant des violences faites aux femmes étaient forcément de bons romans.





Certes, la personnalité d’Étienne y est pour beaucoup. Il est absolument impossible de ressentir la moindre compassion pour cet homme qu’on a littéralement envie de frapper tant il finit par nous excéder. Heureusement, « L’épaisseur d’un cheveu » ne fait que deux cent trente-quatre pages, le supplice se termine assez vite. Pour résumer un peu les choses, voici quelques informations concernant Étienne. Il est hermétique à tout changement. Par exemple, il part chaque année en vacances au même endroit. Tous les mardis soir, il se rend avec sa femme à l’opéra. « Elle n’était pas sans savoir combien il aimait Mahler et surtout ce qu’il représentait pour eux deux – la semaine précédente c’était Boccherini, il aurait pu envisager son abandon, mais là, c’était insensé. Il avait essayé de lui expliquer cette évidence : qu’elle choisissait si mal le moment de lui faire faux bond, qu’elle trahissait un symbole, » et d’ajouter « Car sa défection était une trahison. » ! Tout changement dans la vie quotidienne est une déclaration de guerre. Du côté professionnel, Étienne a une haute opinion de son travail. Correcteur de métier, il juge sans arrêt les textes qu’il corrige, et prend donc la liberté de réécrire tous les passages qui ne lui conviennent pas. « Armé d’un stylo rouge qu’il était descendu acheter à la supérette, Étienne annota l’intégralité du texte, page après page, il en faisait l’exégèse ; bien sûr il relevait les coquilles, les maladresses, les fautes de frappe et d’orthographe, mais surtout il s’attaquait au texte comme dans un corps-à-corps avec un animal furieux et non domestiqué. Il le chevauchait à cru. »





Dans sa vie privée, il déteste à peu près tout ce qui constitue la personnalité de sa femme. Il n’aime pas sa façon de s’exprimer, « Vive massacrait régulièrement la langue en y introduisant des expressions anglaises comme si elle n’avait pas SU dire la même chose en français, elle était parfaitement au courant que ça crispait Étienne », il ne comprend pas grand-chose à l’art contemporain et trouve le métier de sa femme ridicule. Il se moque outrageusement des passions de celle-ci, comme celle pour le Himitsu dans lequel Vive trouve une forme d’apaisement. « Depuis le début de l’année Vive avait pour nouvelle passion ses cours de poterie japonaise qui coûtaient une fortune, cela consistait à fabriquer des objets de forme géométrique dans lesquels on enfermait hermétiquement, avant de les cuire au four, un objet symbolique pour se libérer des oppressions que l’on ressentait. Après cuisson, l’objet s’y trouvait prisonnier. Rien que d’en parler, Étienne avait envie de s’évanouir. À son avis, c’était l’attrape-nigaude d’un gourou adepte de la connexion à son moi intérieur, qui avait adapté à coups de truelle une réelle philosophie ancestrale japonaise aux goûts de femmes occidentales en quête de sens. »





Aussi, lorsque Vive commence à se rebeller dans leur vie privée en annulant des événements de leur « agenda culturel » ou en émettant un avis sur travail de correcteur « Étienne, pardonne-moi, je vais être un peu brutale, notre problème actuel c’est que tu ne corriges pas les textes, tu les réécris entièrement. », Etienne est outragé devant tant de culot. Oui, qu’on se le dise, Etienne a une haute opinion de lui-même et une impossibilité chronique à remettre quoi que ce soit concernant sa petite personne en question. J’avoue que certaines scènes de « L’épaisseur d’un cheveu » m’ont fait franchement rire tant j’imaginais ce type vivre avec moi et tâter mes « coups de pelle », histoire de lui remettre les idées en place.





Sauf que… pour apprécier un minimum le roman, j’aurais pu/dû me raccrocher à l’écriture. Pressentir que la plume de Claire Berest collait parfaitement au personnage n’a pas suffi pour que « L’épaisseur d’un cheveu » trouve grâce à mes yeux. Je vais être très honnête, mais il y a ici un condensé parfait de ce que je déteste le plus dans la littérature contemporaine : c’est ampoulé, pompeux, et pédant à souhait. Ni le personnage ni la thématique ne sauvent cet état de fait et je ne vais pas dire que j’ai aimé ce roman parce qu’il sert une « cause » (encore une femme qu’on assassine). Nous sommes dans ce milieu bobo parisien que j’abhorre, où excusez ma franchise on se regarde écrire plus qu’on écrit. Imaginez ! « On » préfère Gustav Mahler à Benjamin Biolay, cela vaut bien quelques coups de couteau !! Je déplore le manque de romanesque, l’absence d’imagination, l’égotisme insupportable, et surtout l’ennui absolu que j’ai pu ressentir à la lecture de ce texte. À défaut, je crois que je préfère encore tenter de lire écrit par ce qui terrorise le plus Etienne : « Comme s’il fallait craindre qu’une machine puisse être Kafka ou Céline ! Insensé ! Ha ha ha. Ça allait faire un grand tri. Et les journalistes de prononcer à l’anglaise Tchate Gi Pi Ti. Pour ne pas prononcer GPT ! Chatte j’ai pété ! Oui, ça pétait des textes bien foireux et on se bouchait le nez avec des airs de duchesse qui s’excuse à peine de l’odeur (…) »



Je fais très peu de chroniques négatives, mais il est hors de question de laisser planer le doute que sous prétexte d’aborder un féminicide, on puisse s’arroger la possibilité d’une palme d’or littéraire.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Rien n'est noir

Livre audio lu par l'auteure



C'est un peu dommage d'écouter la version audio, alors que, dans ses remerciements, l'auteure nous dit qu'il y a de nombreux passages en italique tirés directement de la correspondance entre Frida Kalho et Diego Rivera, un couple de peintres mexicains,. Si la peinture de Frida Kalho est bien connue actuellement, elle n'a connu la consécration que bien après son décès dans les années 1940, alors que son mari était un artiste réputé de son vivant.
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Artifices

Livre audio – Lu par Thierry Blanc : 7h10



J’ai tout d’abord cru que ce roman allait être un polar car il met en scène un policier et sa collègue ainsi que des événements inattendus qui s’avèrent artistiques !



Il y a bien une enquête mais le policier, Abel Bac est le cœur de ce roman avec ses cauchemars récurrents, ses habitudes et ses obsessions qui frisent les TOC. Ces événements réveillent en lui des sensations, des sentiments qu’il ne sait pas rattacher à sa vie mais qui l’y ramènent inlassablement. Sa voisine du dessus va rentrer dans sa vie de manière intempestive et sa collègue tenter de le ramener à la réalité.



Une histoire lue avec beaucoup de talent par Thierry Blanc qui a réussi à m’immerger dans chacun des personnages, même si j’ai trouvé la collègue de Bac un peu caricaturale, mais ça ne vient pas de la lecture.



J’ai passé de bons moments jusqu’à la fin où là, je me suis dit que je n’avais rien compris, qu’il devait y avoir quelque chose que j’avais raté pour ne pas avoir imaginer un seul instant la réalité actuelle d’Abel Bac. Difficile d’expliquer sans rien dire mais celles et ceux qui ont lu comprendront ce que je dis.



Je ne sais pas si la lecture peut être aussi plaisante mais en audio c’est accrocheur !



#Artifices #NetGalleyFrance
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Rien n'est noir

C'est ma première lecture de cette romancière dont la soeur Anne est également une grande autrice. Est-ce que Claire Berest écrit toujours ainsi ou s’est telle fondue à ce point dans ses deux personnages principaux qu’elle a traduit cela en un tableau flamboyant qui m’a porté de bout en bout dans Rien n’est noir ?



Quelle écriture fougueuse, vibrante, pleine de rage et de douleurs, de vie et de désirs, une plume qui mord dans la vie à 100% sans s’économiser à l’image de l’héroïne du livre Frida Kahlo !



Et l’histoire dans tout ça ? Il y a déjà eu tant d'écrits déjà sur ce post depuis sa parution en grand format chez Stock l'an passé insistant notamment souvent sur leur istoire d’amour passionnée.



De mon coté, j'y ai vu surtout celle d’une jeune femme brisée très jeune par un terrible accident (quelle scène, j’avais l’impression d’y être !), qui souffre toute sa vie physiquement et moralement et cherche un amour jamais comblé pour remplir le vide abyssal qu’elle ressent.



« Adorable Nick, si tendre, qu’il pourrait presque rivaliser avec Diego et combler ce trou béant dans son thorax. Dans une autre vie. Avec une autre Frida. »



J’ai vu aussi une femme incroyablement libre (quand elle n’est pas asservie à Diego), qui se moque des conventions, qui rit des riches américains pour qui elle est une distraction rafraîchissante mais aussi des surréalistes français autocentrés, provocante, volcanique, battante.



Et eux deux dans tout cela, se sont-ils vraiment rencontrés ?



S’il fallait décrire leur amour, il faudrait passer par mille couleurs et mille nuances mais la fin balaie tout pour moi.



Rien n’est noir et rien n’est tiède. Ça brûle, ça pique et cela donne envie de vivre intensément
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Bellevue

Il y a ce moment où rien ne va plus. Plus rien n'a de sens. Plus rien ni personne ne compte. On s'est perdu soi-même de vue et il ne reste plus que « la force d'être absente ».

Seule l'idée ancrée et indétrônable que le lâcher prise, dans ce qu'il a de plus puissant, de plus destructeur, est la solution.

Tout foutre en l'air.

S'enivrer pour s'alléger. S'oublier. Se dissoudre.

Le déclencheur ? Un mal-être sous-jacent, une crise d'angoisse démentielle, incontrôlable. « [Un] rideau noir, déchiré par endroits... »



Claire Berest nous rend témoin d'une descente aux enfers, de deux nuits où tout bascule pour Alma, à l'aube de ses trente ans ; deux nuits pendant lesquelles la folie s'invite.

Elle le fait admirablement bien. Elle l'écrit merveilleusement bien. Le sujet est lourd. Il ne plaira pas à tous. Ne parlera pas à tous.



« On peut couper le souffle, couper court, un brouillard au couteau, les ponts, la chique, le sifflet, les cheveux en quatre, à travers champs, l'herbe sous le pied. Mais on ne coupe pas le cœur, on le brise. »



Je voulais lire "Rien n'est noir" de Claire Berest. Mais avant cette première rencontre avec l'auteure, pleine de promesse et débordante de couleurs, j'ai voulu lire autre chose de l'auteure. Je suis tombée sur des pages sombres parlant de dépression, sur des pages lumineuses évoquant le milieu littéraire, sur une écriture fougueuse et franchement captivante. J'ai aimé le tout.



« La traditionnelle lucidité des dépressifs, souvent décrite comme un désinvestissement radical à l'égard des préoccupations humaines, se manifeste en tout premier lieu par un manque d'intérêt pour les questions effectivement peu intéressantes. Ainsi peut-on, à la rigueur, imaginer un dépressif amoureux, tandis qu'un dépressif patriote paraît franchement inconcevable. » Les particules élémentaires, Michel Houellebecq (exergue)
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Bellevue

Quelle écriture fascinante ! J’en ai fait sa connaissance avec Rien n’est noir. Que 3 étoiles à cause du sujet qui est la dépression et le ´pétage de plomb’. C’est ce qui arrive à Alma le jour de ses 30 ans. Milieu littéraire agréable. Destruction de soi-même, moins.
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Rien n'est noir

Après l'univers artistique de Johannes Veermer dans "La jeune fille à la perle" de Tracy Chevalier lu récemment, je me suis aujourd'hui plongée dans un tout autre univers artistique : celui de Frida Kahlo, grâce à "Rien n'est noir" de Claire Berest.



Frida Kahlo fait partie de ces personnalités qui m'intriguent en même temps qu'elles me fascinent. Sous forme de biographie romancée, Claire Berest raconte ici le parcours de Frida, de ses projets d'avenir avant "l'Accident" jusqu'à son décès. Elle raconte cette femme courage, entêtée, libre, artiste, féministe, communiste, amoureuse, cette femme au corps fragile mais toujours/souvent pleine d'énergie. Elle raconte également le couple qu'elle forme avec son grand amour de mari et peintre Diego Rivera, couple mythique et frivole.



Par le biais de ses œuvres, dont je dois dire que je ne m'étais jamais arrêtée sur les petits détails (il faut dire que je ne connais pas grand-chose non plus dans le domaine de l'art), Claire Berest m'a montré de nouvelles perspectives ou interprétations, un peu comme si j'en découvrais certaines pour la première fois. Ses œuvres, si révélatrices pourtant, restent très énigmatiques. Elles sont également très particulières, Frida ayant une façon plutôt atypique d'exprimer ses ressentiments et états d'âme.



Comme dit plus haut, j'ai toujours été admirative de Frida Kahlo, j'étais donc déjà attachée au personnage avant même de commencer ma lecture. Et comme le style de Claire Berest m'a immédiatement plu, c'est quasiment d'une traite que j'ai lu ce roman.



Un roman tout en sensibilité, passionné, coloré, saisissant.



Je n'avais jamais entendu parler de ce roman, je ne connaissais d'ailleurs pas l'autrice non plus. C'est totalement par hasard que je l'ai choisi à la bibliothèque, grâce à sa couverture (comme bien souvent, puisque j'évite autant que possible le résumé en quatrième de couverture), la "coiffure" me rappelant Frida Kahlo... Mes intuitions étaient bonnes, j'ai beaucoup aimé.
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Artifices

J’ai apprécié la lecture de ce livre par Thierry Blanc, sa voix est agréable et se prête très bien à cette histoire, je pense même que j’ai préféré ce livre en version audio, comme c’est souvent le cas.



Abel Bac vient d’être suspendu et il ne comprend pas pourquoi même s’il se doute que cela a à voir avec les cauchemars qui le hantent régulièrement depuis des années. Il est insomniaque et aime se promener la nuit dans Paris, il n’a pas de vie en dehors de son travail, sa seule passion ce sont ses orchidées et il est d’un abord plutôt bourru. Sa mise à pied bouleverse ses habitudes et ses repères, sa collègue Camille essaie de le joindre mais il a coupé son téléphone. Un matin, il trouve un journal sur son paillasson, il pense que c’est une erreur vu qu’il n’y est pas abonné, l’article en une annonce une effraction à Beaubourg : quelqu’un a introduit un cheval blanc dans la bibliothèque de nuit et la brave bête a mangé quelques livres, la police n’a aucune idée de qui a pu faire cela, Abel se sent mystérieusement interpellé par ce fait divers, qui trouve un écho en lui sans qu’il comprenne pourquoi. La nuit suivante, sa voisine Elsa, complètement ivre essaie d’entrer chez lui, il la ramène à bon port, et c’est le début d’une étrange relation entre eux. Elle fait une thèse sur l’art contemporain et Abel lui demande de l’accompagner à Beaubourg pour en savoir plus sur ce cheval.



Il s’agit d’un polar à la construction originale, chaque chapitre a pour titre un vers d’une fable de La Fontaine, outre ce policier tourmenté, ce livre nous emmène dans le domaine de l’art contemporain, en particulier les performances avec la mystérieuse Mila. Certains chapitres traitant de ce sujet sont un peu longs et moins intéressants que le reste à mon avis. L’auteure rend longuement hommage à Marina Abramovic et cette partie aurait gagné à être moins développée. J’ai beaucoup aimé la partie polar, même si j’ai compris assez vite qui est Elsa en réalité, mais je n’ai pas beaucoup d’intérêt pour cette forme d’art contemporain, qui semble être un luxe de bobos qui s’ennuient.



J’ai été attirée par la magnifique couverture de ce livre, l’intrigue démarre lentement et j’ai eu du mal à y entrer. Abel est un personnage attachant avec ses tocs et ses angoisses, son besoin d’être immergé dans son travail. Camille ne m’est pas sympathique avec son langage de charretier et ses problèmes de coeur, quant à Elsa ce n’est qu’une manipulatrice, Abel est pris entre ses obsessions et ces deux pots de colle. Tous les personnages ont un côté déjanté et bizarre. Le langage très vulgaire de l’inspectrice fait mauvais ménage avec les vers de La Fontaine. Le titre a un double sens qu’on ne comprend qu’à la fin et qui donne une dimension supplémentaire à l’intrigue. On comprend assez vite qu’il y a un lien caché entre les personnages, qui sera révélé à la fin dans un magnifique feu d’artifices. C’est une lecture très agréable, mais qui ne sort pas du lot et ne me laissera pas un souvenir impérissable.



Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour ce polar très sympa et surprenant.



#Artifices #NetGalleyFrance !
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Rien n'est noir

Mexique fou des années 20, émancipation de la femme, communisme abolissant les conventions bourgeoises comme la fidélité, ce qui arrange bien Rivera, le plus célèbre peintre mexicain qui en troisième noce choisit une jeune admiratrice estropiée par un terrible accident, une Frida Kahlo séductrice, qui aime choquer, faire l'amour, la fête, mais qui souffre aussi dans son corps.



J'ai malheureusement eu le sentiment que cette biographie était une bavarde compilation d'anecdotes sans cohérence.

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Rien n'est noir

Ce fut une réelle surprise de lecture, je ne connaissais pas les livres de Claire Berest et j'aimais beaucoup les tableaux de Frida mais je ne connaissais que très peu sa vie. J'ai beaucoup apprécié le ton et le style décalé de l'auteure m'ont donnés l'impression de mieux cerner le caractère si tel est possible de la peintre. J'ai aimé cet esprit, cette vie faite de force, de liberté, de passions, de souffrances, d'adversité... J'ai très envie d'en lire d'avantage par la suite et je reste curieuse de lire d'autres livres de cette auteure. Et voilà encore des livres à mettre sur ma PAL !!!
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Rien n'est noir

Bel hommage à Frida Khalo avec, pour nous, un réel plaisir de lecture. Une vie bien mal démarrée avec une poliomyélite à six ans et un terrible accident à l’adolescence qui marqueront son corps à vie. Page 38 détail effroyable des fractures. C’est alitée dans un corset qu’elle peindra ses premières toiles. Son look branché, son amour tumultueux pour le peintre Diego Rivera. Ne pas se fier à la couverture qui fait roman-photo de l’époque. Pari réussi pour Claire Berest. Captivant ! Un vrai coup de cœur.
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