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Critiques de Claire Berest (854)
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L'épaisseur d'un cheveu

C'est ma tante qui m'a donné ce roman, et ayant déjà été conquise par l'écriture de Anne Berest, la sœur de l'auteure de cet ouvrage-là, je me suis dit que si le talent était dans les gênes, j'allais forcément être conquise. Pour ce qui est du talent, je ne me permettrai pas d'émettre le moindre jugement car il est bel et bien présent chez les deux sœurs, c'est indéniable mais en ce qui me concerne, j'ai beaucoup moins accroché avec cette première découverte pour moi avec l'écriture de Claire.



Ici, le lecteur fait la rencontre d'Etienne Lechevallier, correcteur pour une modeste maison d'édition er marié avec celle sui se fait appeler Vive. Apparemment, le couple est heureux en ménage et a ses petites habitudes bien ancrées. Sorties régulières le soir pour se rendre à un vernissage auquel Vive est invitée ou alors le mardi soir, sortie sacrée pour Etienne, concert de musique classique.

Toutes ces petites habitudes (surtout celle du mardi) vont faire que Vive ne se reconnaîtra plus dans cette vie, dans laquelle tout est calculé d'avance , où son mari ne laisse pas de place à l'imprévu et cela finira par lui peser et lui, de s'en offusquer.



Lorsque la routine mène à un point de non-retour, lorsqu'il n'y a plus d'échanges possibles, plus de compromis, lorsque le folie pousse l'une des deux parties à commettre un acte irréparable, voilà ce que Claire Berest nous livre ici, certes avec une belle plume j'en conçois et c'est pour cela que je saurais trop expliquer pourquoi l'alchimie n'a pas opéré sur moi. Peut-être que comme notre protagoniste, Vive, j'y ai trouvé moi aussi un ennui ou un certain mal-être ! Je ne peux que vous recommander de juger par vous-mêmes et de m'en faire des retours par la suite. Bonne lecture !
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Rien n'est noir

Sublime biographie poétique et colorée de Frida Kahlo ! On retrouve une peintre aux multiples facettes, toutes aussi passionnantes les une que les autres. Les émotions ressenties sont intenses et variées, l'autrice parvient rapidement à nous plonger dans sa narration grâce à sa plume enjouée et immersive.

Un bon roman si vous voulez en savoir plus sur la vie de cette grande artiste !
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Être mère

J'ai lu Être mère deux fois,

d'une traite.

Coup sur coup. Sans reprendre mon souffle.

La première fois, comme une envie irrépressible. Un besoin de faire corps avec les mots qui en peuplaient les pages. Et gonfler mes veines de leur suc.

La deuxième fois, pour ne pas les quitter si vite. Et rester quelques temps encore dans cet endroit, sublime et affolant, où maternité faisait littérature.



« Nous ne sommes peut-être que la moitié de l'humanité, mais nous l'avons créée tout entière; donc nos peurs, nos réflexions, nos déchirures ont droit de cité au sein des livres. En nous efforçant de faire entrer la maternité en littérature, nous lui donnons, j'espère, la place qu'elle mérite. »



Je ne m'en cache pas, je suis une inconditionnelle du travail, de la prose et du verbe de Julia Kerninon. J'aime sa précision, son acharnement et sa finesse, la porté de son regard, l'intelligence de son propos et le sérieux qui est le sien. Aussi, quand elle s'est donné comme objectif d'arracher nos maternités au silence, je ne pouvais que la suivre, yeux bandés et coeur conquis d'emblée.



Parce que je vois la maternité comme un endroit d'infinies métamorphoses, un devoir d'intelligence constant et la possibilité, parfois, de se découvrir si différente et pourtant intacte,

que cela peut-être une aventure aussi libératrice qu'exaltante.

J'ai vécu mes deux accouchements physiologiques comme des actes éminemment transformateurs. Je m'y suis vue plus puissante que jamais. Infinie.

Quelques mois plus tard pourtant, je contemplais les lambeaux de cette puissance s'épuiser dans les nuits sans sommeil, les angoisses sans objet, et le désir enfui on ne sait où.

Et puis il y eu un jour, des jours, des semaines, et enfin je touchais la terre ferme. Plus forte, plus sereine, plus droite, lucide et féroce aussi, ma maternité en bandoulière et mes désirs comme harponnés à mes hanches.



« Avoir des enfants nous fait peur et nous rend fortes, nous égare et nous retrouve, nous empêche et nous autorise, nous pèse et nous grise, ne nous apprend rien sinon que tout reste à apprendre. La maternité est une folie et une éducation, elle est un risque et une ambition, et comme tous les sujets importants, elle mérite d'être servie par des récits, parce que ce sont les histoires que nous nous racontons qui fondent notre monde. En nous efforçant de faire entrer la maternité en littérature, nous lui donnons, j'espère, la place qu'elle mérite aussi dans la réalité. »



Être mère se sont sept autrices que la maternité traverse et malaxe,

sept récits. Sept oeuvres d'art.

Avec leur langue, leurs contours et leur rythme propre.

Poétique et politique comme les deux faces d'une même médaille.

Et une vérité maximale. Intime, unique et pourtant universelle.
Lien : https://www.mespetiteschroni..
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Être mère

La maternité, un bouleversement universel et individuel. Incompréhensible pour la moitié de l’humanité qui ne donne pas naissance. Angoissante pour les femmes qui n’ont pas encore enfanté. Toujours sujet à questions pour celles qui ont eu des bébés.
Lien : https://www.lesoir.be/586568..
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Gabriële

Quel livre ! Une véritable mine d'histoire de l'art.

Je connaissais Anne Berest ; j'avais adoré son livre La carte postale et ses pensées transgénéalogiques. Dans ce livre, les deux soeurs, Anne et Claire ont décidé d'écrire la vie de leur arrière- grand-mère, Gabriële Buffet-Picabia. Elles vont peindre le destin de cette femme au destin particulier qui a vécu au début du 20e siècle et a côtoyé de grands artistes : elle s'est mariée au peintre Picabia, a fréquenté Marcel Duchamp, Apollinaire et tant d'autres. Jeune fille intelligente, non conventionnelle, destinée à une belle carrière de musicienne mais la vie lui fait rencontrer son grand amour : Francis Picabia et pour l'amour de cet homme, elle abandonnera la musique et se consacrera à cet homme, sa carrière. Elle épousera ses joies, ses déprimes. Quelle femme forte mais à l'ombre de son mari. Fabuleux : les personnages sont des artistes connus ! Fabuleux : c'est le début de l'art abstrait, du dadaïsme, du surréalisme que l'on me fait revivre de l'intérieur. Belle écriture Mesdames Berest. Certes quelques petites longueurs parfois mais tout est si bien raconté... Une ombre au tableau : l'aspect maternel. L'amour de cet homme emporte tout jusqu'à l'amour maternel. On brise les conventions mais quand même...

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Enfants perdus

Je viens de rentrer dans le monde de Claire Berset , par ce livre.

Je l’ai trouve incisif, fait d’une écriture épurée et belle.

Les récits récoltés auprès de la brigade des mineurs sont poignants et crus. Authentiques.



C’est un parti pris de n’avoir que la parole de professionnels. le grand vide de ce libre est le récit des jeunes eux-mêmes, qu’elle n’évoque que sur quelques pages et de manière lapidaire.



J’ai beaucoup apprécié la manière dont elle a abordé ce sujet et qui éclaire quelques questionnements sur la jeunesse d’aujourd’hui et la manière dont notre société les aborde.

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Gabriële

La première femme de Picabia, musicienne et muse intellectuelle des artistes du cubisme du dadaïsme . C'est une histoire familiale joliment racontée, en fait une enquête car le personnage vivait hors de sa famille. A l'exception de sa mère pour les enfants, en effet Picabia primait lorsqu'il était présent; C'est un très beau portrait d'une femme qui a pesé intellectuellement auprès des artistes qu'elle a cotoyé. Ses relations avec Duchamp et Appolinaire notamment ont été précieuses.
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L'épaisseur d'un cheveu

"(...) Étienne ressentit l'effroi qu'il n'y ait peut-être plus d'occasion où l'on dresse une belle table en disposant en son centre les bougies blanches et dorées."



Ce pourrait être la chronique d'un fait divers d'une banalité affligeante. Au bout de dix ans de mariage, Viv est tuée de 37 coups de couteau par son mari, Etienne Lechevallier, qui n'en a que le nom.



Ce n'est pas une histoire de violence conjugale, il n'y a pas eu d'antécédents, ceci est la description des jours précédents la bascule.

Ce n'est pas non plus un féminicide, Claire Berest l'a souligné dans diverses interviews, cet homme ne tue pas UNE femme, il tue SA femme. (Veut-elle par là se singulariser parmi tous les livres sortis récemment à ce sujet ?)



Tout le long du roman, nous sommes dans la tête du mari, de l'agresseur, un homme banal, certes obsessionnel dans son travail. Comme lui dans son quotidien, on s'ennuie parfois en lisant les pages qui lui sont exclusivement consacrées. Cet homme qui ne s'intéresse réellement qu'à sa propre petite personne, en devient caricatural.

Dans cette vie bien réglée, ponctuée de rituels, les concerts de musique classique, l'Italie, tout ne tient qu'à un fil, à l'épaisseur d'un cheveu. (Cheveux qui seront l'amorce de la bascule et qui seront coupés au couteau de cuisine.)

Il sent que sa femme lui échappe et ne peut le supporter. Il la détruit pour ne pas la perdre. Soit.

Mais alors pourquoi n'est-il pas passé à l'acte lorsqu'elle est déjà partie 3 ans plus tôt ? Parce que cette fois il la soupçonne d'adultère ? Soit.

Parsemer le roman de procès-verbaux n'a pas suffit à me le rendre crédible, se placer dans le cerveau du tueur n'a pas suffit à le rendre original. Contrairement à certains, emballés par cette histoire, elle n'est pour moi qu'une énième redite des "violences faites aux femmes" sans rien apporter de réellement pertinent.

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L'épaisseur d'un cheveu

Dans leur appartement parisien, un homme Etienne, couvert de sang, celui de sa femme Vive, gisant morte à ses côtés.



L’autrice dépeint de façon pertinente et ciselée, du point de vue d’Etienne, les circonstances, sa perception d’éléments qui l’amènent à dérailler et à commettre l’irréparable – il va tuer sa femme – l’autrice dissèque les pensées d’Etienne durant les quelques jours précédant le drame.

Et j’ai trouvé intéressant le processus utilisé dans la construction, sa stratégie à remonter le fil de l’histoire en décrivant l’escalade du mépris, la tension crescendo qui s’insinue, la colère, la rage, la folie d’une ampleur insupportable pour Etienne, et qui creuse la brèche irréversible à l’issue fatale pour Vive.

J’y ai vu l’image d’une partition funeste confite de dissonances, de fausses notes, une mélodie tragique qui déraille avec en point d’orgue un homme qui tue sa femme.



De même, le soin apporté à peaufiner la vitrine lisse et parfaite du couple uni, le milieu social fréquenté, un certain sens en sous-texte, et sous le vernis ce sont des craquelures que l’on découvre peu à peu.







Enfin dans le titre, j’ai vu l’infime et le détail qui révèlent la folie ravageuse.



J’ai apprécié le choix de l’autrice dans le vocabulaire imagé, souvent musical et artistique.

J’aime beaucoup ces décors de roman avec une immersion dans le monde de l’art en général, c’est souvent le cas avec les romans de l’autrice que j’ai lus jusqu’à présent.

Un clin d’œil à la rencontre littéraire l’an dernier avec l’autrice à propos de son roman – drame à l’histoire bien menée.



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Être mère



7 autrices qui avec leurs plumes respectives, vont écrire sur ces 2 mots « Être mère ». La grossesse, l’allaitement, l’accouchement, le post-partum, la maternité, les changements du corps, etc…



J’ai été touchée par ces différents récits, tous différents, mais avec tous ce point commun. Ces différentes expériences, ces différents points de vue mais qui ont su m’émouvoir à chaque fois !

Je savais que j’aimerais mais j’ignorais à quel point ! J’aurais tellement aimé le lire il y a quelques années. Merci mesdames pour ces mots et ces récits intimistes si poignants.

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L'épaisseur d'un cheveu

Drôle de livre, mais pas drôle ! Une histoire dont on connaît la fin au début ! Malgré ça, on reste scotché au récit qui fait l'anamnèse du drame en nous mettant quasiment dans la tête de cet homme ordinaire. C'est bien écrit, vif et rapide, comme un court-métrage.

Une intéressante découverte.
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L'épaisseur d'un cheveu

Encore un roman sur un féminicide me direz vous ! Oui mais celui-là est très différent des autres.

Très vite nous savons qu'Etienne a tué sa femme Vive. Ce sont les trois jours qui précèdent le drame qui nous sont racontés.

Trois jours où Étienne va basculer dans la folie meurtrière.

Etienne est un homme psychorigide, mais alors très, très psychorigide !

Il vit avec Vive depuis dix ans.

Au début "elle riait de tout chez lui, elle trouvait tout drôle et original. Ses agacements, son attention minutieuse aux détails,son incapacité à lâcher prise, ses extrapolations permanentes, sa difficulté à vivre son époque, mais aussi sa délicatesse, elle l'avait rendu beau."

Très vite ils avaient emménagé dans l'appartement hérité de la mère d'Étienne.

Etienne est correcteur dans la maison d'édition "l'Instant fou"(!). Il a fait des études littéraires pas vraiment abouties. . Elle était photographe et travaillait dans une association d'artistes. Si lui est très "coincé" elle était plutôt fêtarde. Elle aimait les expos, les rencontres avec les artistes,elle aimait rire et boire à l'occasion...

Etienne répétait intérieurement " Ça va bien avec Vive, nous sommes un couple solide". Il y a trois ans Vive est partie, il avait accepté une thérapie de couple, avait encaissé les mots qui lui "brûlaient l'estomac". " Il n'était pas encourageant. Il n'était pas surprenant. Il n'était pas marrant. Il était radin, grincheux, fragile, froid. Psychorigide !"

Etienne corrigeait ses livres avec une maniaquerie maladive.

Etienne avait été l'enfant unique d'une mère célibataire, fière de lui elle disait "Il a lu très tôt. Ce gamin, il lirait même le cul dans l'eau". Il s'était enfoncé dans la littérature au point d'être obsédé par la moindre faute de syntaxe, d'orthographe, au point de juger les auteurs qu'il corrigeait jusqu'à parfois ré-écrire des phrases complètes.

Depuis dix ans il achetait un abonnement à des concerts de musique classique. Le mardi était le jour sacré de la musique.

Mais un jour Vive lui dit "Etienne , je ne pourrai pas venir ce soir" il s'énerve " Tu es désolée ?! C'est Mahler ce soir! C'est tout ce que tu trouves à dire!". Comment ose-t-elle changer de programme au dernier moment ? C'est insupportable, irrespectueux...et à partir de là, à partir de ce petit écart de Vive, aussi fin que " l'épaisseur d'un cheveu" , la descente au enfer va commencer.

Alors oui c'est la triste histoire d'un féminicide, mais c'est surtout l'analyse minutieuse du chemin que suit un esprit "dérangé" qui va conduire inexorablement à l'irréparable.

Un lecture terrifiante, dans un style fluide , incisif, efficace.

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Gabriële

Claire et Anne Berest ont découvert assez tard qu'elles étaient les arrière petites-filles de Francis Picabia et de son épouse Gabriële Buffet, à la vie tellement libre pour une femme née à la fin du XIXème siècle ! 



Gabriële Buffet a fait des études de musique souhaitant devenir non pas interprète, ce qui était déjà osé, mais compositrice, de musique 'moderne' qui plus est. 



Souhaitant étudier à Berlin, contre l'avis de ses parents, elle travaille un été pour réunir les fonds nécessaires et y part pour étudier seule femme compositrice dans une assemblée de jeunes hommes tous férus de modernité, assonances et dissonances, nouveautés ... jouant le soir dans des orchestres, et nouant de solides amitiés



De retour à Paris pour les vacances d'été, elle rencontre un ami de son frère Jean : Francis Picabia, peintre à la mode impressionniste qui vit très bien de son art au point de s'acheter régulièrement de nouvelles automobiles rutilantes. 



Et justement il enlève son ami et sa sœur, part avec eux sillonner la France ... 



Gabriële ne retournera pas à Berlin, elle aidera Picabia à accouche de nouveaux styles, sera à ses côtés - ou le fuira - lorsqu'il sombrera dans l'opium et ses dérivés, l'accompagnera à New York pendant la première guerre mondiale, alors que leur ami Apollinaire s'engage dans l'armée. 



Ils formeront un ménage à trois avec le jeune Marcel Duchamp, que Gabriële aidera aussi à oser son art. 



 Gabriële et Picabia auront quatre enfants, qui n'intéresseront jamais leur père et que Gabriële confiera à sa mère ou à des internats quand elle devra être aux côtés de son 'seul' enfant : Francis Picabia ! 



Le quatrième de ces enfants se suicidera très jeune, c'est le grand père des autrices. 



Comme dans La carte postale, les autrices dépassent la chronique familiale pour offrir un regard inédit sur la vie culturelle du début du XXème siècle: celui d'une femme libre, indépendante ... et pourtant tellement au service de son homme ... ou plutôt de son art ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Gabriële

Évidemment, après la lecture de "La carte postale" d'Anne Berest, est née l'envie de lire "Gabriële". Et quelle découverte d'une femme et d'une époque. Gabriële Buffet-Picabia a permis à de nombreux artistes, au début du 20e siècle à révéler une nouvelle forme d'art, la peinture se détache de la figuration, devient abstraite, en rupture avec tout ce qui se faisait précédemment. Étudiante en classe de composition musicale à Paris puis à Berlin, déjà Gabriële fait figure d'exception. Ce sont ses réflexions, son intelligence qui séduisent et stimulent la créativité de Francis Picabia, son mari, et de Marcel Duchamp, son ami intime. Avec ce roman biographique écrit à 4 mains, je participe à la naissance du cubisme et du mouvement Dada, à l'effervescence artistiques des années 1910 en France et aux Etats-Unis. Ce qui me laisse perplexe (et les autrices le mentionnent également), c'est que la 1ère guerre mondiale, une boucherie pour des millions d'hommes, ne semble nullement bouleverser le cours des choses pour ce microcosme d'artistes en vue. Seul Guillaume Apollinaire, ami très proche des Picabia, fera l'expérience des tranchées. Et si je suis admirative de Gabriële Buffet, femme hors du commun par sa volonté, sa liberté, sa capacité d'analyse, il est bien apparent aussi que pour le couple, la responsabilité de parent ne devait jamais entraver leurs choix de vie. Leurs quatre enfants nés entre 1910 et 1919, dont Vicente le dernier, et grand-père des autrices, sont les grands mis de côté dans la vie de Francis et Gabriële.

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L'épaisseur d'un cheveu

Un livre avec un suspense grandissant, écrit par Claire Berest, arrière-petite-fille de l'artiste Francis Picabia !

Bien construit et écrit avec justesse, sans vulgarité, j'ai passé un bon moment bien que j'ai trouvé certains passages descriptifs un peu trop longs à mon goût.

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Être mère

A l'initiative de Julia Kerninon, ce livre polyphonique nous propose de découvrir la tentative de sept femmes à saisir leur expérience de la maternité à l'endroit où elle les a le plus fortement marquées.



Au-delà de l'évidence du thème, elles tracent toutes un sillon dans un champ littéraire encore trop réduit sur ce sujet pour y faire entrer la diversité d'une parole féminine, saisissant de l'intérieur la transformation radicale que provoque l'entrée dans la parentalité.



Un ouvrage sensible et nécessaire pour accompagner les évolutions sociales de notre époque et questionner la littérature sur ses régimes de visibilité et d'audibilité. Si identification il y a à l'un ou l'autre de ces récits de maternité, c'est pour mieux s'imprégner de la singularité de chacun et de leur irréductibilité à une expérience commune.
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Rien n'est noir

Il faut lire ce petit livre qui parle si bien de 𝘭𝘢 𝘨𝘳𝘢𝘯𝘥𝘦 𝘱𝘪𝘯𝘵𝘰𝘳𝘢.

Frida Khalo, femme volcanique, éperdument amoureuse de son Diego, autre artiste peintre à (re)découvrir.

Un parcours de vie aussi haut en couleurs et en reliefs que les toiles de Frida. Extrêmement troublant. Et hypnotique.

Quand 𝘭𝘢 𝘷𝘪𝘥𝘢 flirte avec 𝘭𝘢 𝘮𝘶𝘦𝘳𝘵𝘢 en permanence, les lignes se consument et s'éternisent...

À travers les mots de Claire Berest, c'est un dialogue intime entre le lecteur et Frida qui se crée, et ce partage là est si fort qu'il finit par diluer les couleurs du temps et de l'espace...

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Gabriële

Un livre foisonnant pour une époque pleine des folies d’avant les Années Folles.

Le formidable récit de vie d’une femme de tête, musicienne, intellectuelle et pourtant en priorité épouse de Francis Picabia.

Aux côtes de ce couple déroutant, se croisent et se nourrissent les uns des autres Duchamp, Apollinaire, Picasso, Stravinsky, Tzara, Schiaparelli et tant d’autres.

L’art moderne naît de ces échanges et la famille des soeurs Berest se dessine doucement dans la brume des souvenirs et des non-dits.

Être les arrières petits-enfants des Picabia et n’en prendre conscience que tardivement conduit à ce récit aussi riche que bien écrit.

Un vrai plaisir à lire, regarder et écouter tant il y a à découvrir ou redécouvrir.

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L'épaisseur d'un cheveu

Out of control



L'épaisseur d'un cheveu. Ce n'est pas grand chose.

Ce n'est presque rien.

Presque.

Mais quand tout ne tient qu'à un fil, le presque devient tout. Celui qui fait basculer l'équilibre fragile d'un univers, d'une vie.

Trois jours plus tôt, rien ne laissait présager qu'Etienne tuerait Vive, sa pétulante et pétillante Violette.

Enfin presque.



Étienne est correcteur pour l'Instant Fou, une maison d'édition au nom prémonitoire. Il a un grand projet. Il va enfin cesser de paraître incolore et fade aux yeux des autres. Vive, son épouse, a elle aussi un projet artistique et surtout des envies d'indépendance.

Il faut dire qu'Etienne n'est pas toujours facile à vivre.

Psychorigide au quotidien, il impose sa routine. Ses concerts de musique classique le mardi. Ses voyages aux accents de pèlerinage en Italie chaque année.

Mais Vive veut vivre. Autrement. Vive veut s'épanouir.

Alors quand elle annonce à Étienne que ce mardi elle n'assistera pas au concert avec lui, la routine de ce couple ordinaire avec ses hauts et ses bas va progressivement se désintégrer pour laisser place à un véritable cauchemar..



Claire Berest, dans un style qui n'hésite pas à puiser dans les ressources du chaos, restitue ici de manière troublante l'indicible. La chute vertigineuse d'un homme dans la folie.

Nous assistons, spectateurs impuissants, au flux d'une marée ténébreuse qui n'en finit plus d'engloutir ce couple dans ses abîmes.

Chaque page tournée nous interroge sur les ravages provoqués par la perte de contrôle de cette part d'ombre qui se terre en chacun de nous et qui ne demande qu'à s'étendre jusqu'à profiter d'une faiblesse de l'infime.









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L'épaisseur d'un cheveu

Beaucoup de bizarreries d’écriture, tant dans la forme que dans le fond, qui cherchent peut-être à faire entrer le lecteur dans l’esprit du personnage, à l’associer à cette pensée et ces pensées de plus en plus obsédantes, pour mieux en ressentir l’abîme. Mais le doute finit par céder la place à l’agacement en ce qui me concerne, et je déplore la chute de cette histoire.
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