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Critiques de Charlotte McConaghy (60)
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Je pleure encore la beauté du monde

Une magnifique fable écologique et féministe qui nous emmène à la rencontre des loups dans les imposantes forêts d'Ecosse. Mais nombreux sont ceux qui s'opposent à cette réinsertion dans leurs terres, pourtant indispensable pour la survie de tous. Bouleversant et puissant, indispensable !
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Je pleure encore la beauté du monde

La rage m’habite

Le beau se montre à moi

Mais il est trop faible

Face à toute l’horreur environnante

Le beau est broyé

La bonté est moribonde

La rage l’emporte

La haine est victorieuse

La violence omniprésente

Pourtant, je sais que cette noirceur me détruira l’âme

Mais qu’importe

Le futur n’existe pas

Je vis dans le présent

Je me consume

~

Un récit qui m’emporte loin entre bonté et violence, entre sagesse et fatalisme, entre écologie et mercantilisme. Tout dans ce récit est dualité, combat… Certains combats sont perdus d’avance malheureusement, mais cela ne signifient pas pour autant qu’ils ne doivent pas être menés.
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Je pleure encore la beauté du monde

Charlotte McConaghy propose avec Je pleure encore la beauté du monde un roman moderne, émouvant, prenant, sans jamais en faire trop.



Avouons-le, c’est d’abord le titre et la couverture qui m’ont attiré vers ce livre. Je ne connaissais pas l’autrice… et c’est une belle découverte.



Dans son roman, Charlotte McConaghy raconte en parallèle deux histoires, celle de Inti et sa sœur Aggie, lorsqu’elles sont enfants, jeunes filles et jeunes adultes en Australie, puis, plus tard, celle de Inti et sa sœur Aggie, transformées par des événements qu’elles ont vécus, qui se retrouvent en Écosse pour essayer de réintroduire le loup dans les Highlands. En faisant progresser ces deux temporalités, l’autrice permet à son lecteur de mieux comprendre les agissements, les motivations et les émotions de Inti et Aggie.



Comme l’annonce la quatrième de couverture, le roman explore bien « les noirceurs de l’âme humaine et les splendeurs d’une nature menacée de destruction ». Et je suis bien forcé d’admettre que le livre a été poignant et émouvant, qu’il n’en fait pas trop, n’a pas besoin de tout décrire pour émouvoir et, surtout, qu’il a su maintenir mon intérêt et me surprendre. J’ai aimé l’idée de la synesthesie visuo-tactile, dont souffre Inti et qui lui fait ressentir dans son corps tout ce que ressentent ceux qu’elle voit autour d’elle. J’ai aimé l’enjeu écologique et l’enjeu féministe, le parcours des personnages, souvent cassés d’une manière ou d’une autre, la nuance, puisque tout n’est jamais blanc ou noir. J’ai aimé le croisement entre le nature writing et le polar.



Certaines pages m’ont fait découvrir le mystère des loups, leurs interactions avec les autres animaux, la forêt et les hommes. D’autres pages ont pu m’arracher une larme (ou deux ?). Tout le livre m’interroge : quelle est la part d’animalité en l’homme ? quelle est la part d’humanité en l’animal ? l’homme est-il plus humain que l’animal, sous prétexte qu’il est homme ? qui est le plus sauvage et le plus violent, l’homme ou l’animal ?



Bref, c’est une très belle découverte et un roman qui m’aura marqué, c’est certain.
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Je pleure encore la beauté du monde

« On avait huit ans le jour où papa m’a coupée en deux, de la gorge jusqu’au bas ventre. »



Je vous promets, que cette première phrase m’a percuté en plein cœur. Rapidement j’ai compris qu’Inti Flynn, souffrait d’une affection neurologique. La synesthésie visuo-tactile. Son cerveau recrée les expériences sensorielles des créatures vivantes, de tous les êtres humains et parfois même des animaux. « Quand je vois, je ressens, et pendant quelques instants, je suis les autres, eux et moi ne faisons qu’un et leur douleur ou leur plaisir est le mien. » Ce jour-là son père leur apprenait à dépouiller un lapin.



Durant seize ans, Aggie et Inti, passaient tous les ans deux mois chez leur père, dans sa forêt. C’était leur vrai maison, l’endroit où elles se sentaient chez elles. Des paysages qui donnaient du sens à la vie d’Inti, enfant elle croyait que les arbres de cette forêt étaient leur famille. Vancouver, un long voyage de chez leur père, ancien-bûcheron-changé-en-homme-des-bois-naturaliste, jusqu’à Sydney, là où vivait leur mère, inspectrice de la brigade criminelle,dure à cuire et citadine invétérée.



Après des années d’étude, Inti, devenue biologiste ainsi que trois de ses compagnons, spécialistes des loups, sont en charge du programme de leur réintroduction. Ils essaient d’expliquer à la population, que trois enclos abritant quatorze loups qui viennent de Colombie Britannique ont été installés à l’intérieur du parc national des Cairngorms et qu’à la fin de l’hiver, ces loups quitteront leurs enclos pour vivre en liberté dans les Highlands écossais. Ils sont là à titre expérimentale, dans le cadre d’un programme de re naturalisation qui participera plus globalement à freiner le réchauffement climatique.



Allez faire comprendre ça à des habitants qui ont d’immenses troupeaux de moutons en liberté, les locaux craignent aussi pour leur sécurité. Depuis plusieurs siècles, les loups ont disparu, traqué par les hommes, ils ont été supprimés jusqu’au dernier. De revoir ces fauves, ne ravit personne. Des tensions très fortes vont diviser ce coin si tranquille.



Quand Inti, découvrira le corps atrocement mutilé d’un éleveur quelques jours après avoir relâché les premiers loups dans la forêt, elle comprend que les coupables seront vite désignés. Sans réfléchir, elle fait disparaître le cadavre. Mais si les loups n’ont rien à voir avec tout ça, quel monstre rôde donc dans les forêts ?



Je pleure encore la beauté du monde de Charlotte McConaghy, est un très beau livre sur la nature, les loups, la relation très forte et intime entre les deux sœurs. J’aurais voulu mettre tant choses, mais découvrez-le plutôt. Il est magnifique. L’autrice en parle tellement bien, on a l’impression de l’accompagner, dans ces forêts et de vivre un peu avec les loups. Bien sur ce n’est que mon simple avis.

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Je pleure encore la beauté du monde



De CHARLOTTE Mc CONAGHY : Je pleure la beauté du monde. (360 pages)



Quand vous avez commencé de lire ce livre il vous est difficile de le poser.



Inti Flynn est une jeune biologiste qui mène un programme de réintroduction du loup dans les Highlands écossais.

Inti a été élevée avec sa jumelle Aggie , deux mois par ans chez leur père à Vancouver qui leur apprend a vivre et même survivre au milieu des bois et le reste de l année avec leur mère commissaire de police à Sydney.

Perturbée dans leurs vies de jeunes adultes les deux sœurs se refugieront sur la terre écossaise.



La réintroduction du loup dans un territoire d'élevage n'est pas sans conséquences.

Le cadavre mutilé d'un éleveur alors que les loups sont lâchés dans la nature créera un doute dans la population.



Ce livre nous explique les bienfaits que l'animal sauvage peut apporter à la nature, nature qui a été son domaine avant que l'homme ne la modifie.



Superbe livre lu en deux jour.
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Je pleure encore la beauté du monde

« Je pleure encore la beauté du monde » est un livre superbe qui passionnera ceux qui aiment la nature et les animaux. Si son intrigue se met en place doucement, elle nous tient ensuite complètement en haleine. L’héroïne va devoir défendre les loups tout en tentant de se reconstruire, elle et sa sœur. L’autrice nous faire réfléchir à la fois sur les conséquences du dérèglement climatique et sur la place du loup pour sauvegarder une nature meurtrie. Mais au-delà apparait toute une réflexion sur les violences des hommes entre eux et avec les animaux, qui interroge sur la place de l’humain parmi les vivants. Une très belle histoire de résilience au cœur de la nature, magnifiquement écrite, pour ne rien gâcher !
Lien : https://mangeursdelivres.fr/
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Je pleure encore la beauté du monde

Un superbe roman entre le policier et le nature writing sur fonds d'écologie ! L'histoire d'Inti est magnifiquement racontée, son personnage, sa capacité à ressentir les autres et l'omniprésence du loup permettent une belle exploration de la nature humaine.
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Je pleure encore la beauté du monde

« Je pleure encore la beauté du monde » est la version française du nouveau roman de Charlotte McConaghy, « Once There Were Wolves ». En 2021, j’avais eu un énorme coup de cœur pour « Migrations », un texte qui abordait le voyage des Sternes arctiques vers l’Antarctique. À travers le personnage de Franny Stone, Charlotte McConaghy mettait déjà en lumière une femme brisée par l’effondrement du monde. Elle réitère cette pensée dans « Je pleure encore la beauté du monde » avec Inti Flynn, biologiste et spécialiste de la réintroduction des loups en milieu naturel. Nous sommes en Écosse, dans le parc naturel des Cairngorms, où quatorze loups vont être renvoyés à la vie sauvage dans un but bien particulier.



« Ce que nous observons en Écosse, explique Evan, est un écosystème en crise. Le réensauvagement de la région est une nécessité absolue qu’il faut entreprendre de toute urgence. Si nous réussissons à étendre la couverture forestière de cent mille hectares d’ici 2026, alors nous serons en mesure de réduire drastiquement les émissions de CO2, qui participent au réchauffement climatique et nous pourrons offrir de nouveaux habitats aux espèces endémiques. La seule manière d’atteindre cet objectif consiste à contrôler la population herbivore et le moyen le plus simple et le plus efficace d’y parvenir est de réintroduire un prédateur essentiel qui vivait ici bien longtemps avant nous. L’élément de prédation indispensable à la survie de l’écosystème a disparu depuis plusieurs siècles, depuis que les hommes ont traqué et supprimé tous les loups, jusqu’à l’extinction de la population. »



Le travail d’Inti et de son équipe consiste à faire en sorte que la réintroduction des loups se passe bien, autant pour eux, que pour les habitants du cru, majoritairement propriétaires terriens et éleveurs de bétails qui ne voit pas d’un très bon œil l’arrivée de ces prédateurs. Mais, « Je pleure encore la beauté du monde » est un récit en deux temps, celui du présent en Écosse ET celui du passé d’Inti et de sa sœur jumelle Aggie, ballottées entre leur mère citadine et cartésienne à Sydney, et leur père rêveur, attaché à la terre, resté « à l’état sauvage » dans une forêt proche de Vancouver. C’est précisément dans le passé que le lecteur prend la dimension de deux choses fondamentales. La première c’est qu’Inti est atteinte d’une capacité insolite qui lui permet d’être en permanence connectée aux autres. « La synesthésie visuo-tactile. Mon cerveau recrée les expériences sensorielles des créatures vivantes, de tous les êtres humains et parfois même des animaux. Quand je vois, je ressens, et pendant quelques instants, je suis les autres, eux et moi ne faisons qu’un et leur douleur ou leur plaisir et le mien. » La seconde concerne un drame survenu dans la vie de sa sœur qu’Inti espère pouvoir guérir en la ramenant dans le cocon de nature de leur enfance et dont il faudra remonter aux origines. Ajoutez à cela la partie du présent, le travail auprès des loups, la didactique qui s’y rapporte tant au niveau de l’animal en lui-même que de l’action écologique, et vous obtenez un roman qui pousse les murs de l’intériorité et de l’intimité pour venir se mêler aux problématiques du monde.



Aimer les loups, c’est d’abord les comprendre. Il faut dire que Charlotte McConaghy a fait énormément de recherches sur le sujet pour apporter le plus de réalisme possible sur leur sens de la famille, leur façon de chasser, leur intelligence. Au-delà de l’imaginaire de conte de fées qui entoure ces animaux fascinants, ils sont la clé d’un écosystème que je n’appréhendais pas. L’idée de départ de « Je pleure encore la beauté du monde », le réensauvagement grâce à l’introduction des loups et toutes les conséquences qui en découlent était fort alléchante, mais je n’imaginais pas à quel point l’histoire intime de ces jumelles allait faire corps avec le récit et le sublimer. Car, si une meute est capable de faire pousser de nouvelles plantes, revenir au cœur de la forêt peut offrir à Inti et Aggie un nouveau départ. En se reconnectant à la nature, Inti espère sauver sa sœur d’un vécu traumatique et elle-même d’une violence devenue intrinsèque.



Inti est une femme en colère, cabossée de l’intérieur, complexe. Elle a été le témoin de l’inhumanité des hommes, elle a subi la société, a expérimenté toutes les haines face à la réintroduction d’un animal dont tout le monde a une peur panique. Son « don » qui se rapproche d’une empathie extrême évolue au fil du roman, mais grâce à lui, elle perce le secret des émotions humaines, elle fonctionne à l’instinct. Comme les loups dont elle se sent si proche qu’elle voudrait pouvoir se glisser sous l’une de leur peau. Le pouvoir de la meute est aussi fort chez les loups qu’entre sa sœur et elle, comme l’instinct de la douceur ou du danger…



« Papa me disait souvent que mon don le plus précieux était ma capacité à me glisser dans la peau d’un autre humain. Il me disait que j’étais la seule à pouvoir ressentir ça, la vie d’un autre, l’éprouver vraiment et me balader avec. Il disait que le corps sait un tas de choses et que moi, je possédais ce don miraculeux de ne pas connaître qu’un seul corps. L’incroyable intelligence de la nature. Il nous avait aussi enseigné que la compassion était la qualité la plus importante de toutes. Si quelqu’un nous faisait du mal, nous n’aurions qu’à puiser dans notre capital empathie, et le pardon viendrait facilement. »



Imaginez souffrir de cette maladie neurologique que j’aime à définir comme un don, imaginez les conséquences que cela aurait dans nos sociétés… ressentir la douleur des autres ferait sans doute de nous de meilleurs humains.



Vous imaginez sans doute que dans « Je pleure encore la beauté du monde », il sera question d’adaptation des hommes et de prise de territoire des loups. Que cette cohabitation pourra s’avérer ardue. Je ne reviens pas là-dessus. Au-delà de tout ce que je vous ai déjà dit précédemment, il y a évidemment un très fort message écologique dans ce texte. J’ai aimé la façon dont Charlotte McConaghy le transmet, à la fois par des exemples très concrets, mais aussi par un langage plus abstrait. Il est énormément question de langage silencieux dans ce roman : le langage silencieux des sœurs, dont Aggie a inventé les mots, le langage des loups, le langage des arbres et de leurs racines que le père des filles leur a enseignés. Nous pouvons tous être acteurs du changement, nous reconnecter à la nature pour retrouver l’harmonie et guérir. Nous devons changer notre regard au monde.



Dans cette traduction française du titre, « Je pleure encore la beauté du monde » il y a à la fois toute l’enfance d’Inti et d’Aggie, le pouls de la forêt transmise par leur père, les douleurs vécues au cœur de la meute humaine, la peur panique de voir disparaître tout être vivant qui ne soit pas humain. En ensauvageant le naturel, peut-on se reconnecter à notre part sauvage ? « Je hoche lentement la tête. Mon père disait souvent que le monde avait déraillé quand nous avions commencé à nous détacher du sauvage, quand nous avions cessé de ne faire qu’un avec le reste de la nature, que nous nous étions installés à l’écart. Il disait que nous pourrions survivre à cette erreur si nous trouvions un moyen de nous réensauvager. Mais comment doit-on s’y prendre, sachant que notre existence terrorise les créatures avec lesquelles nous sommes censés nous reconnecter ? »



Ce roman est d’une beauté fulgurante, autant dans les descriptions de la nature, du système de connexion qui existe entre les loups, que par ce qu’il dit de l’histoire de deux sœurs, dont l’une a clairement subi la violence du monde. Le sens de la famille qui y est développé grâce à l’observation de la meute et devrait éveiller nos consciences sur notre propre humanité. Le don d’Inti à ressentir physiquement la douleur des autres ne fait qu’accentuer la force du récit. Les portraits de ces deux sœurs, réellement unies face au monde, sont tout à fait bouleversants. Que serait-on capable de faire par amour ? Par peur ? Par instinct ?



« Je pleure encore la beauté du monde » est riche d’émotions, résolument féministe, énergiquement écologiste et efface l’espace-temps. Magnifique !



Merci à Marie Chabin pour sa traduction.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Je pleure encore la beauté du monde

Un titre magnifique, une couverture inspirante, une présentation qui fait envie et un contenu subtil, bien pensé et porteur de sens. Tous les ingrédients d’un coup de cœur.

Inti Flynn est une biologiste australienne, elle est venue, avec son équipe, s’installer en Ecosse, dans le but de réintroduire des loups dans les Higlands afin de rééquilibrer la présence des cerfs (trop nombreux, le loup sera leur prédateur) et ainsi permettre à la forêt de reprendre sa place.

Mais venir avec quatorze loups gris dans ses « bagages », dans un coin où les troupeaux sont nombreux, n’est pas simple. Les habitants lui font vite comprendre qu’au moindre problème, ils n’hésiteront pas à se débarrasser des loups.

Int souffre de synesthésie visuo-tactile, c’est la capacité de ressentir la douleur et les émotions des autres. Elle perçoit les souffrances, les douleurs, de ceux qu’elle côtoie (les loups, les amis, les hommes et les femmes qu’elle rencontrer). Elle peut donc s’évanouir sous le coup de la douleur ou se sentir très très mal. C’est handicapant car ça va plus loin que l’empathie ou le partage.

« Papa me disait souvent que mon don le plus précieux était ma capacité à me glisser dans la peau d’un autre humain. Il me disait que j'étais la seule à pouvoir ressentir ça, la vie d'un autre, l'éprouver vraiment et me balader avec. Il disait que le corps sait un tas de choses et que moi, je possédais ce don miraculeux de ne pas connaître qu'un seul corps. L'incroyable intelligence de la nature. »

Int aime son métier, elle le doit en partie à son père qui l’a emmenée très jeune, avec sa sœur, dans la nature. Mais sa profession la consume. Les liens, qu’elle tisse avec les loups, sont forts, ils ont une place prépondérante dans son quotidien. Elle est prête à tout pour eux. Toute son énergie est tournée vers eux, leur bien-être, quitte à s’oublier elle-même. Elle les trouve beaux, ils font partie de sa vie, de ses fibres -j’irai presque jusqu’à écrire- « maternelles ».

« Quand on parle de préservation, de sauver cette planète, il faut commencer par les prédateurs. Parce que tant qu’on ne les aura pas sauvés eux, on n’aura aucune chance de sauver le reste. »

« Moi, je vois leur puissance subtile, leur patience immense et leur beauté incomparable. »

Le récit oscille entre passé, présent, observations de la meute, questionnements sur des faits bizarres, ressentis exacerbés de Int. On découvre les personnages, les gens qu’elle rencontre, les rapports qu’ils entretiennent. La psychologie, l’approche humaine sont importantes. De nombreux sujets sont abordés, la gémellité, la violence mentale et physique (et les traces indélébiles qu’elle laisse), le besoin de sauvegarder la nature et ceux qui l’habitent etc.

C’est un magnifique texte (bravo à la traductrice) où les mots sont choisis pour exprimer toute une palette visuelle dans les descriptions, sensible dans les émotions. Chaque phrase est sublimée par l’atmosphère qui se dégage de ce roman. On peut parler de thriller écologique mais ce raccourci est bien trop réducteur. Je ne sais pas si on peut mettre cet écrit dans une case, il est tellement complet et bouleversant. Int et son amour des loups sont inoubliables ….


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Je pleure encore la beauté du monde

Cinq loups stylisés se sont substitués en couverture au titre original « Once there were wolves », que remplace en français une citation du livre « Je pleure encore la beauté du monde ». La quatrième de couv' en fait plus en retombant dans d'anciens travers spoilers. La composante roman policier n'intervient en effet qu'après un bon tiers du récit. le thème général est un projet de réensauvagement des Highlands où ne subsistent que des lambeaux des anciennes forêts celtiques qu'ont décimées des hardes de chevreuils laissées sans prédateurs.

Si l'on excepte les éleveurs de bétail, les loups ont actuellement la cote dans le reste de la population, notamment auprès des pianistes. On pourrait de ce fait s'attendre à une narration convenue, un genre de nouveau western avec une flamboyante biologiste, une certaine Inti Flynn, responsable du projet d'un côté et des éleveurs hostiles à l'esprit bovin de l'autre, même si dans la région, on travaille plutôt sur du mouton. Mais l'examen du CV de l'autrice nous révèle qu'elle est scénariste avant même d'être romancière et de ce point de vue, elle n'a pas ménagé ses efforts pour imaginer un dispositif éminemment complexe : ladite biologiste souffre d'abord d'un syndrome qui lui fait éprouver dans sa chair la douleur de l'être qu'elle observe. Son personnage en outre se double d'une jumelle, autrefois polyglotte et aujourd'hui rendue muette quoique communicant par des signes. Le récit fera dès lors des allers et retours entre le présent et le passé pour nous en révéler la cause. Une intrigue secondaire – mais pas tant que ça – est centrée sur la violence faite aux femmes. On ajoute que les parents de cette doublette sont un père bûcheron repenti (et repentant) survivant désormais en autarcie dans la forêt au Canada, divorcé d'une mère commissaire de police opérant en Australie et déplorant la trop extrême sensibilité de sa fille.

Avec ça il y a de quoi faire et Charlotte McConaghy fait la démonstration d'un talent certain, même si de temps à autre, une barque aussi chargée a tendance à tanguer et que la densité des personnages secondaires en pâtit un peu, ce qui ne l'empêche pas de conduire son affaire avec brio, avec des morceaux de bravoure superbes comme l'approche du cheval sur le lac gelé et d'autres que je ne parviens pas à retrouver, mais qui ne vous échapperont pas, j'en suis certain. Avec des loups au rendez-vous pour tout ce qu'on peut attendre d'eux, depuis Romulus et Remus en passant par Jack London.

J'allais oublier de louer le très beau travail de la traductrice.

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Je pleure encore la beauté du monde

"Je pleure encore la beauté du monde " un titre qui ne laisse pas indifférent et dont on attend beaucoup. Le roman est aussi beau que le titre : partant d'un sujet d'actualité qui est le dérèglement de la biodiversité, Charlotte McConaghy nous plonge dans les émois d'un personnage complexe. Inty est biologiste, jumelle atteinte de synesthésie, enfant cabossée et adulte en détresse. Elle vient en Écosse pour réintroduire des meutes de loups dans la forêt des Highlands. Cela va devenir un conflit avec les éleveurs mais également un combat contre la violence conjugale ainsi qu' avec elle même. Destruction, reconstruction est la thématique de ce roman à tous les niveaux : écologique, humain et personnel. Tout est une question d'équilibre.
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Je pleure encore la beauté du monde

D'abord, il y a la couverture qui a retenu mon attention, la quatrième qui a confirmé que l'histoire parlait de loups, mais aussi d'Ecosse (ma prochaine destination de vacances) , de nature, de la difficulté de les réintégrer dans leur milieu naturel et de femmes complexes et passionnées ...

Et puis au cours de ma lecture, j'ai découvert des personnages ombrageux, cabossés, violents, délicats et exaltés.

J'ai été fascinée par les loups, Numéro 10, Cendre et la petite blanche chétive cascadeuse et déterminée, car les loups réintégrés à cette superbe terre de légendes que sont les Cairngorms sont bien les héros mythiques et sauvages de ce roman.

Et surtout, j'ai été happée par l'intrigue, les cadavres d'animaux ou d'hommes qui apparaissent ou disparaissent, sont retrouvés et enterrés ...

Enfin, parce qu'une histoire sans amour, sous toutes ses formes ne serait pas la vraie vie, Charlotte Mcconaghy a su justement doser les sentiments et les émotions de ses personnages, elle a rendu Inti si belle et si farouche, Duncan si secret et si patient et Aggie si forte et si fragile, les habitants et les paysans hostiles au projet plus vrais que nature et parfois attachants...

Vous l'aurez compris , j'ai tout aimé dans ce roman , une petite pépite qu'on ne voit pas assez sur les tables de librairie, que je vous invite instamment à découvrir et venez me dire ce que vous en avez pensé, ce que vous avez aimé ou pas....mais faites vite, j'ai hâte d'échanger !
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Je pleure encore la beauté du monde

La réintroduction des loups dans les territoires des Highlands en Écosse est une hypothèse tout à fait plausible , sauf que, comme dans de nombreux pays les loups ont été exterminés dans les siècles précédents et que les terres ont été envahies ( et ravagées ) par les moutons et que les éleveurs n'ont pas envie que cela change ...



Une jeune scientifique , Indy Flynn et son équipe débarquent avec une douzaine de loups, espérant que ces loups vont créer des meutes , chasser les chevreuils et autres bêtes sauvages et , ainsi , redonner vie à la végétation



Mais comme la population locale n'est pas vraiment associée au programme, les choses ne se passent pas aisément et le premier tir sur un loup arrive vite au grand désarroi de Indy et de ses collègues.

Les hostilités sont lancées .



Lorsqu'Indy découvre le corps d'un éleveur, , elle prend , pour protéger les loups ,la mauvaise décision ouvrant la porte à un engrenage de violence, de suspicion et d'incompréhension.



Indy est venue en Écosse avec sa sœur jumelle, Aggie , espérant que cette vie en pleine nature guérira Aggie du profond traumatisme qui l'a transformée en un être absent , ne communiquant avec Indy que par le langage des signes qu'elles avaient inventé quand elles étaient enfants et qu'elles vivaient quelques mois par an dans la cabane de leur père au Canada.



La relation entre les jumelles est fusionnelle et jusqu'à l'accident d'Aggie il était difficile de savoir qui protégeait qui ; maintenant Indy veut guérir sa sœur.



Indy , elle, est atteinte d'une synesthésie visio-tactile, une altération sensorielle rare : elle ressent les douleurs et les émotions des autres , humains ou animaux , ce qui la rend particulièrement vulnérable mais elle a réussi à force de côtoyer la violence à se créer une carapace .

Seulement cela la rend solitaire, suspicieuse envers les autres avec une agressivité qu'elle a parfois du mal à contrôler car l'autre sujet lié également à l'état d'Aggie est la violence des hommes envers les femmes qu'elle a décidé de dénoncer.



Une belle histoire par son coté humain avec en particulier les forts liens entre sœurs et les pouvoirs de l'amour et en même temps , le constat toujours d'actualité sur la difficile cohabitation entre la nature sauvage et certains hommes forts de leur prérogative et de leurs coutumes qu'ils brandissent comme un bouclier contre tout changement comme le réensauvagement pourtant essentiel .





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Je pleure encore la beauté du monde

Après une période d'adaptation un peu longue au style d'écriture de Charlotte McCONAGHY, ce qui ne m'a pas aidée, j'avoue avoir été un peu déçue par les premiers chapitres de ce roman.



Je m'attendais à plus d'interactions entre l'homme et l'animal et aussi à être transportée en Écosse.

Mais l'auteure a été avare, à mon goût, de descriptions de paysages et de folklore de ce pays et il m'est même arrivé d'occulter totalement l'endroit où se déroule l'histoire.



Toutefois, après environ un tiers du roman, je me suis surprise à apprécier l'intrigue et les différents rebondissements.

J'ai découvert également une maladie que je ne connaissais pas et qui tient une place importante dans cette aventure.



Je reste quand même dans l'idée que les interactions entre humains tiennent plus de place dans ce roman que la relation entre l'animal et l'homme.



Et enfin, en refermant le livre, la question que je me pose encore une fois est la suivante : qui de l'homme ou du loup est le plus sauvage et le plus dangereux ?
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Je pleure encore la beauté du monde

Je ne vais pas hurler avec les loups, puisque je me retrouve un peut toute seule à faire ma ronchon sur ce livre, je vais donc pousser un petit solo ! Ahouuuuu ! Ahouuuuuu !

Voilà qui me fait du bien (peut-être un peu moins à vos oreilles) !

Incursion au pays des loups … en terre écossaise.

Oui, cette association ne vient pas immédiatement à l’esprit. Pourtant, un véritable programme de réintroduction des loups avait été initié en 2021 dans le pays (probablement interrompu par le covid).

Dans le roman de Charlotte McConaghy, Inti Flynn, responsable du Cairngorms Wolf Project, s’installe ainsi dans les Highlands avec cet objectif. Avec son équipe, elle va œuvrer à la réintroduction de plusieurs meutes de loups, mais elle va se heurter à la réticence de la population paysanne locale et aux éleveurs de moutons.

J’ai apprécié les descriptions du travail d’Inti qui doit sans cesse composer entre intervention humaine et un certain laisser faire pour préserver le côté sauvage des loups.

Tout cet aspect du roman, cette fable écologiste est réussi et m’a vraiment beaucoup plu.

Mais, il y a un mais, l’autrice a voulu accoler à cette histoire beaucoup trop d’autres sujets à mon sens, et qui trop embrasse mal étreint… Ainsi viennent se mêler les violences faites aux femmes, des meurtres, une histoire d’amour, des flashbacks… et là ça part un peu trop dans tous les sens.

Le bouquet final m’a semblé un grand feu d’artifice de n’importe quoi et mon plaisir de lecture est retombé comme un soufflé à la lecture des multiples invraisemblances…

Dommage, Charlotte McConaghy aurait pu s’en tenir à son premier sujet qui se suffisait amplement à lui-même.

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Je pleure encore la beauté du monde

Je pleure encore la beauté du monde

Un titre magnifique pour une histoire qui l’est tout autant. Ma plus belle lecture de ce début d’année.

Inti est une biologiste chargée de réintégrer 14 loups dans les forêts écossaises afin de permettre la biodiversité et de réduire le réchauffement climatique.

Mal accueillie avec son équipe par les éleveurs inquiets pour leurs élevages, elle doit faire face en plus à la disparition du plus irascible d’entre eux. Une enquête commence où les loups sont montrés du doigt. Une enquête qui confronte surtout Inti (et sa jumelle Aggie) à leur passé traumatique…

Entre passé et présent, l’Australie, le Canada et l’écosse, un roman puissant, palpitant où l’animal n’est pas celui que l’on croit. Une histoire de violences. D’amour. Et de rédemption.

Magistral

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Je pleure encore la beauté du monde

Une fable écologique, à laquelle se mêlent la puissance du thriller et l’intensité du roman psychologique : un récit haletant, poétique et bouleversant.





L’arrivée d’Inti Flynn, responsable du « Caingorms Wolf Project », dans les Highlands écossais, vient bouleverser le quotidien des habitants : alors qu’avec son équipe, elle a pour mission de réintroduire le loup dans la région afin de régénérer l’environnement, elle se heurte à l’hostilité des paysans. Comment les réconcilier avec cette figure tant redoutée que fantasmée ? Comment concilier des intérêts aussi antagonistes, surtout quand chacune des deux parties est convaincue du bienfondé de ses arguments ?

Alors que l’autrice a réussi à me saisir avec un incipit redoutable d’efficacité, certains passages au début de l’oeuvre, confèrent au roman une portée didactique qui vient rompre la magie romanesque pour servir le discours engagé.

Si, comme moi, ce mélange des genres vous agace, ne refermez pourtant pas le roman. Il recèle bien d’autres qualités à côté desquelles il serait dommage de passer.



D’abord, la narratrice parvient à nous transporter dans cette région de l’Ecosse où la nature domptée par l’humain côtoie une nature sauvage et majestueuse : sous les yeux d’Inti, on re-découvre les paysages des Caingorms dont la beauté est à couper le souffle, chaque saison révélant une palette de tons inégalée. Cette acuité exceptionnelle exercée durant l’enfance aux côtés d’un père naturaliste, se mêle chez la jeune femme à une sensibilité pathologique : vécue le plus souvent comme un handicap face aux humains, elle lui offre pourtant des instants de grâce durant lesquels, en symbiose avec la nature, elle semble en comprendre la langue originelle. De ces moments privilégiés émane un souffle poétique vibrant et puissant.



Ce décor majestueux sert de cadre à une histoire qui m’a littéralement happée, tant l’intrication des deux intrigues s’y déploie habilement. D’un côté, Charlotte McConaghy sait maintenir ses lecteurs en haleine en nous plongeant dans l’univers du thriller : comme prévu, avec la réintroduction des loups, les cadavres se multiplient. Pourtant, si comme Inti en est convaincue, ces prédateurs ne sont pas les coupables, qui vient donc rôder à la nuit tombée pour assouvir sa soif de violence ? Le mystère perdure jusqu’à la fin.

De l’autre, l’autrice parvient à créer des personnages complexes et nuancés qui se dévoilent progressivement, aux lecteurs et à eux-mêmes, grâce aux va-et-vient temporels. Je pense bien sûr à l’héroïne : défiante et animée d’une colère froide, elle ne semble pouvoir s’apaiser qu’au contact de la nature et des loups. Je pense aussi aux personnages secondaires, tels Angie, la soeur jumelle d’Inti : autrefois extravertie et polyglotte, elle est devenue une ombre, ne s’exprimant que par signes. Quel événement traumatique a transformé les deux soeurs ? La vérité ne pourra émerger qu’à la fin du roman, à l’issue d’un douloureux travail introspectif.



Enfin, dans ce décor sauvage se déploie une violence humaine aux visages multiples que l’autrice analyse avec finesse : à l’opposé de la violence instinctive du loup qui « passe sa vie à mourir lentement de faim », la violence humaine apparait comme un langage vain, celui des frustrés, des impuissants, des vulnérables pour tenter d’assouvir leur soif de domination. Est-il possible de sortir de son cercle infernal et vicieux ? Quels remèdes lui opposer pour tenter de se réconcilier avec soi-même et avec les autres ? La confrontation de l’humain avec le loup permet enfin de questionner fructueusement notre rapport à l’autre et au monde.




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Je pleure encore la beauté du monde

L'écrivaine australienne déploie son intrigue policière dans les forêts en souffrance des Highlands, en Ecosse.
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Je pleure encore la beauté du monde

Attention, ceci est un coup de coeur, que je dois à mes chères libraires préférées, pour évoquer un sublime roman.

Je pleure encore la beauté du monde, déjà le titre est une invitation. La magnifique illustration sur la première de couverture, l'est aussi. Mais cela ne suffit pas. Alors ouvrons le livre et laissons-nous être emporté dans la canopée des pages.

Nous faisons la connaissance avec Inti Flynn, une jeune biologiste, arrivée en Écosse pour diriger une équipe de scientifiques chargés de conduire un programme de réinsertion du loup dans les Highlands écossais. Elle vit avec sa soeur jumelle Aggie, devenue muette. Plus tard, on le saura pourquoi et comment.

Elles forment toutes deux un duo émouvant.

Inti a la particularité d'être affectée d'un syndrome de « synesthésie visuo-tactile » qui lui fait ressentir dans sa chair toutes les sensations vécues par ceux qu'elle observe, animaux inclus. Peut-être surtout les animaux d'ailleurs... Cela nous vaut dès l'incipit la puissance d'une scène sidérante :

« On avait huit ans le jour où papa m'a coupée en deux, de la gorge jusqu'au bas du ventre. »

C'est ainsi qu'encore enfant et voyant son père dépecer un lapin sous ses yeux, Inti comprend cette anormalité et l'accueille comme un don autant qu'une malédiction, cette scène  lui infligeant, sans le savoir, la même souffrance physique que l'animal.

La synesthésie visuo-tactile qui touche la jeune biologiste sera alors pour elle l'anomalie bienveillante, cette différence capable de jeter des ponts vers la souffrance animale.

Forcément, les efforts d'Inti pour réensauvager la nature meurtrie se heurtent rapidement à l'hostilité des locaux, notamment des éleveurs inquiets pour leur sécurité et celle de leur bétail.

Mais l'introduction du loup était nécessaire à l'équilibre de l'écosystème, aujourd'hui menacé par la multiplication des herbivores qui réduisent la végétation. Alors, face aux incompréhensions, l'enjeu de cette bataille entre court et long terme devient aussi la toile de fond de ce roman. C'est la lutte d'un territoire sauvage qui se bat pour sa survie contre un monde totalement domestiqué et exploité par l'homme.

Bientôt un drame va survenir...

De l'Australie à l'Écosse en passant par la Colombie Britannique et l'Alaska, Charlotte McConaghy nous invite à un voyage entre nature writing et thriller. C'est une subtile oscillation entre drame intimiste, poème naturaliste et thriller écologique.

L'écriture est incroyablement belle, les personnages sont saisissants de vérité, profondément touchants, même ceux qui pourraient nous irriter le poil.

Ici, le territoire des Highlands écossais joue un rôle central, les forêts en souffrance aussi et les loups qui y trouvent refuge.

Une sensation vorace m'a englouti dans ce roman addictif. J'ai été happé dans la nasse du récit où est venu s'entremêler à ma lecture le hurlement poignant d'une louve qui appelle son compagnon disparu, bientôt imitée par toute la meute.

Ce livre nous parle de femmes, de soeurs, de loups, de prédateurs, de blessures indélébiles et peut-être surtout ce livre nous parle d'amour.

Usant des codes du thriller pour dénoncer les hommes qui malmènent la nature et les femmes, ce roman addictif peut aussi se lire comme un polar écoféministe assumé.

Je pleure encore la beauté du monde est un magnifique roman de violences, d'amour et de rédemption qui m'a traversé de part en part. Moi aussi j'ai envie de pleurer la beauté du monde après cette lecture.
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Je pleure encore la beauté du monde

Des sœurs indéfectiblement liées, des violences, des luttes et des loups.

C’est les grandes lignes de ce récit aux enjeux importants.

Réensauvager les forêts écossaises afin de recréer un écosystème disparu depuis longtemps en introduisant des meutes de loups dans les forêts écossaises.



Si vous lisez le résumé, vous savez qu’il y a une enquête liée à un effroyable meurtre, mais ce livre n’est pas un thriller, c’est plus un roman psychologique, féministe et écologique avec des triggers warnings.



C’est autour du personnage d’Inti que toute l’histoire se construit. On suit deux temporalités faisant avancer le récit et l’intrigue avec rythme.

On est confronté à la nature humaine et sauvage de tous les personnages du livre, on prie pour les loups, pour leurs vies, pour la réussite de la mission dont ils sont acteurs sans le savoir, on est directement lié à Intie qui nous fait tout ressentir, on se bat et on espère avec elle.



J’ai refermé cette lecture avec des larmichettes. Ce récit est dur parfois, mais aussi très beau. Je me suis dit que peut-être les humains ne sont pas tous perdus. J’ai eu envie de mettre mes chaussures de randonnées, de partir arpenter des sentiers sauvages dans la forêt, d’observer les animaux, les paysages et de prendre soin de la nature et des autres, comme toujours.
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