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Critique de frmwa


Cinq loups stylisés se sont substitués en couverture au titre original « Once there were wolves », que remplace en français une citation du livre « Je pleure encore la beauté du monde ». La quatrième de couv' en fait plus en retombant dans d'anciens travers spoilers. La composante roman policier n'intervient en effet qu'après un bon tiers du récit. le thème général est un projet de réensauvagement des Highlands où ne subsistent que des lambeaux des anciennes forêts celtiques qu'ont décimées des hardes de chevreuils laissées sans prédateurs.
Si l'on excepte les éleveurs de bétail, les loups ont actuellement la cote dans le reste de la population, notamment auprès des pianistes. On pourrait de ce fait s'attendre à une narration convenue, un genre de nouveau western avec une flamboyante biologiste, une certaine Inti Flynn, responsable du projet d'un côté et des éleveurs hostiles à l'esprit bovin de l'autre, même si dans la région, on travaille plutôt sur du mouton. Mais l'examen du CV de l'autrice nous révèle qu'elle est scénariste avant même d'être romancière et de ce point de vue, elle n'a pas ménagé ses efforts pour imaginer un dispositif éminemment complexe : ladite biologiste souffre d'abord d'un syndrome qui lui fait éprouver dans sa chair la douleur de l'être qu'elle observe. Son personnage en outre se double d'une jumelle, autrefois polyglotte et aujourd'hui rendue muette quoique communicant par des signes. le récit fera dès lors des allers et retours entre le présent et le passé pour nous en révéler la cause. Une intrigue secondaire – mais pas tant que ça – est centrée sur la violence faite aux femmes. On ajoute que les parents de cette doublette sont un père bûcheron repenti (et repentant) survivant désormais en autarcie dans la forêt au Canada, divorcé d'une mère commissaire de police opérant en Australie et déplorant la trop extrême sensibilité de sa fille.
Avec ça il y a de quoi faire et Charlotte McConaghy fait la démonstration d'un talent certain, même si de temps à autre, une barque aussi chargée a tendance à tanguer et que la densité des personnages secondaires en pâtit un peu, ce qui ne l'empêche pas de conduire son affaire avec brio, avec des morceaux de bravoure superbes comme l'approche du cheval sur le lac gelé et d'autres que je ne parviens pas à retrouver, mais qui ne vous échapperont pas, j'en suis certain. Avec des loups au rendez-vous pour tout ce qu'on peut attendre d'eux, depuis Romulus et Remus en passant par Jack London.
J'allais oublier de louer le très beau travail de la traductrice.
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