La Chatte sur un toit brûlant est une formidable pièce que j'ai eu l'occasion de voir au
théâtre récemment. A mon retour, j'ai ressorti le livre de ma bibliothèque, et l'ai relu avec plaisir.
Plaisir tant cette pièce est riche.
le décor se réduit à la chambre à coucher de Brick Pollit et de son épouse Margaret, et l'action se déroule le jour du soixante-cinquième anniversaire du père de Brick.
Toute la famille est conviée pour l'occasion, et le moins que l'on puisse dire, elle va se déchirer.
Tennessee Williams excelle par ses dialogues à la dépeindre : le grand-père est un riche propriétaire d'une immense plantation, on lui a diagnostiqué un cancer mais on le lui cache.
C'est une famille basée sur le mensonge, la dissimulation, les ressentiments, le dégoût de soi, les conventions, une morale étriquée, et les bassesses.
le caractère de chacun de ses membres est très bien décrit, avec toute leur complexité. Ils ont vraiment de l'épaisseur.
Bien évidemment d'abord celui des principaux : Brick, ancien grand sportif, qui se réfugie dans l'alcool pour oublier la perte d'un ami proche ; Margaret,
la chatte sur un toit brûlant, son épouse délaissée sexuellement mais toujours amoureuse de lui, une femme forte et lucide qui lutte non seulement pour reconquérir son mari, mais aussi pour rester elle-même dans cet environnement ; le père de Brick, étonnamment tolérant pour l'époque.
Je n'oublierai pas les autres intervenants.
La pièce, en trois actes, décrit l'explosion de cette famille et aborde de nombreux thèmes: le désir féminin, la violence, l'alcoolisme, la cupidité, la lâcheté, la maladie et la mort.
Tout cela simplement par des dialogues percutants et de nombreux face-a-face de grande intensité.
C'est une pièce non dénué d'humour, un humour noir bien entendu, elle est rythmée, aux rires succèdent les larmes, et je suis sorti ravi tant du
théâtre que de ma relecture ensuite.