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Fanchita Gonzalez-Batlle (Traducteur)
EAN : 9782228889506
505 pages
Payot et Rivages (14/09/1995)
4.23/5   13 notes
Résumé :

Que faire maintenant ? Après avoir vécu mille aventures comme pilote sur le Mississippi (La Vie sur le Mississippi, Payot), fui la guerre de Sécession, traversé la Prairie, tâté de la rude vie des chercheurs d'or (À la dure, Payot), voilà le jeune Samuel Clemens, alias Mark Twain, de nouveau sans le sou, à New York. Une proposition de l'Alta California vient lui sauver la mise : suivre pour ses lecteurs le premier voyage touristique organisé depuis l'Amé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le 8 juin 1867, Mark Twain, sponsorisé par un journal de San Francisco, embarque sur le Quaker City, un vapeur de 1re classe, qui assure aux voyageurs un périple dans les plus grandes villes européennes, une incursion sur les côtes méditerranéennes et un pèlerinage en Terre sainte. le tourisme de masse en est à ses débuts.
Twain rend ainsi compte, dans le voyage des innocents, de son parcours touristique : Paris et son exposition universelle (ô délices!), Rome (submergé par une écoeureantite aigüe d'oeuvres d'art), Venise (merveilleuses promenades en gondoles), Pompei (vive émotion), Athènes (visite nocturne et clandestine des ruines du Parthénon), Constantinople (odeurs suffocantes et costumes bigarrés), Sébastopol (réminiscences de la guerre de Crimée), Damas (pauvreté et misère sous un soleil implacable). le récit culmine en Terre sainte sur les pas de Jésus et de ses disciples. On se baigne dans le lac de Tibériade, on traverse le Jourdain d'une rive à l'autre, le corps à moitié immergé et parfois, on tente d'arracher subrepticement un souvenir des sites fréquentés. À dos de cheval, de mulet, d'âne et de chameau, ou en diligence, par train, par barque, nos pèlerins sillonnent les lieux les plus célèbres de l'Antiquité non sans quelques difficultés inhérentes au climat et aux moeurs étrangères.
Une écriture sans emphase caractérisée par un humour bon enfant, parfois malicieux, rend ce récit tout à fait agréable à lire. Et même si le voyage date de plus d'une centaine d'années, il reste toujours pertinent.
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Que peut-on attendre d'un homme qui qualifie d'innocents une escouade de touristes américains, dont il fait partie, embarqués pour une croisière de 12 mois, le premier voyage organisé de l'époque (1867) ? Absolument tout !
Encore plus féroce et impitoyable que lors de son "ascension en télescope" Twain nous offre ses commentaires fantaisistes, ironiques, parfois admiratifs et toujours désopilants sur le Vieux Monde. Rarement satisfait, raisonnablement ébloui, l'écrivain préfère contempler les gens plutôt que les monuments et s'amuse donc à décortiquer les us et coutumes de chaque nation. Il parcourt en effet la plus grande partie de l'Europe ainsi que l'Egypte, la Syrie, la Crimée...

Les Français sont ainsi hués car ils ignorent l'usage du savon, un comble pour le premier pays exportateur (l'auteur en profite, entre autres, pour démolir le mythe d'Héloïse et Abélard, et traiter Lamartine de pleurnicheur "...Lamartine a versé des torrents de larmes. Mais cet homme-là n'a jamais pu entendre parler d'un sujet quelque peu pathétique sans se répandre en eau. On aurait dû l'endiguer"). Les Italiens sont fourbes, les Grecs voleurs etc. La liste est longue.

Tous les guides rencontrés et embauchés sont affublés d'autorité du nom de Fergusson, pour simplifier les choses, mais de toute façon, ils sont tous incompétents... Twain avoue également une certaine exaspération à l'égard des "grands maîtres" mais s'enthousiasme pour les sorbets glacés ! Les mythes les plus célèbres ne sont que des escroqueries, par exemple les bains turcs, les barbiers parisiens, et les Bédouins, fils du désert... et l'auteur s'amuse également à compter le nombre de véritables morceaux de la Vraie Croix et de Véritables Clous que les églises de tous pays proposent aux touristes étrangers.

Toujours critiquant et ronchonnant, Twain est néanmoins toujours disposé à adopter n'importe quel projet, pourvu qu'il fût suffisamment déraisonnable, comme braver la quarantaine imposée en Grèce pour aller visiter l'Acropole de nuit, tout en allant chaparder du raisin dans les vignes environnantes...
Bref, cette peinture au vitriol n'épargne rien ni personne, et ce récit est d'ailleurs ironiquement sous-titré "un pique-nique dans l'Ancien Monde", mais chaque répartie fait mouche et de nombreux passages sont vraiment tordants. du reste, modestement, Mark Twain se compte parmi les imbéciles qui parcourent le monde, aussi il faut garder à l'esprit que rien de tout ceci ne doit être pris au sérieux. Vif, drôle, intelligent, bien écrit, que demander de plus ? J'ai passé des heures réjouissantes à dévorer ce livre.

Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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J'ai été obligée de livre ce livre lors de mes études universitaires. Et j'y suis allée à reculons. En effet, ayant lu Mark Twain et les aventures de Tom Sawyer au collège, j'en gardais un souvenir d'un ennui de lecture, un désintérêt total pour l'histoire. Sans compter que j'avais trouvé cela vieux, démodé et du coup ch***t. Donc quand il a fallu mettre le nez dans le voyage des innocents...Ppppfffff le gros soupir de mauvaise grâce ! Et j'ai commencé le livre que j'ai lu en 3 jours. Je l'ai dévoré. Je me suis follement amusée. C'est drôle, truculent, vachard par moments et le tout écrit avec beaucoup d'assurance, de maturité et de tendresse aussi. J'ai adoré la description de la France et des Français. Pas très cool pour nous mais...pas si faux que cela ! Depuis le voyage des innocents fait parti de ma bibliothèque, en très bonne position !
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J'ai beaucoup ri en lisant ce livre. En cette periode où seules les idées considérées comme politiquement correctes sont admises, c'est rafraichissant.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Dans tout ce faubourg Saint-Antoine, la misère, la pauvreté, le vice et le crime se côtoient et s'imposent avec une évidence éclatante. Ici vivent ceux qui déclenchent les révolutions. Chaque fois qu'il y a quelque chose de ce genre à faire, ils sont toujours prêts. Ils prennent autant de réel plaisir à construire une barricade qu'à couper des gorges ou à pousser un ami dans la Seine. Ce sont ces bandits à la mine patibulaire qui de temps en temps prennent d'assaut les salles splendides des Tuileries et se précipitent en foule à Versailles quand un roi doit rendre des comptes.
Mais ils n'élèveront plus de barricades ; ils n'écraseront plus la tête des soldats à coup de pavés. Louis-Napoléon s'est occupé de tout cela. Il détruit les rues tortueuses et ouvre à leur place de nobles boulevards aussi droits qu'une flèche ; des avenues qu'un boulet de canon pourrait parcourir d'un bout à l'autre sans rencontrer d'obstruction plus irrésistible que des hommes en chair et en os ; des boulevards dont les édifices imposants n'offriront jamais de refuge à des révolutionnaires affamés et mécontents, ni d'abri pour y comploter ; un centre extrêmement bien adapté aux besoins d'une artillerie lourde. (...) Et Napoléon, ingénieusement, fait recouvrir les rues de ses grandes villes d'un mélange lisse, compacte, d'asphalte et de sable. Plus de barricades de pavés ; plus de cailloux pour attaquer les troupes de Sa Majesté. Je ne peux pas éprouver de sentiments amicaux à l'égard de Napoléon III, mon compatriote de jadis, notamment en ce moment où j'imagine sa victime crédule, Maximilien, étendu raide mort au Mexique, et sa femme folle attendant anxieusement dans son asile en France la silhouette qui ne viendra jamais ; mais j'admire son sang-froid, son indépendance calme et son bon sens perspicace.
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Versailles ! C'est merveilleusement beau ! On regarde, on contemple et on essaie de comprendre que c'est bien réel, que c'est sur la terre, que ce n'est pas le jardin d'Eden ; mais on est pris de vertige, stupéfié par le monde de beauté autour de soi, et on croit presque être le jouet d'un rêve délicieux. C'est aussi bouleversant que la musique militaire !
(...)
L'endroit vaut le pèlerinage. Tout est gigantesque. Rien n'est petit. Rien n'est mesquin. Les statues sont toutes grandes ; le palais est grandiose ; le parc couvre la surface d'un comté de belle taille ; les avenues sont interminables. A Versailles, toutes les distances et toutes les dimensions sont grandes. Je pensais autrefois que les images exagéraient déraisonnablement ces distances et ces dimensions, et faisaient Versailles plus beau qu'il n'est possible de l'être à aucun lieu du monde. Je sais maintenant que les tableaux n'ont jamais été à la hauteur de leur sujet, et qu'aucun peintre ne pourrait représenter Versailles sur la toile aussi beau qu'il l'est en réalité. J'avais critiqué Louis XIV pour avoir dépensé 200 millions de dollars à créer ce parc merveilleux quand le pain manquait tellement à certains de ses sujets. Mais je lui ai pardonné maintenant. Il a pris un terrain d'un périmètre de 60 milles et a entrepris de faire ce parc, de construire ce palais et d'ouvrir une route pour y venir de Paris. Il a employé pour cela 36 000 hommes chaque jour, et le travail était tellement malsain qu'ils mourraient par charretées que l'on emportait chaque soir. L'épouse d'un noble de ce temps en parle comme d'un " contretemps ", mais remarque naïvement que " cela ne semble pas mériter l'attention dans l'heureuse tranquillité dont nous jouissons aujourd'hui ".
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Normalement, avec les pauvres rosses que nous chevauchions, il nous aurait fallu trois jours pour atteindre Damas. Mais nous devions faire le voyage en moins de deux jours. Nous le devions parce que trois pèlerins de notre groupe n'acceptaient pas de voyager le jour du sabbat. Nous étions tous parfaitement disposés à respecter le jour du sabbat, mais il y a des moments où respecter la lettre d'une loi sacrée, dont l'inspiration est juste, devient un péché, et c'était le cas en l'occurrence. Nous avons plaidé la cause des chevaux fatigués et maltraités, et tenté de montrer que leurs loyaux services méritaient de la bonté de notre part et que nous devions avoir de la compassion pour leur triste sort. Mais le pharisaïsme a-t-il jamais connu le sentiment de pitié ? Quelques bêtes épuisées allaient supporter un surcroît d'épreuves de plusieurs heures ; mais que valait cela devant le péril encouru par des âmes humaines ? La compagnie de ces pèlerins n'était pas idéale pour voyager, et leur exemple ne donnait pas envie de vénérer davantage la religion. Nous avons fait remarquer que le Sauveur, qui avait pitié des animaux et avait dit que même le jour du sabbat il fallait sauver un bœuf tombé dans un puits, n'aurait pas recommandé une telle marche forcée. Nous avons dit que le " grand parcours " était épuisant et par conséquent dangereux par cette chaleur caniculaire, même avec des journées de voyage normales, et que si nous nous obstinions dans cette marche éprouvante certains d'entre nous pourraient être terrassés par les fièvres du pays à cause de la fatigue. Rien n'a pu ébranler les pèlerins. Ils devaient absolument se hâter. Des hommes pouvaient mourir, des chevaux pouvaient mourir, mais ils devaient, eux, pouvoir fouler la Terre sainte la semaine suivante sans supporter la souillure d'avoir rompu le sabbat. Ainsi, ils étaient prêts à commettre un péché contre l'esprit de la loi religieuse pour pouvoir en préserver la lettre. Il était inutile de leur dire que " la lettre tue ".
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Nous avons fait 500 milles en train à travers le cœur de la France. Quelle terre ravissante ! Quel jardin ! Le gazon d'un vert éclatant est certainement balayé, brossé et arrosé chaque jour ; et l'herbe doit être taillée par un barbier. Les haies sont sûrement façonnées et mesurées par le plus architecte des jardiniers, qui préserve aussi leur symétrie. Les longues allées bien droites de peupliers majestueux qui divisent le paysage comme les cases d'un échiquier doivent être tracées au cordeau et au fil à plomb, et leur hauteur uniforme déterminée avec un niveau. Sûrement les routes, d'un blanc parfait, droites et lisses, sont rabotées et passées au papier de verre tous les jours. Sinon, comment obtenir ces merveilles de symétrie, de propreté et d'ordre ? C'est admirable. Il n'y a pas de vilains murs de pierre ni de clôture d'aucune sorte. Ni saleté, ni délabrement, ni immondices nulle part - rien qui puisse même évoquer un manque de soin ; rien qui dénote la moindre négligence. Tout est beau et ordonné, tout charme le regard.
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Il est singulier que, juste sous le toit de cette même grande église [du Saint-Sépulcre] (...) Adam lui-même, père de la race humaine, soit précisément enterré. Il est hors de doute qu'il est effectivement enterré dans la tombe que l'on nous désigne comme la sienne - et il ne peut y en avoir car il n'a encore jamais été prouvé que cette tombe n'est pas celle dans laquelle il fut enterré.
La tombe d'Adam ! Comme j'étais attendri ici, sur une terre étrangère, loin de chez moi, de mes amis et de tous ceux qui m'aiment, en découvrant la tombe d'un parent ! Un parent lointain, certes, mais un parent tout de même. L'instinct infaillible de la nature fit tressaillir la voix du sang. La source mon amour filial fut agitée dans ses profondeurs et je m'abandonnai à une émotion violente. Je m'appuyai à une colonne et me mis à pleurer. Je ne ressens aucune honte d'avoir pleuré sur la tombe de mon pauvre parent défunt. Que celui qui ricane devant mon émotion ferme ici ce volume, car il ne trouvera guère à son goût mon périple à travers la Terre sainte. Le noble vieillard; il n'a pas eu la joie de me connaître; il n'a pas eu la joie de connaître son enfant. Et moi, hélas ! moi, je n'ai pas eu la joie de le connaître. Accablé par les peines et les difficultés, il est mort avant ma naissance. Mais essayons de supporter cela avec courage. Ayons confiance : il est mieux là où il est. Consolons-nous à la pensée que sa perte nous fait gagner l'éternité.
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Vidéo de Mark Twain
Le récit initiatique d'une amitié estivale entre deux pré-adolescents, l'un noir, l'autre blanc, et une jeune fille, dans la Louisiane raciste des années 1930. Un roman graphique qui évoque l'univers des grands écrivains américains comme Mark Twain, Harper Lee ou Truman Capote, entre Tom Sawyer et le bruit et la fureur, l'histoire d'une amitié estivale durant laquelle nos héros passeront de l'innocence de l'enfance à certaines réalités de l'âge adulte… En librairie : https://www.dargaud.com/bd/swamp-bda5512570
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