Chère lectrice, Cher lecteur,
Alors que ma lecture de
L'orangeraie de Larry Tremblay avait été un véritable coup de coeur, je dois dire d'emblée que l'impureté a plutôt été une lecture coup de poing! Quel coup de poing! La lectrice que je suis est encore sonnée!
C'est un récit qui se construit sous le principe de la poupée russe. Sitôt nous ouvrons une poupée, sitôt une autre semble se profiler… Cette histoire est enivrante, déroutante et elle nous transporte dans un jeu textuel puissant…
Que raconte l'impureté?
Il s'avère difficile de résumer ce bouquin sans trop dévoiler l'intrigue… Ce dernier parle d'Antoine, un professeur de philosophie qui a un coeur aussi sombre, aussi froid que le Saguenay… Il vient de perdre sa femme Alice, une célèbre écrivaine, dans un tragique accident. Cette dernière avant de mourir a laissé un roman à son éditeur, Un coeur pur, qui sera publié posthume. Ce livre se retrouve entre les mains d'Antoine et il l'entraîne dans les profondeurs de son âme à travers diverses époques de sa vie car Antoine réalise rapidement que sa femme parle de lui au fil des pages, qu'elle couche sur le papier ses impressions et qu'elle décrit les relations qu'il entretenait avec ses amis, ses petites amies ou encore son fils. Qu'est-ce qui attend Antoine à la fin du récit?
Je ne veux pas vous décrire plus ce roman car je préfère que vous découvriez l'intrigue. Je dois toutefois admettre que la trame narrative de ce dernier est tout simplement sublime. L'auteur joue avec brio avec les retours en arrière, crée des mises en abîmes magnifiques et il nous parle à la fois de coeurs purs et impurs… Comme le mentionne Philippe un personnage d'Alice abordant le concept de la pureté :
Je te parle de la pureté du coeur. Une force qu'on ne peut pas expliquer, qui se retrouve en chacun de nous mais que très peu d'entre nous utilisent. Un amour détaché de tout désir : c'est ça, pour moi, la pureté du coeur. (p. 65)
Aussi, l'éditeur d'Alice soulève à propos du roman de la défunte :
Un roman sur la pureté de l'amour quand il est aussi jeune que l'aube. La mort d'Alice Livingston fait de cette oeuvre posthume un véritable testament. (p. 132)
Mais encore, Larry Tremblay révèle dans une entrevue accordée à l'émission Plus on est de fous plus on lit qu'il aime explorer dans ses univers romanesques la définition de l'être humain.
« Ce n'est pas toujours drôle un être humain. J'aime bien gratter, creuser. le titre indique qu'on travaille dans les valeurs morales, entre le bien et le mal, et le plaisir qu'on a à faire du mal. La question du mal, elle traverse toute mon oeuvre. Ça me hante, parce que c'est une des plus grandes questions de la philosophie. »
Avec un personnage professeur de philosophie, l'auteur offre des réflexions sur l'existentialisme, sur les concepts de
Platon, etc. pour explorer la dualité pureté-impureté chez ses personnages.
Alors, entrer de ce court récit de 156 pages, c'est accompagner Antoine dans les méandres de son existence et découvrir avec lui que « mourir ce n'est pas disparaître, c'est apparaître ailleurs». Il faut aller à la rencontre d'Antoine pour le détester l'espace de ce récit…
Je tiens à remercier les Éditions Alto pour cet envoi en service de presse. Je crois que ce roman va certainement marquer la rentrée littéraire québécoise!
Je ne peux que vous encourager à lire cette histoire pour vous laisser surprendre par la plume de Larry Tremblay, pour vous laisser piéger par elle car je dois admettre que j'ai été totalement fourvoyée… Un pur plaisir de lecture dans toute cette impureté!
https://madamelit.me/2016/09/27/madame-lit-limpurete-de-larry-tremblay/