IL CHANTE POUR LES JEUNES FILLES ET LES JEUNES GARÇONS.
Ce vers d'Horace est en partie repris, non sans quelque malice, par le célèbre auteur de
L'île au trésor, le britannique au long cours
Robert Louis Stevenson. Grand romancier, fameux voyageur, talentueux nouvelliste, le créateur de Mr Hyde est moins connu du public francophone pour ses talents d'essayiste. Pour autant, ce
Virginibus puerisque est un classique de l'édition anglophone, quand il fallut attendre le début de notre 21è siècle pour en goûter toute la verve dans notre langue.
Ce rapide opus des excellentes éditions Allia (nous n'avons de cesse de le rappeler ici), regroupe trois brefs et néanmoins palpitants essais dont a thématique principale est relative aux rapports entre hommes (jeunes) et femmes (jeunes). Quoi que.
Au cours de ce rapide opus nous sont donc proposés trois de ces petites pépites, toutes parues entre Août 1876 et Mai 1879 (l'auteur a alors un peu moins de trente ans lorsqu'il rédige ces réflexions) :
Verginibus puerisque : Août 1876
On falling in love : Février 1877
Truth of intercourse : Mai 1879
L'ensemble, ainsi que la seconde partie de Verginibus puerisque parut en volume en 1881 dans le magazine Cornhill.
Soyons parfaitement honnête : par-delà l'élégance, la fougue, la vitalité de la langue de
Stevenson, le premier essai est particulièrement daté, qui ne prend en compte, véritablement, que le point de vue masculin de son sujet, lequel est très ancré en son temps : le Mariage (pas celui de notre temps, divorçable à loisir, dénué, la plupart du temps, de dimension religieuse, voire seulement spirituelle, de coeur avant que d'intérêt et de famille). Ou comment une institution semble avoir un qualificatif commun sans aucune réalité identique.
Stevenson est alors de son temps, terriblement victorien. Et les "virginibus" n'ont guère que cela pour se sortir non de leur condition mais de leur seul rôle de future alliance. le jeune homme, quant à lui, gagnerait à ne pas convoler. Selon l'auteur. La camera obscura littéraire se plonge en des désespoirs drolatique humains.
N'empêche, la seconde partie de l'essai (publiée quatre années plus tard) ainsi, surtout, que ce "La vérité des relations humaines" plongent le lecteur dans des abîmes de réflexions, d'autant que l'apparente légèreté du style de
Stevenson, des vivifiantes conjectures qu'il expose, loin des idéologies pesantes, des dogmatismes nauséeux, donnent à réfléchir, profondément, quant aux ressorts jamais simples des rapports entres les êtres (et pas seulement qu'entre un homme et une femme qui prétendent s'aimer), convoquant, s'il le faut, des penseurs presque contemporains comme le célèbre auteur de Walden, Thoreau.
Trois essais pour dire les amours et les êtres. Rédigés bien avant l'âge supposé de sagesse. Trois temps pas si lointains des nôtres, par-delà les modes, les habitudes, l'histoire. La plume alerte et sincère d'un écrivain vivifiant. On en raffole !