AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Les Éditions Allia sont une maison d`édition française créée en 1982 par Gérard Berréby.

Livres populaires voir plus


Dernières parutions


Dernières critiques
Esquisse d'une morale sans obligation ni sa..

Philosophe français du XIXe siècle malheureusement trop peu connu. Il fait parti de ce courant philosophique qui se lancera dans la déconstruction de la morale post-kantienne. Max Stirner et lui (qui ne se connaissaient probablement pas) sont ainsi les prédécesseurs de Nietzsche, qui les avait lu.



Guyau propose donc, d'abord, une explication ainsi qu'une réfutation des systèmes philosophiques avant lui. La première partie est théorique, on y explique différentes approches aussi que leurs limites. La seconde se veut plus pratique et propose des façons plus concrètes de faire fonctionner la société sans coercition.
Commenter  J’apprécie          240
Sam Dunn est mort

« Jean-Paul, si vos allumettes sont vertes, n'oubliez pas les betteraves géantes. »



Un véritable festival d'imagination. Datant de 1913 !



Dans un futur lointain (déjà ancien) les gens, les minéraux, les animaux, l'eau, tout ce petit monde prend vie dans la folie colorée d'un imaginaire débridé, d'un auteur qui fait vivre un Paris fou, écrire un très court roman d'une frénésie et d'une extravagance poétique, ouvrant la voie à une révolution psychique. Sam Dunn, riche dilettante, plongé dans une fouille de « ce substrat inconscient, explosif, inexploré sur lequel repose notre réalité tangible » va mourir en 1952, un 6 juin à 5 heures 20 du matin. Je ne divulgue rien, le titre l'annonce. Mais dans quelles circonstances ? Et quel lien avec l'esprit de l'Hôtel Portorosa ? Ah, il faut le visiter cet hôtel... et rencontrer Fifine !



« Chaque fait a des origines enracinées dans les mystérieuses structures de l'atome et du cosmos. Tous les évènements puisent les forces de base nécessaires à leur existence dans une atmosphère très complexe qui entoure et pénètre notre vie. »
Commenter  J’apprécie          150
Cap Canaveral

Dans une ville sans nom, un romancier quadragénaire, invité à parler devant des inconnus du cynisme de la littérature française contemporaine et du pathétique de notre époque – à moins que ce ne soit l’inverse, ce qui ne changerait pas grand-chose, – accepte de prendre la parole dans l’espoir qu’il lui arrive quelque chose, « que le temps remue, que la vie se dégonde, que les nuages se réconcilient ». Une jeune lectrice simplement évoquée par l’initiale V, lui fait dédicacer un exemplaire de son dernier ouvrage, boit ensuite avec lui quelques verres dans un bar imprécis, échange à sa demande un baiser et laisse finalement les mains de l’écrivain franchir la barrière de ses vêtements avant de l’emmener chez elle. En quelques pages d’un style discrètement cynique et détaché débute l’aventure, « ce moment où la vie fait des promesses qu’il n’est pas question qu’elle tienne ». Mais au coin de la rue, l’aventure ne se présente pas toujours sous les traits que notre pauvre imagination attend. Il ne s’agit pas de raconter ici derechef une histoire confiée une première fois par l’écriture sous forme de secret. Une histoire longtemps tue « par peur qu’elle ne s’efface de la mémoire au fil des mots ». Socrate déjà méprisait les livres, les considérant comme une menace pour ce don qu’est notre mémoire, et jamais il ne daigna laisser un mot écrit. « Les mots sont des gommes » renchérit Grégoire Bouillier ; et pourtant lui, il écrit. Tels les rêves qui se démaillent au fur et à mesure que les images pour les raconter se forment en pensées, les actes sont séparés par un abîme des phrases qui les décrivent. Quoique ce que V prend la décision de montrer au narrateur en pénétrant dans la chambre de sa mère soit irracontable, il faut pour en désencombrer la mémoire l’exprimer. « Les mots sont si peu à la hauteur des désordres du monde » ; cependant nous n’avons qu’eux à leur disposition. Pour ressentir en nous-mêmes, au-delà des phrases, l’ignominie et l’amour des gestes que V porte au corps endormi de sa mère, pour supporter la misère et la volupté du spectacle dévoilé par cette trop jeune fille, il faut savoir, comme René Char, que « les mots que nous écrivons savent de nous ce que nous ne savons pas d’eux ». La réussite de cette nouvelle – que l’on peut se procurer au prix d’un espresso – tient à ce qu’avec une économie de moyens dans l’agencement des mots et une confiance dans la capacité de leur lecteur à saisir ce que ceux-ci peuvent dire malgré eux, l’auteur réussisse à nous pousser à aller au bout de l’émotion qu’il ne fait, lui, que décrire.
Commenter  J’apprécie          00

{* *}