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3,12

sur 34 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre suite à une masse critique privilégiée .

Je précise que j'ai éprouvé des difficultés à appréhender ce récit, je l'ai relu d'ailleurs …
D'un naturel plutôt bienveillant je tente d'exprimer au mieux mon ressenti.

C'est l'histoire de Luna , jeune adulte métisse qui vit en région parisienne: «  Il faut bien raconter des histoires , les creuser jusqu'à la moelle nous dit - elle en préambule …. » .

C'est le récit tumultueux de cette jeune adulte , déjà porteuse d'une histoire traumatisante , l'incendie dans un immeuble parisien : elle ne perçoit que l'agitation des voix, des voix d'hommes « , le voisin du 7eme étage ,qui s'était endormi saoul , sa cigarette allumée brûlé vif » .

Le cambriolage d'un Noël lointain de son enfance , la séparation rapide de ses parents , ses impressions quasi négatives lors de son entrée dans un établissement huppé du Marais .

Elle semble dans un entre- deux social jeune et métisse , surtout ….

Elle est victime d'une agression sexiste et raciste au coeur d'une boîte de nuit .
Un individu l'agresse : «  Sa main excitée court sur son dos », il l'humilie «  Tu viens d'où pour de.vrai ? » «  Tes cheveux ils viennent d'où? » .

«  Dis , Réponds , raconte .
Question violente ,assimilation à une identité …elle se cambre, réagit , en défense et réflexe .

Elle chante son mal être et conte , au fond, ses relations gangrenées par les fantasmes d'exotisme et d'érotisme projetés sur elle , de l'inconvénient d'être métisse .

Images très colorées , poèmes , chapitres courts sans lien entre eux, d'autres qui nous entraînent vers l'enfance de ce personnage principal ,la vie de sa mère, Juste effleurée , de sa soeur, de son père assez superficielle , une histoire familiale pétrie de souvenirs , voix de ses ancêtres , voix éclatées entre plusieurs pays du Niger au Mali et à la France .

La magie des couleurs : celles - ci ont une dimension très importante dans ce récit éclaté en mille facettes . ….

Origines de la nostalgie , histoires cueillies au creux du livre …des voix familières et lointaines à la fois …

La couleur bleue servant à occulter l'agression , à l'oublier ….mais pas que le bleu, le rouge de la maison , le souvenir de la maison ….rouge…. Un rouge ancien ….

Ce premier roman à l'écriture imagée ,aux chapitres parfois sans lien les uns avec les autres ….aux poèmes colorés , aux mots qui «  taillent » nous dit au final qu'il faut accepter ses origines .

Je ne sais pas si j'ai bien compris ce que désirait nous livrer l'auteure .et où elle voulait nous emmener .
C'est au Mali qu'ont poussé les histoires du livre …..

«  Il faut bien raconter les histoires …..
Les creuser jusqu'à la moelle »
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C'est une première pour moi. Livre qui m'a été envoyé dans le cadre de l'opération Masse Critique et me voilà donc avec cette responsabilité d'écrire ce que j'en ai pensé. Ce n'est certainement pas ma petite bafouille qui determinera si "Le bleu n'abîme pas" sera un succès de librairie ou pas mais quand même.
Déjà, arriver au bout de l'écriture d'un premier roman, c'est pas simple; trouver une maison d'édition qui voudra bien éditer votre petit manuscrit, j'en parle même pas. Bientôt son livre se trouvera peut-être bien placé sur les étagères des librairies...
Et là, Anouk Schavelzon doit attendre fébrilement les retours des premiers lecteurs anonymes.

Mon souci, c'est que je n'ai pas vraiment aimé. Ou pas compris. Où a-t-elle voulu en venir? Qu'est-ce qu'elle a voulu me raconter? Je ne sais pas vraiment, je reste perplexe.

Une difficile quête d'identité. Luna chante son mal-être et raconte les relations difficiles, les regards lourds et insistants, voire pire qu'on projette sur elle.
Parce qu'elle a des formes, parce qu'elle est métisse, petite fille de grands parents Argentin, Français, Nigérian et Algérien.
Une "Nappy Hair" aussi. Revendiquée, assumée comme en témoigne la photo de couverture qui m'a immédiatement fait penser à Angela Davis.

J'ai relevé de très jolis passages lorsque l'auteure nous parle de la chanson de Césaria Evora, Ausencia.
Et l'évocation de sa scoliose aiguë qui lui avait imposé de porter un corset m'a fait penser à une scène du film "Petits suicides entre amis", "Wristcutters"en anglais avec le grand Tom Waits.
Je vous livre ce petit moment d'anthologie en V.O. facilement trouvable sur YouTube.

"Once upon a time there was a crooked tree and a straight tree and they grew next to each other. And every day the straight tree would look at the crooked tree. He would say "you're crooked". "You've always been crooked and you'll continue to be crooked." But look at me. Look at me said the straight tree.
He said "I'm tall and I'm straight".
And then one day, the lumberjacks came into the forest and looked around. And the manager in charge said "Cut all the straight trees". And that crooked tree is still there to this day growing strong and growing strange."

Et oui, les corps ont une histoire.

Alors pardon Madame Anouk Schavelzon. Je ne doute pas que cette jeune auteure a écrit son livre avec toute la générosité, la fougue, la sincérité dont elle était capable mais ni le style décousu ni l'histoire ne m'ont vraiment emporté.
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Comment donner un avis sur ce livre ? En vous racontant sans doute mes sensations de lecteur au fur et à mesure de ma lecture.
Tous d'abord, j'ai été happé pat l'écriture. Il est indéniable qu'Anouk Schavelson a une plume, autant sensuelle que précise ou poétique. Elle sait passionné en s'attachant à des détails. Ca, c'est pour le début du roman. Hélas le style ne fait pas tout, il faut bien que se dessine un récit cohérent avec un but, une destination. Là ...ça se complique un peu. On a du mal à cerner le personnage principal, même si on apprend par petites touches au fil des pages, des éléments de sa vie. On voit apparaître de façon plus ou moins détournée des thèmes à la mode ( le harcèlement, le métissage, la famille plus ou moins toxique, ...) . Tout est plus ou moins, rien n'est réellement affirmé, tout flotte dans un nuage de mots et de points de vue.
L'écriture a réussi à me tenir jusqu'au bout mais je n'ai pas trouvé grand intérêt à tout cela, que j'ai vite oublié une fois le roman refermé.
Il me reste l'étrange sensation d'un collage de textes ( réussis) écrits dans des ateliers d'écriture, qui assemblés ne font hélas pas un roman.
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Parmi toutes les couleurs de la palette chromatique, pour Luna, le bleu est la seule « qui n'accroche aucun relief », la seule qui n'abîme pas. Mais il y en a tellement d‘autres qui blessent.
C'est le rouge des immeubles à bas loyer en briques de la petite ceinture, entre Paris et le périphérique, où Luna a passé une enfance bohème. C'est le gris du béton de son école et des rues de sa ville où elle sentait les autres la regarder comme une étrangère. Ce sont les éclats de couleur de cette boite de nuit où elle s'est faite agressée adolescente. Et c'est ce triste vert d'une écologie qui tente à grand peine de préserver la couche d'ozone d'une ville polluée.
Mais c'est surtout le noir de sa peau et de celle des membres de cette famille aux origines multiples qui, du beige au marron foncé, fait d'eux des métisses.
Tout en couleurs et en odeurs, ce premier roman poétique et sensitif d'Anouk Schavelzon est le retour aux sources d'une jeune femme hantée par le questionnement des autres sur son physique. Il témoigne de l'importance que revêtent les racines sur leur regard.
Les images, les sensations prennent la place des sentiments et cela donne à ce roman un style à la fois épuré et complexe qui ne m'a pas semblé simple d'accès.
Autant j'ai aimé le propos et l'interrogation que la couleur d'une peau induit chez les autres, autant j'ai trouvé le ressenti du malaise de l'autrice et la tournure de ses phrases assez nébuleux.
Etant passionnée de littérature plus que de poésie, je suis restée extérieure à cette lecture d'une sensibilité exacerbée où les mots vibrent d'un tourment trop « à fleur de peau » pour moi.

Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cette Masse critique privilégiée.
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Avant la narratrice était fière d'être, au vu de son histoire familiale, à la croisée de plusieurs continents .Mais être une métisse, pour certains, engendre obligatoirement la question des origines, voire suppose des préjugés sexistes : "Les métisses, ça m'excite, il a dit. "

Premier roman, qu'on devine autobiographique, le bleu n'abîme pas  , revient, sous une forme éclatée, sur ces problématiques dans une langue très, voire trop travaillée. L'émotion ne passe pas pas et l'ennui surgit beaucoup trop vite, malgré l'intérêt des thématiques. Dommage.



Merci à l'éditeur et à Babelio .
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Elle porte une crinière de métisse, et pourtant elle est blanche. Apparemment.
Les métisses, ça excite les inconnus dans les boites de nuit, jusqu'à la mettre en danger.
Les blancs, ça manifeste contre le racisme avec de jolies pancartes.

La fierté de ses origines, où est-elle ? Qu'a-t-elle gardé du Niger, de l'Argentine, de l'Algérie ? D'où vient elle, c'est la question qui revient toujours. C'est d'un documentaire interviewant son grand père que viendra, enfin, la réponse.

Comme beaucoup de premiers romans, celui d'Anouk Schavelton explore des pistes multiples, peut-être un peu trop nombreuses. Même si je m'y suis perdue, j'ai apprécié sa plume scandée et imagée. Merci à Babelio et au Seuil pour cette découverte !
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Rap, rap, rap
Dès les premières lignes je me dis que je ne suis pas le public visé par ce livre.
Effectivement le rythme est celui du rap et la lumière des boules à facettes.
Je persiste dans ma lecture mais cette écriture m'éloigne du sujet.
L'adolescente en révolte, son métissage en étendard je l'entends et le conçois parfaitement.
Habiter un 80 m2 avec sa mère et sa soeur, être à l'étroit pas seulement sous son toit, mais dans sa vie incite à aller voir ailleurs.
Une mère qui fait des sacrifices pour offrir à ses filles ce qu'il y a de mieux pour une maman solo c'est difficile et les filles ne le perçoivent pas forcément.
Luna a subi une agression qu'elle cache pensant oublier mais…
L'écriture est très rythmée, syncopée mais elle prend l'enjeu : la question des origines et de l'identité, de la féminité. le fond est tombé dans le puits.
Le rythme a enfoui le propos et mon ressenti aussi.
Je n'ai pas fait le voyage aux côtés de Luna pour se rapprocher de ses ancêtres et c'est dommage car c'est un sujet qui me touche généralement.
Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cette lecture.
©Chantal Lafon


Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Bonjour tout le monde !

Lundi prochain, c'est la sortie de « le bleu n'abîme pas » , le premier roman d'Anouk Schavelzon, aux éditions du Seuil. Et voici mon avis ! J'ai eu la chance de découvrir ce roman grâce à une Masse Critique Privilégiée de Babelio, que je remercie pour leur envoi, de même que la maison d'édition.

Dès les premières pages, avec des chapitres très courts, on est plongés dans la vie de l'héroïne, tantôt enfant, adolescente ou adulte. Elle nous raconte son histoire d'enfant et de femme Noire, que l'on questionne toujours sur ses origines à chaque rencontre. Elle met également en exergue d'autres situations où son apparence physique est jugée et où elle subit une certaine pression sociale du fait de ses origines métissées.
J'ai bien aimé découvrir l'évolution de cette femme forte par nature… ou par défaut. Avait-elle le choix ? Sans tabous, elle nous raconte cette vie où elle doit sans cesse se battre et subir les préjugés liés à ses origines.

Les sauts temporels m'ont parfois un peu perdue. le récit m'a laissé une sensation décousue, comme si chaque chapitre n'avait pas vraiment de lien avec le suivant ou le précédent. Ce sont des bribes d'une vie. J'ai donc eu du mal à comprendre certains traits de sa personnalité et à m'attacher à ce personnage dont nous n'avons que quelques morceaux choisis. Je me demande toujours où l'auteure a voulu en venir, mis à part raconter cette histoire. Qu'en retenir ? Il n'y a, selon moi, ni début ni fin, comme si chaque partie était un instantané du temps qui passe.

La plume de l'auteure est, selon moi, le gros point fort de ce récit. En peu de mots, elle parvient à créer une ambiance autour de son personnage et sait mêler prose et poésie pour offrir au lecteur un roman varié et une plume riche. Cela m'a dérouté au début, m'attendant à un roman en bonne et due forme, mais je me suis prise au jeu par la suite et cette sorte de slam ou de rap permet de lire entre les lignes pour un impact encore plus fort des mots utilisés.

Pour conclure, ce livre est intéressant par sa forme et son fond, qui retrace la vie d'une femme métissée et met en exergue les injustices et les jugements dont elle est victime de la part de la société. le roman est une bonne manière d'aborder ces thématiques pour sensibiliser le lecteur.

Lien : https://www.wendybaqueauteur..
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En voilà un titre attrayant.
En voilà un titre étrange.
En voilà un titre qui attire comme un aimant.

J'ai été happée dès le début par cette plume, par cette narratrice qui s'adresse directement au personnage principale. Luna. À cette soeur. À cette fille. À cette femme.

Il est question d'origine. Il est question d'identité.

Ce roman renferme une plume poétique. Je me suis laissée envoûtée par la poésie.

Néanmoins, j'avoue que j'ai été un peu perdue en lisant. Surtout à la fin. Je me suis perdue dans ce bleu qui heurte, qui bouscule.
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Des remarques et une attitude déplacée dans une boîte de nuit...c'est le trop plein pour la narratrice, qui est épuisée de devoir justifier son identité, son métissage la soumettant à une ingérence sur ses origines, la transformant en objet de désir exotique. Si le thème m'a intéressée, et que ce roman se lit fort rapidement, je dois dire que je l'ai trouvé assez inégal. L'alternance entre souvenirs d'enfance et sa vie actuelle, les descriptions de ses grands-parents ou ses rendez-vous amoureux, tout se télescope sans qu'il y ait un fil conducteur...des personnages sont nommés, d'autres sont expressément tenus à distance, ceci aussi ne donne pas de cohérence. Certains textes ressemblent à de la poésie, cela m'a fait un peu penser à Lisette Lombé, donc il y a une réelle capacité dans l'écriture. A voir maintenant pour la suite, si l'auteure se mettra encore en scène...

Lien : https://instagram.com/danygi..
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