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Critique de isa-vp


Parmi toutes les couleurs de la palette chromatique, pour Luna, le bleu est la seule « qui n'accroche aucun relief », la seule qui n'abîme pas. Mais il y en a tellement d‘autres qui blessent.
C'est le rouge des immeubles à bas loyer en briques de la petite ceinture, entre Paris et le périphérique, où Luna a passé une enfance bohème. C'est le gris du béton de son école et des rues de sa ville où elle sentait les autres la regarder comme une étrangère. Ce sont les éclats de couleur de cette boite de nuit où elle s'est faite agressée adolescente. Et c'est ce triste vert d'une écologie qui tente à grand peine de préserver la couche d'ozone d'une ville polluée.
Mais c'est surtout le noir de sa peau et de celle des membres de cette famille aux origines multiples qui, du beige au marron foncé, fait d'eux des métisses.
Tout en couleurs et en odeurs, ce premier roman poétique et sensitif d'Anouk Schavelzon est le retour aux sources d'une jeune femme hantée par le questionnement des autres sur son physique. Il témoigne de l'importance que revêtent les racines sur leur regard.
Les images, les sensations prennent la place des sentiments et cela donne à ce roman un style à la fois épuré et complexe qui ne m'a pas semblé simple d'accès.
Autant j'ai aimé le propos et l'interrogation que la couleur d'une peau induit chez les autres, autant j'ai trouvé le ressenti du malaise de l'autrice et la tournure de ses phrases assez nébuleux.
Etant passionnée de littérature plus que de poésie, je suis restée extérieure à cette lecture d'une sensibilité exacerbée où les mots vibrent d'un tourment trop « à fleur de peau » pour moi.

Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cette Masse critique privilégiée.
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