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EAN : 9782889830213
432 pages
Noir sur blanc (14/03/2024)
4.25/5   4 notes
Résumé :

Les peuples sont en mouvement depuis les origines de l’humanité. Même après la construction des premières grandes cités, comme Uruk, Babylone, Rome ou Chang’an, les êtres humains ont continué à vivre en nomades. Cependant, les manuels d’histoire accordent très peu de place au nomadisme.

Ce sont pourtant des peuples nomades qui ont construit les premiers grands monuments en pierre, comme à Göbekli Tepe, en Turquie, sept mille ans avant les pyra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Cataclop, cataclop, cataclop... Un jeune hipster sauvage à locks vient de sortir de son van aménagé d'où il gère sa start-up de chocolat bio. "Un café turque, ça vous dit ? Il vient de mon potager mobile". Evidemment, cette version moderne (et aimable) du nomade n'a plus rien à voir avec les nomades de l'ancien temps : armés de leurs khépesh, ceux-ci venaient vous prendre femme, homme, enfant, terre, fortune et, parfois, vie.

Dans les Nomades, le journaliste et amoureux d'Histoire Anthony Sattin, aussi spécialiste du Moyen-Orient, retrace la course effrénée de nombreux peuples nomades. Des Hyksos du nord de l'Egypte aux Moghols de Babur, en passant par les tribus d'Arabie, les cavaliers Xiongnu et d'autres, on (re)découvre des civilisations dont la gloire a marqué L Histoire... ou pas. Qui peut oublier Attila le Hun, Gengis Khan ou Tamerlan ? Qui se souvient encore de Tomyris, d'Odoacre ou de Möngke Khan ?

L'historiographie généralement noire autour de ces grands noms contribue à une image faussée du nomade : barbare, sanguinaire et peu poli. Sans être faux sur certains aspects, cela demande un art de la nuance. Sattin essaie de déconstruire ces mythes malgré le peu de traces ou de témoignages écrits laissés (parfois, juste des descriptions par des tiers qu'ils ont détruits ou dominés ou par lesquels ils ont été détruits ou assimilés).

J'ai été assez émerveillé quand le livre explore la "civilisation" indoeuropéenne. A partir de l'étude des proximités linguistiques de langues comme les langues celtiques, indo-iraniennes ou encore romanes et d'une grande similarité entre les mythes et légendes décryptées, cette civilisation aurait été entre la Mer Noire et la Mer Caspienne et aurait essaimé à travers les steppes asiatiques, l'Inde, l'Orient et vers l'Occident. Dans la seconde partie du livre, j'ai trouvé assez pertinent l'utilisation par l'auteur de la notion du grand historien arabo-andalou Ibn Khaldoun : l'Asabiyya. Relevant de la sociologie et de la politique modernes, l'Asabiyya désignait pour le penseur le lien de solidarité entre les membres d'une communauté, dont Ibn Khaldoun estime qu'il est particulièrement fort chez les peuples nomades. Ce lien disparait à mesure que la communauté se sédentarise et les élites se baignent dans le luxe.

Pour les points négatifs, une erreur grossière lorsque Sattin indique que les Huns ont remporté la bataille face aux Romains et aux Goths. C'est faux : même s'il peut replier ses troupes au-delà du Rhin, Attila le Hun a été vaincu. J'ai été aussi moins convaincu par la dernière partie sur la confrontation entre les Amérindiens des États-Unis et les Américains d'origine européenne. Si elle ne manque pas d'érudition, elle m'a paru sortir du cadre et exagérer le biais sédentaires/nomades.

Les Nomades est un bon livre bon. L'auteur n'est pas entièrement neutre : on sent qu'il est sensible au nomadisme. J'ai été touché par la conclusion d'Anthony Sattin sur ses rencontres avec le peuple nomade des Bakhtiaris. Je le recommande comme ouvrage de vulgarisation autant sur les nomades que sur les peuples anciens.

Merci à Babelio et aux Éditions Noir sur Blanc pour ce MC.
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C'était il y a près de vingt ans : égaré dans le rayon Histoire, j'achetais un peu par hasard "Les empires nomades, de la Mongolie au Danube" de Gérard Chaliand. Ce fut une révélation : non, l'étude de l'Histoire ne se limitait pas à celle de la France, il y avait d'autres passés n'attendant qu'à être explorés – les Scythes, les Huns, les Turcs, les Mongols... Depuis, j'ai gardé un intérêt particulier pour ces peuples que m'avait fait découvrir Gérard Chaliand. C'est donc sans hésitation que j'ai coché ce titre : "Les nomades, ces peuples en mouvement qui ont forgé nos civilisations" du journaliste anglais Anthony Sattin, proposé lors de la dernière Masse Critique par les éditions Noir sur Blanc, dont j'apprécie les publications. Mais en fin de compte, j'aurais peut-être mieux fait de m'abstenir... et la qualité de l'ouvrage n'est pas en cause.

À partir de sa rencontre avec des bergers des Monts Zagros, en Iran, Anthony Sattin nous présente un large panorama de l'histoire des différents peuples nomades depuis l'Antiquité – autant dire que le sujet choisi est passionnant. Constitué de chapitres assez courts, très clair, l'ensemble se veut accessible. L'auteur s'adresse à un public de curieux n'ayant pas forcément une grande connaissance de ces cultures. Il s'agit de les introduire succinctement, en les replaçant dans le fil chronologique de l'Histoire censée nous être plus familière, celle des grandes civilisations sédentaires. Mais c'est là que le bât blesse en ce qui me concerne : parvenu au tiers de l'ouvrage environ, lorsque l'auteur nous parle des Scythes puis des Xiongnu en s'adossant aux écrits d'Hérodote et de Sima Qian, il a fallu me rendre à l'évidence : ce livre n'allait malheureusement rien m'apprendre, j'avais déjà lu tout cela au cours des dernières années. Pour ne rien arranger, il se trouve que j'ai actuellement trop peu de temps à consacrer à la lecture, et la liste des livres que j'ai achetés et très envie de lire se rallonge dangereusement. Inutile de s'appesantir, je n'ai fait que survoler les pages sur les Arabes, les Mongols, les Perses... dont je ne doute pas qu'elles seraient passionnantes pour les lecteurs novices en la matière.

Je me suis davantage arrêté sur les chapitres moins descriptifs et informatifs, quand l'auteur tente d'analyser l'impact des nomades sur les cultures sédentaires... Et si le propos est intéressant, j'ai tout de même du mal à être d'accord avec son parti pris, que l'on retrouve d'ailleurs dans le titre de l'ouvrage, de peuples "qui ont forgé nos civilisations". Que les peuples nomades soient dignes d'intérêt et méritent d'être réhabilités, c'est une certitude, mais de là à estimer que les sédentaires leur doivent à peu près tout... Amoureux de son sujet d'étude, et légitimement ennuyé par le dédain avec lequel celui-ci est souvent traité, Anthony Sattin perd en objectivité et en nuance.

En fin de compte, on se retrouve avec un livre dont je ne peux pas dire que je l'ai aimé, puisqu'il m'aura coûté un temps de lecture dont je manque pour peu de bénéfice ; mais un livre que je considère néanmoins comme largement recommandable, souhaitant qu'il touche de nombreux lecteurs, pour qui il pourrait être l'équivalent de ce qu'a été le livre de Gérard Chaliand pour moi.
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Un ouvrage exceptionnel et passionnant sur les nomades.
L'auteur nous expose l'histoire de l'humanité mais sous un angle spécifique, en revenant sur la place des peuples nomades et leur apport dans la construction des civilisations. C'est un changement diamétral de perception et de point de vue. Dès les premières pages, l'auteur invoque les récits mythiques et nous rappelle que « le voyage est la règle, pas l'exception ».
C'est un ouvrage extrêmement érudit et documenté. L'auteur s'appuie sur des recherches, des thèses, des articles précis et nous fait découvrir un monde méconnu et balaye les clichés avec des exemples précis et une construction rigoureuse mais qui n'est pas du tout dénuée de poésie.
Un ouvrage extrêmement enthousiasmant, j'ai adoré !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Sur un point fondamental au moins, le monde des nomades était bel et bien à l'opposé de celui des empires sédentaires. Bien qu'elle ait évolué de mille et unes façons, leur culture est restée presque entièrement orale. Les raisons de leur méfiance à l'égard de l'écrit étaient évidentes : les textes devaient être transportés, les bibliothèques étaient périssables et les mots eux-mêmes risquaient d'être mal compris ou réinterprétés. Mieux valait conserver les idées dans des histoires que l'on pouvait raconter et faire circuler oralement dans tout l'empire et à travers les âges.
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