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EAN : 9782226438478
200 pages
Albin Michel (26/09/2018)
4/5   20 notes
Résumé :
On s’imaginait Jésus entouré d’une garde rapprochée de douze hommes, les femmes demeurant à distance, comme au fond du décor. Christine Pedotti nous le fait découvrir en conversation avec de nombreuses femmes, qu’elles marchent en fidèles disciples à ses côtés ou qu’elles croisent son chemin.
Jésus les côtoie, les touche et se laisse toucher au propre comme au figuré. Elles questionnent et il ne les rabroue jamais. Elles argumentent et il les écoute. Parfois... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans le cadre de la préparation d'une conférence de Christine Pedotti, j'ai relu ce livre que j'avais lu en décembre 2021. J'en profite pour le recommander chaudement à toutes celles et ceux qui ont besoin de changer de regard sur la place des femmes dans le contexte chrétien, a fortiori catholique.

Christine Pedotti remet efficacement en question les justifications classiques qui conduisent aujourd'hui les femmes à être discriminées, spécialement dans l'Eglise Catholique : exclusion des fonctions liturgiques, assignation au silence, à la maternité, à des stéréotypes de genre... Pour ce faire elle s'appuie sur le coeur battant du christianisme: la personne de Jésus telle qu'elle est représentée dans les Évangiles, dans son rapport avec les femmes.
Or la lecture attentive de ces passages invite à se poser des questions sur le décalage entre l'attitude de Jésus et les leçons que le christianisme en tire depuis des siècles !

Au fil des pages, Christine Pedotti souligne dans le texte des évangiles la puissance subversive de renversement des discriminations, et le féminisme de Jésus, complètement déformés et invisibilisés par des siècles d'interprétation partiale, pour ne pas dire masculiniste.
Alors que l'église catholique réprouve toujours aussi violemment le féminisme, mais ne dénie pas le masculinisme, il est urgent de lire et faire lire aux esprits de bonne volonté cet essai très bien écrit et plein de pépites.
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Rien que par son titre, ce livre pourrait être vu comme irrévérencieux. Et pourtant…il n'en est rien.
Il est indéniable que l'église est, depuis ses origines, dirigée par des hommes. Les femmes n'y ont pas leurs places dans le sens où elles ne peuvent exercer de fonctions sacerdotales.
L'auteure nous propose alors une lecture, ou plutôt, une relecture de la Bible pour nous faire apparaître des femmes. Ces femmes n'apparaissant pas comme par magie, elles ont toujours été là, mais nous ne les voyons pas si nous n'y prêtons pas attention. Si elles n'ont pas eu la reconnaissance de leurs camarades masculins, et au premier rang desquels sont les Apôtres, la lecture de ce livre nous montre à voir qu'elles sont néanmoins nombreuses, qu'elles ont joué un rôle particulier dans la vie et l'oeuvre de Jésus. Et surtout, Jésus semble avoir partagé avec elles des moments d'une grande importance. de là à dire qu'il les aurait préférées ? Pour vous faire votre avis, plonger dans ces pages qui vous feront vous interroger.
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Ce livre a pour vocation de mettre la femme à l'honneur dans la religion catholique et notamment retracer sa présence auprès de Jésus.
Je trouve ce livre très bien documenté avec beaucoup de références à la bible. le sujet est ambitieux et fort louable. Un grand merci à Christine Pedotti.
Le seule bémol est que l'auteur ne cesse d'utiliser le masculin avant le féminin… ex : « pour tous ceux et celles », « bien habile serait celui et celle … ».
Je trouve cela très dommage.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
En disant que « «Marie a choisi la meilleure part », c'est à-dire la place de disciple, et qu'« elle ne lui sera pas enlevée », il fait comprendre qu'elle ne sera pas contrainte de retourner aux tâches traditionnelles des femmes. Voilà le premier sens de ce texte, avant toute lecture allégorique : non, la place des femmes n'est pas nécessairement dans la vie domestique ; elles peuvent choisir l'étude, qui jusque-là était dévolue aux hommes, et cette meilleure place, non seulement elles peuvent la prendre mais rien ni personne ne peut les en déloger. Pour le dire en termes contemporains, dans cette petite scène, Jésus libère les femmes de leur assignation de genre. Rien de moins.
Comment s'étonner que cette simple lecture ne soit jamais faite dans un monde qui pendant des siècles a assigné les femmes au soin et au service et a permis aux seuls hommes de s'adonner à l'étude?
Dans cette histoire, les commentateurs classiques ne songent jamais qu'il pourrait s'agir d'un enseignement qui concerne les femmes. Le texte est immédiatement étendu à une valeur universelle. A l'inverse, quand Jésus choisi des disciples hommes, on conclut que le sexe est significatif, mais quand un texte semble explicitement ne concerner que le rôle et les devoirs des femmes, on s'empresse de lui donner une dimension allégorique et d'effacer le caractère genré des paroles de Jésus. II s'agit pourtant de paroles fortes, explicites, qui portent une puissance de libération féminine, pour peu qu'on s'autorise à entendre ce qui est réellement dit.
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Heureusement qu'au jour de la Résurrection [Marie-Madeleine et les autres femmes] ne se sont pas tues ; heureusement qu'elles ont enseigné les disciples ! Paul d'ailleurs sait bien que quelque chose a changé lorsqu'il écrit dans la lettre aux Galates : "Vous tous en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ : il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a ni esclave ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus." Il dit bien que, "dans le Christ", les différences qui jusque-là étaient absolues et déterminaient une hiérarchie entre les juifs et les mécréants, les hommes libres et les esclaves, les hommes et les femmes sont abolies. Pourtant, force est de constater que les usages n'ont pas été modifiés. Les chrétiens n'ont pas transformé les sociétés même quand ils y sont devenus majoritaires. Ils ont coulé leurs règles et leurs pratiques dans celles de leur temps... et les femmes sont retournées au silence. Sans conserver aucun privilège de l'extraordinaire préférence que Jésus avait montrée à leur égard.
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On le constate dans les écrits de Paul. D’une part, il expose d’une manière fulgurante le radical changement introduit par Jésus. C’est la séquence de la lettre aux Galates : « Tous en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ : il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. Mais si vous appartenez au Christ, vous êtes donc de la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse. » Le propos est limpide : les hiérarchies et les rapports de domination sont abolis, aussi bien entre les maîtres et les esclaves qu’entre les hommes et les femmes. Souvenons-nous que les (hommes) juifs remerciaient Dieu dans la prière quotidienne de les avoir fait naître « juifs et non païens, hommes libres et non esclaves, hommes et non femmes ». En Christ les distinctions sont effacées, tous et toutes sont intégrés dans la « descendance d’Abraham » et en reçoivent les bénédictions et les promesses.
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Le « cas Marie Madeleine » est sans doute l’illustration la plus évidente de l’implacable mouvement d’effacement des femmes qui a commencé très tôt dans l’histoire des premières communautés croyantes et qui perdure encore aujourd’hui.
Doit-on l’imputer au modèle culturel patriarcal et masculiniste dominant dans la culture antique ? Certainement. Mais on demeure troublé de voir la puissance libératrice que Jésus a fait jaillir se briser sur un tel mur d’incompréhension et de déni. Le plus dérangeant étant de constater qu’aujourd’hui ce mur résiste envers et contre tout.
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L'effacement séculaire des femmes n'est donc ni le fait de Jésus ni même le résultat d'une écriture masculiniste, mais le fruit d'une lecture qui le fut jusqu'a une date très récente. En faire le constat est extraordinairement réjouissant car si les textes ne sont pas misogynes, il est très facile de modifier nos habitudes de lecture; c'est d'ailleurs ce qui se passe quand ce sont des femmes qui lisent les textes, les méditent et les commentent.
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