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4.08/5 (sur 264 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Brest , le 06/04/1975
Biographie :

Philippe Collin est un producteur de radio, auteur et journaliste. Il effectue des études d'histoire à l'Université de Bretagne occidentale, à Brest.

Il est titulaire d'une maîtrise d'histoire contemporaine consacrée à l'épuration des collaborateurs à la Libération.

D'abord chroniqueur dans l'émission de Gérard Lefort "À toute allure", de 1999 à 2001 sur France Inter puis dans l'émission culturelle hebdomadaire "Charivari" (animée par Frédéric Bonnaud) sur France Inter (entre 2004 et 2006), Philippe Collin anime l'émission "Comme un ouragan" pendant l'été 2005 puis "Panique au Mangin Palace" de septembre 2005 à juin 2010.

Depuis 2015, il anime sur France Inter une émission hebdomadaire dite "d'esprit et de sport" intitulée "L'Œil du tigre". En 2016, il écrit et co-réalise avec Clément Léotard un film en réalité virtuelle pour La cinémathèque française. Le film s'intitule "Kinoscope" et propose une plongée dans l'histoire du cinéma.

Philippe Collin participe aussi ponctuellement à des émissions de télévision, principalement sur Canal+ et Arte.

En 2018, il est l'auteur avec Sébastien Goethals de la bande dessinée "Le voyage de Marcel Grob", inspirée de l'histoire de son grand oncle incorporé de force dans la Wehrmacht durant la Seconde Guerre mondiale. En 2020, ils publient tous deux "La Patrie des frères Werner".
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« Le Barman du Ritz » de Philippe Collin lu par Florian Wormser l Livre audio


Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Dans la vie de Léon Blum, tout change après l'affaire Dreyfus. Cela dit, précisons que le rôle qu'il y a joué fut assez mineur. Il n'avait pas trente ans et il s'est engagé dans le combat avec ses armes à lui. En tout cas, cette affaire est centrale pour comprendre la suite.

La rencontre avec Jean Jaurès est un moment majeur dans sa vie qui lui fera faire un chemin considérable. En 1894, début 1895, Jaurès considère que c'est un problème que la loi ne permette pas d'exécuter le traître Dreyfus. Puis, il est très en phase avec l'idéologie classique du socialisme qui consiste à dire : "C'est une affaire de bourgeois, ne nous mêlons pas de la question de savoir si Dreyfus est innocent ou pas, ce n'est pas le problème du prolétariat."

Mais il se rend compte que l'affaire Dreyfus a trait à une valeur fondamentale : la Justice et l'Homme. Le drame de Dreyfus est en réalité universel et il concerne tout le monde. Et à partir de 1897-1898, Jaurès bascule et tient un rôle important dans le dreyfusisme ; il écrit "Les Preuves" qui sont l'équivalent du "J'accuse" de Zola mais moins connues, et s'engage avec cœur aux côtés de Dreyfus pendant toute cette période.

La rencontre de Blum et Jaurès est donc fondamentale. Et Dreyfus est un "héros français extraordinaire". En effet, le retournement de l'Histoire dans l'Affaire est fascinant : s'il y a eu une affaire Dreyfus, si les dreyfusards ont pu avoir le temps pour trouver les preuves, le "J'accuse", le suicide du colonel Henry, c'est parce que Dreyfus a tenu à l'île du Diable.

Et il a tenu parce qu'il était convaincu que la France était un pays juste, que l'armée dont il faisait partie était juste, que le général de Boisdeffre - qu'il admirait - était en train de rechercher les preuves de son innocence. L'antisémitisme qui se déploie dans l'affaire Dreyfus est bien caractérisé par la phrase terrible de Maurice Barrès - "Que Dreyfus ait pu trahir, je le conclus de sa race " - phrase la plus antisémite et la plus inhumaine qui soit.

Mais c'est parce que Dreyfus n'était pas ce que les antisémites considéraient , c'est parce qu'il était profondément attaché à son pays, qu'il y croyait, qu'il a pu survivre et démentir toutes les accusations dont il était l'objet. Il y a donc quelque chose de "magique" dans ce destin de Dreyfus. A la fin de l'affaire Dreyfus, le destin de Blum se joue, puisqu'il a le choix entre trois chemins : le premier, c'est de faire comme Proust, c'est-à-dire de revenir dans les dîners artistiques en ville afin de réconcilier les dreyfusards et les antidreyfusards ; le deuxième, c'est comme Bernard Lazare, de considérer -n à l'instar de Théodore Herzl - que l'affaire Dreyfus montre bien que l'on va vers une tragédie en Europe et qu'il n'y a qu'une seule réponse, le sionisme. Léon Blum aurait pu choisir cette voie, il était sioniste, mais il était plus encore français. La troisième voie, c'est s'engager dans le socialisme au côté de Jaurès, pour la justice ; et c'est le choix qu'il fait .

Frédéric Salat-Baroux
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Aujourd'hui encore, certains reprochent à Blum de ne pas être intervenu en Espagne. Sachez que bon nombre de leaders du Front populaire espagnol ont compris la position de Léon Blum et qu'ils ne lui en ont peu tenu rigueur. La guerre civile espagnole a plombé l'euphorie du Front populaire. Mais ce ne fut pas la seule raison.
Il y a deux problèmes ensuite : le premier, c'est que la crise économique continue. A l'époque, les connaissances que l'on a sur la crise économique et les mécanismes monétaires sont très faibles. Léon Blum, comme son entourage, n'a pas toutes les clés, et la politique économique - on va le dire rapidement - est aussi un échec, symbolisé par les dévaluations. Le second, ce sont les dysfonctionnements politiques, la difficulté à faire une majorité : gouverner passe par la case obligatoire qu'est la majorité ; et la majorité, sous la IIIème République, n'est jamais acquise d'un débat à l'autre. Par exemple, à l'été et à l'automne 1936, les radicaux votent les projets présentés par le gouvernement Blum ; mais quelques semaines après, petit à petit, ils se dispersent dans l'abstention ou, pour les radicaux version droite, dans l'opposition. C'est une déliquescence, mathématiques en quelque sorte, de la majorité, ainsi perdue aux bout de quelques mois. Il y a même des divisions internes aux socialistes et puis il y a aussi ce jeu extérieur-intérieur du parti communiste.
C'est un enseignement très intéressant : nous sommes fondés sur la valeur de pluralisme en démocratie. Le pluralisme, c'est laisser plusieurs partis, plusieurs opinions, pour essayer ensuite de trouver une vérité commune. Mais ce pluralisme peut déboucher sur une paralysie du "gouverner", "le gouverner". Et c'est la tragédie de la IIIème République : celle-ci a certainement été le régime le plus démocratique en France, le plus parlementaire, le plus éloquent, où les discussions au Parlement étaient extrêmement approfondies - cela n'a rien à voir avec aujourd'hui. Mais dans ces années 1930, il se met à dysfonctionner jusqu'à la tragédie pure : la défaite de 1940 est aussi un dysfonctionnement du Parlement.

Nicolas Roussellier
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Nul n’est certain de dormir dans son lit ce soir, Frank pas plus que les autres. Barman ou clients, tous viennent d’entrer dans un temps où règnent la délation et la vindicte, et où les innocents n’existent plus. 
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– Non, chuchote Georges. Il n’y a plus de guerre. C’est fini, la guerre, Frank. Les Fritz à Paris, c’est la vie maintenant, et faut faire avec. 
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La guerre change les hommes. Déstabilisée, Marie-Louise regarde par la fenêtre et s’inquiète soudain de la santé fragile de ses chers tilleuls dont les feuilles décolorées se couvrent de taches grises. Eux aussi sont contaminés par l’occupant.
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 Il n’est pas fâché que Georges comprenne enfin, fût-ce à ses dépens, que ce monde-là est bien plus pourri que le précédent. Ces gens-là ne volent pas, ils « saisissent ». Ils ne cambriolent pas, ils « perquisitionnent ». Ils ne rackettent pas, ils « dressent un procès-verbal ». Les mots eux aussi ont été spoliés.
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 Mais avec des si, un barman le sait mieux que quiconque, on mettrait Paris en bouteille. 
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Une moitié de nostalgie, un rien de tristesse, une larme d'abandon et deux traits d'espoir, c'est le cocktail du soir.
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Bien sûr qu’il m’est fort agréable de vivre au Ritz, mais pour être honnête avec vous, Speidel, j’ai fini par nous voir avec les yeux de Jünger : comme un essaim de frelons avides et vaniteux.
Sur ce, il se tait et scrute le fond de son verre vide.
C’est l’heure où la vérité jaillit de l’eau-de-vie.
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Au Ritz, les Allemands sont chez eux. « Dans Fritz, il y a Ritz », souligne Georges
à la moindre occasion. 
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