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3,82

sur 279 notes
Un jour, à Nice, il a revu Villecourt. « Son regard a fini par croiser le mien», c'est la première phrase. Ils parlent de Sylvia. Qu'est-elle devenue ? C'est le mystère du roman, ce qui fait de cet objet de papier une zone vibrante, vivante, comme si, une fois refermé, il détenait une énigme à décrypter, un rébus à lire entre les lignes, qui nous donnerait la clé...
Et puis le narrateur se met à éviter Villecourt. Et Villecourt, disparaît, définitivement. C' est le début d' une lente remontée vers le passé. Les fantômes, les ombres, les silhouettes qui se découpent sont omniprésents.
Sylvia descend du train. Sur elle, le diamant La Croix du sud. Son histoire est racontée dans un dictionnaire des pierres précieuses. Elle est "la marque éclatante d'un mauvais sort" qui pèse sur les deux amants. Ils rencontrent ce couple, les Neal, qui ne sont sans doute pas ce qu'ils paraissent être, dans la confusion des saisons, sous un un ciel rose de crépuscule ou dans la nuit qui efface la désolation des journées de pluie.
Passé proche et passé lointain se mêlent. Les rencontres avec le consul, un vrai américain celui-là, au bord d'une piscine vide dont le fond est tapissé de feuilles mortes et de pommes de pain, ont lieu quelques mois après l'événement. Avant son départ définitif, le consul lui fournit des renseignements sur Neal. Il y avait bien un Neal autrefois, s'agirait-il d'une histoire de revenants...
Et après que la voiture ait disparu, on repart une fois de plus vers le passé, les bords de la Marne avec le plongeoir, le toboggan, les cabines de bain, la pergola blanche aux piliers oranges et une femme qui vous enveloppe d'un regard doux et étrange....
Modiano sait poétiser le réel avec des phrases simples. Tout devient prétexte à mystère. L'inquiétude domine.Il ya des ombres dont on doit se cacher. Éteindre les lumières et retenir son souffle. Celui qui raconte semble toujours trop jeune pour ce monde interlope.
Quand on quitte le roman, la petite musique continue à résonner dans notre cerveau et on se vit tel le narrateur modianesque. On est extrait de la banalité du réel, de la répétition du quotidien. Modiano redonne du mystère aux choses, résultat , ses brèves histoires, on passe plus de temps à les rêver qu'à les lire. Et, comme les rêves, passé le temps de la lecture, on a tendance à les oublier, à les confondre.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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J'ai lu ce livre d'un trait. Histoire mystérieuse et prenante, fluide où on plonge dans un univers riche en décor. Cependant une certaine ambiguïté règne entre l'auteur, Sylvia et son mari . On reste un peu sur sa faim . Sans doute est - ce là le style de l'auteur.....??
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Une histoire d'amour autour d'un mystérieux diamant...
J'ai apprécié le style, le fond de l'histoire et le mystère qu'elle distille, la fin surprenante qui me laisse songeur.
J'ai moins apprécié, la longueur de la mise en place, la narration qui prend parfois son temps...
Le premier roman de Patrick Modiano que je lis, pas certain qu'il y en aura un autre... Sauf si un lecteur peut me faire une proposition d'un opus un peu plus enjoué...
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« Dimanches d'août » est un roman dans lequel l'histoire commence par la fin et se termine par le début. Une énigme donc, que le lecteur , mis à contribution est amené à déceler au fil des pages. Un couple, le narrateur et Sylvia ont fui les bords de la Marne pour se retrouver sur la Côte d'Azur ou le destin semble les rattraper. Elle, porte au cou un diamant, la Croix du Sud. Les rencontres que le narrateur et Sylvia vont faire tout au long de leur passage à Nice sentent autant le moisi qu'eux. Et la Croix du Sud, ne serait-elle pas le symbole de leur destin ?
BML.
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Extraordinairement et paradoxalement difficile d'apprécier ce livre. Apprécier, je veux dire critiquer, en somme, juger, donner un prix. Peut-être parce qu'il s'évapore très vite dans le flou dont chacun s'accorde à dire qu'il caractérise Modiano. Ce flou qui entoure les personnages, qui sont rarement ce qu'ils paraissent; le sujet - on ne sait pas de quoi il veut parler, réellement -; l'auteur lui-même: les interviews multipliées depuis l'attribution du Nobel montrent à l'envi un homme hésitant, incertain, peu loquace. Et Dimanches d'Août participe de cette incertitude: échoué à Nice, un photographe narre ses anciennes amours, sa vie manquée. Dans une ambiance à mi-chemin entre Pierrot-le-Fou et La Main au Collet, le récit progresse sans que l'on discerne très bien, là non plus, s'il s'agit d'une parodie de roman noir ou d'un faux sépia de la Côte d'Azur années cinquante. Et pourtant ce tremblé, ce sfumato, s'il s'applique à l'ensemble, laisse apparaître des détails d'une précision parfaite. On a coutume de voir des généralités, une image globale du réel, il faut faire un effort pour agrandir les éléments, les séparer du tout. Chez Modiano, c'est l'inverse: des objets très nets s'offrent dans une réalité brouillée. Ainsi il n'est jamais abstrait: c'est un artiste. Quand on dit que le récit progresse, du reste, le principe est le même: on ne se lasse pas, il y a des enchaînements, une véritable histoire; mais elle est articulée de façon surprenante, cassée, inversée quelquefois. Jamais de désordre! Une logique, un réalisme au contraire irréprochables. Mais des fils narratifs entremêlés, une chronologie non linéaire, des continuités interrompues. le cours du roman se perd sur le sable d'une plage dont il n'a jamais été question: La Baule. Jusque là les protagonistes menaient un curieux parallèle entre celles de Nice et des bords de la Marne. Il s'achève sur un épisode situé ni au début ni à la fin, mais dans un entre-deux du drame et des souvenirs du narrateur. le titre Dimanches d'Août reprend les derniers mots du roman.
Alors, on aime, ou on n'aime pas ? Honnêtement, je ne sais pas. Je suis partagé ! C'est quand même bien fait. Et cela se lit volontiers. J'ai hâte de découvrir les nombreuses autres oeuvres si aisément accessibles maintenant que l'académie suédoise a couronné l'auteur.
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N°705 - Décembre 2013.
DIMANCHES D'AOUT – Patrick Modiano – Gallimard (1986)

J'aime bien lire les romans à énigme surtout quand ils sont écrits par Modiano.
Cette fiction leur empreinte le délicat suspense de la disparition d'une femme, Sylvia, dont Jean, le narrateur, nous conte l'histoire. Elle se confond un peu avec la sienne propre puisqu'il est aussi son compagnon. Elle évoque le milieu un peu interlope de gens qui changent d'identité pour mieux brouiller les pistes et se développe autour d'un bijou qui a traversé l'histoire, a appartenu à des personnages parfois prestigieux mais qui porte en lui la malédiction et la mort. C'est, en effet, le thème éternel des choses qui portent malheur à ceux qui les possèdent et quand cette chose est un diamant, le mystère est plus profond, plus dense, plus excitant aussi. Ici, C'est un diamant dénommé « La croix du sud » qui est arrivé en possession de Sylvia. Elle le porte sur elle mais, Jean et elle souhaitent le vendre autant pour s'en débarrasser et exorciser ainsi la fatalité qui s'accroche à lui que pour réaliser une bonne affaire financière.
A l'aide de nombreux analepses comme Modiano les affectionne, Jean, relate le récit qui conduit le lecteur de Nice aux bords de la Marne. On y rencontre Villecourt qui passe avec le temps du statut de fils de famille un peu indolent à celui de colporteur un peu louche surtout désireux de récupérer son bien et peut-être Sylvia. Quand le narrateur le rencontre pour la première fois, sur les bords de Marne leurs propos sont emprunts de courtoisie mais, bien plus tard quand ils se retrouvent à Nice, leurs paroles son pleines de sous-entendus, de non-dits mais aussi de menaces. C'est qu'entre eux qui se connaissent depuis longtemps il y a un secret, celui de la mort du comédien Aimos, officiellement tué par une balle perdue pendant la Libération de Paris mais qui en réalité a été assassiné. Il y a aussi Sylvia qui partageait la vie de Villecourt avant de rencontrer Jean et de s'enfuir avec lui, abandonnant famille et confort. Avec lui elle ne connaîtra que les hôtels miteux [Dans ce roman comme dans bien d'autres, il y a dans ces établissements des odeurs un peu nauséabondes qui me paraissent être caractéristiques d'une ambiance autant que d'un état d'esprit], la fuite et la crainte d'être reconnue et rattrapée. Nice apparaît comme une étape, vers Rome peut-être et une installation définitive dans un anonymat italien après avoir négocié son bijou auprès des richissimes résidents niçois.
Seulement rien ne se passe comme prévu et le amants en cavale croise un couple anglo-américain, les Neal, dont le mari semble reconnaître Sylvia pour l'avoir déjà rencontrée.[Comme souvent chez Modiano, il y a ce genre de réminiscence qui entretient le suspense]. Ce couple d'étrangers est bien étrange ce qui amène Jean et sa compagne à se méfier, ne parvenant pas à savoir exactement qui ils sont. Les différentes informations qu'ils glanent à leur propos sont pour le moins contradictoires et même inquiétantes surtout quand M. Neal souhaite faire l'acquisition du bijou de Sylvia.

Villecourt, quant à lui est comme une tache dans ce décor niçois d'hiver froid et lumineux et les Neal apparaissent comme des personnages à la fois fantomatiques et inquiétants, lui parce que son histoire personnelle est plus que bizarre et embrouillée (Il a changé de nom et fait de la prison), elle parce qu'elle a eu des relations intimes pendant l'occupation avec un collaborateur notoire, tout cela révélé par un consul américain. Quant à la maison un peu délabrée qu'ils habitent il est difficile de savoir à qui elle appartient en réalité.

Il y a aussi cette fuite éperdue et irraisonnée. Cette angoisse ne venait pas du diamant mais de la vie elle-même un peu comme si elle devenait, avec le temps, une impossibilité. Il y a certes, cette certitude que le bijou porte malheur, entraîne la mort de qui le possède mais aussi de la part du couple Jean-Sylvia cette envie de vivre, de se mêler à la foule pour échapper à la Camarde qui guette, ce besoin de se fondre dans l'anonymat [«Jamais nous n'avons été aussi heureux qu'à ces moments-là, perdus dans la foule au parfum d'ambre solaire... Nous étions comme tout le monde, rien en nous distinguait des autres, ces dimanches d'août »].

C'est donc une histoire un peu embrouillée avec des séquences qui se recoupent ou appartiennent au passé, des personnages d'autres romans de Modiano qui surgissent … Tout cela entretient le suspense. Au bout du compte, c'est encore une fois un roman qui se lit bien et dont j'aime toujours autant le style et l'ambiance.



©Hervé GAUTIER – Décembre 2013 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Etrange roman que celui-ci qui nous fait découvrir par bribes l'histoire d'amour du narrateur avec une femme mariée, leur fuite vers le sud et la disparition de cette femme. Comme le narrateur, le lecteur hésite, ne comprenant pas bien de qui le narrateur a été le dupe. Si Patrick Modiano écrit bien, je ne suis malheureusement pas sensible à l'ambiance surannée qu'il crée. Pourtant, j'ai bien senti que c'était un roman très travaillé, avec des informations qui nous échappent comme elles échappent au narrateur, avec ces lieux où nous revenons sans cesse, comme si nous tournions en rond et avec ces personnages secondaires au moins aussi intéressants que les principaux.

Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Dimanches d'août/Patrick Modiano
C'est un merveilleux et captivant roman que cet ouvrage de Patrick Modiano. Riche en rebondissements, dans une ambiance de mystère, de nostalgie, d'angoisse, ce roman sombre raconte une histoire étrange.
Jean, le narrateur, se souvient de ce qui l'a amené ici à Nice. Son sentiment de vacuité nous interpelle et on attend tout au long du récit l'explication de la clandestinité dans laquelle il vit.
Son mal-être nous semble incompréhensible dans un premier temps et ce personnage de Villecourt qui l'obsède nous déconcerte.
Où est passée Sylvia dont il parle constamment ?
On se demande pourquoi le narrateur a quitté aussi brutalement les bords de la Marne évoqués avec nostalgie avec la belle Sylvia.
D'où vient donc cet énorme diamant, la Croix du Sud qui pend à son cou ?
Ce thriller décapant est aussi une triste histoire d'amour, un amour clandestin et reclus puis perdu.
Dans un style sobre, simple et concis, Modiano nous emmène dans un dédale de mystère de plus en plus haletant au fil des pages.
Excellent roman. Ne le manquez pas. Si vous le commencez, vous ne pourrez plus vous arrêter avant la fin… et encore ! Vous aurez envie de recommencer car la fin appelle le début !
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Ma toute première lecture de Modiano et j'ai été totalement embarqué dans ce roman ! Entre esprit de liberté, secrets enfouis, personnages énigmatiques, le récit nous parachute dans une chambre d'hôtel à Nice où nos 2 protagonistes se cachent suite à un vol entouré de mystères.
On est happé par l'atmosphère, écrasé par la chaleur d'un mois d'août typique du sud, et par ce couple étrange qui ne se dévoile que si peu et qui rend encore plus intrigante leur histoire !
Je l'ai lu quasiment d'une traite tant il est prenant et je n'ai qu'une hâte désormais : découvrir les autres romans de cet auteur que j'avais découvert à La Grande Librairie et qui m'avait beaucoup plu par sa singularité
Lien : https://www.lafilleapanier.c..
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Une énigme, trois personnages, une histoire d'amour, un lieu proche de Paris, une errance, un mal être, des questions, pas de réponse, une écriture épurée mais intense. Modiano quoi.
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