Citations sur Twilight, tome 4 : Révélation (179)
Je tentais de séparer les deux univers.
L'irréel était noir et ne faisait pas trop mal.
Le réel était rouge, et j'avais alors l'impression d'être sciée en deux, renversée par un bus, tabassée par un boxeur, jetée dans l'acide-tout cela simultanément. La réalité c'était sentir mon corps se tordre dans tous les sens, alors que la douleur m'empêchait de bouger. La réalité c'était savoir qu'il y avait quelque chose de plus important que cette litanie de supplices et de ne pas réussir à me souvenir de quoi il s'agissait. La réalité était survenue si vite.
Le rire argentin d'Alice résonna dans toute la pièce, et nous ne pûmes que sourire, ravis de retrouver cette musique.
Edward, Edward. Ma vie est la sienne étaient deux brins d'un même fil. Si l'on en coupait un, l'autre s'effilochait. Lui disparu, je n'aurais pas survécu. La réciproque était vraie. Or, un monde sans Edward perdait son sens. Son existence était indispensable.
Ils étaient tous là; ce ne fut pas cela qui me pétrifia sur place et me décrocha la mâchoire, cependant.
Ce fut Edward. L'expression de ses traits.
Je l'avais vu en colère, je l'avais connu arrogant et, un jour, j'avais été témoin de sa souffrance. Mais cela... cela était au-delà de la souffrance. Ses prunelles en étaient à moitié folles. Il ne releva pas la tête pour me toiser. Il baissa les yeux sur le divan, l'air d'un martyr au bûcher. Ses mains étaient des griffes rigides le long de ses flancs. Je ne pus me réjouir de son angoisse. Je ne pus que penser à ce qui la provoquait et, à mon tour, je regardai le canapé.
La brusquerie avec laquelle cette vision s'était imposée ) moi, ainsi que son absolue nécessité, étaient étrangers. A partir de la première manifestation de vie, le monde avait changé. Là où, avant, il existait une chose sans laquelle je n'étais pas capable de vivre, il y en avait deux à présent. Je ne faisais pas la distinction, mon amour n'était pas coupé en deux. C'était plutôt comme si mon coeur avait grandi, s'était épanoui pour devenir deux fois plus gros. Tout cet espace supplémentaire déjà rempli. C'en était presque vertigineux.
- Je te rends malheureuse, en ce moment. Je n’ai pas envie de te rendre malheureuse.
- Alors, ne le sois pas toi-même. C’est le seul truc qui cloche, là.
Je devinai que cette allure aussi maladive était dur à ce qui, en elle, ôtait la vie afin d'alimenter la sienne...
J’ai conscience que ce sera dur, mais c’est ce que je veux. Je te veux, pour toujours. Une vie n’y suffira pas.
De Bella Cullen à Edward Cullen.
— Je ne suis pas dangereuse du tout ! pépia Renesmée. Je n’ai jamais fait de mal à pépé, ni à Sue ou Billy. J’aime les humains. Et les loups comme mon Jacob.
Or, je ne paniquais pas pour cette raison-là. Pas du tout, même. Je paniquais parce que je n’avais pas la moindre idée sur la façon dont il fallait procéder et parce que je redoutais de quitter cette pièce pour affronter l’inconnu. Surtout vêtue de lingerie fine. Je savais que je n’étais pas prête pour ça.