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EAN : 9782857920922
131 pages
Fédérop (01/04/1995)
4.33/5   3 notes
Résumé :
«Ces deux recueils de poèmes peuvent être lus comme deux moments d'un seul et même livre : ils n'annoncent pas simplement la disparition d'un monde, celle d'une civilisation dont ne subsisteraient que quelques fûts de colonnes ou les soubassements d'une ville saccagée, mais plutôt l'effacement d'une manière de vivre et d'être, exclusivement liée à la terre et au rythme solaire. D'aucuns diraient que l'écriture poétique de Julio Llamazarès notifie la fin de la vie pa... >Voir plus
Que lire après La lenteur des boeufs - Mémoire de la neigeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai terminé ce bouquin, constitué de deux recueils de poèmes de l'espagnol Julio Llamazares. J'ai lu quelques uns de ses romans, que j'ai adorés, et je suis content de retrouver ici les mêmes thèmes et la même ambiance, qui me touchaient droit au coeur, et aussi cette ce cher León, la région natale de l'auteur. Je ne suis pas un grand lecteur de poésie et des livres comme celui-ci m'encouragent à en lire davantage.

Le premier recueil, La lenteur des boeufs, me rappelle la nature du nord de l'Espagne, les régions montagneuses où, jadis, les bergers faisaient paître leurs troupeaux. Peut-être en reste-t-il encore, qu'en sais-je. Dans tous les cas, c'est un monde en voie de disparition et les poèmes nostalgiques de Llamazares l'expriment bien. Évocations de paysage, temps qui passe qui rime avec solitude et oubli, souvenir d'une jeunesse perdue, comme ce monde. Les vingt poèmes qui se suivent pourraient se lire individuellement mais on y perdrait un je-ne-sais-quoi. Mieux vaut les réciter les uns à la suite de l'autre pour s'imprégner de cette atmosphère précieuse.

Le deuxième recueil, Mémoire de la neige, est plus énigmatique. Ça m'a pris un certain temps le cerner. Mais il est tout aussi intéressant. Il traite du même paysage montagneux, de la nature, avec ses arbres, ses fleurs et ses animaux, même ses rivières. Un narrateur inconnu fait parfois connaître sa présence. Il marche, vers le nord toujours. Il marche mais ses pensées sont tournées vers le passé lointain, tellement lointain, jusqu'aux racines celtes de son peuple, où bardes et guerriers se disputaient les faveurs de dieux aujourd'hui disparus. Ici encore, mieux vaut enfiler les poèmes d'une traite pour se laisser raconter ce semblant d'histoire. Sans presse, toutefois, afin de laisser les mots et la musique imprégner et que le lecteur en trouve un sens.

Ce que j'aime de cette édition de Fédérop, c'est qu'elle est bilingue, la page de droite étant la traduction francçaise de la page de gauche, espagnole. Je lisais les poèmes dans leur langue d'origine, me laissant bercer par la belle et douce (et exotique !) sonorité hispanique. Mon espagnol n'était qu'à moitié suffisant, je devais régulièrement regarder à côté pour la traduction de plusieurs mots, mais je continuais quand même. Je crois que ça a aidé à sentir cette atmosphère précieuse. Ce fut un beau voyage…
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
De temps à autre, la tristesse.
Pas cette tristesse douce et humide qui embue les vitres les soirs d'hiver.
Je veux dire la tristesse amère sur la langue. Je parle de la tristesse qui mûrit lentement dans la ruche du cœur.
Brusquement nous inonde la lumière, dirait-on, d'une lanterne noire. Comme un voleur qui nous aborde à un tournant du chemin.
Parce qu'elle est ancienne, parce qu'elle est intense, elle est amère.
Elle brûle comme de la résine versée sur la douleur.
C'est la tristesse qui reste comme un sédiment de l'oubli.
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Vieille est ma voix comme une cloche suspendue dans le vide. Mais elle ne trouvera pas de murs dépeuplés où cacher ses plus profonds échos, il n'y aura pas de vignes acides semées dans son effarement.

Parce que, pour lors, la mansuétude aura germé comme du vinaigre versé sur le sommeil, et il n'y aura personne pour réclamer les sillons désolés de ton absence.

Lorsque tu reviendras à la maison, je te dirai comment les orties bruissent dans le sang.
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Nul n'ignore que l'oubli est un vin amer et que, bu dans la solitude, plus grande encore est son acidité.
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Je suis d'une race de bergers qui perdit sa liberté en perdant son bétail et ses pâturages.
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Ma voix sera comme une parenthèse de doute.
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