La littérature birmane est rare ; peu de birmans ont écrit (dans leur langue ou en anglais), alors que français, anglais ont été inspirés par ce pays dans ce qu'on appelle la littérature de voyage.
La mal aimée est le fruit d'une figure connue en Birmanie, que la très bonne et confidentielle maison d'édition de l'Harmattan a eu la bonne idée de publier.
Nous sommes dans les années 40, la Birmanie est encore sous le joug britannique. Way Way est une femme raffinée, éduquée et très respectueuse des traditions de sons de son pays. Elle seconde son père dans le négoce du riz quand elle s'éprend d'un birman très anglicisé, et obnubilé par la culture occidentale.
Ce mariage, est donc un choc des cultures.
Ma Ma Lay nous dépeint cette confrontation entre les époux ; l'un s'acharnant à effacer la profonde birmanité de l'autre dans un contexte colonialiste de moins accepté par le peuple birman résolument attaché à son indépendance et à sa culture.
La femme birmane, tout au long de l'histoire, a toujours joui d'une certaine liberté. Il est donc curieux de voir Way Way prendre le chemin inverse en devenant en quelque sorte la marionnette d'un mari rejetant chaque aspect de sa culture.
La mal aimé, est une très belle étude sociologique et psychologique. Ce roman soulève sans ostentation les conséquences de la colonisation, et de la perte identitaire d'un peuple fier de ce qu'il est et de sa culture.
Une bien belle découverte que cet ouvrage qui complète judicieusement mon approche de ce pays.
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