AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,29

sur 1229 notes
5
86 avis
4
41 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis
Je ne connaissais jusqu'à présent "L'armée des ombres" que par le biais du film que j'adore. L'occasion s'est présentée à moi d'acheter le roman en poche à Oxfam et j'ai donc ainsi entamé sa lecture.
C'est une histoire poignante que Kessel écrit. le contexte aide évidemment beaucoup mais pas seulement. À chaque fois, les narrateurs sondent le tréfonds des consciences pour en sortir des "vérités relatives". Car tout est relatif, même la vérité. le grand enseignement du roman, c'est qu'on ne sait jamais. On a beau dire, on ne sait pas. L'humilité est la grande qualité à remettre au "goût du jour". Qui sait comment agir ? Qui sait comment réagir ? Qui peut affirmer ? Qui peut nier ? Quelle valeur accorder à la parole ? Autant de questions que Kessel pose sans donner de réponse.
Gerbier, Saint Luc, Mathilde, le Bison, Félix, Jean François, Lemasque : autant de personnages qui hantent les esprits des lecteurs (ou des spectateurs) pendant longtemps ...
C'est mon cas.
Commenter  J’apprécie          191
Un pur délice dans l horreur de la seconde guerre mondiale au temps où les nazis et les collabos du Petainisme chassaient à l air libre les hommes et les femmes résistants ou non.
Cette armée de l'ombre se déploie telle une fourmilière souterraine écrasée, torturée et bien souvent exécutée, mais comme une hydre à mille têtes, elle continue sa marche inexorable vers la liberté.
Ce livre est dédié à tous ceux et celles qui ont participé directement ou indirectement à cette grande fierté nationale, la Résistance.
C'est un plongeon dans des valeurs qui malheureusement tendent à disparaître aujourd'hui.
On ne peut qu apprécier ce que nous affirme Kessel:" Jamais la France n a fait guerre plus haute et plus belle que celle des caves où s impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d où partent ses enfants libres, des cellules de tortures où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et les os broyés, des Français meurent en hommes libres."
Commenter  J’apprécie          180
En refermant ce Roman traitant de la résistance; j'ai relu la préface où l'auteur termine sa présentation par ces phrases fortes: tout ce que l'on va lire ici a été vécu par des gens de France.
Mon seul souhait est de ne pas avoir rendu avec trop d'infidélité leur image.
Justement quelle belle image et magnifique honneur rendu à tout les étudiants , les cheminots, les femmes , bourgeois ,paysans , juifs, aristocrates enfin la France.
Comme il est fait référence aux gares , aux trains, tout le long du livre je n'ai pu m'empêcher de faire le parallèle de cet éloge au petit peuple résistant à un commentaire d'un pauvre homme qui lui n'a vu dans les gares que" des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien " .
A cette personne je lui conseillerai de lire ce livre il comprendra mieux que la grandeur et notamment celle d'un pays n'est pas forcement dans le portefeuille .
Commenter  J’apprécie          189
J'ai vu de nombreuses fois le film de Melville, adapté de ce livre, film, dans mon souvenir, d'une grande sobriété, et marqué par les interprétations magnifiques de Lino Ventura et Simone Signoret.
Le livre de Joseph Kessel est aussi d'une grande sobriété d'écriture, même s'il y souffle en permanence le vent de la révolte et du refus de soumettre à l'abjection.

Une de ses traits que je trouve marquant, c'est qu'il est à la fois témoignage et plaidoyer pour la Résistance.

Témoignage, car écrit et publié, en pleine guerre: 1943, avec un souci de retranscrire aussi fidèlement que possible le combat de ces femmes et hommes de l'ombre, dont Kessel fit partie, mais tout en changeant leurs noms et leurs apparences pour ne pas les mettre en péril. le chapitre Notes de Philippe Gerbier est notamment d'une incroyable authenticité.
Témoignage d'une guerre faite par des femmes et des hommes aux moyens dérisoires, que rien n'obligeait à faire cela, si ce n'est la volonté de défendre l'honneur de leur pays. Des vies dans la clandestinité, la précarité, et, très souvent, aboutissant à la torture et la mort. Et des vies de violence, envers l'ennemi, allemand ou français, et aussi envers celles et ceux qui trahissent la Résistance, et qui sont, de ce fait, exécutés. Cette attitude implacable, mais nécessaire, m'évoque cette phrase de Gandhi, pourtant apôtre de la non-violence: "si tu as à choisir entre la lâcheté et la violence, choisis la violence".

Plaidoyer, car Kessel y fait une apologie de cette France qui ne veut pas se soumettre à l'occupant et qui refuse, au péril de sa vie, le déshonneur de la collaboration. C'est écrit avec force et conviction, en mettant en avant, de façon délibérée, ceux qui résistent.
Je cite notamment ces belles phrases:
" J'ai su que nous faisions la plus belle guerre du peuple français. Une guerre matériellement peu utile puisque la victoire est assurée même sans notre concours. Une guerre à laquelle personne ne nous oblige. Une guerre sans gloire. Une guerre d'exécutions et d'attentats...Mais cette guerre est un acte de haine et une acte d'amour. Un acte de vie."
Cela fait du bien de relire cela, car, après une période, notamment "gaullienne", de glorification de la Résistance jusqu'en 1970, trop d'écrits, de films, de discours, ont voulu faire croire à l'inverse que la France était constituée de 40 millions de Pétainistes, et d'une grande majorité de "collabos" . N'oublions donc pas qu'il y eut, certes pas une majorité, mais, quand même, 2 à 3% de la population, soit un bon million de gens, qui s'engagèrent dans ce combat, et sans doute un nombre bien plus grand de personnes qui les aidèrent. Et aussi qu'ils refusèrent, pour la plupart, de passer pour des héros.

Et nous, qu'aurions nous fait? Aurions nous résisté? Nous avons la chance immense de vivre, grâce notamment au sacrifice de ces aînés, dans un pays de liberté. Mais cette liberté n'est elle pas menacée par des menaces plus insidieuses, venant des réseaux sociaux, des fake-news propagées sur internet par des puissances étrangères, des médias, et de ceux de tous bords qui prônent l'intolérance?
Commenter  J’apprécie          180
L'armée des ombres est le deuxième livre de Joseph Kessel que j'ai lu. Autant dire que j'ai pris une bonne claque, car rien à voir avec le style employé dans le lion...
Quand on sait que ce livre a été écrit en plein guerre par l'auteur qui lui-même était actif dans la résistance on comprend mieux ce style dur, sur le qui-vive.
Un témoignage très poignant qui donne une bonne impression comment était la vie d'un résistant pendant cette période noire.

Challenge Multi-défis 2019
Commenter  J’apprécie          183
Ombres de lumières et brouillards de vies.

Fiertés d'âmes et de pays au service d'un écho unique, celui de la passion et de la certitude d'un lendemain meilleur.

A la noirceur de ces instants arrachés et bafoués, des pages se sont noircies en hommage à ces anonymes qui redonnèrent un nom à une terre apatride.

A lire et découvrir pour souvenirs et méditations.
Commenter  J’apprécie          180
Qu'ajouter à ce que d'autres lecteurs-spectateurs ont écrit ici ? Voici un témoignage qui éclate en plusieurs et se concentre davantage à ce que fut la Résistance Gaulliste : un livre poignant qui est, avant l'heure, celui d'une docu-fiction, fort argumentée, impartiale peut-être mais négligeant un peu le rôle de la résistance communiste et ses autres bravoures. Kessel travaille en journaliste cependant intègre et nous livre froidement le destin de quelques personnages sans histoire, des gens ordinaires dans une époque 'extraordinaire" qui appelle l'héroïsme autant que notre inclinaison à nous soumettre.
De cet opus tragique et impartial, Jean-Pierre Melville a su en tirer la quintessence : car c'est d'un roman-film Noir dont il s'agit - et si on peut dire deux mots du film, Melville nous a livré un de ses films "noirs" les plus poignants, les plus essentiels, dans le respect de l'oeuvre initiale. Une superbe et sombre histoire, petite apparemment et pourtant Grande ! Ne ratez pas la version restaurée du film supervisée par Pierre Lhomme, directeur photo du film...
Commenter  J’apprécie          182
En préface , Kessel n'esperait qu'une seule chose , avoir été à la hauteur de l'événement tragique décrit et ne pas l'avoir dénaturé . Qu'il se rassure , l'Armée des Ombres est un formidable plaidoyer pour l'humain et sa capacité à résister et se transcender face à l'envahisseur !

Kessel , au travers de témoignages véridiques , nous livre ici un livre fort et plein d'espérance malgré le contexte politique ambiant et le destin tragique de bon nombre de ses personnages .
1943 : la France est occupée , l'Allemagne y prend ses quartiers ( Petain et son gouvernement collaborationniste de Vichy les y aidant fortement ) mais se heurte encore à tous ces heros sans grade qui , portés par un déterminisme et une volonté sans bornes , résistent courageusement au péril de leur vie : ils sont l'Armée des ombres .
Armée etant à prendre ici au sens numéral plutot qu'au sens strict du terme car meme s'ils sont dirigés , encadrés , ils possedent une grande liberté d'action que le carcan de l'armée réprouverait par nature . Et c'est peut-etre ce qui en faisait leur force , cette faculté à pouvoir frapper , décimer , agir sans qu'il y ai la contrainte de l'aval du gradé en chef , les rendant ainsi beaucoup plus incontrolables et imprévisibles ! Un grand chef , plusieurs réseaux . Ce qui étonne , c'est la multiplicité des personnages les composant ! Tous n'ont pas le profil de héros en puissance puisqu'il n'etait pas rare d'y croiser des anciens , des meres de famille , des enfants...Hétéroclisme des métiers également . Un seul mot d'ordre : résister ! Que vous soyez garagiste , cheminot , etudiant , restaurateur , nanti...les barrieres sociales n'existent plus pour se fondre désormais en un ideal liberateur .
Telle une fourmiliere en ordre de bataille , chaque soldat avait un role bien défini en fonction de ses capacités et ses facultés à l'exécuter : les hommes etant le plus souvent chargés des sabotages , de l'action sanguinaire alors que les femmes étaient plutot missionnées pour transmettre les messages , role tout aussi important et dangereux s'il en est ! Malheur à celui ou celle qui se faisait prendre..
Le maitre mot de ce livre est courage !
Courage de tous ces anonymes face à la torture .
Courage de tous ces condamnés entonnant en choeur la Marseillaise face au peloton d'execution .
Courage de tous ces résistants morts pour un idéal alors qu'il aurait été plus facile de se soumettre...

L'Armée des ombres est un cri assourdissant , un hurlement surpuissant qui n'a qu'une seule raison d'etre : la liberté !

Commenter  J’apprécie          180
L'écriture de Joseph Kessel est d'une rare délicatesse. Fine, sobre et poignante à la fois, elle rend un vibrant hommage aux héros de la Résistance. J'ai été happée par le destin de ces hommes et femmes, par leur courage et leur abnégation.
L'armée des ombres est un pur chef d'oeuvre de la littérature, un livre à lire, indéniablement!
Commenter  J’apprécie          170
Je l'ai lu après avoir vu le superbe film de Jean-Pierre Melville, et moi qui n'ai jamais été un très grand fan de Kessel, je dois avouer que j'ai été sérieusement secoué. Voici la preuve qu'une oeuvre de commande peut être un très grand livre, à la condition bien sûr qu'elle soit écrite avec le coeur, ou les tripes, je ne sais pas. Je reste assez fasciné par le procédé d'écriture qu'a choisi Kessel : il a choisi pour principal protagoniste un résistant parfaitement central, gaulliste mais respectueux des communistes, pas idéologue, assez haut dans l'organisation pour en côtoyer les chefs mais assez bas pour procéder à tout type d'opération. Les trois premiers chapitres sont une marche à la liberté, les trois derniers une marche à la mort. Entre les deux, comme ce qu'exhumerait un archéologue, les notes du journal de Philippe Gerbier, exprimant en peu de mots les actes de vies dignes pendant les années noires. Si la Résistance fut (incontestablement) une chevalerie, l'Armée des Ombres est son livre du Graal, simple et beau, il nous rappelle à la dignité et pose une morale dont nous ne sommes pas prêts de nous défaire.
Commenter  J’apprécie          170




Lecteurs (3881) Voir plus



Quiz Voir plus

Mais si, vous connaissez Joseph Kessel !

Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

L'affiche rouge
Potemkine
Le chant des partisans

10 questions
201 lecteurs ont répondu
Thème : Joseph KesselCréer un quiz sur ce livre

{* *}