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EAN : 9782267002195
151 pages
Christian Bourgois Editeur (30/11/-1)
3.88/5   20 notes
Résumé :
Un 28 décembre, jour consacré à la déesse nordique Berchta qui, telle Walpurgis, revient une fois l'an à la tête d'un cortège de morts qui n'ont pas trouvé le repos, une barque s'approche d'une île - Godenholm - située au large des côtes scandinaves. Trois personnes sont à bord, deux hommes et une femme, invitées par le maître du lieu, Schwarzenberg, un sage magicien, dont ils attendent la Réponse. Ainsi comme ce récit où l'art d'Ernst Jünger, alliant la pensée la p... >Voir plus
Que lire après Visite à Godenholm - La Chasse au sanglierVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je n'ai pas été touché par cette intrigue, ni par l'écriture. Je vois bien où l'auteur veut en venir. L'homme face à la nature qui le dépasse et l'exalte, qui mène les protagonistes à l'apothéose finale de ce très court roman. Pourtant, je trouve les deux premiers tiers du livre, sorte d'introduction, assez ennuyeux, d'une écriture sèche, terne. Et j'ai eu beaucoup de mal à comprendre le personnage de Schwartzenberg - sorte de mage, mystique - en quoi il peut être le révélateur du monde pour les trois autres.
Le roman m'a échappé. Peut-être est-ce dû à la traduction dans l'édition de 1968 du Livre de Poche ? C'est un livre qui va rejoindre rapidement la boîte à livre où je l'ai trouvé. Bien entendu, tout ceci n'est que mon ressenti et ne représente absolument pas une critique objective du livre.
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Deux hommes assez différents, mais tous deux assoiffés de connaissance rendent visite , dans une île très au nord, à un savant fascinant. Après une longue et belle introduction à ce morceau de vie bien terrestre, Jünger nous invite à partager une expérience mystique et esthétique. Tous les sens participent à ce moment de révélation, dont la beauté répond aux questionnements intellectuels des participants.

C'est un livre très étrange, où beaucoup est dit sur la surface de la vie et sur des visions d'une puissance extraordinaire. Mais comme lecteur admiratif je n'ai pas pu suivre en profondeur ce qui pour les personnages est une révélation de l'essentiel.

Une courte nouvelle suit ce texte : au contraire bien ancrée dans la vie matérielle, elle raconte comment une partie de chasse peut marquer durablement un adolescent.

Les deux textes sont pour moi recommandables, comme tout ce que j'ai lu de Jünger, surtout par une qualité d'écriture qui m'impressionne. Peut-être aussi importants que ses premiers récits sur la guerre et son action politique, ils montrent des aspects annexes de ce formidable auteur.

On sait que Jünger a expérimenté les effets du LSD et d'autres produits hallucinogènes.
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Attaquer l'oeuvre d'Ernst Jünger par ce versant là n'était peut-être pas la meilleure des idées: Visite à Godenholm est réputé pour avoir été écrit après une expérience avec du LSD et savoir si elle est représentative est bien compliquée...
Voyage initiatique, le texte a une étrange beauté, comme cette île scandinave imaginaire, Godenholm, qui donne son nom à l'oeuvre et où trois visiteurs retrouvent le maître des lieux, le très savant Schwarzenberg, et vivent près de lui une expérience qui, sans jamais le dire explicitement, s'apparente à un songe amené par la drogue. le texte en lui même est superbe, mais j'avoue que les voyages oniriques m'ont toujours laissée profondément froide, ce qui n'enlève rien à la beauté du texte, et la partie que j'ai préféré reste l'introduction, avant le rêve, où nous découvrons la région de Godenholm!
A noter une très courte et très jolie nouvelle inclue dans cette édition, La chasse au sanglier, elle aussi d'une écriture superbe, et plus accessible.

Malgré une première rencontre un peu étrange, la plume de cet auteur me donne l'envie de découvrir le reste de son oeuvre très rapidement!
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Jünger restait pour moi l'auteur de « Orages d'acier » qui racontait sa guerre de 14-18. Il détonait entre Remarque, Genevois et les autres écrivains témoins par son goût pour la guerre, qu'il avait vécue comme une expérience mystique et un dépassement de soi.
On retrouve dans « Visite à Godenholm » cette recherche spirituelle avec des personnages en quête qui refusent la médiocrité du quotidien, à la recherche d'un introuvable chemin vers une vérité.
Avec deux compagnons Molner vient dire adieu à Schwartzberg sur une île isolée dans un pays du Nord. Avant d'être déçu il avait vu dans celui-ci un passeur capable de lui ouvrir un chemin vers un idéal pour quitter son mal-être existentiel. Leur rencontre, après une traversée symbolique, est tendue mais bientôt sous l'emprise de son hôte il va ressentir d'étranges sensations qui vont le laisser troublé mais apaisé.
Ce très court roman onirique, très bien écrit, semble être la transposition d'une expérience hallucinatoire, avec Schwartberg dans le rôle du chaman. L'ambiance inquiétante et fascinante à la fois devient captivante sur la fin. Hélas les pensées des protagonistes qui sont obscures et paraissent souvent plus creuses que profondes gâchent le plaisir du lecteur qui reste à l'écart.
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Livre tellement beau que je n'ai jamais pu le finir.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
On verrait toujours revenir le moment où l'Un s'élèverait au-dessus des séparations pour se revêtir de splendeur. Ce secret était indicible : mais tous les mystères rituels l'ébauchaient et parlaient de lui. Les voies de l'histoire et ses ruses, qui semblaient si tortueuses, menaient à cette vérité. S'en rapprochait toute vie humaine, chaque jour, à chaque pas. Cette unité était seule le sujet de tous les arts, et assignait son rang à chaque pensée.
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Il lui était arrivé de semblables mésaventures avec les femmes ; il avait fondé sur mainte rencontre les espoirs les plus hauts. Elles goûtaient sa conversation, et c'étaient les meilleures que sa mélancolie semblait attirer. Les entretiens et les silences se succédaient, tandis que les battants d'armoires sécrètes s'écartaient sans bruit.
Puis la figure de son destin apparaissait, paralysant la sympathie. Les femmes se refermaient et s'écartaient de lui. Il avait souvent admiré, parmi les récifs, les anémones de mer, les merveilleuses actinies qui berçaient leurs couronnes dans les remous des courants. Par instants, lorsqu'une ombre ou qu'un contact les frôlait, elles se rétractaient d'un coup et rentraient leurs tentacules dans le rebord de leur calice. Il en restait un moignon rouge et sans bras de chair lisse. C'était là ce qu'il ressentait lors de ses échecs dans le pays magique. Rien n'avait passé qu'un souffle, et pourtant tout était gâché, et nul effort ne rétablirait l'harmonie.
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Les oiseaux gris aux yeux rouges l'emplissaient de dégoût ; il voyait en eux des incarnations de l'élément spirituel, exsangue, dont la pureté l'effrayait d'autant plus qu'il y décernait le danger, la fatalité de son existence.
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Les flammes touchaient maintenant au firmament. Elles révélaient l'impasse de la destinée humaine. (...)
Après de telles tempêtes, les hommes s'interrogent du regard, comme si chacun d'eux voulait lire au visage de l'autre qu'il peut se fier à ses sens, qu'il a touché la rive.
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La mer était si paisiblement lisse qu'à peine ourlait-elle les falaises d'un friselis d'écume. Des oiseaux marins reposaient par groupes sur les ondes. On eût dit que la mélancolie, la déréliction du rivage prenaient au spectacle de ces rêveuses escadres une profondeur nouvelle - comme si le vide se fût noué en elles. Par instants, il élevait sa voix dans le cri d'une mouette.
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Videos de Ernst Jünger (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ernst Jünger
Dans son nouveau roman "Le barman du Ritz", l'homme de radio, Philippe Collin, nous plonge dans la période de l'Occupation française. Imaginez un rendez-vous de hauts dignitaires nazis, de personnalités à la mode, de collabo et de résistants qui se croisent autour d'un verre sous l'oeil d'un barman virtuose, Frank Meier, un agent double à ses heures perdues. Dans le bar du grand palace de la place Vendôme, qui bénéficiait d'un statut spécial lui permettant de rester ouvert, on y croisait entre autres, Jean Coctzau, Gabrielle Chanel, Sacha Guitry, Barbara Hutton, Ernst Jünger ou Hermann Göring. Pendant ces années sombres, l'élite parisienne se retrouve donc à trinquer avec les SS. Et pour servir ce petit monde, Frank Meier, un fils de prolétaire juif, né en 1884 et issu du Tyrol autrichien. Expatrié aux Etats-Unis, il va rejoindre un hôtel de luxe de New-York et gravir les échelons jusqu'à devenir l'un des papes des barmen, avant de finalement rentrer en France. Naturalisé Français grâce à sa participation à la Première Guerre mondiale, il atterrit ensuite au Ritz en 1921. Derrière son bar, métaphore d'une ligne de front, il voit alors l'arrivée des Allemands dès 1940. Dans ce palace, véritable modèle réduit de la France occupée, il assiste en tant que spectateur, puis acteur de cette partie sombre de l'Histoire. Une question se pose alors : comment réagir ?

Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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