Pourquoi le patriarcat ?

Un court essai très personnel, écrit à partir du Harvard Project, lancé par l'auteure, psychologue, une étude sur des centaines de filles de 7 à 18 ans pendant une décennie ; il s'est intéressé à la transformation des filles en femmes, l'adolescence des filles n'ayant pas fait l'objet d'études jusque là. Et, plus tard, sur une étude des jeunes garçons avec leurs pères et sur des retraites «les femmes enseignent aux filles/les filles enseignent aux femmes».

La notion de genre est au coeur du problème, car il est binaire : dans notre société, on est d'abord «homme» ou «femme» avant «être humain». Filles comme garçons refoulent donc leur voix propre, celle qu'ils possèdent tout enfants, pour se conformer aux codes de la féminité ou de la masculinité établis par le patriarcat. «Lorsqu'un garçon pleure et qu'on se moque de lui, qu'on l'évite, ou qu'une fille se retrouve exclue parce qu'elle a dit très haut ce qu'elle pensait et ce qu'elle ressentait, tous deux se confrontent à ces codes.»

Mais, selon l'auteure, le patriarcat ne perdurerait pas que grâce à la pression sociale intimant aux hommes de refouler leur sensibilité et aux femmes de se dévouer aux autres en s'oubliant. Il serait aussi fondé sur un processus mental de dissociation, car, sous le vernis de la voix patriarcale, qui fait dire à chacun ce qu'on attend de lui ou d'elle, se trouve une voix différente. La perte du choix de comportement, en grandissant, provoquerait une série de réactions en chaîne devant cette perte : protestation, désespoir, puis détachement. Chacun restant désormais à sa place.

La solution pour défaire le patriarcat passerait par une prise de conscience de tous et un acte de résistance, de la part des femmes, au lieu d'un silence complice. «En tant qu'êtres humains, nous sommes capables de réconciliation, nous pouvons infléchir l'arc moral de l'univers pour qu'il tende vers la justice».

Intéressant, bien que parfois un peu confus.