AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782918619123
174 pages
La Dernière Goutte (02/05/2013)
2.96/5   13 notes
Résumé :
Comédienne sur la touche, Violeta est dans une impasse : sa carrière s'enlise, ses amours sont un fiasco. Quand, à la suite d'un banal accident, elle perd une main, sa vie bascule soudain : même si elle a pu bénéficier d'une greffe, la cohabitation avec ce corps étranger est loin de se passer comme prévu, d'autant que sa main greffée semble dotée d'une personnalité singulière. D'où vient-elle ? À qui a-t-elle appartenu ? Et quel message tente-t-elle de faire passer ... >Voir plus
Que lire après La peau dureVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Violeta est une comédienne en ex-devenir, refoulée des castings auxquelles on veut bien l'inviter, par pitié ou par dépit. Une vie pas folichonne, vendeuse le jour, et les rencontres théâtrales le soir ne sont guère plus engageantes, surtout avec la troupe d'amateurs avec qui elles trainent ses phrases et ses textes. D'ailleurs le roman s'en ressent, je pressens l'ennui et la vie de Violetta m'indiffère un peu. Sauf que… Oui, parce que dans tout roman il y a un sauf, comme dans une putain de vie. C'était avant cet accident banal de la vie. La main blessée, mais ce n'est rien à côté de son âme, déchet. Elle ira voir un médecin quand les Urgences seront moins remplis – de toute façon le casting d'Urgences en version argentine est déjà bouclé – ou quand elle aura le temps ou l'argent.

Je suis en Argentine, là-bas tout en bas, près d'Ushuaia, j'aime bien les rimes en ah, comme la pina colada qui ne se boit pas dans la pampa. Je me sers un diplomatico, dans mon rhum pas de coco, les rimes en oh j'aime aussi comme tes noix de coco. Donc imagine, et regarde cette mer déchainée d'un bleu et d'un noir qui se fracasse contre les côtes et le vent. Ce bleu, ce noir, c'est exactement la couleur de la main de Violeta. Silence, on tourne. Moteur, action. Coupez ! Oui, j'ai dit coupez. La main de Violeta. Une greffe de la main et Violetta entame une nouvelle vie, une seconde carrière.

Une main qu'elle ne semble plus contrôlé, le roman devient fougueux, intriguant. D'où vient cette main ? La main de Dieu aurait dit un certain Diego. de quelle femme morte provient-elle ? Violeta change presque de personnalité au contact de cette main. Ou est-ce la main qui a justement plus de personnalité que Violeta. Une nouvelle aura l'entoure – la main, et par conséquent Violeta qui ne fait que suivre la trajectoire de cette dernière. Elle devient belle, intéressante. Les hommes la regardent, l'invitent, les castings s'enchaînent, elle devient réussite. La main greffée a le pouvoir et elle le sait ! D'ailleurs Violeta la personnalise aisément comme une entité intruse de son corps mais lui semble reconnaissant de ce nouveau climat dans sa vie.

Fernanda Garcia Lao signe ici son troisième roman, aux belles éditions « La Dernière Goutte », un peu étrange des notes burlesques teintées d'humour et de cynisme. Elle s'interroge donc sur le pouvoir d'un greffon, sur sa force ou sa faiblesse sur la personnalité du greffé et s'amène à s'interroger sur son donneur, mort mais dans quelle circonstance. Une quête dans la quête de reconnaissance.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
Commenter  J’apprécie          511
Violetta vit à Buenos Aires avec son fils, un adolescent. Elle répète l'une de ses pièces mais l'un des acteurs a tenté de se suicider. Elle se rend sans succès à un casting pour un rôle dans une publicité. Elle a tourné le dos à tous ses amis, s'enfonce dans la crise, boit du gin, du whisky, de la vodka... Et autour d'elle c'est également le chaos et très souvent le désespoir. Violetta survit difficilement grâce à son travail dans un petit magasin; mais un matin, en levant le store, elle se blesse à la main et la douleur enfle. Elle n'a pas payé les cotisations de sa mutuelle, n'a plus d'argent pour acheter des médicaments et refuse d'aller dans un hôpital public. Elle finit quand même par se rendre aux urgences où l'attente est ... interminable. Elle repart et la douleur persiste à tel point qu'elle perd connaissance et se retrouve dans un lit d'hôpital. Très vite une greffe de la main est inévitable. Mais quelle est cette nouvelle main qui semble agir avec autonomie, ayant gardé le caractère et la mémoire de sa donatrice, et modifier le cours de sa vie. Celle d'une jeune victime ou d'une criminelle ? Cette main l'emmène-t-elle sur des pistes, vers des personnes qu'elle a connues ? A moins que ce ne soit que les effets de l'extrême confusion dans laquelle vit Violetta. Un roman très réussi.
Commenter  J’apprécie          420
Je découvre les éditions de "La Dernière Goutte" avec ce livre. Cette maison d'édition strasbourgeoises aime "ce qui claque, ce qui fuse, ce qui gifle et qui griffe et qui mord. Les contes cruels, les dialogues acides" ainsi que les images "irréelles, contrastées, vénéneuses et absurdes". En bref, des "textes aux aux univers forts, grotesques, bizarres ou sombres."

Alléchant n'est-ce pas ?

Quoi qu'il en soit, pari tenu ! "La Peau dure" mérite sans aucun doute ces lignes avantageuses. C'est un texte fort et étrange autour d'une main greffée à la suite d'un accident idiot. Une main qui bientôt semble dotée de sa propre personnalité, une main autonome que la narratrice nomme "Compatible".

L'auteur travaille un sentiment universel et reconnu (l'envie de connaître le donneur), mais l'inscrit dans une enquête criminelle (Compatible aurait été assassinée). C'est un texte fiévreux et noir, parfois désespéré. La main vient combler l'existence vide de Violeta, actrice dans l'impasse. Paradoxalement, c'est à travers ce corps étranger qu'elle parvient à s'accepter. La résolution de l'énigme (qui est Compatible ?) permet d'un coup l'acceptation de la greffe et la réconciliation de Violeta avec le monde.

Quant au style, il claque effectivement. le langage est cru, parfois violent. Voilà qui donne très envie de découvrir le reste du catalogue, en tout cas.

Commenter  J’apprécie          120
D'un tempérament un peu original, c'est une artiste, un peu portée sur la boisson, Violetta mène une vie ordinaire jusqu'au jour où elle subit une greffe de la main. A la suite de cette intervention, elle ne souhaite pas bénéficier d'un suivi psychologique et le processus d'appropriation de sa nouvelle main ne se passe pas tout à fait normalement: Violetta fantasme et se met en tête que sa nouvelle main garde la mémoire de son ancienne propriétaire. Elle décide de se laisser guider par celle ci et bascule alors dans une espèce de délire. Elle se lance dans une quête absurde pour découvrir à qui appartenait cette main, la folie finit par pointer son vilain museau et ça tourne mal. Franchement ce roman ne m'a pas emballée: j'ai apprécié le début car si Violetta a la peau dure, Fernada Garcia Lao, elle, a la dent dure. Tous les proches de Violetta sont croqués avec un humour féroce: des amis de son fils aux bouffons de sa troupe de théâtre ( l'auteur est comédienne et dramaturge) en passant par sa patronne loufoque, tous passent à la moulinette et c'est vraiment réjouissant. Sinon je n'ai pas bien compris le sens profond de cette histoire, la métaphore pour moi est restée obscure. J'ai eu l'impression que ce roman est construit de la même façon que " La faim de Maria Bernabé ": au début tout va à peu prés puis ça dérape pour finir par sombrer dans la folie. C'est un peu décevant.
Commenter  J’apprécie          60
Fernanda Garcia Lao signe avec "La peau dure" son troisième roman. Elle nous raconte dans un style toujours aussi décapant la vie de Violeta. Violeta est une femme à la beauté surprenante qui stagne dans sa vie. En effet son fils ne lui prête aucune attention, elle n'arrive pas à percer en tant qu'actrice et son boulot de vendeuse l'ennuis. Mais sa vie change du tout au tout lorsqu'elle se fait greffer une nouvelle main. Celle-ci semble doter d'une volonté propre et d'un passé tragique. Violeta décide de découvrir à qui cette main appartenait. S'engage alors une enquête plutôt surprenante.
Assurément le meilleur de ses trois romans. Une auteure qui sait nous captiver. Alors n'hésiter plus et plonger vous dans cette univers hors du commun.

>modifier
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
J’ai été engagée pour un feuilleton en treize épisodes intitulé La Ruse.
Mon personnage s’appelle « amie ». Autrement dit, il n’a pas de nom. Il apparaît dans le deuxième épisode, scènes 8,11 et 45. Ensuite, il disparaît sans crier gare jusqu’au septième épisode, où il ouvre enfin la bouche. Dans le neuvième épisode, il a une idylle avec le mari de l’héroïne. J’ai donc une scène de lit avec un sexagénaire, ex-jeune premier ayant des problèmes intestinaux. Pour des raisons évidentes, on me retire la parole et on ne me pardonne qu’au dernier épisode. Mais on fait allusion à moi dans plusieurs séquences. Pour finir, je m’appelle Romina. Dans la scène 20 du treizième épisode, je meurs, renversé par une voiture. On filme mon enterrement, on me voit dans le cercueil. Là, on éprouve de la compassion pour moi et, de profil, l’héroïne pleure sur ma fin tragique. Une vraie daube.
Commenter  J’apprécie          202
- Boiter n'a jamais été un problème pour moi. Mais ça causait des ravages chez les autres.
[...]
- Comme nous étions trois enfants, ma mère mettait à mes frères une chaussure avec un talon plus haut que l'autre pour qu'ils boitent eux aussi. Ainsi, mon infirmité passait plus inaperçue. En classe, la maîtresse a suivi la même méthode. Mes camarades étaient obligés de supporter des voûtes plantaires gênantes sous le pied droit. Tout mon entourage claudiquait et certains devenaient haineux. La farce a continué jusqu'à ce que mon frère Gerardo arrive un jour avec des bottes à talons aiguilles. Il a ensuite viré hippie à cause des sandales...
- Excuse-moi de t'interrompre...
- Non, je ne t'excuse pas.
- Personne ne devient pédé ou hippie à cause de ses pieds. Enfin, c'est ce que je pense, je donne juste mon avis.
Commenter  J’apprécie          201
On a eu des rapports dans la cuisine, mais je n’ai rien senti. Il est tellement égoïste qu’il ne s’est même pas rendu compte que son pénis brillait par son absence. Il a remonté son pantalon et nous sommes allés boire un verre.
Commenter  J’apprécie          239
Je fais de la pongée au fond d’un lac insalubre qu’est
ma tête. Ou devrais-je dire insondable ?
Je me noie dans les mers universelles que sillonnent
mes veines. Si je regarde un de mes ongles de pied, j’y
vois la superficie de Mars.
Commenter  J’apprécie          190
Par dessus le marché, je n'ai pas pu répéter. Un des acteurs de ma pièce à essayer de se suicider. J'ai passé le week-end chez lui, aux petits soins, dissimulant mes envies de prendre mes jambes à mon cou, sans m'arrêter, jusqu'en enfer. Avant que sa famille n'arrive j'ai du passer une éponge sur sa peau pour retirer la peinture bleue qui lui bouchait les pores. C'était une tentative de suicide particulièrement trouble. Je l'ai découvert allongé dans le salon de son studio, couvert d'une croûte de peinture sèche. On aurait dit un schtroumpf tragique, décharné. C'était à se demander, en le voyant, s'il fallait pleurer ou lui coller un trempe. Il n'avait pas pris assez de cachets et il s'en est tiré, mais avec des séquelles. Il ne se souvient plus de rien. J'ai dû le retirer de la pièce. Un acteur sans mémoire est un couteau sans tranchant.
Commenter  J’apprécie          40

autres livres classés : greffeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (20) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
381 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}