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Dominique Kristensen (Traducteur)
EAN : 9782815949910
256 pages
Éditions de l’Aube (17/05/2024)
4.25/5   2 notes
Résumé :
«  Je ne sais pas ce qui est lui et ce qui est moi, car il continue à être partout.  »

Nous sommes dans un bourg de la campagne norvégienne. Julie a perdu son frère Tarjei durant la guerre en Afghanistan. Kristian et Trygve, ses amis, y ont été tués avec lui. Helga Flatland, tout en finesse et sensibilité, nous parle de ceux qui restent.
De Julie, donc, qui tente de prouver à son père qu’elle est capable de reprendre la ferme «R... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Tarjei, Trygve et Kristian sont partis un jour pour mourir en Afghanistan. Trois jeunes du même bourg de la campagne norvégienne joignirent quelques centaines de soldats envoyés par Oslo et intégrés à la coalition internationale pendant la guerre d'Afghanistan (2001-2021). Un immense chagrin, une absence définitive, sans adieux qui dévastera les proches, brisera leurs familles.
Un roman à trois voix où tour à tour prennent la parole Julie, la soeur de Tarjei , Sigurd, l'ami de Trygve et Mats . Julie fait le deuil de son frère chéri Tarjei, Sirgud celle de son amour chéri Trygve et Mats, le père de l'enfant de Julie tente de reconquérir sa compagne. Deux personnes attachées à deux morts, la troisième à un vivant, pourtant la souffrance est au même degré et chacun la vit à sa façon. Dans ce pays aux nuits blanches, Julie luttant contre ses souvenirs et le fantôme de son frère, voit des elfes danser à la surface de l'eau du lac, Sigurd dévasté par un amour perdu à jamais se mure dans le silence et se perd dans des relations sans lendemain , et Mats malgré son désir de fuir Julie , tente de la rejoindre , « Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui communique autant sans même ouvrir la bouche. » . Tout se vit dans le silence, ils veulent revenir à leur bourg mais ce bourg leur est devenu hostile, méconnaissable. Ils tournent en rond, ont un besoin intense l'un de l'autre mais n'arrivent pas à se rejoindre…..

Chez les auteurs norvégiens il y a une sensibilité liée au plus intime
exprimée avec une pudeur touchante. C'est simple, souvent triste , ici très triste, mais émouvant, « Je suis en arrêt maladie de mon emploi à temps partiel chez le bijoutier, je n'ai pas de projets et je ne peux rien planifier d'autre que de maintenir de la vie en Solveig, maman, papa, chez les taureaux et en moi-même, dans cet ordre. »

L'éditeur dans un bas de note précise que comme les autres personnages originaires du bourg, Sigurd raconte en nynorsk (néo-norvégien), langue construite au xixe siècle à partir des dialectes, alors que les récits de Julie et Mats sont dans leur langue maternelle, le bokmål, « langue des livres », proche du danois. Bokmål et nynorsk s'alternent dans le roman, les parties traduites du néo-norvégien étant signalées par un astérisque en tête de chapitre. Des voix irrévocablement distinctes qui n'arrivent pas à se rejoindre, jusque dans ce jeu entre néonorvégien (que parle Sigurd) et bokmal (qu'utilisent Julie et Mats),les deux langues nationales du pays qui s'alternent mais malheureusement ici dans la traduction française, difficile à cerner, du moins ça été pour moi.
Un livre profond où la psychologie fouillée des personnages détaille avec simplicité et naturel leur solitude extrême, leurs souffrances accentuées par le manque de communication . La fin m'a beaucoup plue. Une jeune nouvelle écrivaine norvégienne à découvrir, dont celui-ci est son dernier livre à être traduit.


« Il arrive parfois que l'on ait besoin de quelqu'un d'autre pour s'enfuir de soi-même. Tu comprends ?… »

« Je ne vais plus comprendre, ni analyser. J'en ai fini de penser, d'analyser et de comprendre. Maintenant, je vais vivre. »

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critiques presse (2)
LaCroix
15 juillet 2024
Dans ce roman émouvant, Helga Flatland met en scène un bourg du nord de la Norvège désorienté par la mort de trois de ses jeunes habitants sous le drapeau en Afghanistan.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeMonde
04 juin 2024
Dans le deuxième tome de sa trilogie, la romancière met sous cloche toute une communauté, après la mort de trois de ses jeunes en Afghanistan.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J’ai essayé de faire comprendre à papa par des allusions que je pourrais travailler à plein temps à la ferme mais il n’a pas compris, ou n’a pas voulu comprendre, et j’ai pris un emploi chez le bijoutier où je m’ennuyais à mourir pendant les heures que je devais passer là-bas au lieu d’être à la maison.
JMats m’a demandé pourquoi je ne pouvais pas le dire. On dirait que dans votre famille, vous avez une manière de communiquer totalement malsaine, a-t-il une fois remarqué. Il n’y a jamais personne qui dise ce qu’il pense ? Et pour la première fois j’ai observé tout cela de l’extérieur. J’ai secoué la tête, je crois que personne parmi nous ne sait comment on fait, ai-je pensé, je voulais pourtant plus que tout dire ce que je pensais, et que Tarjei dise ce qu’il pensait. Famille de malades, a grommelé Mats, et je n’ai pas eu le courage de les défendre. De nous défendre.
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Trygve est revenu dans un cercueil, et je ne me souviens de rien. Je ne me souviens pas du jour, je ne me souviens pas des heures qui ont suivi. Je me rappelle seulement que j’étais tout blanc à l’intérieur de moi-même, que c’était totalement vide. Comme si quelqu’un m’avait vidé de mes entrailles, de mon cœur et de mes pensées, comme si j’étais une coquille ne contenant rien. Tout en moi était changé, et rien cependant, car personne ne savait que Trygve était ancré dans la moelle de mes os et ne voulait pas partir, bien qu’il soit mort.
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Je devrais être plus triste, me dis-je. Tarjei devrait me manquer, et j’essaie de faire en sorte que Tarjei me manque, mais ça s’arrête en moi et je ne ressens rien. Je suis comme un robot disposé à penser ce que je devrais ressentir.
( Tarjei son frère vient de mourir)
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Est-ce cela, être adulte, est-ce que la recherche intense d’un sens disparaît, et que l’on se contente de suivre la vie à la place ?
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