La vie, la vraie, qu'est-ce réellement ou symboliquement ? Une ondée d'émotions vives et intenses, parfois soutenues ou mesurées. Des envies, des projets, des souhaits, de la peur, des craintes, de la joie, des souvenirs, des regrets. du courage. de la patience. Des sensations.
Alors pour
la vraie vie, je suis passée par toutes ces étapes pour achever ma lecture en quelques heures seulement, pétrie de larmes.
Au moment où j'écris mon billet, je laisse aller mes sanglots. Je me sens vivante.
"Je me suis réfugiée dans mon lit. Et j'ai remarqué que je ne pleurais pas. Je n'avais plus pleuré depuis l'épisode du jeu de nuit. Quelque chose s'était fossilisée à l'intérieur. Je me suis dit que c'était mauvais signe. Je refusais d'être une proie ou une victime, mais je voulais rester vivante. Vraiment vivante. Avec des émotions. J'ai fait un effort pour pleurer, je sentais que c'était nécessaire, un réflexe de survie. Je donnai de grands coups de pioche pour dégager ma source intérieure. Je n'ai pas eu besoin de creuser longtemps. Les larmes ont jailli en un déluge salé sur mon oreiller."
J'ai aimé découvrir la construction d'une petite fille intelligente et combative vers l'adolescence. L'optimisme d'une enfant qui cherche son chemin pour une existence meilleure vers la vie qu'elle imagine être la vraie. Une vie dans laquelle les événements deviendraient supportables.
J'ai abordé chaque page le coeur lourd et la boule au ventre. Une jeune physicienne en herbe dont les prémices sensuelles de sa féminité m'ont transportée. Un ange qui pourrait porter tous les noms, en hommage aux jeunes filles. Un prénom pour la vie.
"J'aimais mon corps. Ça n'avait rien de narcissique. Même s'il avait été moche, je l'aurais aimé pareil. J'aimais mon corps comme un compagnon de route qui ne me trahissait jamais. Et que je devais protéger. J'aimais découvrir ces nouvelles sensations. Et les plaisirs possibles. Je faisais en sorte de me rappeler les moments agréables et d'oublier la douleur."
Il est minuit passé, j'écoute
Lhasa de Sela qui chante "De cara a la Pared", superbe morceau sur lequel j'ai déjà dansé. Il m'accompagne pour saluer mon livre car je ne veux pas le quitter.
Il est des romans qu'on ne peut fermer rapidement. Alors dans quelques heures j'ajouterai des citations avant d'aller travailler, pour être encore un peu avec ma pépite. Et ensuite partir vers de nouvelles aventures.
Bouleversée et émue, je vais m'endormir avec une pensée pour toutes les familles en souffrance et dans la violence. Pour apaiser leurs douleurs. Et la mienne.
Chaque lecture me construit différemment.
Celle-ci restera à jamais profondément ancrée en moi.
Ce n'est pas qu'une découverte. C'est un jaillissement ininterrompu de fièvre et d'ivresse. Une révélation.
Ce livre est un hymne à la vie, la vraie.
La vraie vie.
Lu en juillet 2019.