Christine Renaud vous parle de son livre Effrontées! ??
En librairie dès maintenant.
Les femmes dont il est question dans ce livre ont toutes, à un certain moment de leur vie, décidé de ne pas subir un monde qui n'était pas fait pour elles. Elles ont forgé une nouvelle réalité, transformant ainsi la vie de milliers de personnes.
Elles sont Québécoises, et elles sont Effrontées.
Voici leur histoire pas plate, racontée avec un peu d'humour et pas mal d'émotion.
(Céline Dion Mylène Paquette Pauline Marois Colombe St-Pierre Dre Irma Levasseur Chloé Legris Lhasa de Sela Anya Pogharian Louise Arbour Dre Joanne Liu Élise Gravel Régine Chassagne Chantal Petitclerc Mélissa Mollen-Dupuis Gabriella Kinté Garbeau Thérèse Casgrain Florence Gagnon Nahid Aboumansour Azamit Catherine Girard-Audet Louise Lecavalier)
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La marée haute
La route chante
Quand je m'en vais.
Je fais trois pas,
La route se tait.
La route est noire,
À perte de vue.
Je fais trois pas,
La route n'est plus.
Sur la marée haute,
Je suis montée.
La tête est pleine,
Mais le cœur n'a pas assez.
Sur la marée haute,
Je suis montée.
La tête est pleine,
Mais le cœur n'a pas assez.
Mains de dentelle,
Figure de bois,
Le corps en brique,
Les yeux qui piquent.
Mains de dentelle,
Figure de bois.
Je fais trois pas
Et tu es là.
Sur la marée haute,
Je suis montée.
La tête est pleine,
Mais le cœur n'a pas assez.
Sur la marée haute,
Je suis montée.
La tête est pleine,
Mais le cœur n'a pas assez.
(Album "The Living Road", 2003.)
Mon père est un grand philosophe.
Et en ce moment, il a une nouvelle idée qu'il m'a racontée : c'est que nous, quand on est conçus, on arrive dans le ventre de notre mère, on est tout petits.
C'est comme si on arrivait dans un océan infini de nuit et de silence.
Mais malgré nous, il y a toutes sortes de choses qui sont en mouvement qui font qu'on grandit, on grandit, on grandit.
Et on commence à toucher aux murs de notre monde et à la fin, cet espace commence à être très inconfortable pour nous.
Et on est obligés de naître.
Et mon père a dit qu'à ce moment-là, on est sûrement en train de se dire que c'est la fin, qu'on est foutus, mais heureusement, on se trompe.
Parce que c'est juste le début et on entre dans ce monde, dans cette vie.
Et au début, on est tout petits.
Et plus on grandit, plus on commence encore à toucher les limites de notre monde.
Et à la fin, on est obligés de mourir.
Et mon père dit qu'à ce moment-là on est sûrement en train de se dire : "là, c'est vraiment la fin, là, je suis vraiment foutu pour de vrai".
Mais lui, mon père, il croit que c'est juste le début de quelque-chose d'autre...
Dans "La route de Lhasa (1972-2010)" sur https://www.franceculture.fr/emissions/toute-une-vie/la-route-de-lhasa-1972-2010
La route chante
Quand je m'en vais
Je fais trois pas
La route se tait
J’ai toujours des images de peintures en tête. Des images incroyables… J’aimerais avoir la capacité de les rendre, mais pour cela il faudrait que j’y consacre beaucoup plus de temps. D’ailleurs, chaque chanson a pour moi son univers visuel, ses couleurs. Ecrire une chanson c’est comme retrouver une trame, un fil magique qu’on suit, et ce sont ces univers visuels qui me guident. Quand je commence à perdre le fil, à devenir trop intellectuelle, je dois revenir à l’image de départ, lui faire confiance. […] Ecrire des chansons, ce n’est pas très difficile. Peindre non plus. C’est juste une question d’éteindre la télé ou l’ordinateur et d’aller s’asseoir avec une feuille blanche.
p. 74
Je crois réellement que le rôle des artistes consiste à ouvrir le cœur des gens. C’est à partir de ce moment-là que les choses, peut-être, peuvent changer.
Certaines personnes sont comme des phares pour moi : ils éclairent mon monde. Parmi eux, Tom York, le chanteur de Radiohead, dont j’admire la musique, la voix, les convictions, la manière qu’il a de dissuader les gens de la mettre sur un piédestal et de garder sa liberté.