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Marianne Véron (Traducteur)
EAN : 9782742735402
277 pages
Actes Sud (01/11/2001)
3.84/5   55 notes
Résumé :
Si Don DeLillo a choisi de donner à son roman le titre d'un des "multiples" d'Andy Warhol - où est reprise de manière répétitive la figure du "Grand Timonier" -, c'est à n'en pas douter dans la double obsession de la multitude et de la solitude. Car dans ce livre profus, vertigineux, impitoyable, ce sont de telles oppositions qui dominent. D'un côté les masses où le nombre écrase l'individu (six mille cinq cents couples que le Révérend Moon unit en même temps au Ya... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Énième tentative avec Don Delillo. Son roman Mao II s'ouvre sur un événement incroyable, un pasteur procède à l'union de treize milles individus au Yankee Stadium. La scène est saisissante. Je me suis dit : ce livre sera un des plus originaux que j'ai jamais lus, ou un des pires. Eh bien, ce fut une déception. On passe à une autre intrigue : une journaliste retrouve un écrivain reclus qui accepte de sortir de sa solitude pour… eh bien, ce n'est pas clair. Pour commenter le sort des artistes? En effet, au même moment, un écrivain est condamné à mort et un mort est kidnappé, gardé en otage par des terroristes. Il fut un temps où les artistes incarnaient le changement, la révolution, maintenant, ils la subissent. le roman de Don Delillo contient plusieurs idées comme celles-là très intéressantes. C'est une des raisons qui me poussaient à continuer la lecture. Malheureusement, elles sont disséminées dans une narration éclatée. En effet, elle se promène d'un personnage à l'autre, s'accrochant à certains plus longuement. Ça a un certain sens, surtout quand on prend en considération le titre du roman (une multitude d'images du grand timonier, comme la société présente une foule d'individus… bon je dois réfléchir plus longuement à celle-là). Mais le fait que je n'ai pas pu m'accrocher à un personnage plus qu'à un autre a fait en sorte que je n'ai jamais réellement connecté avec l'un d'eux, que leur sort me laissait indifférent. Et plusieurs des liens qui permettaient de ficeler et de former un tout de ce roman, je les ai manqués. Dommage…
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Nous sommes tous des lecteurs, et ça tombe bien voici un livre dont le personnage principal est un écrivain, célèbre, très célèbre, vivant reclus et travaillant depuis des lustres sur son dernier roman, remettant sans cesse sa parution aux calendes grecques (Thomas Pynchon ?). Il vit avec son homme de confiance, fan absolu de son oeuvre qui a osé traverser le pays pour lui avouer son admiration, puis une femme les rejoint et ils vivent en vase clos. Un jour une photographe rencontre tout ce joli petit monde pour tirer le portrait de l'écrivain, l'oeil extérieur apportera une réalité du monde qui va les rappeler à l'ordre via des éléments marquants : mariage, enterrement, mouvement de foules et des changements de lieux : New-York, Londres, Athènes, Beyrouth,
Là nous avons le roman qui devrait plaire à chaque lecteur et si je puis permettre Don DeLillo est trop sous estimé, je me sens privilégié de l'avoir lu et j'envie tout ceux qui vont le faire.
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Mao II de Don delillo. le titre vient de cette célèbre oeuvre d'art d'Andy Warhol qui figure un dessin de l'illustre dictateur au crayon noir sur papier blanc, avec en arrière-plan un énorme rond de couleur violette (dans mes souvenirs)

"Et ils entrèrent dans la lumière du soleil américain"

Un individu noyé dans la multitude: et si l'avenir appartenait aux foules?
Ainsi commence de façon grandiose le roman.

Dans ce monde, l'avenir appartient aux foules et les terroristes ont gagné ce que les écrivains ont perdu. Les écrivains ont perdu le pouvoir d'influencer la société (on retrouve ici d'ailleurs les réflexions qu' Amos Oz livre dans "Les deux morts de ma grand-mère cf. ci-dessus).

La foule est en effet un thème récurrent, avec des émeutes dans les stades de foot, les dédales urbains, lors de l'enterrement de Khomeini... Ca devient un élément oppressant et saisissant.

Pour ce qui concerne l'influence décroissante de la littérature au coeur de la société: Comme le dira l'auteur lui-même dans une interview, le dernier écrivain dont le nom a engendré un adjectif est Kafka.
Les écrivains ont donc bien perdu de leur influence, ce qu'ont gagné les terroristes en manipulant la terreur. La terreur, seule arme efficace si l'on en croit les personnages du livre.

L'histoire est très bien écrite, avec un style vif et percutant qui me rappelle beaucoup celui de Wallace dans ses entretiens avec des hommes hideux (voir la critique enfouie dans les archives de ce blog -- et non ce n'est pas de la pub)

Tout d'abord on assiste au mariage parfaitement impersonnel de Karen dans un stade, avec un mari qu'elle ne connait que depuis deux jours et qui lui a été désigné par le révérend moon (dont l'adulation rappelle celle de Mao, d'ailleurs). Culte de la personnalité, lavage de cerveau, tout est décrit de façon très tangible du point de vue de cette femme.

La cérémonie se fait. Black out.

Quelques temps plus tard, New York.
Brita est une photographe qui chasse les écrivains. Son interlocuteur, Bill (?) l'emmène, les yeux bandés, dans loa cachette de Bill Gray, cet auteur mythique qui a disparu de la circulation depuis quelques années, et dont la dite disparition n'a fait qu'aaccroître la célébrité.

Huis clos assez étrange. On rencontre une jeune femme qui s'avèrera plus tard être Karen, que ses parents ont tenté d'enlever mais qui a ensuite fugué.

Ambiguïté des relations naissantes, les personnalités sont toutes multiples et ont toutes cette fêlure qui les fragilise.
Et Bill meurt doucement, rongé par le roman qu'il écrit et réécrit sans cesse, l'alcool et les pilules faiseuses de miracles.

Puis intervient la rencontre, où l'écrivain retrouve sa raison d'être face à des terroristes à Beyrouth qui ont pris un poete suisse en otage.

Les rôles se confondent et les limites deviennent floues: périple halluciné et méditatif emmenant Bill a Athènes, à Chypre, et au plus profond de lui-même.

Vraiment très bien.
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Un écrivain reclus au bout du rouleau et son entourage. Des personnages perdus qui se tournent autour sans jamais s'atteindre. le monde extérieur gronde et le petit réseau asocial est au bord de l'engloutissement. C'est cette insupportable angoisse qui pousse l'écrivain dehors, au grand soleil absurde, pour un ultime numero politique dérisoire.
Si on aime les blablas existentialistes sans chichis ce livre est quasi parfait.
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Moi qui aime Don de Lillo je n'ai pas du tout aimé ce livre que j'ai trouvé haché et superficiel... je ne suis pas rentrée dedans .. dommage
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
- Pendant bien des années de bonheur, j'ai écouté des écrivains et leurs brillantes élucubrations. Les meilleurs font les plus râleurs. C'est très intéressant, pour moi. Je me demande si les qualités qui produisent un écrivain de premier plan expliquent aussi l'ingéniosité et l'importance de ses lamentations. L'écriture provient-elle de l'amertume et de la rage, ou entraine-t-elle la rage et l'amertume?
- Ou les deux, suggéra Bill.
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Ce doit être dur pour toi, d'avoir affaire à ces paumés tous les jours de ta vie.
Non, c'est facile. Je les emmène dans une cantine de grande classe. Je dis, Oh la la comme je vous comprends. Je dis, Buvons buvons buvons. Je leur dis que leurs livres se vendent magnifiquement dans les chaînes de librairies. Je leur dis que les lecteurs font le siège des centres commerciaux. Je dis, Gouzi gouzi gouzi. Je recommande la lotte au chou frisé de Milan. Je leur dis qu'aux enchères pour les réimpressions, les Bourses de commerce retentissent de hurlements féroces. On s'y intéresse pour des mini-séries, pour des cassettes audio, la Maison Blanche veut un exemplaire pour le salon. Je dis, Le service de presse organise des tournées. Les Italiens adorent le livre. Les Allemands y cherchent de nouveaux types de plaisir. Oh la la quelle affaire.
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- Tous les livres qu'il a déjà publiés, voilà le livre que l'écrivain continue à écrire, plus celui qui est sur la machine à écrire. Vos anciens livres vous restent dans le sang.
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- Oui. Analyse politique. Il affirme qu'il n'est qu'un intermédiaire, et qu'il connait mal le groupe de Beyrouth. Il prétend qu'ils ont hâte de libérer l'otage.
- Est-ce un nouvel élément intégriste ?
- Un nouvel élément communiste.
- En sommes-nous surpris ?
- Il existe un Parti communiste libanais. Si j'ai bien compris, ce sont des éléments de gauche alignés sur la Syrie. L'OLP a toujours eu une composante marxiste, et ils sont redevenus actifs au Liban.
- Nous ne sommes donc pas surpris.
- Nous ne sommes pas indûment surpris.
- Je compte sur toi pour me dire quand nous sommes surpris.

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- Et que se passe-t-il si je prends l'avion et que je rentre chez moi ?
- Ils tuent l'otage.
- Et photographient son cadavre.
- C'est mieux que rien, dit George.
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Videos de Don DeLillo (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Don DeLillo
White Noise | Teaser officiel VOSTFR | Netflix France. Inspiré du roman "Bruit de fond" de Don DeLillo, WHITE NOISE (2022) est un film de Noah Baumbach avec Adam Driver et Greta Gerwig.
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